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Le loup et le mouton

Publie le dimanche 14 octobre 2007 par Open-Publishing

La raison du médor est toujours la meilleure :
Nous l’allons montrer tout à l’heure.
Un mouton se désaltérait
Dans le courant de l’onde pure.
Un Loup survient de loin qui cherchait un refuge,
Et que la faim en ces lieux attirait.
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
- Sire, répond le Loup, que votre humanité
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu’elle considère
Que je me vas surnageant
Contre courant,
Plus d’un étang au-dessous d’Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
- Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l’an passé.
- Comment l’aurais-je fait si je n’étais pas né ?
Reprit le Loup, je quête encor la mer.
- Si ce n’est toi, c’est donc ton frère.
- T’ en étais un...
- C’est non, quelqu’un des tiens :
Car vous ne m’épargnez guère,
Vous, vos bergers, et vauriens.
On me l’a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond des marais
Le mouton bêle, et puis l’échange,
Sans autre forme de procès.