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Le suivi des chômeurs par des privés "en débat" mercredi à l’Unedic

Publie le mercredi 24 mai 2006 par Open-Publishing

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Les partenaires sociaux de l’Unedic doivent débattre mercredi de la poursuite des expériences d’accompagnement des chômeurs par des organismes privés, contestées par certains syndicats malgré les gains financiers avancés par le régime d’assurance chômage.
Depuis 2005, l’Unedic a lancé avec cinq opérateurs privés — Ingeus, Adecco, BPI, Altedia et l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) — des expériences de suivi renforcé des chômeurs.
7.000 demandeurs d’emplois selectionnés sur sept sites Assedic partout en France présentaient tous le risque de tomber dans le chômage de longue durée.
Dans le cadre de ces expérimentations, ils ont bénéficié pendant neuf mois d’un accompagnement renforcé et personnalisé, avec un conseiller pour 40 demandeurs d’emplois, contre 1 pour 130 chômeurs à l’ANPE.
Le premier bilan financier de ces expérimentations présenté mercredi aux partenaires sociaux, semble plutôt positif pour l’Unedic.

D’après les calculs de l’unedic (qui présente un déficit de 13 milliards d’euros) ,on aurait dégagé 24 millions d’euros d’économies.
Les coûts d’accompagnement des demandeurs d’emploi (3.310 euros en moyenne) ont été largement compensés par les économies réalisées sur l’indemnisation des chômeurs.

D’après le bilan, le retour à l’emploi des bénéficiaires de l’expérience est plus élevé et plus rapide que la moyenne.
Parmi les participants, 53,7% ont retrouvé un emploi au bout de six mois et 68,5% au bout de 10 mois, alors que le taux d’accès à l’emploi pour un chômeur »moyen » n’est que de 49,3% à six mois et de 68,4% à 12 mois.

L’Unedic souhaiterait étendre ces expérimentations à sept nouveaux sites. Mais lors d’une réunion du bureau de l’Unedic début mai, la CGT, FO, mais aussi la CFE-CGC , qui fait partie de la majorité de gestion, avaient émis des réserves, tandis que la CFTC s’était montrée hésitante.

Mercredi, ils doivent de nouveau se retrouver pour aborder le sujet à la lumière du bilan financier.
L’intrusion de sociétés privées dans la prise en charge des chômeurs fait en effet débat au sein de l’Unedic, certains syndicats, à l’instar de la CGT, dénonçant une philosophie de »rentabilité » au détriment des chômeurs et craignant une privatisation de l’assurance-chômage.

La CGT conteste le bilan financier de l’Unedic, estimant que le coût de l’accompagnement des chômeurs par les cabinets privés est plus élevé.
 »Ce sont des chiffres de circonstance pour faire voter l’extension. Nous demandons une véritable évaluation quantitative et qualitative sur des critères objectifs », a déclaré Eric Aubin (CGT).

Jean-Claude Quentin (FO) invite aussi à prendre ces résultats »avec beaucoup de prudence ». »Il ne s’agit que d’une extrapolation à partir de résultats partiels ».

La CFTC, prudente, juge que s’il »ne faut pas abandonner ces expérimentations tant que l’ANPE n’est pas en mesure d’assurer la meilleure qualité de service », le recours au privé »doit rester du domaine de l’expérimentation » pour servir de »boîte à idées » à l’ANPE.

De son côté, la présidente de l’Unedic, Annie Thomas (CFDT), est favorable à la poursuite des expérimentations, mais en les ciblant sur de nouveaux publics (jeunes, femmes...) pour que leurs résultats »irriguent l’ensemble du service public de l’emploi ». Pour elle, le projet d’extension de l’Unedic »ne fait pas assez le tour de la question », estimant qu’aucune décision ne devrait être prise avant le 5 juillet.