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Le danger du succès de la révolution de Hugo Chavez

Publie le mardi 18 avril 2006 par Open-Publishing
7 commentaires

par Ted Rall

Lorsque les despotes haïs de nations comme l’Arabie Saoudite ou le Kazakhstan pillent les richesses de leurs pays, transfèrent les richesses tirées du pétrole sur des comptes privés en Suisse et utilisent le reste pour financer (comme c’est le cas des dirigeants saoudiens) le terrorisme extrémiste, les hommes politiques américains chantent leurs louanges et les présentent comme des amis et des alliés. Mais lorsqu’un président démocratiquement élu consacre les profits tirés du pétrole vénézuelien à sortir les pauvres de leur état de misère, on l’accuse de populisme.

Tandis que les Etats-Unis et l’Europe poursuivent le dérive vers un modèle Darwinomique où les multinationales rapaces engrangent des profits de plus en plus gros et où les travailleurs deviennent de plus en plus pauvres, le modèle économique socialiste suivi par le Président Hugo Chavez est devenu très populaire dans une Amérique latine lassée de voir des dirigeants corrompus de droite s’enrichir à leurs dépens. Des gouvernement de centre-gauche ont récemment accédé au pouvoir en Argentine, Brésil, Colombie, Equateur, Paraguay, Pérou et Uruguay. Chavez transforme ses propos inflexibles en actes. Mais ce qui rend le gouvernement américain et les maîtres des multinationales réellement fous est qu’il a les moyens de le faire.

Dans leur frénésie désespérée de se débarrasser de Chavez, les média sous contrôle se livrent aux argumentaires les plus transparents et hilarants jamais vus. Dans l’édition du 4 avril du New York Times, Juan Forero a répété la rengaine selon laquelle l’utilisation des revenus du pétrole par Chavez est injuste - et même d’une certaine façon qu’il triche : « alors que les revenus pétroliers du Venezuela ont augmenté de 32 pour cent l’année dernière, » s’est exclamé le journal, « M. Chavez a financé des défilés de Samba au Brésil, des opérations chirurgicales oculaires pour les pauvres du Mexique et même du combustible de chauffage pour les pauvres du Maine au Bronx en passant par la Philadelphie. Selon certaines estimations, les dépenses dépassent à présent les quelques 2 milliards de dollars alloués par Washington dans ses programmes de développement et sa guerre contre la drogue dans l’ouest de l’Amérique du Sud. »

Chavez, disait l’article, est bien parti pour devenir « le prochain Fidel Castro, un héros des masses qui est déterminé à contrer chaque mouvement des Etats-Unis, mais qui possède un avantage important. »

Grands Cieux ! A pays riche qui utilise sa richesse pour étendre son influence à l’étranger ! Pourquoi est-ce que Dieu permet-Il de telles abominations ? Remarquez que les Etats-Unis, eux, financent des « programmes de développement ». Sans oublier la « guerre contre la drogue » qui n’est pas une campagne de bombardement contre des insurgés de gauche qui s’opposent aux quelques régimes de droite pro-américains qui subsistent en Amérique du sud.

Cité par le Times - qui a publié des articles louangeurs sur les oligarques d’extrême droite qui ont tenté de renverser Chavez lors du coup d’état en 2002 - on trouve le « critique » John Negroponte, qui par hasard est employé par Bush comme Directeur de l’Intelligence Nationale.

Negroponte s’est plaint que Chavez « est en train de dépenser des sommes considérables à s’immiscer dans la vie politique et économique d’autres pays en Amérique latine et ailleurs, et ce malgré les réels besoins en matière de développement économique et social dont son pays a besoin. »

Et puisque l’hôpital se moque de la charité, n’oubliez pas de mentionner les 1 milliards de dollars dépensés chaque jour en Irak pendant que les systèmes de santé et d’éducation ici aux Etats-Unis partent en lambeaux. Peut-être bien que Chavez aurait pu trouver un meilleur usage pour l’argent dépensé dans un défilé de carnaval à Rio. D’un autre côté, au moins l’argent n’a pas servi à fabriquer des bombes et des camps de torture.

Le télévangéliste Pat Robertson a appelé à l’assassinat de Chavez en 2005 et fut mollement critiqué par les grands média, principalement parce que l’assassinat d’un chef d’état est une violation de la loi étasunienne. La secrétaire d’Etat Condoleezza Rice accuse Chavez « d’un populisme typiquement Latin qui a déjà entraîné des pays à leur perte ». Lesquels ? Certainement pas le Venezuela, où la croissance connaît un taux à deux chiffres et qui se place en tête des pays de la région, et où de nouvelles constructions et écoles (10 milliards de dollars sont consacrés chaque année à des programmes de lutte contre la misère) poussent comme des champignons.

Lorsqu’ils parlent du président vénézuélien, la presse emploie un langage qui serait indigne même pour un journal lycéen. « Chavez insiste pour dire que son gouvernement est démocratique et accuse Washington de conspirer contre lui, » a écrit le San Jose Mercury daté du 3 avril. Pourquoi « insiste » ? Aucun observateur international ne doute que le Venezuela, vous savez, le pays où le type qui remporte les élections devient président, est au moins aussi démocratique que les Etats-Unis. Les auteurs du coup d’état de 2002 s’étaient au préalable réunis à la Maison Blanche. Le journal San Jose Mercury pouvait certainement considérer l’accusation de Chavez comme un « fait ». Le journal poursuivit : « Il affirme que les Etats-Unis étaient derrière le coup d’état éphémère de 2002, une accusation rejetée par les officiels US. » Il se trouve que Chavez a raison, même si ce n’est pas évident en lisant la phrase.

82 pour cent des Vénézuéliens trouvent que Chavez fait un bon travail. Ca fait deux fois plus que les américains pour Bush. Il a remporté haut la main un référendum organisé pour le destituer. Alors pourquoi est-ce que Washington se permet-elle de donner des leçons à Caracas ?

« le (gouvernement) vénézuélien engrange des milliards de dollars (de sa compagnie pétrolière d’état) et les dépense en habitat, éducation, santé, » souligne CNN. Et - mon Dieu - la vie des gens s’améliore.

Qui se passerait-il si les autres s’en apercevaient ? Pas étonnant que Chavez doive partir.

traduction par CSP

http://www.zmag.org/content/showart...

Messages

  • les americains sont ridicules ,intolerants,protectionnistes .ils ont l’esprit etriqué et petochard et ça en fait de grands terroristes.voir leurs actions de part le monde .
    le plus bete ,c’est que l’on veut les imiter (vive l’ultraliberalisme , le 4x4 ,et le macdo ,les fonds de pension)
    franchement ça me donne envie de vomir.
    je crois que je vais me mettre à l’espagnol !!!!!
    viva Chavez

  • Rencontre entre la JC du Vnezuela et Michel Vaxés député PCF des Bouches du Rhone
    ici

  • L’amérique latine a longtemps (et est toujours) été le terrain de jeu de usa. Ils y ont imposé leur vision du monde ! Est ce que l’amérique du sud serait en train de se relever avec tout ces dirigeant de gauche qui arrive au pouvoir ? Je l’espère. La révolution anti-capitaliste, si elle vient, partira de la bas. C’est pour ça que les usa sont vigilents. Salvador Allende a été chassé du pouvoir le 11 Septembre 1973 (tiens, le 11 septembre, ça ne vous rappelle rien ?) par la cia, le bras armé de la "démocratie" américaine. Aujourd’hui, ils utilisent les médias pour faire tomber ces gourvernements. Fidel Castro et l’ensemble des cubains en sont les principales victimes actuellement. A nous, qui croyons à cette (r)évolution, d’utiliser les médias mis à notre disposition pour combattre ce système créateur de misère. Une arme peut toujours se retourner contre celui qui l’utilise. Je crois que les gens commencent à prendre conscience de cela (ou alors je suis naïf ce que je n’espère pas). Le rejet de la constitution européenne, les manifs anti CPE...
    Pour finir, evidemment l’espagnol est une bien plus belle langue que l’anglais.

  • ..../...Mais lorsqu’un président démocratiquement élu consacre les profits tirés du pétrole vénézuelien à sortir les pauvres de leur état de misère, on l’accuse de populisme.../...

    Et bien, tout est là et résume tout, de Caracas à Paris, de Pékin à Tokyo, de Washington à Niamey : "Fais ce que tu veux, parles-nous de morale, dis-nous que c’est pas bien et nous ferons pénitence jusqu’au lendemain"
    "Mais touches pas à l’oseille !"

    Là,
    ça rigole plus
    c’est sérieux
    On est prêt à lêchouiller les textes sacrés dans tous les sens
    Parler la main sur le coeur d’aider les pauvres

    Mais pas la galette !
    Non pas touche au magot !
    Là ils pêtent de rage
    Appellent au meurtre

    Ca ne rigole plus...

    Cop.

  • Sans vouloir jouer les troubles fêtes le régime centre gauche du Brésil de Lula laisse à désirer, le Paraguay n’est pas vraiment de gauche, la Colombie d’Uribe encore moins, l’Equateur va peut ëtre adopter un traité de libre échange avec les USA ( d’ou des manifs ) et vous avez un poil d’avance pour le Pérou ! 2 ème tour des élections dans quelques temps !
    Manque surtout la Bolivie de Morales ou un puissant mouvement populaire a porté un indien au pouvoir et un indien de gauche et peut être le Chili avec la victoire d’une socialiste
    Pour le reste vous avez raison sur Chavez et sa politique !!

  • Chavez, c’est l’homme du siecle, qui a osé tenir la dragée haute aux dirigeants actuels des EU.
    à raison d’autant plus. l’Afrique et les peuples meutris jusquà l’os y voient un exemple et les qualités de chef qu’ils souhaiteraient avoir.
    Vive Chavez, qui à mon avis donne l’exemple à suivre pour sortir l’humanité de la misere et des souffrances.
    Vive aussi le droit des peuples à vivre dignement.
    Et j’espere aussi que le monde puisse un jour faire la difference entre terrorisme et lutte pour des droits d’indepence de liberté et de lutte contre l’occupation et l’asservessement.

    Med YA