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Le soin cyber-rationalisé. à l’hosto ....dans la pénurie , c’est merveilleux !

Publie le lundi 19 juin 2006 par Open-Publishing

URGENCES : une cyber-gestion hyper rationalisée

Objectif de l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris pour l’été :
réduire le temps de passage aux urgences, cibler les besoins.
« Il ne s’agit pas de savoir combien de lits seront fermés cet été. La
vraie question est : quels lits et où ? » Rose-Marie Van Lerberghe,
directrice générale de l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris
(AP-HP), veut déjouer la polémique lors de la conférence, jeudi dernier,
sur l’organisation des urgences l’été. « Nous avons tiré les leçons de
2003. » Une phrase, un leitmotiv, une repentance... Le spectre de la
canicule et le chaos organisationnel des urgences à ce moment-là pèsent
sur la gestion prévisionnelle de l’été 2006. « On pourrait croire que la
période s’annonce calme mais ce n’est plus notre façon de travailler »,
affirme le professeur Pierre Carli, directeur médical du SAMU de Paris.
Sous-entendu : tout est sous contrôle. Hormis l’isolation, le traitement
de l’air, la climatisation des 90 structures d’urgences, les chiffres
sont rassurants : 60 % de médecins et 15 % de personnel soignant
supplémentaire depuis 2001, 2 % de lits en plus cet été, soit une
augmentation de 340 lits en juillet et 160 en août. Les services de
soins de suite, de réanimation médicale, médico-chirurgicale et
pédiatrique seront les principaux bénéficiaires de cette majoration de
lits. La quantité de lits fermés en permanence a été réduite à 200 au
lieu de 460 l’été dernier.

Des chiffres qui laissent perplexe Christophe Prudhomme, praticien
hospitalier à l’hôpital Avicenne, responsable national des médecins CGT
et porte-parole de l’AMUHF (Association des médecins urgentistes
hospitaliers de France) : « Ces chiffres résultent de calculs savants.
Il faut faire un distinguo entre le nombre de lits autorisés et le
nombre de lits ouverts. Tous les lits autorisés ne sont pas ouverts par
manque de personnel. » Même désilusion quant à l’augmentation du
personnel : « Ce chiffre englobe surtout les titularisations des
médecins déjà en place. »

Faisant fi des problèmes d’effectifs, la direction générale de l’AP-HP
rationalise : il faut « moderniser, réorganiser, centraliser ». Le
dispositif de veille sanitaire sera assuré par le Cerveau (Centre
régional de veille et d’action sur les urgences) en place depuis deux
ans. Grâce au réseau cyber-urgences, les 180 hôpitaux d’Île-de-France
saisissent par Internet leur disponibilité en lits et assurent un suivi
épidémiologique. Par ailleurs, la directrice générale insiste sur la
nécessité de réduire le temps de passage et de séjour aux urgences sans
augmenter les effectifs. Elle souligne des initiatives encourageantes,
entre autres à l’hôpital Beaujon. « Une étude de commande, dénonce
Christophe Prudhomme. Le chef de service, le Dr Juvin, qui est rarement
sur le terrain du fait de ses mandats électoraux, a crédité par pur
intérêt politique la thèse d’un problème d’organisation. »
Les médecins urgentistes de la CGT appellent à une nouvelle journée de
grève le 22 juin pour demander plus de moyens. Selon Christophe
Prudhomme, le désengorgement des urgences dépend du budget global alloué
aux hopitaux.

Séverine Lamarque (Humanite du 17 juin 2006)