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Décision de Margaret Hodge, ministre britannique de l’Emploi :
Rèintroduire dans la comptabilité du chômage - et donc tenter de remettre sur le marché du travail - un tiers (pourquoi seulement 1/3 ?) environ des 3 millions d’inactifs en âge de travailler mais bénéficiant jusqu’ici d’une allocation dite d’incapacité.
Motif : le statut de « malade de longue durée » serait, selon Maggie Hodge, un biais habile pour dissimuler les vrais chiffres de l’emploi. La Grande-Bretagne compte officiellement moins de 5% de chômeurs mais, sur une longue période - de 1975 à nos jours -, elle n’a pas créé plus d’emplois que la France.
Comme quoi, le libéralisme échevelé britannique, tant admiré par les dévots du "modéle d’outre- manche" n’est bâti que sur le mensonge et la manipulation.
Le chômage est partout présent en europe de la même manière.
Messages
1. > Le modèle social britannique..., 8 décembre 2005, 15:30
Auriez-vous d’autres éléments pour corroborer votre critique du système anglais tant vanté, des articles ou sites à recommander sur la question ? Merci d’avance
1. > Le modèle social britannique..., 9 décembre 2005, 08:49
En réponse voici un article qui traite aussi de l’économie britannique, qui date de 6 mois :
La présidence de Tony Blair devrait offrir une tribune inespérée aux idées libérales en vogue Outre Manche, et une bonne partie de l’intelligentsia industrielle et financière espère qu’une bonne partie de la presse et des médias "progressistes" se fera l’écho d’un "débat salutaire" opposant le dernier carré flageolant des tenants d’une Europe "des blocages et de la récession" au troupes fraîches et vigoureuses adeptes de la "flexibilité et de la croissance".
Présenté comme cela — et avec l’appui de commentateurs compétents (pas du type de ceux qui ont défendu le "NON" au printemps dernier) —, il ne fait aucun doute que les foules sauront choisir le "bon camp" et décider de leur "plein gré" où se situent leurs véritables intérêts. le référendum sur la Constitution Européenne ayant démontré que les principes de construction et d’intégration hérités du Traité de Rome ont fait leur temps.
S’agissant du modèle "libéral" britannique (où le secteur public a créé 80% des emplois au Royaume Uni l’an passé contre moins de 50% en France), nous nous étonnons que le front désuni du "NON" au Traité Constitutionnel ne manifeste pas son étonnement admiratif (et son adhésion) alors qu’il est justement reproché aux gouvernements successifs de "centre droit" d’avoir prouvé leur incapacité à redonner du "peps" au marché du travail.
A propos de "peps", il suffit de comparer les yeux fatigués et les paupières tombantes de certains grands leaders d’Europe continentale au sourire "ultra brite" du Premier Ministre britannique pour comprendre de quel côté se situe "l’espoir dans l’avenir" et les politiques économiques qui donnent de fiers résultats (en quelque sorte la "génération Sarkozy" ?).
Nous plaisantons bien sur ! Il ne s’agit là que d’arguments triviaux et primaires glanés au détour des récentes campagnes électorales américaines... dont tous les citoyens européens savent bien qu’elles jouent sur le cerveau reptilien des électeurs US (peurs, agressivité, instinct grégaire...), alors que les conseillers en communication de ce côté-ci de l’Atlantique ne s’adressent qu’aux zones les plus subtiles du néo-cortex de "l’homo-sapiens-sapiens".
Car jamais les électeurs européens n’iraient s’abrutir devant des émissions de télé réalité (ou des matchs de foot "pliés" avant même d’avoir commencé) pour meubler les RTT "conquises de haute lutte" (puisque personne ne les avait réclamées !) : le citoyen de la Vieille Europe défend un "modèle" et saura résister aux Sirènes trompeuses du libéralisme anglo-saxon (de la même façon que l’Angleterre du temps de l’Empire Victorien su défendre le "tea time" partout où la carte du Monde s’était recouverte de couleur rose).
Malheureusement, nous avons beau interroger les "forces vives" de l’Hexagone (les journalistes, les entrepreneurs et les édiles investis de la "puissance publique"), personne n’est en mesure de nous brosser en trois phrases le portait du "modèle français". Nous avons plutôt le sentiment que nos interlocuteurs nous décrivent "en creux" le modèle britannique honni (souvent pour de bien mauvaises raisons à notre sens).
Nous entendons beaucoup d’arguments de mauvaise foi de part et d’autre de la manche et si les idées nous paraissent actuellement plutôt embrouillées à l’est de Calais, elles nous apparaissent en revanche beaucoup trop simplistes à l’ouest des falaises de Douvres. Et Tony Blair illustre à merveille cette opposition de style en lançant ce genre de slogan qui fait les délices des lecteurs de la presse "tabloïd" avec pin-up (siliconée) topless en page 3 : "l’Angleterre veut bien investir de l’argent dans des emplois, pas dans des vaches".
Voilà un fâcheux préjugé qui présuppose qu’élever des vaches, ce n’est pas un vrai travail (voire une activité contre-productive) et que la filière agricole n’a qu’à filer à l’anglaise sous d’autres cieux (et toutes les professions du secteur agroalimentaire, de la distribution, de l’outillage agricole, du génie génétique à sa suite).
L’Angleterre produit, c’est évident, la chose la plus utile au monde : du crédit, des montagnes de crédit... et toute l’industrie qui va avec (gestion des dérivés de crédit, produits structurés... de dérivés de crédit immobilier, etc).
L’analyse des encours (de crédit bien entendu) au Royaume Uni donne un résultat assez éloquent : pratiquement rien pour la production de biens manufacturés (15%) et le reste concerne le crédit à la consommation (25%) et surtout la spéculation immobilière (le cap des 1 000 milliards de livres vient d’être franchi à la mi-juin alors que les prix du foncier ont triplé en 10 ans).
Pour comprendre la situation Outre Manche, il suffit d’évoquer une gigantesque partie de Monopoly où la règle des 20 000 livres alloués à chaque tour de circuit aurait été légèrement modifiée par la Banque Centrale et l’industrie du crédit qui constitue le coeur de métier de la City : il suffisait de pas grand chose, pas la peine de réécrire tout le fascicule d’explication et d’instaurer des "garde fous"... non, c’est tout simple, rien qu’un tout petit zéro de plus imprimé au milieu de la case "départ", à savoir, percevez 200 000 livres à chaque passage.
Alors l’argent ainsi distribué en quantité quasi illimitée ne crée rien, sinon une gigantesque bulle immobilière d’où il découle effectivement un formidable sentiment de richesse et de confiance en soi, totalement illusoire mais si grisant.
Alors que les pays de la zone Euro ont enfilé la camisole des 3% de déficits (et la BCE cherche en permanence les moyens de resserrer les lanières et les boucles de contention) , l’Angleterre caracole à plus de 7% de déficits publics (avec hyper inflation dans le secteur de la pierre, le plus stérile des actifs patrimoniaux).
Oui, dans ces conditions, sans le souci de gérer des réalités économiques hétérogènes de la Finlande au Portugal et de l’Italie à l’Irlande, à condition de ne se fixer aucune règle en matière de dérive budgétaire, en distribuant du crédit à tout va à des emprunteurs qui se ruent sur des biens immobiliers qu’ils n’ont aucun moyen de s’offrir (même sur 25 ou 30 ans) mais qui vivent de l’espoir d’en extraire une plus-value (en revendant à plus naïfs ou plus insensés qu’eux), il est possible, voire totalement inévitable, que l’effervescence engendrée par l’excès de crédit véhicule l’illusion, nécessairement passagère, d’un "modèle libéral" surfant sur la dynamique du succès.
Et comme toujours, la tentation d’imiter les apprentis sorciers de la bulle immobilière (Bercy étudie l’implantation d’un système de refinancement hypothécaire "à la française") va culminer au moment même ou le système anglo-saxon risque d’exploser : qui oserait dénoncer le manque de "solidarité" des européens... dans leur attrait pour les parties de Monopoly les plus délirantes ?
Philippe Béchade,
Paris
2. > Le modèle social britannique..., 9 décembre 2005, 09:32
C’est ici ->http://non.au.liberalisme.tripod.com/verite.sur.le.modele.anglais.pdf
2. Le modèle libéral britannique : emploi et chômage, 18 juillet 2006, 21:13
Vu sur le site
http://www.actuchomage.org
Le modèle libéral britannique : emploi et chômage (étude de 1998)
En apparence, le chômage est moins élevé en Grande Bretagne, où le libéralisme est à l’oeuvre, y compris avec la variante "travailliste".
Cependant, la façon de compter les chômeurs en Grande Bretagne est très différente de celle utilisée en France et certaines études britanniques dénombrent deux à trois fois plus de chômeurs que les chiffres officiels.
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Une explication de la faible importance apparente du chômage britannique réside pour beaucoup dans le fait que, malgré l’augmentation de la population en âge de travailler, la population active diminue du fait :
– du refus de comptabiliser comme chômeur (population active) un grand nombre de femmes en situation de chômage,
– du retrait du marché de personnes découragées par l’excès de précarité des emplois et surtout l’extrême faiblesse de certains salaires (parfois le tiers du Smic français),
– de l’explosion du nombre de bénéficiaires des prestations d’invalidité permanente : 2 500 000 en 1995, (c’est la méthode hollandaise).
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Le chômage officiel britannique reste cependant très important si l’on considère :
– l’extrême faiblesse des allocations chômage pour ceux qui peuvent en bénéficier : en 1996, allocation moyenne pour la première année de chômage égale à 19 % du salaire antérieur, ce qui oblige à travailler à n’importe quelles conditions et salaire pour ne pas mourir de faim,
– l’existence de contrats de travail avec zéro heure garantie par semaine : le "salarié" doit rester disponible et attendre chez lui qu’on l’appelle (il n’est pas chômeur puisqu’il bénéficie d’un "contrat de travail").
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Entre 1985 et 1995, la création d’emploi a été plus faible en Grande Bretagne que la moyenne de l’Union Européenne, soit en moyenne annuelle :
+ 2,9 % en Grande Bretagne,
+ 3,3 % en France,
+ 4,5 % en Allemagne de l’ouest.
De 1973 à 1994, alors que l’indice du P.I.B. britannique passait de 100 à 143, celui de l’emploi passait de 100 à 103,7 seulement et malgré une forte substitution d’emplois à temps partiel à la place d’emplois à temps plein.
...
Et aussi :
– pas de limite légale (minimum et maximum) à la durée hebdomadaire du travail,
– préavis de licenciement très court,
– la période d’essai à l’embauche peut aller jusqu’à vingt quatre mois (possibilité d’un licenciement immédiat),
– forte proportion d’enfants obligés de travailler, parfois très jeunes, et en plus de leur horaire scolaire, pour aider leur famille à survivre.
L’article est de 1998 mais garde toute sa valeur et est toujours d’actualité, à quelques détails près.
Voir plus d’informations à cette adresse :
http://travail-chomage.site.voila.f...
3. Plus d’emplois créés en France qu’en Angleterre en 15 ans, 18 juillet 2006, 21:21
Vu sur le site
http://www.actuchomage.org
Plus d’emplois créés en France qu’en Angleterre en 15 ans
En quinze ans, de 1990 à 2005, la France a créé davantage d’emplois (2 520 000 : +11,25%) que l’Angleterre (1 520 000 : +5,82%). Le modèle libéral britannique n’est donc pas supérieur au modèle social français.
Les deux pays ont une population totale équivalente (60 millions d’habitants) et une population en âge de travailler voisine (37 millions). La population active (ayant un emploi ou au chômage) est un peu plus importante en Angleterre qu’en France (29 contre 27,6 millions).
De 1990 à 2005, la France a créé 2 520 000 emplois (+11,25%) contre 1 520 000 au Royaume Uni (+5,82%). Dans le même temps, la population en âge de travailler (de 15 à 59 ou à 64 ans) a augmenté d’une valeur équivalente dans les deux pays.
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Pour résumer, devant une augmentation semblable de la population en âge de travailler dans les deux pays, la population active a beaucoup diminué en Grande Bretagne (1 210 000) du fait d’un retrait massif d’activité (préretraites et surtout invalidité), permettant une diminution du chômage de 580 000 personnes. En France, la population active a davantage augmenté que la population en âge de travailler (690 000) du fait d’une importante demande d’emploi, entraînant une augmentation du chômage de 520 000 personnes.
Ainsi, si la différence dans le nombre de chômeurs a augmenté en quinze ans entre la France et l’Angleterre, cela n’est pas du aux prétendus mérites du modèle libéral britannique mais à la mise à l’écart d’une partie importante de la population active. Les chômeurs ont surtout été transformés en invalides.
...
Un emploi à temps partiel dont la durée moyenne est de 23,2 heures en France et de 15,7 heures en Angleterre n’a pas la même valeur qu’un emploi à temps plein dont la durée moyenne est de 39,0 heures en France et de 37,2 heures en Angleterre.
L’emploi à temps partiel est beaucoup plus développé en Angleterre, avec des salaires réduits en conséquence. En 2005, 25,5 % des emplois anglais sont à temps partiel comparé à 17,2 % des emplois français.
...
Le nombre d’heures travaillées chaque semaine (environ 910 milliards) est identique en France et en Grande Bretagne, malgré un nombre d’emplois différent. Cela s’explique encore mieux en comparant la durée réelle du travail (ensemble des emplois à temps complet et à temps partiel) : 31,72 h en Angleterre et 36,28 h en France (par semaine).
Les statistiques sont plus tenaces que certains discours.
Voir plus de détails, avec tableaux statistiques, à cette adresse :
http://travail-chomage.site.voila.f...
(le texte complet peut être imprimé ... pour en faire bon usage d’ici 2007).
Un autre article est en préparation "Durée du travail : 32 heures en Angleterre" sur le même site :
http://travail-chomage.site.voila.f...
4. Durée du travail : 32 heures en Angleterre, 18 juillet 2006, 21:26
Vu sur le site
http://www.actuchomage.org
Durée du travail : 32 heures en Angleterre
La durée moyenne du travail, pour l’ensemble des emplois à temps complet et à temps partiel, est de 32 heures par semaine en Grande Bretagne et de 36,28 heures en France.
Ainsi, les français travaillent quatre heures de plus que les anglais chaque semaine.
La durée moyenne du travail en Angleterre est de 32 heures par semaine pour l’ensemble des personnes actives occupées : salariés (employee), indépendants (self-employed), aides familiaux de l’agriculture ou du commerce et autres personnes.
En valeur ajustée des variations saisonnières, la durée hebdomadaire est en moyenne de 32,1 heures pour l’ensemble des travailleurs britanniques, soit :
37,2 heures pour l’emploi à temps complet,
15,7 heures pour l’emploi à temps partiel.
Une proportion non négligeable des emplois anglais ont une durée inférieure à quinze heures par semaine et même à six heures par semaine. Pour le même coût, vous avez six travailleurs au lieu d’un, ce qui améliore les statistiques de l’emploi et diminue, en apparence, l’importance du chômage.
Les laudateurs du libéralisme économique voudraient nous faire croire que l’importance du chômage en France est due à la faible durée du travail dans notre pays. Le discours souvent répandu est aussi de faire croire que l’on ne travaille que 35 heures en France contre beaucoup plus dans les pays qui "réussissent" dans la lutte contre le chômage.
La durée du travail n’est pas de 35 heures par semaine en France mais de 39,0 heures pour le travail à temps complet ou de 36,3 heures en moyenne pour l’ensemble des emplois à temps complet et à temps partiel. En effet, la durée moyenne des emplois à temps partiel est de 23,2 heures et ceux-ci représentent 17,2 % de l’emploi total. Le calcul se fait donc en tenant compte de l’importance relative de chaque type d’emploi.
Mais, dirons les libéraux, avec tous ces congés payés et ces jours fériés, les français travaillent moins sur l’année entière que les anglais. Et bien non, la différence est seulement d’une semaine de congés payés et de trois jours fériés en moins en Angleterre, lorsque les jours fériés sont en semaine (ni samedi, ni dimanche).
Sur l’année, pour 45,4 et 47,0 semaines respectivement, la durée moyenne est :
– en France : 36,3 h x 45,4 = 1 648 heures annuelles,
– en Angleterre : 31,7 h x 47 = 1 489,9 heures annuelles, soit 10,6 % de moins.
Pour les seuls emplois à temps plein, vision partielle (partiale) de la réalité, nous avons :
– en France : 39,0 h x 45,4 = 1 770,6 heures annuelles,
– en Angleterre : 37,2 h x 47 = 1 748,4 heures annuelles
Plus de précisions à cette adresses :
http://travail-chomage.site.voila.f...
(le texte complet peut être imprimé ... pour en faire bon usage d’ici 2007).