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Le Parti communiste propose la création d’une Caisse nationale de protection

Publie le vendredi 11 février 2005 par Open-Publishing
5 commentaires

PARIS (AP) - Le groupe communiste à l’Assemblée nationale a présenté
mercredi une proposition de loi pour obtenir la création d’une Caisse
nationale de protection sociale des chômeurs.

L’objectif de cette proposition est d’instaurer une branche supplémentaire
de la sécurité sociale. Des administrateurs représentant les chômeurs, les
salariés et les chefs d’entreprise siégeraient au sein de ce conseil.

Selon le groupe communiste, il "est urgent (...) d’abandonner les notions de
droits des chômeurs calculés sur la durée du travail antérieur et de
supprimer les critères de durée d’indemnisation".

Cette "refondation de la protection sociale" garantirait à tous un "niveau
de ressources égal à 90% de son ancien salaire ou, à défaut, égal à 80% du
salaire minimum de croissance (Smic) brut", précise la proposition de loi.

Selon les auteurs du texte, le financement de ce nouveau dispositif devra
"incorporer les plus-values et les profits financiers réalisés, intégrer les
produits de la financiarisation de l’économie et taxer les spéculations
financière et boursière". AP

Messages

  • Bonjour,

    C’est le principe du revenu social de la théorie de l’économie distributive tout simplement.

    Cf : les écrits observant la grande relève des hommes par la machine (1) dans toutes les techniques de production, Jacques Duboin (1878-1976) comprit qu’elle bouleversait toutes les relations économiques. Il caractérisa le changement de civilisation, ce qu’on a appelé "la crise" comme le passage de " la rareté à l’abondance "( )2. Par ces termes il prétendait très précisément ceci : dès qu’un pays industrialisé parvient à créer de plus en plus de biens et de services avec de moins en moins de main d’œuvre, le problème essentiel cesse d’être celui de la production ; c’est celui de la distribution des richesses produites qui devient primordial. Il pense alors l’instrument de cette distribution : une monnaie gagée sur les richesses qu’elle permet d’acheter.

    Les règles de notre économie ont été établies au cours de l’ère de la rareté, quand il s’agissait de produire de plus en plus et à moindres frais pour se prémunir contre la pénurie, ou de produire des objets rares pour les vendre cher, quelle qu’en soit leur utilité ou leur nocivité. De l’ère de la rareté naît l’idée que le producteur joue le premier rôle sur la scène économique parce que la création des richesses dépend de lui. En est aussi issu le concept selon lequel la création de nouveaux besoins est la panacée aux crises de chômage, car toute nouvelle production nécessite alors, proportionnellement, de nouveaux emplois.

    Ne pas remettre en cause ces principes, revient à accepter que notre système économique continue à orienter la société vers la croissance productiviste dont les conséquences sont désastreuses. Ayons le courage de voir en particulier que le travail a changé au point de ne plus se mesurer en temps de production, et que le salaire ne permet plus d’assurer à tout le monde les moyens de vivre. Il s’agit d’utiliser la révolution technologique pour qu’elle débouche sur une véritable libération de l’humanité (3). Cet projet implique dans les relations économiques un bouleversement de même ampleur que celui qui a ébranlé les techniques de production.
    Jacques Duboin a tracé les grands lignes de l’économie distributive dans cet esprit, avec une monnaie, qu’il n’a donc pas présentée comme une monnaie parallèle, mais comme l’instrument de la distribution des richesses dans une société repensée. La monnaie est en effet l’outil de la politique économique ; et parce qu’elle en a lâché la maîtrise, la politique est en train de perdre les commandes.

    Cordialement Michel

  • « Réconcilier la France avec son devoir de solidarité nationale ». C’est au nom de ce principe, mis à mal par les mille jours de la droite au pouvoir, que les députés communistes ont mis au point une proposition de loi, qui s’inspire des revendications exprimées par les quatre associations nationales de chômeurs, « tendant à créer une caisse nationale de protection des chômeurs », a exposé Frédéric Dutoit, député (PCF) des Bouches-du-Rhône, mercredi, au cours d’une conférence de presse, aux côtés de ses collègues de banc à l’Assemblée nationale, Pierre Goldberg et Gilbert Biessy (PCF). « Près de soixante années après » la fondation de la Sécurité sociale à la Libération, ces parlementaires proposent « d’instaurer une branche supplémentaire de la Sécurité sociale ». « Comme on ne choisit pas de tomber malade, on ne choisit pas d’être privé d’une activité professionnelle pérenne et convenablement rémunérée. (...) On ne choisit pas d’être la victime du libéralisme », expliquent les auteurs de la proposition.

    « L’indemnisation chômage est le parent pauvre de la protection sociale française ; elle représente moins de 10 % des - dépenses, mois de 5 % du PIB, cite Frédéric Dutoit, à l’appui de ce constat. »

    Les députés communistes se prononcent donc pour une « refondation de la protection sociale qui garantira à chacune et à chacun un niveau de ressources égal à 90 % de son ancien salaire ou, à défaut, égal à 80 % du SMIC brut ». Une disposition reprise à l’article 2 de leur proposition de loi, qui s’inscrit dans un dispositif de « sécurité d’emploi et de formation » pour lequel les demandeurs d’emploi sont au premier rang concernés. « C’est la même logique que la proposition formulée par un grand syndicat, la CGT », souligne Frédéric Dutoit.

    Les députés préconisent une nouvelle logique, consistant à élever le « coût du chômage plutôt que de baisser celui du travail », dans le souci « d’une double efficacité, économique et sociale ». Pour financer la nouvelle caisse, ils proposent la redéfinition de l’assiette des cotisations sociales en y incluant les plus-values et les profits financiers, de même qu’une « surcotisation » pour les entreprises qui abusent de l’emploi précaire.

    Sébastien Crépel

  • Réformisme ? Renoncement à la lutte anti-capitaliste ? Vous avez raison les gars, mieux vaut attendre la Révolution, pour que tout change, et en attendant laissons les chômeurs dans leur merde, ils y sont si bien !!!!
    Ne rien faire aujourd’hui alors que des gens souffrent tant, ça c’est criminel et irresponsable. Les chômeurs et précaires, comme les salariés, sont en attentes de changements concrets, visibles dans leur vie de tous les jours, pas de grandes leçons sur le Grand soir... Ce genre de propositions, comme la Taxe Tobin, ne sont pas en elles mêmes les armes magiques qui vont permettre de renverser le système, mais des avancées importantes sur lesquelles on pourra s’appuyer pour promouvoir une autre logique que la logique capitaliste actuelle.
    Quant à l’argument " à quant une caisse de protection pour les noirs, ou les homos", y a t-il vraiment besoin d’y répondre ? C’est une caisse , et un dispositif, qui concerne le chômage et son indemnisation, qui est un fléau dans notre société (contrairement à l’homosexualité ou au fait d’être noir....), la question est comment lutter contre le chômage, avec des propositions et luttes politiques d’envergure. Ce nouveau dispositif de protection sociale n’est qu’un élément d’un ensemble plus vaste, le système de sécurité emploi et formation, projet d’une sécurité sociale de l’emploi, qui combine différentes propositions afin d’assurer à tous un véritable plein emploi, un vrai salaire décent, une stabilité de l’emploi, de nouvelles règles de droit du travail notamment concernant les licenciements, de nouvelles prérogatives pour les salariés et leurs représentants, de nouveaux modes de financements, etc.... Un système d’envergure, porteur d’une alternative et d’espoirs.
    Pour ceux qui veulent en savoir plus, voir le site d’"Economie et Politique, http://www.economie-politique.org/
    Voila coment tenter de combiner des objectifs et des changements immédiats, avec un grand objectif révolutionnaire
    .... Mais on peut aussi attendre les calendes grecques et le Grand Soir !

    Gramsci