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Le Parti dit Socialiste est donc bel et bien mort.

Publie le vendredi 7 novembre 2008 par Open-Publishing
17 commentaires

de muncerus

Les deux motions représentatives de la dérive droitière (Royal, Delanoë) arrivent en tête et totalisent près de 55% des votes. Celle de Martine Aubry, dont la structure est au moins connotée "gauche" mais dont la teneur laisse transparaître l’acceptation du système libéral, rassemble près du quart des votes.

Un peu plus loin la motion dite de gauche (Hamon) remporte, avec pas loin de 20% des suffrages, un succès attendu, lot de consolation pour ceux qui déjà désespéraient du PS et, pour les plus sincères, s’apprêtent maintenant à le quitter à la suite de Mélanchon, Dolez et, qui sait, peut-être Emmanuelli s’il se souvient encore des raisons qui l’ont poussé à adhérer au Parti Socialiste quand celui-ci était encore socialiste.

Que pourrait-il à présent sortir de ce magma où viennent confluer les diverses tendances d’une social-démocratie moribonde puisque ses tenants eux-mêmes en dénoncent la désuétude ? Sauf à ce que se forme autour de Benoît Hamon une opposition digne de ce nom, ralliant les plus sincères de la motion Aubry, il y a fort à parier que l’habituel consensus final enverra rue de Solférino un appareil dirigeant apparemment composite mais au fond largement d’accord sur l’adoption d’une ligne "soft" assurant pérennité au système en place.

A moins que les solides inimitiés forgées au fil de la campagne ne laissent à ce point des traces qu’une équipe majoritaire rejette dans l’opposition les signataires de motions pourtant fondamentalement proches de la sienne.

Dans un cas comme dans l’autre, et tels que sont maintenant jetés les dés, le Parti Socialiste ne pourra plus que poursuivre son déclin vers le centre jusqu’à ce que, reconnaissant enfin sa position réelle, il concrétise l’alliance clairement préconisée par Madame Royal avec les éléments les moins réactionnaires de la droite républicaine.

Il sera dès lors grand temps, comme le suggère si justement Manuel Valls, de modifier la dénomination d’un parti qui n’a vraiment plus rien de socialiste.

Messages

  • NON !!!!!! Ce parti n’a jamais ete socialiste !!! Donnes nous un seul exemple où il s’est comporté en socialiste ,en dehors des declarations genre :"ceux qui ne sont pas prets a rompre avec le capitalisme n’ont rien a faire chez nous".Dans les actes qu’ont ils fait de socialiste ?????

    LIBERTAD

    • 2 exemples : le RMI et la CMU, mais vous avez raison que le parti n’a plus rien aujourd’hui de "socialiste" dans le sens noble du terme. C’est en quelque sorte une usurpation d’identité.
      Bien cordialement

    • En quoi le rmi est-il une avancée sociale ? Il est plutot la reconnaissance de l’indépassabilité du capitalisme aux yeux des artisants socialistes de cette contre-réforme. Non à la charité ! Oui à la répartition des richesses et à la division du temps de travail.

    • Tout ce qui améliore le sort des couches populaires est à prendre.

      Le RMI et la CMU sont bien des conquêtes sociales évidentes et indispensables qui ont fait difference entre la mort et la survie pour des centaines de milliers de personnes en France et dans les autres états où des systèmes similaires existaient depuis un certain temps .

      Il n’y a pas à faire fine bouche sur ces conquêtes.

      De la même façon que le droit à l’avortement pour les femmes du peuple (les bourges allaient elles aux Pays bas ou ailleurs) établit par la loi Weill du gouvernement atlantiste de Giscard, casseur de la sidérurgie française a aussi été une conquête, ..... qu’on prend....

      Que le RMI et la CMU aient été des conquêtes favorables c’est évident, que par contre la politique globale du PS ait été pro-bourgeoise et ait entrainé un recul des conditions d’existence globales des travailleurs c’est également vrai.

      Mais il n’y a pas à opposer le RMI, la CMU, et un processus de renversement du capitalisme.

      Pour ce qu’est le PS, il a toujours plus ou moins eu une politique de moins en moins sociale au fur et à mesure de son histoire, avec des épisodes d’une rare gravité (la guerre de 14-18, les guerres coloniales, les privatisations massives, etc) contre le peuple.

      Mais ses dernières évolutions ne touchent pas seulement ses actes mais sa nature même :

       Abandon de la place de la classe ouvrière même en théorie dans un processus de changement de société.
       Abandon de toute possibilité de pression interne des classes populaires dans ce parti rendant impossible toute dynamique unitaire avec ce parti permettant d’aller au delà d’une ligne malingre et anti-sociale de sa direction.
       le PS n’organise plus directement ou indirectement les travailleurs (1936 est impossible), sauf comme simples adhérentes.
       Bureaucratie et nomenclatura pléthorique et dominante d’une façon écrasante dans l’appareil faisant en sorte que ce sont bien les interets de cette couche sociale qui sont dominants dans le parti, et rien d’autre.
       Vieillissement et embourgeoisement clairs et nets , malgré des sursauts passagers des adhérents non nomenclaturistes.
       Soutien au capitalisme clair et net...
       Passage avec armes et bagages du côté de la version ultra-libérale du capitalisme (TCE, politiques de privatisation, agressions contre les travailleurs âgés, etc).
       etc...

      Bref, le PS est mort pour la gauche mais pas mort comme parti de bourgeois dont on verra si il trace un chemin populiste ou plutôt classiquement de droite.

      Le départ de Melanchon et Dollez est tout à leur honneur et je salue ceux qui ont choisi la conviction politique, l’honneur de leurs engagements, plutôt que la soumission a une nomenclatura pailletée.

      Bravo !

    • Le RMI n’est pas une conquête sociale c’est une réforme d’origine "européenne" importée par ROCARD alors premier ministre qui a servi de "compensation" sociale (le "traitement social du chômage" ) aux délocalisations massives favorisées par le Pouvoir PS et Droite vers les nouveaux arrivants dans l’Union Européenne et vers l’Asie. Rappelons que Mitterrand et le PS avaient déjà les moyens de se passer du PCF et passait ses "réformes" avec une partie du "centre"de l’époque. L’UDF de Bayrou était bien dans la Droite réactonnaire aux côtés du RPR . Vivre une moitié de vie par mois, avec un peu plus d’une moitié de SMIC, si c’est un progrès...

    • Le RMI est une conquête sociale pour ceux qui n’avaient rien . Entre 447,91 € et zéro euro pour moi il y a une différence , peut-être pas pour toi mais pour moi oui.

      La difference entre la vie et la mort .

      Ce n’est pas une solution pour éradiquer la misère on ne dit rien d’autre. Mais l’amnésie , basta...

      Les conquêtes sociales ne sont pas à refuser sous prétexte de raisonnements oiseaux. Il faut prendre et exiger plus, bien plus.

      Les conquêtes sociales ne sont pas antagoniques avec la recherche d’un processus révolutionnaire (qui devra traiter l’ensemble des questions de la pauvreté au travers de mesures qui évitent réellement la misère et pas seulement la mort, et pas seulement se bercer dans un raisonnement irréel de parfaite adéquation entre possibilités de jobs et chômeurs).

      Mesure "européenne" ????? Ca veut dire quoi ? vade retro satanas ?

      C’est quoi ces raisonnements ?

      C’est, au fond , comme la CMU, largement insuffisante, mais une avancée indéniable pour qui a connu l’avant et les aides sociales au coup par coup.

      Faire un Revenu universel de base qui permette de vivre décemment pour tout le monde et déserre le chantage permanent de la bourgeoisie sur la classe populaire me parait un des points à développer et soutenir. Le RMI est très loin de cela, mais son absence nous en éloignerait encore plus.

      Ce n’est pas une solution de vie, mais de survie. Comme le SMIC. Tu auras là également une explication de texte au concret très utile . Par qui vit cela....Mieux encore là, cette video que dailymotion essaye de censurer en la traitant comme une vidéo pour un adulte (c’est un comparatif simple par qui le vit entre SMIC et RMI).

      Maintenant, si il s’agit de parler de ce que fut la politique globale des partis de gauche, PCF, PS etc, au gouvernement , j’ai déjà dit tout ce que j’en pensais :
      Une politique active en faveur de la bourgeoisie, de plus en plus ultra-libérale jusqu’au désastre terminal de 2002.

      Ca ne signifie pas que tel ou tel point ne soit pas positif même si insuffisant.

  • La fin du PS, c’est pas encore dans la poche...
    Comme je l’ai déjà dit ailleurs, imaginez que le père Delanoë fasse coalition avec Aubry et Hamon, rien que pour emmerder la madone pro modem...

    Brunz

    • Et surtout celui de Mai 68 et de Charlety qui préfigurait le rassemblement de
      la gauche non communiste et devait déboucher sur le congrés d’Epinay
      et la création du PS. En parlant d’epinay où se situe Bruno Leroux dans cette débacle ?. Mais autre temps autres moeurs maintenant l’on
      nous présente les démocrates éatsunien comme des gens de gauche
      de quoi pleurer de rire pour ne pas désespérer de tout. "Peuple trop
      oublieu non de dieu ne sois pas généreux à qui te porta haine...."
      Rassemblons nous au lieu de nous diviser et chassons les à jamais du pouvoir.
      JP

    • Ouais, le mois de mai 1981, tout le monde l’attendait et on a aussi vite déchanté car la baisse du pouvoir d’achat a vraiment débuté environ 2 ans après.

  • Bonne nouvelle, il y a aujourd’hui de nouveau une gauche non-communiste en France. Félicitations à Mélenchon ... même s’il aurait du partir en 2005.
    La base commune adoptée pour le congrés du PCF parle de "front", on saura enfin avec qui le constituer.
    Je ne me fais pas d’illusions sur le PRS, mais au moins ça a le mérite de clarifier les choses.
    Que ça n’en soit pas pour autant un appel à dissoudre le PCF dans une "die linke" française. Mais au moins on sait à qui parler ... voire plus pour les européennes.

    • Non pas dissoudre le PCF mais constituer enfin "die Linke" ici et maintenant, tout de suite même ! L’initiative de Muzeau est, dans ce sens, à saluer sans fard !

    • Tout front pour les luttes ou pour dire non à l’Europe capitaliste est indispensable. Mais il faut aussi un ou des partis anticapitalistes, révolutionnaires, prêts à aider les travailleurs à résister puis passer à l’offensive pour en finir avec la barbarie capitaliste.

      Et ça, c’est pas en rassemblant sur une base à moitié réformiste, comme Die Linke en Allemagne...

  • peut-être...mais doit-on et peut-on s’en réjouir ?
     la "disparition "du PCF a-t-elle été remplacée ?
     le militantisme est à remettre en selle ainsi que la volonté d’UNIR toutes les forces de Gauche(mais sans "racisme").
     c’est pourquoi ,par exemple,j’ai voté Segolène Royal au 2d tour(le fait que ce soit une femme n’entre pas en ligne de compte)

  • L’inaction et le grand interessement du parti en ce qui concerne les differente prise de décision politique de la majorité en activité, ne semble pas inquiété les differents pretendants a la tête du parti : il semblerait que leur interet se fourvoient déjà vers les presidentielles de 2012 alors que, bien sûr, nous ne sommes pas encore en 2009.

    Je crois simplement en tant que militant de gauche que si nous voulons que les choses bougent et qu’il y est une réelle opposition, il nous faudra voter vers des partis politiques sensiblement plus " à gauche " que le 2eme parti de france.