Accueil > Le citoyennisme primaire et l’anti-électoralisme dogmatique anarchiste
Le citoyennisme primaire et l’anti-électoralisme dogmatique anarchiste
Publie le lundi 6 novembre 2006 par Open-Publishing30 commentaires

de K-nibal
Campagne unilatérale dans les médias pour aller voter en 2007 ou la sacro-sainte abstention des anarchistes. Pour les uns, le vote est un droit et un "devoir" de "citoyens", pour les autres, le signe d’une soumission à une autorité, de la perte du contrôle de son destin. Qu’en est-il pour moi ?
– Le vote pour choisir son représentant.
A la télé, dans les journaux, tout le monde s’est accordé pour dire que les voyous qui ne votent pas font le jeu du front national, ou des extrémistes (ceux-là mettent sur le même plan extrême-gauche et extrême-droite...). Rien n’est plus faux évidemment, il s’agit surtout donner le plus de voix aux partis bourgeois. Puisque le fascisme ne prendra pas fin dans une urne, mais dans la rue, sur les lieux de travail, chez soi, c’est en luttant tous les jours contre les idées et ceux qui propagent ces idées que l’on arrivera à les faire reculer.
Pourquoi le Front National fait 20% aux élections ? il suffit de regarder le traitement de l’information fait par les médias bourgeois pour comprendre la source du sentiment d’"insécurité" (pas l’insécurité sociale évidemment, celle-ci, peu en parlent). Les républicains nous rétorquent que le droit de vote, le peuple s’est battu pour l’avoir. C’est bien beau, mais est-ce que ça lui a permis de s’émanciper ? de vivre de façon égale à son semblable ? De la misère il y en a toujours, des hommes et des femmes vivant sur la misère de centaines de milliers d’autres, il y en a toujours.
Quand a-t-on, nous, choisi de remettre notre liberté de choisir entre les mains des personnes que l’on élit ? Ces personnes qui s’accaparent le pouvoir, nous demandant juste lequel nous voulons, et qui conserve ce pouvoir malgré leurs écarts de conduite, même lorsque des milliers d’individus descendent dans la rue et brave les autorités pour exprimer leur colère. Jamais.
Jamais on nous a questionné sur les modalités de notre soumission. Cela a toujours été comme ça à quelques exceptions dans notre histoire, dans d’autres pays. Dans ces exceptions, les révoltés ont soit été vaincus par ceux qui voulaient imposer leur autorité (La Commune de Paris, Espagne en 36), soit transformé leur système en un nouveau système d’exploitation (exemple : dégénérescence bureaucratique de l’URSS).
– "Tu votes ? Bouh ! Soç-dem !" : Le dogme anti-électoral des anarchistes
Le second problème que j’aimerai soulever est celui de l’abstentionnisme quasi religieux des anarchistes actuels. En effet, même si j’ai de nombreuses affinités avec eux, lorsqu’on parle de cette question j’ai l’impression qu’ils/elles me récitent un cours tout écrit. Ce n’ai pas vraiment ce que je leur reproche. Le problème est que ce qui est dit ne semble pas tenir compte de réalités évidentes. Qui n’a pas entendu de leur part que pour eux et elles : "droite ou extrême-gauche c’est le même problème" ou quelque chose de ce genre ? S’il s’agit de soumission à une autorité, à une délégation de pouvoir, on peut dire que c’est à peu près le même problème effectivement quand on choisi la droite ou gauche. Mais corrigez-moi si je me trompe, j’ai l’impression que la gauche (sauf gauche poubelle) à plus d’ambition dans son programme politique pour faire du social, que Sarkozy.
Moi je vis bien. J’ai un logement. Je suis étudiant. Je ne manque de rien. Il serait trop facile pour moi de dire : "voter pour un maître ? jamais !". Je ne suis pas certain par contre que pour des africains qui viennent d’arriver en France, qui vivent dans des taudis, qui n’ont pas réussi à incrire leur enfant à la fac, une politique de droite ou de gauche (hors PS donc) ça soit la même chose.
Attention, je ne dis pas que c’est en votant qu’on résoud les problèmes que j’ai pris en exemple. Bien sûr, l’action directe est très efficace par moment. Mais quand aurons-nous le temps de réfléchir globalement à une autre vie si l’on doit toujours se battre pour des problèmes qui ne seraient pas apparus (selon mon opinion, pour ce cas) avec un autre camp politicien ? Clairement : Moins de problèmes pour les travailleurs et les chômeurs avec un parti de gauche qu’avec la droite.
Bien sûr, il ne s’agit pas ici pour moi de faire l’apologie de la gauche, car elle n’ont plus n’a l’intention de redonner le pouvoir aux travailleurs, sans intermédiaire.
S’il faut choisir entre néo-libéralisme et Etat-providence, mon choix est fait. Du moins en ce qui concerne le moment ponctuel des élections.
– Elections = soumission ?
Notre droit de décider par nous même est inaliénable. Ni un état fasciste, ni un état soi-disant démocratique ne devrait soumettre des personnes à sa loi, sans en référer au peuple lui-même. C’est aux travailleurs de décider comment ils veulent travailler, s’ils veulent travailler. Ce n’est ni à l’élite bourgeoise, ni à des élites prétendûment populaires de le faire.
Vous vous demandez alors sûrement, étant donné ce que je viens de dire, pourquoi je vais sûrement voter en 2007 ?
Voter aux élections n’éliminera pas les relations dominants/dominés. Mais est-ce que si je vote pour quelqu’un plutôt qu’un autre, cela veut dire que je confère une quelconque légitimité à lui et au système électoral ? Et bien pour moi non. Je me vois très bien descendre dans la rue pour demander la démission de celui pour qui j’ai voter s’il fait n’importe quoi, ou même s’il n’a rien fait, pour changer de système, d’organisation politique.
Je voterai pour un parti, sans que cela est (toujours de mon point de vue) une relation avec le fait que je sois d’accord avec la vision de la société qu’a le parti en question, ni que je reconnaisse un droit à celui qui est élu de décider à ma place sans me consulter. Je crois que c’est là que mon point de vue diffère de celui des anarchistes lorsqu’ils clament que "voter c’est abdiquer".
Dans mon cas, je n’abdiquerai pas quand j’irai voter. Je continuerai de lutter au quotidien, à participer aux actions, manifs, syndicalisme de combat pour me battre pour un "avenir meilleur", qui n’est représenté par aucun parti politique, puisque je suis opposé à la logique de parti, au pouvoir centralisé.
Si je vote, c’est surtout, tout simplement, éviter de voir des imbéciles sacrifier des vies sur l’autel du profit, éviter de voir un sarko ou une ségolène au pouvoir. Pouvoir que je m’évertuerai de détruire chaque fois que je pourrai. Ce n’est pas une demi-journée tous les 5 ans qui m’empêchera de lutter (Sauf si bien sûr il est annoncé un rendez-vous populaire à l’assemblée nationale, là je crois que le temps ne sera plus à l’élection :)
A ceux qui me disent que le vote est un devoir de citoyen je dirai : retournez dans votre caniveau.
Aux anarchistes qui me diront que voter c’est se soumettre, je dirai : en attendant un mouvement massif d’un peuple conscientisé, la majeure partie des personnes qui s’abstiennent n’entendent pas grand chose aux problèmes politiques . Lobotomie consumériste ? Attaques du libéralisme contre l’Education ? je ne sais pas, ce qui est sûr c’est que l’abstention en tant acte actif n’est pas prêt de changer quelque chose. En attendant, et pour que les personnes qui s’abstiennent en majorité descendent un jour dans la rue, on peut essayer de ralentir la destruction sociale par le système néo-libéral qui brise jusqu’aux liens entre nous pour assouvir ses besoins sans cesse renouvelé de puissance, de profits, de pouvoir sur nos consciences. Le vote peut-être pris comme un de ces moyens, moyen qui ne va pas CONTRE celui de l’action directe.
Le vote ne détruira pas le capitalisme. Le vote ne fera pas la révolution.
Viendra un jour où peut-être la CNT retrouvera le même nombre d’adhérents qu’en 36. Mais je crois sincèrement que ce n’est pas en ayant le PS ou l’UMP au pouvoir que cela se produira, dans le contexte actuel.
K-nibal
PS : lâchez-vous si vous avez des commentaires, je suis en pleine période de réflexion à ce sujet, tirraillé entre la propagande illimité à la télé et même à la fac pour aller voter, et les anars qui font leur pub pour l’abstention dans leurs journaux et sur leurs sites ;)
Messages
1. > Le citoyennisme primaire et l’anti-électoralisme dogmatique anarchiste, 6 novembre 2006, 13:22
tu vois K-nibal ta réflexion est assez proche de la mienne et c’est avec des termes moins éloquents que les tiens que j’ai posé la question sur des sites anarchistes qui pilonnent avec les "Agir plutôt qu’élir" ("élir" tel quel).
AGIR : quels sont les moyens d’agir qui peuvent nous servir de levier pour avancer dans une société-comment puis-je la nommer sans être réducteur- égalitaire, humanitaire ? les anarchistes ne répondent pas avec clarté à cette question.
Compte tenu du niveau d’interressement à la politique des...gens ?...des personnes ?..des citoyenNES ? en France et du bas niveau de mobilisation dans la rue lors des derniers conflits qui concernaient pourtant la majorité de la population, je ne vois pas comment l’on peut agir autrement.
AGIR : Est-ce vouloir dire prendre les armes ? Tout casser, démolir ? et casser quoi, démolir quoi ?et avec qui au regard du degré de conscience cité ci-dessus ? j’aimerai moi aussi que les anarchistes veuillent bien m’éclairer la-dessus.
Alors bien sur, j’irai moi aussi voter pour un parti ou un rassemblement avec un programme qui se différencie de l’UMP-PS.
Admet tout de même K-nibal que la masse que nous sommes à besoin d’une structure qui fédère nos aspirations, un parti ou/et un rassemblement. D’accord avec toi que les représentants devraient être révocables, mais reconnaît que nous ne pouvons nous rassembler anarchiquement sans une représentation officielle.
Lorsque tu dis :
Il est difficile de voter pour un parti ou pour une mouvance officielle sans adhérer à sa vision de la société ? Sinon tu peux voter UMP et continuer à te battre.
J’ai bien compris que tu ne veux pas d’une institution qui te tiennes poing et pieds liés, mais tu admets comme moi que nous sommes dans un processus qui peut s’accélerer, ralentir, réculer ou repartir.
Donc moi j’irai voter pour un parti ou un collectif qui défendra la société aussi proche de celle dont j’aspire en sachant fort bien que nous sommes et je me répète dans un processus.
Amicalement,
Esteban
1. > Le citoyennisme primaire et l’anti-électoralisme dogmatique anarchiste, 6 novembre 2006, 14:13
Dans le "Agir plutôt qu’élir" des anars, il y a l’idée implicite de vase communiquant : aller voter induirait ne pas lutter. Si c’était le cas, ce combat se justifierait : inciter les gens à ne pas voter pour qu’automatiquement ils se retrouvent sur le terrain des luttes.
Mais mis à part une infime minorité de gens dont l’abstention est un geste politique et qu’on retrouve effectivement dans les luttes (les camarades de la CNT par exemple), il me semble que les abstentionnistes sont souvent ceux qui ne luttent pas non plus sur le terrain, et inversement ceux que je vois dans les manifs, les grèves et les collectifs sont pour la plupart "très votants".
Moi j’apprécie les anars comme piqure de rappel pour pas oublier que ce ne sont pas les urnes qui permettent de changer les choses, si ce n’est à la marge.
Mais dans l’autre sens, le boycott des urnes n’apporte rien non plus de bien concret... Alors dépenser de l’énergie pour une campagne incitant à l’abstention... Moi je verrais plutôt un truc du style "Elire ou pas ? En tous cas : agir !"
OC
2. Pour l’autogestion : votons !, 6 novembre 2006, 17:22
Il n’y a pas de dilemme entre agir OU voter : il faut lutter, y compris par le vote. Sans se faire d’illusions.
En fait, les anars qui prônent l’abstention sont souvent des anarcho-libéraux, qui ne veulent pas remettre en cause le capitalisme, ni aller vers l’autogestion. Ce sont donc des "faux nez anars", complices objectifs dy système de la monarchie élective.
(Voir aussi Méfions-nous de l’extrême-centre !, article écrit pour les régionales 2004, mais valable pour toutes les élections)
Minga
"Parce que le vrai courage est de faire ce qui est juste"
1. > Pour l’autogestion : votons !, 6 novembre 2006, 18:18
L’article qui précède celui de Jacques Richaud vous donne un élément de réponse autrement plus que fourni que les arguments que vous prêtez aux libertaires qui s’abstiennent de voter. Dans mon cas tout du moins le fondement de ma décision procède d’un constat autrement plus sombre que celui évoqué dans votre texte.
Avec moins de véhémence que sur ce lien
http://www.dedefensa.org/article.php?art_id=3335
nous pourrions gloser à perte sur les motivations électorales.
régis
3. > Le citoyennisme primaire et l’anti-électoralisme dogmatique anarchiste, 6 novembre 2006, 19:05
Bon, peut-etre, mais le probleme à l’heure actuelle n’est pas de voter ou de ne pas voter, mais POUR QUI voter ???
Pour la socail demo ???
Pour le libéralisme pro américain ???
Aucun des deux n’ont de projets, juste des ambitions...
Il reste le mouvement antiliberal...Allons, qu’ils se décident sur un candidat commun.
C’est notre seule chance...
LaBrador
1. > Le citoyennisme primaire et l’anti-électoralisme dogmatique anarchiste, 6 novembre 2006, 19:50
AGIR AU LIEU D’ELIR !
L’URNE CERCEUIL DE VOS ILLUSIONS
ABSTENTION REVOLUTIONNAIRE
CAMPAGNE UNITAIRE ANTI-ELECTORALE DES LIBERTAIRES :
http://federation-anarchiste.org/
4 PAGES SPECIAL << AGIR AU LIEU D’ELIR >>
* DE LA GREVE DES ELECTEURS A LA GREVE GENERALE EXPROPRIATRICE ET AUTOGESTIONNAIRE
* DESERTONS LA MASCARADE ELECTORALE,MAIS NE NOUS ABSTENONS PAS DE LUTTER !
* LE FUTUR APPARTIENT A LA DEMOCRATIE DIRECTE !
* QUAND LA GAUGE ESSAYAIT....
DISPONIBLE A : PUBLICO
145,RUE AMELOT
75011 PARIS
TEL : 0148053408
2. > Le citoyennisme primaire et l’anti-électoralisme dogmatique anarchiste, 6 novembre 2006, 20:48
Voilà se sont de tels slogans qui comme le dit K-nibal ne tiennent pas compte de la réalité.
C’est à croire que les militants anarchistes ne travaillent pas dans les entreprises et sont déconnectés des réalités.
Comment peuvent-ils faire croire qu’en disant "Grève générale !" celle-ci va se réaliser ? Dans quel secteur d’activité celà s’est-il aujourd’hui produit ?
Est-ce que la conscience de lutte est-elle mûre dans la majorité de la population pour renverser le pouvoir ? Oui ou non ? c’est bien entendu NON, alors comment arriver à un changement de société, là, tout de suite avec la non adhésion du peuple.
"Désertons la mascarade électorale, mais ne nous abstenons pas de lutter" encore un beau slogan alors que les libertaires reconnaissent que les abstentionnistes sont :
1 : ceux qui vont à la pêche à la ligne et qui se fichent de la politique.
2 : ceux qui sont déçus par la gauche.
3 : les libertaires eux-mêmes qui sont conscients de l’efficacité de leur abstention.
Donc même avec ce constat les libertaires croient pouvoir forcer la nature humaine diverse a un changement brutal, ils ne veulent pas s’inscrire dans le processus naturel de mûrissement des consciences, ni aider la gauche qui a reconnu les erreurs passées, et aussi à ne pas accepter qu’elle puisse en faire d’autres...etc
Nous sommes à l’aube d’un possible jour nouveau, semé d’embuches certes mais prometteur, pourquoi ne pas tenter ? J’imagine la force d’un tel rassemblement !
Esteban
3. > Le citoyennisme primaire et l’anti-électoralisme dogmatique anarchiste, 6 novembre 2006, 22:03
Vous êtes audacieux Esteban. Parler de mûrissement naturel des consciences après des siècles de joug et d’infamie, à la veille des bouleversements climatiques, de la surveillance high tech, dans un monde à feu et à sang où la misère côtoie la mort, et ce pour le bien-être d’une partie de plus en plus réduite d’hommes, vous y allez fort. Que vous faut-il donc pour vous convaincre que nous sommes si parfaitement encerclés que les urnes ne résoudront rien. S’il est quelques espoirs, je crains qu’ils n’en passent par un bulletin de vote qui s’apparente aux tigres de papier de sinistre mémoire. Voyez comment à Oaxaca on s’organise...
régis
4. > Le citoyennisme primaire et l’anti-électoralisme dogmatique anarchiste, 7 novembre 2006, 08:00
Justement Régis, à Oaxaca la rébellion s’organise car l’oppression a atteint un degré insupportable pour la population qui a pris conscience que c’est ce chemin qu’ils doivent emprunter.
Et si nous, les "révolutionnaires" ne les aidons pas - prolétaires de tous les pays unissez-vous - ils sont voués à l’échec.
Que proposent les arnarchistes ? sur cette question à part de constater.
Esteban
5. > Le citoyennisme primaire et l’anti-électoralisme dogmatique anarchiste, 7 novembre 2006, 09:32
A Oaxaca ils ont atteint un degré d’oppression insupportable dites-vous. Très probablement. Cela étant je ne vois pas qu’il y ait des degrés supportables. En occident nous manquons très singulièrement d’imagination, un défaut qui ne nous laisse pas à supposer ce que seront et sont déjà les effets conjugués des changements climatiques, de l’appauvrissement, des expulsions, de la surveillance. C’est "à chacun selon sa force".
Lorsqu’on a des enfants c’est préférer à une contestation ferme le fameux risque induit par l’idéologie dominante, c’est dire qu’on embarque l’enfant dans l’infernale spirale de la réussite, de l’efficacité afin qu’il s’en sorte. S’en sortir c’est faire nécessairement mieux que le petit voisin, c’est la lutte de tous contre tous, c’est dire s’il y a 50% de chances que mon enfant trouve un travail (il y en avait 60 hier, il y en aura 30 demain) utilisons notre énergie et la sienne à ces fins. Le pourcentage d’échec n’est pas envisagée tant qu’il n’y a pas contestation et n’est donc pas plus envisagée qu’il puisse y avoir 100% d’enfants épanouis par la créativité, le jeu et le plaisir. En l’occurence l’embarquer dans cette course devenue folle, compte tenu d’un rapport de force complètement renversé au bénéfice des patrons, c’est l’assujetir très tôt.
Voyez-vous quelque projet de société et planétaire qui contrecarre la compétition et abonde dans le sens que le bonheur de l’un se nourrit de celui de tous ?
régis
6. > Le citoyennisme primaire et l’anti-électoralisme dogmatique anarchiste, 7 novembre 2006, 10:06
Non Régis, je ne connaîs pas de tels projets planétaires. Et c’est la question que je pose aux anarchistes : Comment y parvenir ?
Moi j’essais de faire avec les moyens que je pense avoir à ma disposition et avec le plus grand nombre qui se rapprochent de ce que je pense.
Le chemin est et sera long, je suis d’accord sur votre exposé, que je suis (nous sommes) pollué par l’idéologie bourgeoise, je me bas pour en "guerrir"
Comment s’en défaire ?
Pouvons-nous parvenir à un changement radical de société ?
Comment serait une société arnarchiste ?
je vous retourne la question :
Voyez-vous quelque projet de société et planétaire(anarchiste) qui contrecarre la compétition et abonde dans le sens que le bonheur de l’un se nourrit de celui de tous ?
"Que le bonheur de l’un se nourrit de celui de tous !" nous avons le même but Régis, seule la vision d’y accéder nous différencie ou empêche de former une chaîne humaine.
Y arriverons-nous un jour ?
Esteban
4. VOTER C’EST MENTIR !, 7 novembre 2006, 00:53
Vous pouvez dire ce que vous voulez j’irai pas voter, parce que plus il y a de gens qui votent et plus ça veut dire que l’on croit être dans une VRAIE démocratie.
Comme ce n’est pas le cas et que je le SAIS, je n’irai pas semer des illusions dans la tête des gens en leur faisant coire qu’on est en démocratie.
Voter c’est croire et FAIRE CROIRE qu’on est en démocratie.
Voter c’est MENTIR et se mentir !
VOTER C’EST MENTIR !
1. > VOTER C’EST MENTIR !, 7 novembre 2006, 10:25
Madame Parisot, Monsieur Dassault, Monsieur Bouygues, etc... , vous remercient encore de ne pas aller voter. C’est excellent pour eux ! Moi je vote. Pas "pour", je suis lucide, mais "contre". Je suis vieux. Je n’attend plus rien pour moi. Mais j’ai un fils ouvrier ( Hé oui ! il y a encore des ouvriers !) , et je sais bien que pour lui demain ne sera pas "rose" , mais ça pourrait être encore pire qu’aujourd’hui ! La vie c’est ça. Il faut choisir entre des inconvénients !
Yvan
2. > VOTER C’EST MENTIR !, 7 novembre 2006, 12:20
Yvan, je ne suis pas d’accord avec la consigne des anars, mais néanmoins ton argument ne me convient pas du tout :
[Madame Parisot, Monsieur Dassault, Monsieur Bouygues, etc... , vous remercient encore de ne pas aller voter. C’est excellent pour eux !]
On peut le décliner (certains ne s’en sont pas privés) :
Madame Parisot, Monsieur Dassault, Monsieur Bouygues, etc... , vous remercient encore de voter pour les gauchistes plutôt que pour LE parti de la classe ouvrière. C’est excellent pour eux !
Ou encore :
Madame Parisot, Monsieur Dassault, Monsieur Bouygues, etc... , vous remercient encore de voter pour des idéologies archaïques plutôt que pour une gauche responsable et moderne incarnée par le PS. C’est excellent pour eux !
Etc.
L’abstention n’a effectivement pas l’air de gêner Madame Parisot, Monsieur Dassault, Monsieur Bouygues, mais mon vote pour la LCR ou les votes PC ou PS ou LO etc. n’ont pas l’air de les embêter beaucoup non plus.
J’ai l’impression que la seule chose qui les contrarie, c’est quand ils ne peuvent plus se faire de fric, c’est à dire quand les trains ou les routes sont bloqués, ou quand les créateurs de richesse (les travailleurs) sont en grève.
OC
3. > VOTER C’EST MENTIR !, 7 novembre 2006, 13:32
OC,
Ce n’est pas moi qui te dirais le contraire, il n’a jamais été question de cesser de lutter. Ce que je constate c’est la difficulté à mobiliser, même sur des thèmes sociaux qui concernent tous les gens.
Les retraites, l’éducation, le service public par exemple auraient du mobiliser la France entière. D’aucun vont me dire que c’est la faute des syndicats qui ne sont plus des syndicats de luttes mais des syndicats réformistes : FAUX
Si CHACUNe prend conscience que c’est par SA lutte (grève, manif, blocus) et par le maintient de sa lutte qu’il fera bouger les choses alors nous parviendrons à avancer. Personne ne devrait avoir besoin qu’on le prenne par la main pour lutter. Pourtant la réalité du terrain est que cette conscience n’est pas mûre, alors encore moins pour la chose politique et encore moins pour ce qui se passe dans d’autres pays.
Je le déplore, mais je ne suis pas défaitiste. La lutte est indispensable mais essayer de créer en parallèle une alternative dans la société capitaliste (obligatoirement) en utilisant les votes, oui je sais, élaborés par la bourgeoisie au service de la bourgeoisie est un passage obligé À DÉFAUT D’AUTRE MOYEN NON MURIS DANS NOS CONSCIENCES ; mais plus grand sera ce rassemblement alternatif mieux nous tordrons le cou à ces règles capitalistes. l’internationalisme de cet exemple délitera le capitalisme.
Et cette Alternative sera un tremplin pour nous élever vers une société humaniste. (utopie ? non j’y pense, j’y crois.)
CHAVEZ à été élu, MORALES a été élu, aux peuples vénézuélien et bolivien maintenant de les pousser à maintenir leur programme.
Esteban
4. > VOTER C’EST MENTIR !, 7 novembre 2006, 14:00
Quand tu dis :
« Ce n’est pas moi qui te dirais le contraire, il n’a jamais été question de cesser de lutter. »
Je te réponds que le problème, c’est que quand les militants utilisent leur temps et leur énergie pour la lutte électorale, ils ne leur reste plus de temps et d’énergie pour la lutte de classe !
Et que le problème, aussi, c’est qu’en pensant avant tout à la lutte électorale, les militants sont dénaturés pour la lutte des classes. C’est ainsi que, pendant la lutte "AntiCPE", beaucoup de militants, après le retrait du CPE, n’ont pensé qu’à une chose après la suppression du CPE : "capitaliser" les bénéfices de la lutte, comme ils disent. c’est-à-dire : vendre des cartes de militants, et dire :
« Inutile de continuer et de profiter du rapport de force établi pour obtenir plein d’autres trucs. Pour ça, il suffira de voter en 2007 » Et c’est ainsi que les partis électoralistes et les syndicats ont trahi la lutte de classe pour dire d’arrêter tout, qu’on avait gagné etc.
C’est dégueulace et c’est dû à leur électoralisme dont il est définitivement prouvé que c’est mauvais.
La bourgeoisie a inventé les élections pour subjuguer la lutte des classes.
SEULE LA LUTTE PAYE !
PS) Chavez et Morales ont été élus... et alors ? la capitalisme n’a pas disparu de leurs pays !
pps) léon Blum a été élu, mais sans la grève de 36 qui s’en est suivi, le prolétariat n’aurait fait aucune conquête.
ppps) LA LIBERTÉ NE S’OCTROIE PAS ELLE SE PREND !
VOTER C’EST MENTIR
5. > VOTER C’EST MENTIR !, 7 novembre 2006, 14:02
Je crois que quand des gens sont élus sur la base de vrais changements (et ont les moyens - le rapport de force entre classes sociales - de les mettre en pratique), comme en Amérique latine, c’est parce que leur élection est l’aboutissement d’un haut niveau de luttes sociales, de mobilisation.
Il me semble que ce serait une erreur de penser que l’élection peut précéder (et induire) les luttes (et c’est un petit peu ce qui est parfois dit par certains au sein de l’AU).
La relation luttes/alternative politique est complexe.
D’un côté, je suis d’accord, on a bien vu en 2003 comment l’absence de perspective politique alternative, donc de débouché, était à un moment donné un frein pour la grande lutte contre le hold-up sur les retraites.
Mais arriver au pouvoir sans être porté par un haut niveau de mobilisation (et sans avoir la volonté de s’appuyer dessus) ne sert à rien, ne permet rien, même avec la meilleur volonté du monde (voir par exemple la gauche plurielle).
Donc si on constate que les gens ne sont pas mobilisés, se dire "à défaut on va essayer d’arriver au pouvoir par les urnes" me semble porteur d’illusions. Les deux aspects sont indissociables.
Je crois que c’est ce que veut dire O Besancenot lorsque les journalistes lui posent l’éternelle question "mais vous ne voulez pas aller au pouvoir" : avoir un poste de ministre (ou de président ;-)) hors d’une période de forte mobilisation ne lui permettrait pas de mener la moindre réforme anticapitaliste ; donc le pouvoir, pourquoi pas, mais seulement si le contexte peut laisser penser qu’il y a une chance d’agir réellement. Sinon, c’estr se payer de mots, autant être sur le front de la lutte des classes (et sur son vélo) et travailler à mobiliser...
Enfin... c’est comme ça que je vois les choses.
OC
6. > VOTER C’EST MENTIR !, 7 novembre 2006, 14:09
C’est ce que j’ai dis, la lutte est indispensable.
Merci de m’avoir compris.
Esteban
7. > VOTER C’EST MENTIR !, 7 novembre 2006, 15:07
Comme si en votant vous alliez faire reculer le pouvoir de Dassault, Parisot et consorts... Vous arrive-t-il de regarder le réalité en face ?
8. > VOTER C’EST MENTIR !, 7 novembre 2006, 15:38
Non seulement je regarde ce qui semble être la réalité en face mais en plus je vis une réalité qui me meurtri.
Je lis également tous les post de cet article et jusqu’à maintenant personne n’a dit qu’il ne fallait pas se battre et que seules les urnes feraient reculer Dassault et consorts.
Esteban
9. AGIR AU LIEU D’ELIR !, 7 novembre 2006, 16:40
NE SOYEZ PAS NAIF,LE SEUL INTERET ET BUT DES POLITICIENS C’EST << LE POUVOIR>>
LE RESTE N’EST QUE MENSONGES ET HYPOCRISIE.
AGIR AU LIEU D’ELIR !
ABSTENTION REVOLUTIONNAIRE
CAMPAGNE UNITAIRE ANTI-ELECTORALE DES LIBERTAIRES :
http://federation-anarchiste.org/
10. > AGIR AU LIEU D’ELIR !, 7 novembre 2006, 19:58
84**72**,
Ton panneau publicitaire je l’ai déjà vu plus haut et dans d’autres articles. tu n’as que ces quatre phrases creuses à insérer ?
Je te remercie pour tes explications elles m’ont ouvert les yeux.
La prochaine fois met les lettres en gras, cela attire les passants !
Esteban
5. > Le citoyennisme primaire et l’anti-électoralisme dogmatique anarchiste, 7 novembre 2006, 16:45
." Puisque le fascisme ne prendra pas fin dans une urne, mais dans la rue, sur les lieux de travail, chez soi, c’est en luttant tous les jours contre les idées et ceux qui propagent ces idées que l’on arrivera à les faire reculer."
Les campagnes électorales comme les élections - je ne parle pas des référendum - sont essentiellement faites pour endormir les électeurs. Qui va être désigné ? pour qui va-t’on voter au deuxième tour. De réunions en meetings, le temps passe. Les programmes sont flous aussi si on ne les appliquent pas après on verra bien.
Moi en tout cas j’en ai marre. Je le répète car je vous l’ai déjà écrit, je n’irai pas voter. Volontairement et en militante. En 1936, ce n’est pas le front populaire mais les grandes grèves qui nous ont données tous les acquis. En 1968, les avancées sociales, les salaires, ETC. nous les avons obtenus par les manifestations et les grèves. Et pour tous les acquis pour les salariés pareils.
Alors abstentions à l’ élections présidentielle - qui entre parenthèse - n’est pas une élection démocratique.
Autre chose : aucun candidat ne condamne ouvertement les crimes de l’état sioniste et ne soutien fermement la cause palestinienne. Celà ne vous pose pas de problème ?
Gisèle Escot
1. > Le citoyennisme primaire et l’anti-électoralisme dogmatique anarchiste, 7 novembre 2006, 16:57
[Autre chose : aucun candidat ne condamne ouvertement les crimes de l’état sioniste et ne soutien fermement la cause palestinienne. Celà ne vous pose pas de problème ?
Gisèle Escot]
Les autres je ne sais pas, mais ce que tu dis est totalement faux au moins en ce qui concerne la LCR/Besancenot, et José Bové. Si tu t’impliquais toi-même dans la défense du peuple palestinien, tu serais au courant de qui y participe !
OC
2. > Le citoyennisme primaire et l’anti-électoralisme dogmatique anarchiste, 7 novembre 2006, 17:32
N’importe quoi : le PCF soutient le peuple palestinien dans sa lutte de libération face à Israel. Il le fait tout à fait ouvertement comme tu pourras le constater si tu prends la peine d’aller voir le site web.
Avec ses moyens il condamne tous les massacres et soutient la libération de Marwan Barghouti et des autres prisonniers politiques.
Jips
3. > Le citoyennisme primaire et l’anti-électoralisme dogmatique anarchiste, 7 novembre 2006, 18:12
Bravo JIPS ,
il est dommage que notre ami OC , qui est tout à fait au courant , n’ait pas eu l’élégance de t’eviter ce post en réponse à gisele , laquelle a une memoire tout à fait sélective de l’histoire sociale .
Maintenant si elle ne veut pas voter , on peut pas la forcer , elle attendra le grand soir social !
claude de Toulouse .
4. > Le citoyennisme primaire et l’anti-électoralisme dogmatique anarchiste, 7 novembre 2006, 20:41
À Gisèle Escot,
Allez-voir votre collègue 83**207** un peu plus haut et suivez son raisonnement.
Donc vous en tant que militante avec les salariéEs vous êtes arrivée à obtenir des avancées sociales grâce aux manifestations et aux grèves (36 et 68). je ne peux que vous remercier je n’ai pas connu.
Mais votre copain 83**207** le libertaire, dis que vous êtes "dénaturée" parce que vous n’avez pas utilisé le rapport de force pour continuer et changer la société. Vous avez trahi la lutte des classes en arrêtant tout.
Je vous demande : Dès l’obtention de ces acquis sociaux, comment était le climat dans les entreprises, le monde du travail était-il stimulé et conditionné pour poursuivre la lutte dans l’espoir de changer le mode de société ?
Aujourd’hui pouvez-vous affirmer que la classe laborieuse est prête à un tel sacrifice ?
À défaut d’une révolution armée, ne pouvons-nous pas utiliser les urnes avec les luttes pour réintégrer un processus malmené ?
Vous n’irez pas voter (action militante), mais vous n’irez pas non plus dans la rue car, "çà sert à rien" "manif promenade" "traine savattes" dis et répété maintes fois par les purs et durs anars.
En effet vous n’avez pas du participer aux manifestaions contre la guerre en Palestine et au Liban vous y auriez vu, les associations Palestiniennes, Libanaises, les femmes en noir, le PCF, la LCR, la CGT.
Avec mes respects,
Esteban
5. > Le citoyennisme primaire et l’anti-électoralisme dogmatique anarchiste, 7 novembre 2006, 23:17
Je suis un peu écœurée de ce que vous écrivez me concernant. Mais je vais tout de même vous dire : je n’ai pas de leçons à recevoir des membres du PCF, ni de la LCR en ce qui concerne l’engagement auprès du peuple palestinien qui date de 1969 si ma mémoire est bonne. Un jour de janvier 1973 j’ai passée une journée en prison avec une vingtaine d’autres camarades – pas un membre du PCF - pour avoir assistée à une manifestation organisée par les Palestiniens lors du décès de Mamoud Hamchari, représentant de l’OLP en France, assassiné par les agents sionistes à Paris. Ni le PCF ni de la LCR n’avaient appelé à cette manifestation, ni d’ailleurs à assister à ses obsèques.
Le 23 septembre 1984, avec mon soutien, ma fille de cœur, elle s’appelait Françoise Kesteman, s’est engagée auprès des fedayins. Elle est morte pour la Palestine, assassinée par un commando sioniste au large du Sud Liban.
Des années avant et depuis j’ai toujours soutenu la cause palestinienne et participe à toutes les manifestations de soutien à la Palestine que se soit à Paris , ou en province.
Je signale que ces manifestations ne sont jamais organisées au départ par ces deux Partis mais ne conteste pas la participation de la LCR, du PCF.
Sans dénoncer, combattre, dire haut et fort qu’Israël est un état fasciste et assassin , sur le plan national et international, ce n’est pas se battre pour la Palestine.
Gisèle Escot
6. > Le citoyennisme primaire et l’anti-électoralisme dogmatique anarchiste, 7 novembre 2006, 23:41
Estéban, je ne suis pas anar. Que je sache ce n’est pas parce qu’on a pas la carte d’un parti politique qu’on est pas un militant. Dire que je ne vais pas dans la rue est aussi une pure invention de votre part. Des manifs pour défendre les services publics, les précaires, les femmes afghanes, la Palestine, contre la guerre au Liban, en Irak (vous en voulez d’autres ?) Les militants, les manifestants syndicaux ou associations savent que je suis toujours à leurs côtés.
Gisèle E.
7. > Le citoyennisme primaire et l’anti-électoralisme dogmatique anarchiste, 8 novembre 2006, 08:44
Gisèle,
Je m’excuse de vous avoir froissé au sujet de votre engagement pour les causes palestiniennes, afghanes, libanaises.
Votre avant-dernier post ayant corrigé vos affirmations du premier.
Mais vu votre engagement militant, vos explications sur votre non participation aux scrutins ne sont pas convaincantes.
Permettez-moi d’insister sur le fait que si nous savons nous réunir, le vote peut être une arme qui peut se retourner contre la bourgeoisie.
Mes hommages Gisèle,
Esteban