Accueil > Le défi d’Obama : la fin du conflit israélo-palestinien
Le défi d’Obama : la fin du conflit israélo-palestinien
Publie le dimanche 18 janvier 2009 par Open-Publishing5 commentaires
Obama peut mettre fin au conflit israélo-palestinien, mais relèvera-t-il le défi ?
Yinon Cohen et Neve Gordon - Counterpunch - lundi 8 décembre 2008
Nous croyons qu’il respectera sa promesse de changement et qu’il lancera une initiative courageuse qui apportera la paix aux Israéliens et aux Palestiniens. Il a à la fois l’occasion et la responsabilité de faire ainsi.
En entrant dans le Bureau ovale, Barack Obama va se retrouver confronté à une série de défis redoutables. L’un d’eux sera le vieux conflit israélo-palestinien auquel se sont attaqués, sérieusement mais en vain, tous les présidents américains depuis Jimmy Carter.
Leur incapacité à parvenir à un règlement pacifique n’a pas eu que des répercussions fatales pour ceux qui résident en Israël et dans les Territoires occupés, elle a aussi été préjudiciable à la stabilité du Moyen-Orient et décisive pour les intérêts US dans la région.
Ces dernières années, certains des obstacles qui se sont dressés devant ces leaders politiques qui voulaient arriver à un accord pacifique basé sur la solution à deux Etats sont devenus plus difficiles :
- Les Palestiniens sont en pleine bataille fratricide entre la vieille garde du Fatah et les idéologues fondamentalistes du Hamas et actuellement, il n’y a aucun accord sur une direction avec laquelle il serait possible de négocier.
- L’arène politique israélienne s’est aussi polarisée et il serait pratiquement impossible pour n’importe quel parti vainqueur aux prochaines élections de signer un accord de paix global avec les Palestiniens, surtout que le mouvement des colons et leurs partisans contrôleront un front décisif à la Knesset.
Obama, cependant, a un avantage crucial sur ses prédécesseurs. Plusieurs années de négociations politiques (depuis la Conférence de Madrid en 1991, jusqu’à Annapolis, en passant par Oslo, Camp David, Taba) parallèlement à la publication de différentes initiatives (de l’Initiative de Genève et du Plan saoudien au projet Nussaiba/Ayalon) démontrent qu’il est possible de parvenir à un accord de paix entre les deux parties belligérantes.
La solution à deux Etats comporte trois éléments centraux :
– 1) le retrait complet d’Israël sur la frontière de 1967 avec la possibilité d’échanges, à part égale, de territoire de sorte que toute la terre qui était occupée soit restituée.
– 2) la division de Jérusalem selon les frontières de 1967 avec certains échanges de territoires pour garantir que chaque partie contrôle ses propres lieux saints et grands quartiers.
Ces deux clauses obligent au démantèlement des colonies israéliennes et au retour des colons juifs en Israël.
– 3) la reconnaissance du droit au retour de tous les Palestiniens mais avec la stipulation suivante : si tous les Palestiniens pourront revenir dans l’Etat palestinien nouvellement créé, seul un nombre limité fixé par les deux parties sera autorisé à revenir en Israël ; ceux qui ne pourront pas exercer ce droit ou, qui ne le voudront pas, seront indemnisés.
Alors que les conditions à remplir pour parvenir à un accord de paix sont parfaitement connues et que la plupart des dirigeants politiques ont compris que la seule façon d’arriver à une véritable sécurité pour les deux peuples passe par un accord global, ces années de négociations n’ont donné que des résultats limités.
Une ironie cruelle fait que la majorité des Juifs et des Palestiniens dans la région sont pour la solution à deux Etats mais, néanmoins, les deux parties n’arrivent pas à s’accorder car des minorités non négligeables dans les deux camps rejettent cette solution.
Ces minorités ont réussi à s’emparer de leur arène politique respective et ont abouti à une impasse de laquelle on ne peut sortir que si la communauté internationale, et particulièrement les Etats-Unis, jouent un rôle plus interventionniste.
Avec une détermination et de l’audace politique, Obama peut neutraliser les minorités rejectionnistes et résoudre ce conflit sanglant une fois pour toute.
Nous pensons qu’il peut atteindre cet objectif si son administration adopte la stratégie suivante :
– premièrement, la Maison-Blanche doit élaborer une proposition fixant les lignes directrices ci-dessus.
– Deuxièmement, la proposition devra être soumise aux deux parties de sorte que chacune puisse proposer de l’amender sur des points mineurs.
– Troisièmement, l’administration d’Obama, après maintes négociations, devra parvenir à une proposition finale (c’est-à-dire, au projet Obama).
– Enfin, cette proposition devra être rendue publique et soumise à référendum tant en Israël que dans les Territoires occupés, sous la pression des Etats-Unis et de la communauté internationale déclarant que les deux parties se verront récompensées si elles soutiennent cette initiative et qu’à défaut, elles seront pénalisées.
Ainsi, la majorité de la population de chaque côté, et non la direction locale ou la minorité rejectionniste, pourra décider d’accepter ou de ne pas accepter le plan de paix.
La vision politique d’Obama a fait naître un espoir et pas seulement aux Etats-Unis, mais, comme sa venue à Berlin et la jubilation qui a suivi son élection le laissent penser, dans différentes populations du monde. Nous croyons qu’il respectera sa promesse de changement et qu’il lancera une initiative courageuse qui apportera la paix aux Israéliens et aux Palestiniens. Il a à la fois l’occasion et la responsabilité de faire ainsi.
Yinon Cohen est Professeur Yerushalmi d’Israël, et des Etudes juives, département de Sociologie, à l’Université Columbia de New-York.
Neve Gordon est l’auteur de L’Occupation d’Israël. Il préside le Département Politique et Gouvernement à l’Université Ben Gurion du Néguev.
Messages
1. Le défi d’Obama : la fin du conflit israélo-palestinien , 18 janvier 2009, 02:37, par Ninni
C’est tres encourageant mais je pense qu’avec le mer**** dans lequel est son pays, je pense à la crise et plus particulierement au secteur automobile, il n’aura pas de temps à consacrer à ce probleme.
En d’autres temps, peut etre...
1. Le défi d’Obama : la fin du conflit israélo-palestinien , 18 janvier 2009, 04:03
En bien ou en mal, un président a nécessairement une politique internationale, et à fortiori le président des EU qui se veut le chef de file de tous les pays du monde et qui a placé là, comme base militaire US avancée, un pion complice et profiteur, un Etat sioniste des plus belliqueux et arrogants, qui devient peu à peu incontrôlable, comme un enfant gâté toujours impuni. Et ce, grâce au mythe du grand Israël et au chantage victimaire sans fin de l’abject Holocauste nazi.
De plus, à notre époque du nucléaire et des armes sophistiquées, ce conflit est dangereux directement ou indirectement, pour le monde et même pour ceux qui l’ont fomenté à savoir les EU et les lobbies sionistes Israëliens ivres de puissance et d’avidité territoriale.
A défaut de sentiments de simple justice, d’humanisme bien compris et de reconnaissance du droit du peuple Palestinien à réclamer une terre vivable et viable sans colons spoliateurs, et pour peu que la pression internationale joue son rôle, la raison, le pragmatisme et l’intérêt bien compris de tous peuvent être bons conseillers.
Mais c’est vrai que le texte ressemble un peu à un conte tragique au dénouement un peu trop facile (venue un peu tard) après la boucherie immonde et déshonorante pour Israël et tous les Etats qui ont laissé faire.
2. Le défi d’Obama : la fin du conflit israélo-palestinien , 18 janvier 2009, 10:45, par Père Fouettard
Le point faible qui ruine ce plan est le suivant : si les parties refusent, il y aura des sanctions. Donc, APRES ! Donc, on peut refuser en se disant que demain il fera jour, qui vivra verra.
Ce plan ne marchera pas si le robinet à finances d’Israël n’est pas fermé, si les USA continuent à équiper, moderniser son armée.
En Afrique du Sud, la communauté internationale n’a pas dit : "Cessez l’apartheid ou il y aura des sanctions, un embargo...". Elle a appliqué les sanctions et l’apartheid est tombé.
Sans mesures coercitives préalables, le plus fort, l’impuni, le plus riche, le plus efficace dans le massacre des civils, c’est-à-dire Israël n’a aucune raison de rendre ce qu’il a volé.
3. Le défi d’Obama : la fin du conflit israélo-palestinien , 18 janvier 2009, 13:14
il n’aura plus le temp"si c’était israel qui recoit les coups là il aura le temp, il saura meme sa priorité,quel monde !
2. Le défi d’Obama : la fin du conflit israélo-palestinien , 18 janvier 2009, 11:14
il ne fera pas mieux que colin powel avec son flacon à l’onu