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Le plan de rigueur de Fillon sera annoncé en juin ou en juillet ?

Publie le lundi 31 mars 2008 par Open-Publishing
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A mon avis, le plan de rigueur de François Fillon sera annoncé en juin ou en juillet, quand les commémorations concernant Mai 68 seront passées. On ne sait jamais, l’annonce du plan de rigueur pourrait peut-être provoquer ... un nouveau Mai 68 ?

« Ce n’est pas tout à fait le retour à la case départ, mais ça y ressemble. Depuis 2003, la France s’était lancée dans une politique budgétaire vertueuse dont l’objectif final était la réduction de ses déficits. De fait, l’impasse dans les comptes de l’ensemble des administrations publiques était redescendue de 4,1% du PIB en 2003 à 2,4% en 2006. Cette tendance s’est brutalement inversée l’an passé. Si l’on en croit les derniers chiffres publiés par l’Insee, le déficit public s’est hissé à 2,7% de la richesse nationale en 2007, soit un peu plus de 50 milliards d’euros. Un dérapage qui s’explique en grande partie par le creusement du déficit des collectivités locales. Rien d’étonnant cependant : les diverses lois de décentralisation mises en place depuis 2004 ont conduit à accroître les compétences et les charges des collectivités sans que leurs recettes augmentent dans les mêmes proportions.

Le problème, c’est que la dérive des finances publiques va se poursuivre et même s’amplifier en 2008. D’abord parce que les dépenses des collectivités locales devraient encore progresser de 4% cette année si l’on en croit les projections de la banque Dexia. Ensuite et surtout parce que la défaillance de la croissance va mécaniquement peser sur les rentrées de cotisations sociales et les recettes fiscales. En particulier, le ralentissement de la consommation va jouer lourdement sur les rentrées fiscales au titre de la TVA. Au total, le trou dans les comptes publics devrait facilement dépasser la barre des 3% de la richesse nationale.

Cette dérive pose deux problèmes. Politiquement, d’abord, elle affaiblit la position de la France en Europe au moment même où le pays prend les rênes de la présidence européenne. Economiquement ensuite, le dérapage des comptes publics rend beaucoup plus difficile la poursuite des réformes et notamment la remise à plat – forcément coûteuse à court terme - de la fiscalité des entreprises et de la fiscalité locale, notamment de la taxe professionnelle. Elle rend par ailleurs impossible tout soutien à la croissance alors qu’un rebond de l’activité en 2009 est peu probable surtout si la récession américaine s’approfondit. La rigueur sera tôt ou tard d’actualité. »

Béatrice Mathieu.

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