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Le pas de deux de Ségolène et Bayrou
Publie le dimanche 29 avril 2007 par Open-Publishing9 commentaires
de Louis-Bernard Robitaille
Manoeuvre à peu près réussie, hier en fin de matinée, pour Ségolène Royal et François Bayrou, qui ont « dialogué » pendant près de deux heures devant les caméras d’une petite chaîne de télé et quelque 400 journalistes.
La première avait intérêt à se montrer longuement en public avec le leader centriste, qui a obtenu 6,8 millions de voix dimanche dernier, un électorat composite qui détient la clé du second tour. Et à faire apparaître les convergences majeures entre les deux programmes de gouvernement.
François Bayrou, de son côté, avait pour objectif de prolonger aussi longtemps que possible son étonnant succès du 22 avril qui l’a vu passer des 6 % de 2002 à 18,6 %. Et à continuer à exister politiquement en vue de la création de son nouveau Parti démocrate, qu’il souhaite totalement indépendant de la gauche et de la droite, et qui présentera ses 577 candidats aux élections législatives des 10 et 17 juin.
Un exercice plutôt acrobatique, consistant à multiplier les amabilités à l’égard de Ségolène Royal, mais sans du tout se rallier à elle, de manière à contrebalancer la désertion massive de ses maigres troupes parlementaires en direction de Nicolas Sarkozy. Sur les 29 députés de son groupe UDF à l’Assemblée, plusieurs poids lourds avaient rallié Sarkozy avant même le premier tour : le député maire d’Amiens et ministre de l’Éducation, Gilles de Robien, ou l’ancien rocardien et PDG d’Air France, Christian Blanc. Entre autres. Au lendemain du premier tour, le mouvement s’est accéléré, et à la fin de la semaine, 23 députés UDF sur 29 étaient déjà passés chez Sarkozy, dont certains très proches de Bayrou. Aucune personnalité majeure du camp Bayrou ne s’était ralliée à Ségolène Royal.
À cela une bonne raison : l’UDF actuelle est une petite formation de centre droit qui a refusé de se faire enrégimenter au sein de l’UMP, le grand parti de droite imposé par Jacques Chirac en 2002, mais qui n’en reste pas moins liée à la droite par son histoire et les alliances électorales. Dans le système électoral français - majoritaire à deux tours -, la totalité des députés et des maires UDF étaient en effet des candidats indépendants au premier tour, en compétition avec l’UMP. Là où ils sont arrivés en tête, l’UMP s’est retirée à leur profit, et ils ont été élus avec les voix UMP et contre la gauche.
Au cours de la législature, il est arrivé au groupe UDF d’avoir des mouvements d’indépendance ponctuels, par exemple de refuser le budget ou de voter une motion de censure présentée par la gauche. Des audaces sans risque majeur, puisque l’UMP détient à elle seule une écrasante majorité à l’Assemblée. Et encore un tiers des députés UDF ont toujours fait bande à part dans ces cas. Aujourd’hui, c’est l’heure de vérité : au lendemain de la présidentielle, en cas de victoire de Sarkozy, celui-ci donnera le label « majorité présidentielle » aux députés UDF qui l’auront soutenu et présentera des candidats UMP contre tous les autres.
Résultat : si une poignée de députés sortants hésitent encore ou ont annoncé qu’ils voteraient blanc, on voit mal comment François Bayrou lui-même pourrait appeler à voter Ségolène Royal sans se détruire politiquement. S’il avait réussi l’exploit d’arriver deuxième le 22 avril, en surfant sur le vote protestataire et le sentiment de méfiance contre Sarkozy et Royal, c’est lui qui aurait eu toutes les cartes en main et qui aurait plongé le PS dans une crise profonde. Avec ses 18,6 %, il s’est retrouvé dépositaire pour moitié de voix de gauche et pour moitié de voix de droite.
« Ce n’est pas tout à fait un débat, c’est plutôt un dialogue, a expliqué au départ la candidate socialiste. Je n’attends pas de ralliement ni de coup de théâtre. » Mais l’appel du pied à l’électorat centriste était manifeste : « La politique du bloc contre bloc, ça ne marche plus. »
Dans un décor improvisé à la hâte dans le salon d’un grand hôtel parisien, la rencontre entre Bayrou et Royal, installés de biais et non pas face à face, face à un public nombreux de journalistes, ressemblait davantage à une discussion de colloque qu’à une confrontation politique. Et le « dialogue », qui a duré près de deux heures, est resté dans le registre de la plus grande amabilité, pour ne pas dire de la connivence. Même lorsque François Bayrou s’est permis de manifester son désaccord avec de coûteuses promesses électorales de la candidate ou des aspects majeurs de sa politique économique. Il était clair, hier en fin de matinée, que les deux débatteurs avaient provisoirement le même adversaire politique.
Ségolène Royal, qui avait pris l’initiative de proposer cette discussions, sera-t-elle bénéficiaire de ce pas de deux ? Elle devrait certes grappiller quelques voix centristes de plus en s’affichant avec François Bayrou. Mais en essayant de pratiquer le grand écart entre Arlette Laguiller, José Bové et l’UDF, elle a pris le risque de brouiller le message.
Messages
1. Le pas de deux de Ségolène et Bayrou, 29 avril 2007, 23:18
Je répète : sur la proportionnelle il n’y a pas de grand écart, mais bien au contraire la diversité unanime d’un intérêt à court terme sur l’après-présidentielles. Il me semble que dans les jours restant avant le 2 mai c’est cela qu’il faut absolument avancer... (et de cela qu’il faut convaincre la candidate, dont le projet de réforme constituionnelle lui a fait plus d’ombre que de soleil, parce qu’il n’est pas crédible sans un engagement déterminant de la proportionnelle.
Il me semble que ce soit donc rassembleur car de façon incontestable d’unseul et même intérêt respectif, quels que soient les idées, les engagements, et les idéaux.
Voici le lien sur le papier que je viens d’envoyer :
– http://bellaciao.org/fr/?page=artic...
Louise
1. Le pas de deux de Ségolène et Bayrou, 29 avril 2007, 23:51
OUi mais à la proportionnel il ne va pas nous resté beaucoup de député ???
2. Le pas de deux de Ségolène et Bayrou, 30 avril 2007, 00:52
Mais si ! pour un parti qui s’effondre c’est une façon de rebâtir où d’autre formations prendraient le pas. Le moment où le scrutin sans proportionnelle pouvait profiter au parti communiste porurait bien être lui aussi révolu par le changement de réalité de l’environnement post-industriel.
Il ne faut pas avoir peur de la proportionnelle tous ont à y gagner et surtout les partis des opprimés. Et puis je ne vois pas un gouvernement Royal tenir la route sans communistes. Besancenot a été très démago, dans des législatives ça ne le fait pas.
Allez courage ! Sarkozy blackboulé c’est la première tache. Ensuite il faut se battre sur le terrain, restructurer des interfaces éducatives, etc ...
Il faut rester fiers parce que le parti communiste français est historique par le front populaire et par la Résistance et ensuite la maîtrise remarquable des municipalités communistes pour le peuple, avec une jeunesse éduquée qui passait le pont par les cours du soir des syndicats et pour le coup, un ascenceur social provenant de l’esprit de révolte de la conscience de classe capable de se dépasser par le choix et le destin au lieu de la fatalité, personne qui prétende s’occuper des quartiers ne pourrait oublier de s’inspirer du formidable espoir suivi de faits qua le parti communiste a représenté et poursuivra de représenter.
Il faut aussi récupérer le métaprolétariat parti chez Le Pen et Sarkozy.
3. Le pas de deux de Ségolène et Bayrou, 30 avril 2007, 03:00
Exactement, les ouvriers ont toujours bien été considérés au PCF, c’est leur fief. Ils n’ont rien à foutre chez Sarko et Le Pen, qui eux par contre l’ont prouvé qu’ils n’aimaient pas cette classe. Rappelez-vous les mairies du Front national, et de Neuilly ! Putain, c’est simple à comprendre non ?
4. Le pas de deux de Ségolène et Bayrou, 30 avril 2007, 09:10
Les ouvriers ont plus votés Royal que Sarkozy, ils ont donc fait preuve d’un "voté utile" au premier tour.Ils reviendront de nouveau à gauche à condition que nous soyons clair.C’est pas le moment de les trahir en votant blanc et en favorisant l’élection de Sarko.On n’est pas des Ponce Pilate on ne peut pas s’en laver les mains, on ne peut pas renvoyer dos à dos Sarko et Ségo comme le préconisent beaucoup trop de nos camarades.
2. Le pas de deux de Ségolène et Bayrou, 30 avril 2007, 13:36
voila le seul argument du parti socialiste et son seul programme, nous avons donc le choix entre sarkozy que les divers commentateurs de gauche hesitent a nommer le petit fuhrer de neuilly histoire de paraitre serieux dans les medias, mais qui en mettent une couche quand meme pour faire peur aux gens, et ségolene qui fait une campagne minable, dont le programme est du grand n’importe quoi torché en une apres midi de brain storming autour d’un demi rue de solferino, et dont le seul discours est "tout sauf sarko", de plus elle nous profile un bayrou premier ministre. Camarades, plutot crever que choisir entre la droite et la droite, cette femme qui se fout du peuple, et qui insulte l’intelligence de l’electorat de gauche, ou le petit ss de neuilly j’en ai rien a glander, de toute facon je continuerais a me prendre une matraque dans la tronche, et je serait obliger de bosser dans des trucs de merde sous payer, en fermant ma bouche parce que sinon je suis virer et je creve. cette gauche je lui crache a la gueule elle se fout du peuple elle ne veut que le pouvoir, la preuve elle leche meme le cul des mafioso de l’udf, c’etait sa derniere trahison pour moi, dorenavant je considere le PS comme un parti de droite.
le prolo que je suis choisira pas entre la droite et la droite, votre democratie c’est du BLABLA. rendez vous dans la rue !
1. Le pas de deux de Ségolène et Bayrou, 30 avril 2007, 13:53
Toi t’es à l’UMP.
2. Le pas de deux de Ségolène et Bayrou, 30 avril 2007, 14:19
oui oui je suis a l’ump et ma profession c’est pere noel, je livre les petits enfants, avec des jouets fabriques par des elfes dans un goulag chinois. pffff,
je suis juste un gars qui croit plus a toutes vos histoire de boutique et qui attend q’uon se leve pour les creve la misere , j’habite pas le 11 eme , si tu voit ce que je veut dire......
3. Le pas de deux de Ségolène et Bayrou, 30 avril 2007, 15:42
Cher Père Noël
Je sais bien que je suis affreusement en avance pour t’envoyer ma liste de cadeaux, mais la situation est un peu exceptionnelle de plus tant qu’a abuser de ta gentillesse je voudrais que mon cadeau me soit livré le 6 mai vers 20 heures.Après tout, pourquoi ne pas exiger un peu de flexibilité de ta part, puisque nous en sommes tous un peu là.Voilà, je voudrais une belle déroute de Sarkozy, bien humiliante et je serais le plus heureux des hommes.Merci d’avance Père Noël.
Une dernière chose, arrête de rêver au grand soir, s’il était possible les différents constituants révolutionnaires n’arriveraient pas à se mettre d’accord sur la date. La LCR prèfèrent que ça tombe un jeudi, LO le mardi en fin d’après-midi, les Bovistes eux seraient partants pour un jour du week-end.. Enfin tu vois à quel point c’est compliqué.T’as bien vu l’échec d’une candidature antilibérale unique qui était indispensable et qui aurait donné un autre visage à ce premier tour de l’élection présidentielle.Pour en finir avec les révolutions, je constate que les seules qui réussissent de nos jours ce sont celles organisées par la C.I.A. comme en Ukraine ou en Georgie.Tu choisis une couleur tu plantes quelques péquins devant un plus grand nombre de caméras et tu diffuse à tout va...sans interruption jusqu’a ce que ça marche.Mais pour notre révolution à nous, si vraiment tu n’est pas à l’UMP et que tu es sincèrement largué, je pense pas que la C.I.A. nous donneras un coup de main, ni même qu’on pense à lui demander.MM