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Le discours d’investiture du président Napolitano
Publie le jeudi 18 mai 2006 par Open-Publishing1 commentaire

Traduit de l’italien par karl&rosa
Monsieur le Président
Messieurs les députés,
Messieurs les sénateurs
Messieurs les représentants des Régions d’Italie
C’est avec une profonde émotion que je m’adresse à vous dans cette Salle, où s’est déroulée une si grande partie de mon engagement public, en apprenant sur le terrain le sens et la valeur des institutions représentatives, fondement suprême de la démocratie républicaine. Ce sont les assemblées électives et avant tout le Parlement qui sont le lieu de la confrontation sur les problèmes du pays, de la dialectique des idées et des propositions, de la recherche des solutions les plus efficaces et les plus partagées.
La nouvelle législature s’est ouverte sous le signe d’une forte souffrance, à la fin d’une âpre compétition électorale, dont les rassemblements politiques opposés sont sortis tous les deux largement représentatifs du corps électoral. L’assomption des responsabilités de gouvernement par le rassemblement gagnant, bien que de très peu, représente l’expression naturelle du principe majoritaire que l’Italie a employé depuis presque quinze ans comme régulateur d’une démocratie de l’alternance réellement en fonction.
Mais dans de telles conditions, l’exigence d’une réflexion sérieuse sur la façon d’entendre et de cultiver, dans un système politique bipolaire, les rapports entre la majorité et l’opposition apparaît plus clairement. Il ne s’agit pas de revenir en arrière par rapport à l’évolution que la démocratie italienne a connu grâce à la stimulation et à la contribution de forces d’orientations différentes.
Mais le fait qu’un climat de pure contraposition et d’incommunicabilité se soit instauré, au détriment de la recherche de terrains possibles d’engagement commun, doit être considéré comme le signe d’une maturation encore insuffisante dans notre pays du modèle de rapports politiques et institutionnels déjà consolidé dans les autres démocraties occidentales.
Le temps de la maturité pour la démocratie de l’alternance est donc venu en Italie aussi. La reconnaissance réciproque, le respect et l’écoute entre les rassemblements opposés, une digne confrontation au Parlement et dans les autres assemblées électives, le repérage des thèmes de convergence nécessaire et limpide dans l’intérêt général, ne peuvent pas affaiblir mais, au contraire, renforcer de manière décisive le nouveau cours de la vie politique et institutionnelle engagé par la réforme de 1993 et les élections de 1994. Cela ne pourra avoir lieu qu’avec l’aide des forces politiques organisées et de leurs représentations dans les institutions, soutenues par la conscience et le dynamisme de la société civile.
A celui qui vous parle, appelé à représenter l’unité nationale, revient simplement de transmettre aujourd’hui un message de confiance, en réponse au besoin de sérénité et d’équilibre devenu si aigu et répandu parmi les Italiens. Je suis convaincu que la politique peut récupérer sa place fondamentale et irremplaçable dans la vie du pays et dans la conscience des citoyens. Elle peut y arriver dans la mesure où elle fuira les exaspérations et les misères qui en affaiblissent fatalement la force d’attraction et de persuasion et dans la mesure où elle exprimera moralité et culture, en s’enrichissant de nouvelles motivations idéales.
Parmi celles-ci, il y a celle de la construction de bases communes de mémoire et d’identité partagées, en tant que facteur vital de continuité dans la succession physiologique de différentes alliances politiques dans le gouvernement du pays. Mais on ne peut pas donner de mémoire et d’identité partagées si l’on ne parcourt pas à nouveau et si l’on ne recompose pas, dans un esprit de vérité, l’histoire de notre République, née il y a soixante ans comme sommet de l’expérience tourmentée de l’Etat unitaire et, encore auparavant, du procès du Risorgimento.
On peut désormais - je crois - se retrouver, en dépassant de vielles divisions déchirantes, dans la reconnaissance de la signification et de la contribution décisive de la Résistance, sans ignorer pour autant des zones d’ombre, des excès et des aberrations. On peut se retrouver - sans rouvrir les blessures du passé - dans le respect de toutes les victimes et dans l’hommage non rituel à la libération du nazi fascisme en tant que reconquête de l’indépendance et de la dignité de la patrie italienne. Une mémoire partagée, comme prémisse d’une identité nationale commune, ayant son fondement dans les valeurs de la Constitution. Le renvoi à ces valeurs tire sa force de leur vitalité, qui résiste, intacte, à toute controverse. Je parle - et il est juste, aussi, de le faire en célébrant le soixantième anniversaire de l’élection de l’Assemblée Constituante - de ces "principes fondamentaux" qui sculptèrent dans les premiers articles de la Charte Constitutionnelle le visage de la République. Des principes, des valeurs, des orientations qui, écrits hier, sont ouverts à recueillir aujourd’hui de nouvelles réalités et de nouvelles instances.
Ainsi, la valeur du travail, en tant que base de la République démocratique, appelle plus que jamais à la reconnaissance concrète du droit au travail, encore lointain de sa réalisation pour tous, et à la protection du travail "dans toutes ses formes et applications" et donc aussi dans les formes livrées maintenant à la précarité et au manque de garanties. Les droits inviolables de l’homme et le principe d’égalité, "sans distinction de sexe, de race, de langue, de religion", s’intègrent et se complètent dans la Charte européenne, ouverte aux nouveaux droits civils et sociaux. Il ne peuvent pas ne pas être reconnus à des hommes et des femmes qui entrent faire partie, en tant qu’immigrés, de notre communauté nationale en contribuant à sa prospérité. La valeur de la centralité de la personne humaine vient se mesurer aux nouvelles frontières de la bioéthique.
L’unité et l’indivisibilité de la République se sont petit à petit intimement mêlées avec la reconnaissance la plus ample de l’autonomie et du rôle des pouvoirs régionaux et locaux. La protection de nos minorités linguistiques s’avère clairvoyante en tant que facteur de richesse et d’ouverture de notre communauté nationale. Le dessin laïc des rapports entre l’Etat et l’Eglise, conçus comme indépendants et souverains, chacun dans son propre ordre, apparaît essentiel encore aujourd’hui.
La liberté et le pluralisme des confessions religieuses ont été garanties au fur et à mesure, et devront encore l’être, par des ententes promues par l’Etat. Ensuite, le développement de la culture et de la recherche scientifique aussi bien que la protection du paysage et du patrimoine historique et artistique de la Nation présentent une prégnance et une urgence sans précédents. Enfin, les valeurs inséparables du refus de la guerre et de la co-responsabilité internationale pour assurer la paix et la justice dans le monde se confrontent avec des preuves nouvelles, complexes et dures. Monsieur le Président, messieurs les députés, messieurs les délégués régionaux, qui peut donc mettre en doute la sagesse extraordinaire et la correspondance au bien commun des principes et des valeurs constitutionnels en tant que substrat de l’unité nationale.
Un ancrage résolu aux lignes essentielles de la Constitution de 1948 ne peut pas être pris pour du conservatisme pur. Les constituants se prononcèrent clairement pour une Constitutions "destinée à durer", pour une Constitution rigide mais pas immuable et définirent les procédures et les garanties nécessaires à sa révision. Dans les projets visant la révision de la deuxième partie de la Constitution qui se sont succédés au fur et à mesure, ses principes fondamentaux n’ont jamais été remis en question.
Mais, avec le choix de la République parlementaire, dans l’Assemblée Constituante s’exprima déjà le souci de "protéger les exigences de stabilité de l’action du gouvernement et d’éviter les dégénérations du parlementarisme". Cette question resta ouverte et d’autres ont surgi dans des années plus récentes, sous le profil aussi du rôle de l’opposition et du système des garanties, en rapport avec les changements intervenus dans la législation électorale.
La loi de révision constitutionnelle approuvée par le Parlement il y a quelques mois est maintenant confiée au jugement conclusif du peuple souverain ; de toute façon on devra vérifier ensuite la possibilité de nouvelles propositions de réforme capables de recueillir au Parlement le large consensus nécessaire. J’exprime l’hommage le plus sincère et convaincu à mon prédécesseur Carlo Azeglio Ciampi pour le déroulement exemplaire de son mandat et spécialement pour l’impulsion donnée à une plus forte affirmation de l’identité nationale italienne et d’un sentiment patriotique renouvelé.
En même temps, aucun repli à l’intérieur de frontières et d’horizons anachroniques. Comme on le dit déjà, en anticipant les temps, à l’Assemblée Constituante, l’Europe est pour nous, Italiens, une deuxième patrie. Elle l’est devenue de plus en plus dans les presque cinquante ans qui nous séparent de ces Traités de Rome signés, pour l’Italie, pas Antonio Segni et Gaetano Martino : et la voie de l’intégration et de la construction européenne commença encore plus tôt, inspirée par les intuitions prophétiques de Benedetto Croce et de Luigi Einaudi, guidée par la rencontre entre les contributions très diverses de personnalités comme Alcide De Gasperi et Altiero Spinelli, le statiste clairvoyant et le paladin du mouvement fédéraliste, tous les deux ni mesquinement réalistes ni abstraitement utopistes. La crise qui depuis un an a investi l’Union européenne ne peut aucunement masquer le chemin accompli et faire liquider le grand projet de la construction communautaire en tant que réflexe d’une phase historique, celle du continent divisé en deux blocs opposés, achevée en 1989.
En effet, non seulement a été accomplie la plus grande entreprise de paix du siècle dernier au cœur de l’Europe, non seulement a été réalisée une extraordinaire et durable avancée économique et sociale, civile et culturelle dans les pays qui se sont au fur et à mesure associés à ce projet, mais les racines d’un irréversible mouvement de rapprochement et d’intégration entre les peuples, les réalités productives, les systèmes monétaires, les cultures, les sociétés, les citoyens, les jeunes des nations européennes ont été posées.
Les difficultés, pourtant graves, rencontrées par le processus de ratification du Traité constitutionnel ne pourront pas arrêter ce parcours : l’Italie - après que son gouvernement et son Parlement ont pris soin parmi les premiers de ratifier ce Traité - est fortement intéressée et engagée à créer les conditions pour l’entrée en vigueur d’un texte d’authentique relevance constitutionnelle.
Les phénomènes de désenchantement et d’incertitude produits dans l’opinion publique par un sérieux ralentissement de la croissance de l’économie et du bien-être, par un évident essoufflement de la capacité à faire face aussi bien aux défis de la compétition globale et du changement des poids et des équilibres dans la réalité mondiale qu’aux tentatives mêmes d’élargissement de l’Union, ces phénomènes nous amènent à réfléchir mais ne pourront pas nous arrêter. Face à ces défis, il n’existe certainement aucune alternative à la relance de la construction européenne.
Jouer un rôle effectif, autonome, singulier dans l’affirmation d’un nouvel ordre international de paix et de justice : l’Italie ne pourra le faire qu’en tant que part active de la construction d’un sujet européen plus fort et plus dynamique et l’Europe seulement à travers l’union de ses forces et le renforcement de sa capacité d’action. Un ordre de paix au sein duquel puisse se répandre la démocratie et prévaloir la cause des droits humains et qui puisse , en même temps, s’assurer de gouverner le développement de manière à contribuer à conjurer tensions et risques de guerre et qui mette une digue à l’aggravation intolérable et alarmante des inégalités au détriment des pays les plus pauvres, des peuples frappés de tous les maux, comme ceux du continent africain.
La grand-route pour l’Italie reste donc celle de l’engagement européiste, comme l’a passionnément indiqué ces dernières années le président Ciampi. Et je crois qu’il a rencontré en cela le sentiment profond, désormais mûri surtout dans nos jeunes générations, chez qui l’âme italienne ne fait qu’un avec l’âme européenne et qui ne voient d’autre futur qu’en l’Europe. La priorité de l’engagement européiste n’enlève rien à la profondeur de l’adhésion de l’Italie à une vision des rapports transatlantiques, de ses liens historiques avec les USA et des relations entre l’Europe et les Etats-Unis, comme pivot d’une stratégie d’alliances, dans la libre recherche d’approches communes aux problèmes les plus controversés et dans une égale dignité.
C’est dans ce contexte qu’on doit affronter sans hésitations ni ambiguïtés la menace si dure, inquiétante et sous tant d’aspects nouvelle, du terrorisme d’origine fondamentaliste islamique, sans jamais offrir à cet ennemi insidieux l’avantage de quelque concession que ce soit de notre part à la logique du choc de civilisations, d’une renonciation au principe et à la méthode du dialogue entre des histoires, des cultures et des religions différentes. Il n’est pas illusoire de penser que ce cadre des orientations de politique internationale de l’Italie puisse être partagé par les rassemblements politiques opposés.
Dans ce cadre, il revient au gouvernement et au Parlement d’indiquer des initiatives aptes à contribuer au dialogue et à la négociation entre Israël et l’Autorité palestinienne dans la pleine reconnaissance du droit de l’Etat d’Israël à vivre en sécurité et du droit du peuple palestinien à se donner un Etat indépendant. Et il est temps de bannir l’arme du terrorisme suicidaire et de s’opposer fermement à tout sursaut d’antisémitisme. De même, des initiatives s’imposent visant la solution de la sanglante crise encore ouverte en Irak, la stabilisation du processus démocratique en Afghanistan, la recherche d’un débouché positif pour l’état d’inquiétante tension avec l’Iran.
Plus spécifiquement, il revient au gouvernement et au Parlement de définir les solutions pour le retour d’Irak des militaires italiens. Aujourd’hui, l’hommage révérencieux et ému à tous nos morts, qui ont représenté le prix si douloureux de missions à l’étranger accomplies avec dévouement et honorablement, quel qu’ait été le degré de consensus lors de leurs délibérations, ne peut que nous unir.
Messieurs les députés, messieurs les délégués régionaux, si je dirige maintenant mon regard du crucial horizon européen à l’état de notre pays et au tableau de nos responsabilités directes, je ne peux que me permettre de brèves considérations, sans entrer dans un terrain qui appartient, plus que tout autre, à la confrontation entre différentes organisations et positions politiques. Ici aussi, je ne peux qu’exprimer un message de confiance, sans indulgence pour des diagnostics pessimistes sur le déclin inévitable de notre système économique et financier, sans pour autant sous-estimer la gravité des faiblesses à dépasser et des nœuds à délier. Le nœud - avant tout - de la dette publique. Et, avec cela, les faiblesses du système productif.
Les entreprises italiennes ont montré qu’elles savaient accepter le défi venant du fait qu’elles œuvrent dans un marché ouvert et en concurrence libre et qu’elles voulaient s’engager dans un effort sérieux pour la croissance, l’innovation et l’internationalisation. Elles ne demandent pas à l’Etat d’introduire ou de maintenir des protections indues, mais de favoriser la compétitivité du système et les investissements privés et publics en reprenant ce processus de développement infrastructurel qui joua un si grand rôle dans la croissance du deuxième après-guerre. Mais l’exigence d’éliminer des limites et des contraintes injustifiées s’accompagne de celle d’assurer des règles et des contrôles efficaces et efficients.
Notre pays ne peut pas renoncer à ses grandes traditions dans le domaine industriel et agricole, qui s’expriment encore dans de remarquables preuves de progrès y compris technologique : en mesure de permettre, récemment , des cas de récupération extraordinaire dans de graves situations de crise et d’ animer de nouvelles, vitales réalités productives. En même temps, il semble indispensable de renforcer et de moderniser le secteur des services et de valoriser avec courage et clairvoyance l’inégalable patrimoine naturel et paysager, culturel et artistique dont dispose l’Italie.
C’est aussi par là que passe toute politique pour le Mezzogiorno, dont les régions deviennent un axe obligé pour la relance globale du développement national, à cause aussi de leur valeur stratégique dans la nouvelle, grande perspective des flux d’investissements et d’échanges entre la zone euro méditerranéenne et l’Asie. Et je n’ai rien d’autre à ajouter à ce sujet, messieurs les députés et les délégués régionaux, à cause de la profondeur des racines et des expériences politiques et de vie qui me lient au Mezzogiorno : il ne faut pas d’autres mots pour vous confier un souhait si profondément ressenti.
De manière plus générale, ce sont mes expériences globales, politiques et de vie, qui me poussent à associer avec force le problème de la relance de notre économie à celui de la justice sociale, de la lutte contre les inégalités accrues et les nouvelles marginalisations et pauvretés, de l’engagement plus conséquent pour augmenter l’emploi et le niveau d’activité de la population, le problème incontournable de l’amélioration des conditions des salariés et des retraités et d’une garantie renouvelée de la dignité et de la sécurité du travail. Il faut plus de justice et de cohésion sociale.
Et si un rôle décisif revient en ce sens aux syndicats, mis d’ailleurs face à un marché du travail en train de changer profondément, qui demande de fortes ouvertures à l’innovation, il est de l’intérêt et de la responsabilité des forces de l’entreprise aussi de comprendre et de seconder des politiques de cohésion et de solidarité. Quand nous nous demandons - vis-à-vis de problèmes si complexes et de contraintes si lourdes - si nous pouvons réussir, nous devons considérer les ressources dont dispose l’Italie. Ce sont les ressources des institutions régionales et locales qui exercent leurs autonomies en collaborant de manière responsable et loyale avec l’Etat et en comptant sur l’engagement unitaire de l’administration publique au service exclusif de la nation.
Ce sont, ensemble, les ressources d’un tissu civil et culturel riche, dont se dégage un potentiel précieux de subsidiarité, pour la contribution dont s’est montré et se montre capable le monde des communautés intermédiaires, des associations laïques et religieuses, du bénévolat et des ONG. Ce sont les ressources de la participation de base, que les institutions locales peuvent tant stimuler et canaliser. Et ce sont les ressources des familles : comme celles que nous avons vu ces dernières semaines se recueillir autour des dépouilles des morts de Nassirya et de Kaboul.
Des familles laborieuses et modestes qui éduquent leurs enfants au sens du devoir envers la patrie et la société. Des familles qui représentent la plus grande richesse de l’Italie. Et encore, nous devons tenir compte - mais laissez moi rappeler la figure splendide de Nilde Jotti - des ressources formidables des énergies des femmes ni mobilisées ni valorisées pas plus dans le travail que dans la vie publique : des préjugés et des fermetures, avec le gaspillage énorme qui s’en suit, qui ne sont désormais plus tolérables.
Nous comptons enfin sur les ressources qui peuvent être attribuées aux jeunes, hommes et femmes en formation, par un système d’instruction qui offre à tous, jusqu’au plus haut niveau, d’égales opportunités de développement de la personne, en récompensant le mérite et le dévouement à l’étude et au travail. De tout cela, les raisons d’une confiance non rhétorique dans l’avenir de notre pays. Toutefois, notre avenir est lié aussi à des problèmes tels que ceux qui se situent désormais dans le grand scénario de l’espace européen de liberté, de sécurité et de justice.
Le défi de la lutte contre la criminalité, une présence agressive qui pèse encore tant sur les possibilités de développement du Mezzogiorno, et contre les nouvelles menaces du terrorisme international et interne reste très dure. Mais le fait que l’Etat a montré, ces dernières années aussi, qu’il pouvait compter sur l’action efficace et conjointe de la magistrature et des forces de l’ordre, auxquelles je souhaite adresser notre plus vive reconnaissance - en ayant moi-même appris à mieux en connaître l’engagement et l’élan quand j’ai eu des responsabilités de gouvernement - nous donne confiance.
Certes, les problèmes de la légalité et de la moralité collective se présentent encore ouverts de façon inquiétante et aussi dans des domaines dont nous aurions espéré qu’ils restent exempts. Alors que le conditions de l’administration de la justice, surtout sous le profil de la durée du procès, sont restées, hélas, critiques.
Et trop de tensions entourent encore les rapports entre la politique et la justice, troublant le déroulement d’une si haute fonction constitutionnelle et blessant la dignité de ceux qui sont appelés à l’assumer. Dans ce domaine si délicat auss, il y a des exigences de sérénité et d’équilibre, même dans les nécessaires processus de réforme, des exigences qu’on pressent et qui demandent à ’être satisfaites. Les engagements auxquels la politique et les institutions doivent faire face sont donc sérieux et complexes.
L’Italie vit un moment difficile : mais dramatique, non seulement difficile, fut la période que l’Italie vécut dans les années qui suivirent la fin de la guerre et la Libération, en devant se charger de l’héritage de terribles destructions matérielles et morales et dépasser aussi les secousses d’un conflit électoral et idéal tel que celui qui divisa en deux le pays dans le choix entre monarchie et république. A l’époque - et la preuve la plus haute en fut donnée par l’Assemblée Constituante - le sens de la mission nationale commune, plus fort que les oppositions idéologiques et politiques, pourtant légitimes, l’emporta.
Ainsi, aujourd’hui mon appel à l’unité ne tend pas à édulcorer une réalité d’âpres divergences surtout au sommet de la politique nationale, mais précisément à solliciter parmi les Italiens un sens nouveau de la mission à accomplir pour donner de l’élan et de la cohésion à notre société, pour assurer à notre pays le rôle qui lui revient en Europe et dans le monde. Et c’est un appel qui peut-être peut trouver une plus grande écoute dans cette Italie profonde, l’Italie des cent provinces, l’Italie de la fatigue quotidienne et de la volonté de progresser que mon prédécesseur a voulu explorer en en tirant l’image d’une concorde d’intentions et d’oeuvres plus solide que ce qu’on pense généralement. Je considère de mon devoir de m’engager pour favoriser des confrontations plus calmes entre les forces politiques et des convergences plus amples et constructives dans le pays ; mais c’est un engagement que j’accomplirai avec la nécessaire sobriété et dans le respect rigoureux des limites qui marquent le rôle et les pouvoirs du Président de la République dans la Constitution en vigueur.
Un rôle de garantie des valeurs et des équilibres constitutionnels : un rôle de modération et de persuasion morale qui à comme présupposé le sens et le devoir de l’impartialité dans l’exercice de toutes les fonctions attribuées au Président. En tant que représentant de l’unité nationale, je recueillis la référence bien présente dans le message augural que m’a adressé le Pontife Benoît XVI - auquel j’adresse mon remerciement et mon salut déférent - : je recueillis la référence aux valeurs humaines et chrétiennes qui sont le patrimoine du peuple italien, en sachant bien quel a été le rapport historique entre la Chrétienté et la construction de l’Europe.
Et j’en tire la conviction que la dimension sociale et publique du fait religieux doit être reconnue d’une façon laïque et que la collaboration entre l’Etat et l’Eglise catholique doit se développer concrètement dans de multiples domaines au nom du bien commun. Au moment où son mandat commence, le Président de la République rend hommage à la Cour Constitutionnelle en tant qu’organisme de haute garantie qui veille depuis cinquante ans sur le plein respect de notre loi fondamentale ; au Conseil Supérieur de la Magistrature, l’expression et le garant de l’autonomie et de l’indépendance de cet ordre de tout autre pouvoir ; à toutes les administrations publiques, à tous les organismes et les corps de l’Etat et spécialement aux Forces Armées italiennes qui se distinguent pour leurs niveaux de professionnalisme et d’efficacité de plus en plus hauts, aussi bien qu’aux différentes et distinctes forces qui se consacrent avec un engagement convergent à la protection du bien essentiel de la sécurité des citoyens. Un signe d’attention particulière va au monde de l’école et de l’Université et à ceux qui sont appelés à en tenir haute la fonction éducative.
Je dois adresser au monde de l’information un engagement convaincu à en garantir la liberté et le pluralisme comme condition de démocratie dont il faut tenir compte. J’adresse une pensée reconnaissante et respectueuse à tous mes prédécesseurs, des personnalités représentatives de différents courants idéaux et traditions populaires, qui se sont retrouvées dans la primauté des valeurs essentielles : liberté, justice, solidarité.
Un souvenir spécial pour le premier Président de la République Enrico De Nicola, qui fut le symbole de la pacification dans un paysage historique contrasté et auquel je fus lié par des rapports d’ancienne amitié familiale et par l’engagement commun, dans des époques différentes, à représenter au Parlement notre grande, généreuse et tourmentée ville de Naples. Monsieur le Président, messieurs les députés, messieurs les délégués, je m’incline devant cette Assemblée dans laquelle se reconnaissent tous les Italiens, pour la première fois aussi ceux qui oeuvrent à l’étranger, dont les communautés ont enfin une voix pour faire entendre leurs exigences et leurs attentes.
Je ne serai à aucun moment seulement le Président de la majorité qui m’a élu ; j’aurai de l’attention et du respect pour vous tous, pour toutes les positions idéales et politiques que vous exprimez ; je consacrerai, sans me ménager, mes énergies à l’intérêt général pour pouvoir compter sur la confiance des représentants du peuple et des citoyens italiens sans distinction de partie.
Vive le Parlement !
Vive la République !
Vive l’Italie !
Messages
1. > Le discours d’investiture du président Napolitano, 18 mai 2006, 04:47
on préferai plu^tot Le résistant Pertini uniique vrai président italien sorti de la résistance antifasciste...N.c’est un compromis ,élu avec les votes de la droite pour dédouaner,demain le dit post fasciste Fini ,qui aspire par des années(an), à la présidence ,finalment de la république italienne.Et le fascisme continue ,en italie,car la,’ cia’, américaine ne peut pas se permettre une vraie alternative socialiste(ou vraie alternance, comme dans tous les vrais pays democrates d’europe,la france ?), en italie,le pays où les soldats usa,services secrets, se promenent, tranquillement, par des années,(pour leurs guerres), avec la complicité(au debout,du pci,togliatti berlinguer,puis,du" d’alema"), de la ex post gauche ,dévenue democrate américaine,ou des repentirs ,comme, d’alema et le libéral napolitano, qui a dit que son adhesion au pci, c’était seulement informel,(progressiste), car lui n’a jamais été un communiste,..(sic).pertini !réveille-toi !.stp..../.par des post italiens,vrais democrates qui s’attendent une vraie alternance démocrate.comme dans tous les pays d’europe. ;..,pas des compromis entre le berlusconi de la P2, et une post gauche democrate, que pour arriver au pouvoir a abandonnée les classes populaires,les principes de la democratie socialiste, etc.Avant cétait,le PDS, après c’était,les DS maintenant ,c’est seulemetn,les "D"..démocrates.après le facteur K,de la guerre froide c’est le temps du facteur D.italie photocopie américaine ?....
n.a été elu avec les votes de la droite AN et forza italia/Où est il le chantage politique ??à venir ?bonne nuit !réflechissez-vous.,et nlus,pour un débat,à venir.../..au débat !L.continue..pour une vraie alternative socialiste../.Pertini réveille-toi !