Accueil > Le Parti communiste français et ses difficultés
Le Parti communiste français et ses difficultés
par Alfred Rosmer
Publie le lundi 12 septembre 2011 par Alfred Rosmer - Open-Publishing2 commentaires
Moscou sous Lénine
1922
Alfred Rosmer
VII : Le
Parti communiste français et ses difficultés
Si
l’attention des délégués avait été
accaparée par le grave sujet traité par Lénine
et Trotsky et par la longue discussion qu’il avait provoquée,
leur curiosité se portait sur une autre question, de moindre
importance et certainement moins réconfortante. Le Parti
communiste français figurait une fois de plus à l’ordre
du jour. Son développement avait été pénible.
L’ancien parti socialiste avait voté l’adhésion
à l’Internationale communiste à une énorme
majorité, ainsi que nous l’avons vu, au Congrès de
Tours, fin décembre 1920. Le Parti communiste se trouva donc
formé d’une très grande portion de l’ancien
parti, les “ dissidents ” ayant gardé
surtout avec eux la majorité des parlementaires et une partie
des cadres - “ la parure du Parti ”, disait Jean
Longuet. La base, une base saine, ardente, comprenant des éléments
nouveaux, les jeunes, les anciens combattants, des syndicalistes et
un faible contingent d’anarchistes, allaient au communisme avec
enthousiasme [37].
Nous
avons vu cependant que les délégations envoyées
à Moscou en juillet de l’année suivante, au
congrès de l’Internationale communiste et à celui
de l’Internationale syndicale rouge, eurent une attitude
singulière. Le premier congrès du Parti, tenu à
Marseille en décembre 1921 avait révélé
quelque chose de trouble, d’inquiétant, dans le
fonctionnement du Parti, de déplaisantes manœuvres
souterraines. Sans une discussion préalable qui aurait pu le
justifier ou l’expliquer, Boris Souvarine, alors à
Moscou, délégué du Parti au Comité
exécutif de l’Internationale, n’avait pas été
réélu au Comité directeur. Là-dessus ses
camarades de tendance avaient donné, séance tenante,
leur démission. Première crise. L’Internationale
communiste blâma les démissionnaires pour s’être
retirés ; elle blâma davantage la direction pour sa
manœuvre et exigea la réintégration des
démissionnaires.
Vint
alors la tactique du front unique. J’ai montré comment
elle fut accueillie. Cependant au Comité exécutif
élargi les opposants avaient déclaré se
soumettre aux décisions de l’Internationale, et quelques
mois plus tard, Frossard, qui cette fois avait consenti à
faire le voyage de Moscou, déclara en conclusion de la
discussion : “ C’est... pour ces raisons... que la
délégation de la majorité du Parti français
s’engage à rapporter au Parti les résolutions qui
vont être prises, à les expliquer, à les
commenter, à les défendre, à faire en sorte que,
dans le plus court délai, elles soient pourvues de leur
sanction pratique, et j’espère, vous me permettrez de
finir par là, j’espère qu’au 4e Congrès
de l’Internationale communiste ce ne sera pas la question
française qui retiendra plus particulièrement
l’attention de l’Internationale. ” Et il rentra à
Paris avec une motion pour le prochain congrès du Parti signée
Frossard-Souvarine. C’est donc l’accord entre gauche et
centre, le pivot de la combinaison sur laquelle le Parti communiste
français a été édifié.
Le
2e Congrès du Parti doit se réunir à Paris le 15
octobre, peu avant le 4e Congrès de l’Internationale
communiste qui, selon l’espoir exprimé par Frossard,
n’aura plus à s’occuper de la sempiternelle question
française. L’envoyé de l’Internationale est
Manouilsky. Pour sceller définitivement l’accord, il
organise des entrevues avec les représentants des deux
tendances. Il propose l’égalité de représentation
des tendances centre et gauche au Comité directeur, le délégué
de l’Internationale devant aider à résoudre les
conflits qui pourraient se produire quand les membres des deux
tendances resteraient intransigeants et figés sur leurs
positions. Le centre refuse : le Parti communiste ne serait plus
indépendant, dit-il ; c’est le représentant de
l’Internationale qui deviendrait l’arbitre et déciderait.
La gauche revendique la majorité. Le prestige et l’autorité
de Manouilsky sont si faibles que le congrès s’ouvre sans
qu’il ait pu obtenir un accord.
Après
les premiers débats, le scandale éclate. L’adjoint
de Frossard au secrétariat, Ker, est à la tribune pour
son rapport. C’est un bon travailleur, capable, sympathique,
conciliant. À la stupeur générale, il se lance
dans un violent réquisitoire contre la gauche, caractérisant
les pourparlers avec le délégué de
l’Internationale comme un complot ourdi dans la coulisse. C’est
une déclaration de guerre, mais que ce soit lui qui en ait été
chargé, c’est là surtout ce qui étonne.
Tous les débats vont être dominés par cette
offensive. Que veut le centre ? C’est lui qui occupe les postes
de commande ; Frossard est au secrétariat ; Cachin à la
direction de l’Humanité ; la grande majorité
du Comité directeur lui appartient. Mais l’adhésion
à l’Internationale communiste lui pèse ; il est
constamment en désaccord avec ses décisions. Cependant
il se garde de se dresser ouvertement contre l’Internationale ;
tout au contraire, après avoir manifesté des velléités
de résistance, il s’incline, proteste humblement de son
inaltérable fidélité. Aujourd’hui veut-il
aller plus loin ? En conclusion des débats, il recueille la
majorité des mandats, une majorité très faible :
1.698 contre 1.516 à la gauche ; beaucoup s’abstiennent,
814, marquant ainsi leur mécontentement. Néanmoins le
centre revendique tout le pouvoir. Il gouvernera seul “ en
accord avec l’Internationale ” - bien qu’il soit
en désaccord ici avec l’homme qui la représente [38].
Que
signifie exactement ce jeu compliqué ? Point n’est besoin
d’être dans les secrets de la direction pour imaginer ce
qui s’y passe. On connaît les hommes qui supportent mal
l’autorité de l’Internationale ; quelques-uns,
d’ailleurs, l’avouent. Mais celui qui prépare et
dirige toutes ces manœuvres, maître en faux-fuyants et en
dérobades, c’est le secrétaire du Parti lui-même,
Frossard. Il n’a pas quarante ans, mais c’est déjà
un vieux routier du Parti ; pendant la guerre, il s’est approché
de la tendance zimmerwaldienne. Merrheim qui avait eu l’occasion
de le bien connaître le considérait comme un compagnon
peu sûr ; il se hâta d’ailleurs de passer chez
Longuet dès que celui-ci eut organisé sa tendance
minoritaire dans le Parti socialiste ; il y avait là beaucoup
de députés ; on critiquait la politique de guerre du
gouvernement, mais on votait les crédits pour la guerre ;
c’était une position sans danger et sans risques et qui
devint profitable quand les minoritaires l’emportèrent et
disposèrent des postes. Cachin reçut la direction du
quotidien ; Frossard le secrétariat du Parti.
Je
les avais rencontrés tous deux à Moscou, lors du 2e
Congrès de l’Internationale quand ils y avaient été
envoyés “ pour information ”. Frossard se
tenait derrière Cachin qu’il laissait s’exposer seul
aux rebuffades. Par la suite, le même jeu continua, lorsque
l’Exécutif les mandait à Moscou. Tous deux
commençaient par refuser énergiquement de faire le
voyage. Quand les messages se faisaient insistants, Frossard laissait
Cachin se débattre, sachant qu’il céderait et
qu’ainsi il pourrait, lui, se dérober. En effet, Cachin,
après avoir protesté, crié qu’il n’irait
pas, se mettait en route préparant déjà, pour
apitoyer ses critiques, des tirades sentimentales qu’il
appuierait d’une larme à l’œil.
C’est
Frossard qui, par hasard, me révéla sa technique. Au
cours du seul voyage qu’il fit à Moscou comme secrétaire
du Parti, il avait pris un engagement ferme au sujet du congrès
constitutif de la Confédération Générale
du Travail Unitaire qui allait se tenir à Saint-Étienne
: il réunirait les délégués appartenant
au Parti avant le congrès pour élaborer ensemble
programme et tactique, et interviendrait lui-même au congrès.
Il fit tout cela, prudemment comme toujours, mais il le fit. Les
débats étaient assez durs. Sachant qu’ils
n’obtiendraient pas la majorité, les anarchistes et les
“ syndicalistes purs ” qui, par suite de
circonstances fortuites, dominaient le secrétariat et la
commission exécutive de la C.G.T.U., étaient agressifs,
attaquaient le Parti communiste et ses membres. L’un de ceux-ci,
secrétaire d’une Union départementale importante,
leur tenait tête mais assez maladroitement. Tandis qu’il
parlait, Frossard vint près de moi et me dit : “ Je
l’ai trop remonté, le frère ! ” Sur le
moment, sa confidence - que j’étais surpris qu’il me
fît car il n’y avait aucune espèce d’intimité
entre nous - m’amusa. Mais plus tard, jugeant d’ensemble le
développement du Parti communiste français, sous tant
d’aspects si décevant, et même lamentable, elle me
fournit la clé des incidents répétés, des
crises successives : Frossard, restant dans la coulisse, “ remontait
les frères ”. Il les avait remontés pour le
3e Congrès de l’Internationale communiste et pour le
premier congrès de l’Internationale syndicale rouge ; il
avait “ remonté ” le trop docile Ker pour
le congrès de Paris ; surtout il “ remontait ”
les nouveaux dirigeants de la C.G.T.U., sympathisants communistes et
désireux d’adhérer à l’Internationale
syndicale rouge mais qu’il était facile de troubler et
d’inquiéter avec les “ oukases ” de
Moscou ; c’était là son gros atout ; une C.G.T.U.
hostile rendrait difficile la formation d’un véritable
parti communiste [39].
Cette
fois la crise revêtait un caractère si aigu qu’il
devenait nécessaire d’en finir avec des manœuvres et
des dérobades qui créaient une situation insupportable.
Pour préparer les débats du congrès, une
commission d’une importance exceptionnelle par le nombre et par
le choix des délégués fut formée : les
délégations y étaient représentées
par leurs membres les plus qualifiés, la délégation
russe ayant donné l’exemple en désignant Lénine,
Trotsky, Zinoviev et
Boukharine. Lénine n’y vint pas,
mais il suivit de près ses débats. C’est dans son
sein que se régla le sort du Parti communiste français.
Il se présentait devant elle en morceaux : le centre, avec sa
prétention de gouverner seul, formulée mollement à
Paris et déjà mal assurée à Moscou ; la
gauche, profondément attachée à l’Internationale
communiste, mais trop faible pour s’emparer de la direction
comme l’avaient fait les Italiens ; enfin cette “ droite ”
dont j’ai déjà, à propos de la discussion
sur le front unique, signalé le gauchisme verbal, non moins
hostile que le centre à l’Internationale et, en fait,
marchant avec lui. N’ayant adhéré au Parti
qu’après mon retour en France, dans les derniers mois de
1921, je pouvais juger les uns et les autres avec assez de
détachement ; les dangers de la méthode adoptée
en 1920 pour former les partis communistes apparaissaient clairement
; même Zinoviev les voyait et les signalait, écrivant
dans son rapport : “ Nous avons dans notre parti d’autant
plus de centrisme, de social-démocratie, que nous avons
accueilli de plus nombreuses fractions de l’ancien mouvement
social-démocrate. ” Le Parti communiste français
n’était donc pas le seul dans son cas mais ce qui le
caractérisait fâcheusement, c’était
l’hypocrisie de nombre de ses dirigeants [40].
Le jour où je devais parler devant la commission nous venions
de recevoir le plus récent numéro du Bulletin
communiste où, en ce moment même, on avait
l’impudence de reprendre les critiques anciennes de la tactique
de l’Internationale. Ceci me fournit une entrée en
matière qui, du coup, liquida les droitiers ; pendant la
lecture, ils baissaient la tête, sentant la réprobation
unanime de la commission. Aux représentants du centre, je
posai la question : “ Vous prétendez exercer seuls
la direction et en accord avec l’Internationale. Mais qui peut
avoir confiance en vos déclarations ? ” Ici,
quelques-uns d’entre eux grognèrent. Parlant en fin de
séance, Trotsky prit à partie, nommément, Ker,
dont il venait d’apprendre qu’il était franc-maçon
– ce que beaucoup d’entre nous ignoraient. Comment peut-on être
communiste et franc-maçon ? demanda Trotsky ; pour lui,
c’était absolument incompatible.
La
discussion se poursuivit durant plusieurs séances. Je ne
signalerai qu’un accident, bref mais important, qui marqua la
dernière. La délégation du centre était,
en fait assez hétérogène. À côté
des vieux routiers de la politique et du Parti, il y avait des
éléments nouveaux, venus au socialisme après la
guerre et à cause de la guerre. Le plus remarquable d’entre
eux était Renaud Jean ; il s’efforçait d’ailleurs,
de rester hors tendance. Parti à la guerre paysan, immobilisé
par une grave blessure ; il avait beaucoup lu et appris pendant sa
convalescence. Il écrivait bien, exprimant avec forces les
colères des hommes qui avaient souffert dans les tranchées
et en étaient revenus résolus à chasser les
gouvernants et à renverser le régime responsable de
l’inutile massacre. Ses origines paysannes le portaient, en
partie à son insu, à opposer les paysans qui avaient
fait la guerre dans les tranchées aux ouvriers des usines,
bénéficiaires de sursis d’appel. Le fait qu’il
prétendait à une position personnelle, indépendante,
montrait clairement qu’il ne donnait pas au communisme et à
l’Internationale une adhésion sans réserve. Enfin,
il voulait être, avec ostentation, le militant irréprochable.
Tous ces détails sont nécessaires pour l’intelligence
de l’incident qui éclata en fin d’une longue séance.
L’ordre du jour était épuisé quand un
délégué des Jeunesses communistes demanda la
permission de poser une question. “ Notre Fédération,
dit-il, reçoit des subsides de l’Internationale des
Jeunesses communistes ; il nous apparaît normal qu’une
section de l’Internationale soit aidée par le centre ou
par d’autres sections. Or, certains camarades, et en particulier
le camarade Renaud Jean, nous attaquent à ce sujet. Je demande
que, dans cette commission, des voix autorisées lui rappellent
qu’il s’agit là d’une manifestation de
solidarité toute naturelle dans une organisation
internationale. ” A peine cette demande a-t-elle été
formulée que Renaud Jean se lève, s’avance vers la
table où siège le bureau, commence une explication
embrouillée que Trotsky interrompt un peu rudement en disant
que l’Internationale communiste n’a rien de commun avec une
foire où les paysans madrés se livrent à leurs
marchandages. Interloqué, Renaud Jean se retire. La séance
est levée dans une certaine gêne. Sans doute Trotsky
aurait pu expliquer plus posément - comme il le fit le
lendemain dans un entretien particulier. Mais il était deux
heures du matin, un mouvement d’impatience pouvait se
comprendre, on avait hâte de se séparer. Le moment était
aussi mal choisi que possible pour soulever une question qui n’était
certes pas sans importance et méritait d’être
discutée. Renaud Jean n’était pas seul à
penser que, dans ce domaine, l’Internationale communiste devait
agir avec discernement et surveiller de près l’emploi des
fonds mis à la disposition des sections. Il montra,
d’ailleurs, beaucoup moins de scrupules par la suite, car il
ratifia toutes les sottises et tous les crimes de la direction de
l’Internationale, d’abord zinoviéviste puis
stalinienne, les “ tournants ”, les “ procès
de Moscou ”, les purges, la famine provoquée pour
réduire les paysans ukrainiens, les meurtres des tueurs.
Peut-être trouvait-il parfois la dose trop forte car de temps à
autre le bruit se répandait que Renaud Jean avait quitté
le Parti ; mais il n’en était rien, la résistance
de Renaud Jean s’était bornée à quelques
grimaces avant d’avaler l’amer breuvage.
En
séance publique, Trotsky fit son rapport. Il ne cherchait pas
à minimiser les difficultés de la tâche devant
laquelle se trouvait l’Internationale. “ Nous avons
maintenant devant nous, dit-il, une question importante et bien
difficile. ” Étudiant les luttes intérieures
du Parti, la polémique des fractions, il s’est reporté
au discours prononcé par lui, dix-huit mois auparavant, à
l’Exécutif élargi ; rien n’a changé ;
le fait le plus frappant c’est que “ nous piétinons
toujours sur la même place ”. Et à son tour il
était amené à constater que trop du vieux Parti
socialiste était resté dans le jeune Parti communiste.
“ Nous avons entraîné avec nous, à
Tours, beaucoup d’habitudes, de mœurs qui ne veulent pas
céder la place aux attitudes et aux mœurs de l’action
communiste. ”
Un
problème particulièrement difficile c’était
celui du rapport du Parti avec les syndicats. Le syndicalisme
révolutionnaire avait de profondes racines dans le mouvement
ouvrier français ; il avait fallu la Révolution
d’Octobre et la création de l’Internationale
communiste pour faire disparaître l’hostilité de
principe des syndicalistes à l’égard des partis
politiques. Cependant si l’hostilité avait disparu, une
certaine méfiance subsistait que la politique de la direction
du Parti n’était pas faite pour dissiper ; bien au
contraire. Aussi, même chez les syndicalistes qui avaient
adhéré au Parti restait-on réservé quand
à l’intervention du Parti dans les grèves. D’autre
part, si les grèves et l’action ouvrière devaient
se dérouler sans la participation du Parti, celui-ci ne
pourrait jamais devenir un parti communiste. Pour des raisons
diverses, la direction du Parti suivait ici la ligne de moindre
résistance, c’est-à-dire qu’elle s’effaçait
complètement devant les syndicats. Ce ne pouvait être
une solution. Que le problème fût particulièrement
ardu, nul ne le savait mieux que moi ; je voyais les syndicalistes
les mieux disposés à l’égard du Parti s’en
écarter quand ils constataient que trop souvent il se
comportait comme l’ancien parti socialiste, quand ils
remarquaient que de jeunes militants délaissaient le travail
syndical pour une activité électoraliste qui leur
vaudrait un siège au Parlement.
La
politique du Parti n’était pas seulement passive ; loin
de chercher à atténuer les divergences, à
rapprocher les points de vue, à trouver les bases d’une
entente pour une action commune, elle les entretenait, les avivait
pour pouvoir faire pression sur Moscou. Cependant on ne pouvait pas
prétendre que, grâce à cette division du travail
entre parti et syndicats, tout allait pour le mieux dans le mouvement
ouvrier français. Trotsky énuméra des exemples
de grèves perdues, de lourds échecs qu’il aurait
été possible d’éviter.
Après
de longues délibérations au cours desquelles furent
examinées et discutées l’activité du Parti,
les particularités du mouvement ouvrier, les luttes des
fractions, la presse, la question paysanne, la politique coloniale,
la commission élabora un programme d’action. Elle
reconnut unanimement que les membres du Parti adhérant à
la franc-maçonnerie et à la Ligue des droits de l’homme
devaient immédiatement abandonner “ ces machines de
la bourgeoisie créées pour endormir la conscience de
classe des prolétaires ”. Exceptionnellement, et
pour permettre au Parti de sortir de l’impasse où il
s’était enfoncé, elle proposait que le Comité
directeur fût constitué selon la proportionnelle sur la
base des votes du congrès de Paris, les titulaires devant être
désignés par les délégations elles-mêmes.
Les représentants des trois tendances déclarèrent
alors accepter la résolution sans réserve ; tous
protestèrent de leur attachement et de leur dévouement
à l’Internationale communiste.
Notes
[37]
À la fin de la guerre, le Parti socialiste, réduit à
34.000 adhérents au lieu de 100.000 en 1914, connut une
période de fiévreuse croissance. En quelques mois il
reçut 150.000 nouveaux membres.
C’est Cachin qui vint le dire à la tribune : “ Au
nom du centre, je déclare que nous prendrons seuls la
direction du Parti. ”
[39]
Dans un article sur le congrès de Paris publié par le
Bulletin communiste du 9 novembre 1922, M. Chambelland
écrivait : “ Je me suis souvenu qu’avant
Saint-Étienne, Monmousseau n’avait pas de mots assez
durs pour qualifier Frossard qui, par personnage interposé,
essayait de dresser, pour les besoins de sa politique, le mouvement
syndical contre Moscou, et je me suis demandé si Monmousseau
et ses amis allaient consentir à jouer, sous la même
influence, le même rôle ici et à Moscou. ”
[40]
“ La tendance du centre en France est une survivance de
l’ancienne mentalité social-démocrate, mais elle
s’affuble d’un masque en acceptant tout ce qu’on lui
demande. ” (Discours de Boukharine à la
commission.)
http://www.marxists.org/francais/rosmer/works/msl/msl2207.htm
Messages
1. Le Parti communiste français et ses difficultés, 12 septembre 2011, 13:51
"Que le problème fût particulièrement ardu, nul ne le savait mieux que moi ; je voyais les syndicalistes les mieux disposés à l’égard du Parti s’en écarter quand ils constataient que trop souvent il se comportait comme l’ancien parti socialiste, quand ils remarquaient que de jeunes militants délaissaient le travail syndical pour une activité électoraliste qui leur vaudrait un siège au Parlement."
!!!! que c’est d’actualité !
1. Le Parti communiste français et ses difficultés, 14 septembre 2011, 14:03, par guillot
"il y avait là beaucoup de députés ; on critiquait la politique de guerre du gouvernement, mais on votait les crédits pour la guerre ; c’était une position sans danger"
Cela aussi c’est d’actualité. Un exemple ? Dans les régions du Sud Ouest, les élus régionaux du Front de gauche se retrouvent dans les colllectifs anti LGV mais cela ne les empêchent pas de tous voter son financement du projet au conseil régional.
Et les élus EELV de Bordeaux et Toulouse ont fait de même (on se justifiant par un vote contre au chapitre "financement du projet LGV" tout en votant globalement le budget 2011, financement LGV inclus, bien sûr !)
La tradition"longuettiste" survit donc aujourd’hui encore avec le FDG. C’est la lutte des plaaaces , groupons nous, et demain....