Les Chantiers de l’Atlantique changent de nom

Le 31 mai, la construction navale nazairienne sera débaptisée. Les Chantiers
deviendront Aker yards SA. Karl ErikKjelstad en sera le PDG.

Ne m’appelez plus jamais Chantiers de l’Atlantique. Le 31 mai c’en sera
terminé de ce nom pour le temple de la construction navale nazairienne. Les
Chantiers de l’Atlantique, en changeant de propriétaires, perdront leur
identité, même si officiellement on parle de « rapprochement » entre deux
constructeurs. Désormais, il s’agira de Aker yards SA, pour Saint-Nazaire,
et d’Aker yards Lorient SAS, pour Lorient. « Si l’appellation Chantiers de
l’Atlantique s’efface, c’est dû à une volonté d’identité du groupe. Toutes
les sociétés prendront le nom Aker yards », a précisé Patrick Boissier, PDG
des Chantiers jusqu’au 31 mai, date officielle du passage de témoin. Ce
jour-là, le PDG tirera également sa révérence. Considérant qu’il ne peut y
avoir qu’un « seul patron dans un groupe, j’ai choisi de ne pas être du
management ».

C’est Karl ErikKjelstad, président et directeur général d’Aker yards, qui
devient président d’Aker yards SA. Sur place, « par souci de continuité du
management », Jacques Hardelay, actuel directeur des opérations des
Chantiers de l’Atlantique, devient directeur général. En même temps,
Philippe Bouquet-Nadaud, DRH, reste en poste, tout comme le directeur
financier. En revanche, le directeur commercial prend sa retraite et ne sera
pas remplacé localement.

Les méthaniers restent à quai

Dépendant de la branche Cruises and ferries, la société nazairienne
reprendra, dès le 1er juin, « la totalité des personnels actifs (3 000
salariés) et les contrats de navires à passagers, paquebots et ferries, en
cours », a annoncé Patrick Boissier. Il a précisé que les trois méthaniers
et les garanties des navires déjà livrés resteraient à la charge de la
société Chantiers de l’Atlantique, maintenue pour gérer ces contrats, et
présidée par Patrick Boissier. Les travaux nécessaires seront sous-traités à
Aker yards SA.

Interrogé sur la non prise en charge des méthaniers par Aker, Patrick
Boissier a rétorqué que « le transfert de ces contrats aurait été difficile
dans la mesure où ils sont quasiment livrés. Le problème du collage des
membranes d’isolation des cuves ayant entraîné un retard de livraison de
plus d’un an, même s’il n’est pas lié, n’aurait fait que compliquer la
situation. » En revanche, ce n’est pas la même chose pour le paquebot
Musica, livré le 19 juin, « puisqu’il y a des sister-ships (bateaux
identiquex) à suivre ».

Si la construction des paquebots et ferries restera le coeur du métier à
Saint-Nazaire, la porte sera ouverte aux autres navires à haute valeur
ajoutée. Patrick Boissier a cité en exemple le futur porte-avions : « Sa
coque ne pourra pas être construite ailleurs qu’à Saint-Nazaire. »

Dans ce sens, une équipe d’intégration sera constituée en France pour
développer les synergies et les perspectives entre les différents chantiers
d’Aker yards.

Eric MARTIN.
Ouest-France du mardi 23 mai 2006