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Le Québec en tant que Méritocratie...

Publie le mercredi 19 octobre 2011 par Open-Publishing

L’une des choses qui attirent tant d’immigrants au Québec et au Canada, c’est qu’il est désormais de notoriété publique dans le monde entier que le Québec est une méritocratie.

Dans le Québec d’autrefois, le Québec du terroir, les vieux laissaient la terre aux plus jeunes qui, une fois vieux, faisaient de même avec leurs enfants. Cela développait chez les Canadiens-Français un sens d’appartenance à la terre, à cette terre du Québec qui était leur.

Depuis le début du 20e siècle en particulier, les Québécois ont laissé la campagne pour s’établir davantage en ville. Au début les choses allaient bien en ville parce qu’il y avait beaucoup d’usines qui payaient quand même bien et quelqu’un pouvait se faire une vie sans avoir nécessairement à aller longtemps à l’école.

Quand le secteur manufacturier a commencé à perdre des plumes dans les années 1960, l’aristocratie de la finance et des affaires du Québec a commencé à faire par ses médias la promotion de l’instruction. Ainsi disait-on, plus tu vas avoir de diplômes, meilleures sont tes chances d’avoir un emploi intéressant et bien rémunéré.

Ce qui n’était pas dit, c’était de combien de milliers de dollars tu étais pour être endetté à la fin de tes études et si l’emploi intéressant et bien rémunéré était certain.

Tous savent qu’il y a plein de diplômés qui n’occupent pas des emplois à la hauteur de leurs diplômes. Et maintenant dans les années 2000, ils font face à une compétition venue de partout dans le monde alors que le Québec est devenu une société multiculturelle dans laquelle personne n’a de terre à céder à la génération suivante et tous compétitionnent pour être celui et celle dont la descendance subsistera dans le Québec de demain.

Force est d’admettre que dans un tel contexte, la conquête de la terre que l’on croyait chose faite au début du 20e siècle (mis à part bien entendu la souveraineté et le pays) parce que les Canadiens-Français étaient grandement majoritaires dans le Québec de cette époque, eh bien, cette conquête de la terre est grandement remise en question.

Car il faut admettre que bien des nouveaux arrivants venant de pays lointains excellent dans les études, sont débrouillards, motivés, et savent que l’avenir de la terre du Québec est en jeu.

Et contrairement aux temps anciens où la mère canadienne-française avait une fierté de perpétuer la race, les jeunes Québécoises d’aujourd’hui, capitalisme oblige, ne se sentent plus cette mission de perpétuer l’ethnie canadienne-française. Et si le "winner" qui détient un emploi et un salaire intéressant permettant de fonder avantageusement une famille vient d’une île au bout du monde, les choses vont suivre évidemment leur cours.

Tout ce contexte est favorisé par la perte d’idéalisme que l’on remarque surtout chez les jeunes générations de Québécois de souche. Il faut dire que l’aristocratie financière qui régit les gouvernements et le monde en général a bien travaillé depuis quelques décennies pour remplacer l’idéalisme par l’utilitarisme.

En tenant compte de cette idéologie utilitaire que les jeunes Québécois adoptent de plus en plus, on peut mieux comprendre les difficultés présentes des mouvements et des partis prônant la souveraineté du Québec.