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Les Droits de l’homme : Ces inconnus des pouvoirs…
Publie le mercredi 7 mai 2008 par Open-Publishing2 commentaires
Chaque jour qui passe montre le mépris des pouvoirs internationaux pour les Droits de l’homme. On sait ce qu’il en est en Chine par rapport au peuple chinois et par rapport au Tibet ; on sait ce qu’il en est en Russie par rapport à la Tchétchénie ; on sait ce qu’il en est en Israël par rapport à la Palestine ; aux USA, GW Bush et son administration estiment que la torture est acceptable et l’on voit tous les jours ce qu’est la démocratie américaine appliquée en Irak, par exemple… Et la France de Nicolas Sarkozy, où en est-elle ?…
Sarkozy en Tunisie…
Les chemins de l’hypocrisie sont multiples… On vient d’en avoir deux exemples très marquants sur le plan de la politique internationale de notre pays : Le premier par rapport à la Chine et le deuxième par rapport à la Tunisie. Regardons ce qu’a dit Nicolas Sarkozy en Tunisie avec comme source quelques extraits d’articles du Nouvel.Obs.com : « Je ne vois pas au nom de quoi je me permettrais, dans un pays où je suis venu en ami et qui me reçoit en ami, de m’ériger en donneur de leçons ».
Magnifique cours d’amitié entre dirigeants partageant la même foi… Ils sont oublieux, et c’est vrai des deux dirigeants, des Droits de l’homme, blessant, voire insultant tous ceux qui dans les deux pays se battent pour le respect de la dignité humaine de chaque citoyen des deux peuples. Par leur silence, ils outragent leurs peuples en outrageant les Droits de l’homme. Que ces deux dirigeants soient « amis », au moins pour les besoins de la propagande, quoi d’étonnant, comme nous le verrons un peu plus loin ?
Si le terrorisme n’existait pas, ils l’inventeraient…
Motivation officielle
« Le chef de l’Etat français a dit au contraire vouloir rendre hommage à la "lutte déterminée" de son homologue tunisien contre le terrorisme, "qui est le véritable ennemi de la démocratie" ».
De fait, tous les politiciens, tous les dirigeants, depuis toujours, se sont débrouillés pour se trouver, et même pour se « construire » un ennemi permettant de mobiliser leur population, permettant surtout de camoufler leurs propres actes ignominieux. Hier, c’était le communisme, aujourd’hui, c’est le terrorisme.
Le discours sarkozien rappelle, oh combien, la phraséologie bushienne. On voit quelle est la source d’inspiration de la politique française. Elle est complètement calquée sur la politique de l’administration américaine. Et, ça, franchement, ce n’est pas rassurant par rapport aux Droits de l’homme.
Sur ce prétexte du terrorisme, voici ce qu’en disent ceux qui défendent les Droits de l’homme en Tunisie :
« Les organisations de défense des droits de l’homme accusent le pouvoir tunisien d’attenter aux libertés fondamentales sous couvert de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme islamique, au nom de laquelle un millier de personnes auraient été arrêtées depuis 2003, selon des avocats. »
Ces défenseurs attendaient quelque chose de Nicolas Sarkozy… Mais cela tenait du miracle et, bien sûr, le miracle n’a pas eu lieu…
« Les défenseurs tunisiens des droits de l’homme souhaitaient que Sarkozy réclame la libération de ces prisonniers politiques, mais il a estimé que, "aujourd’hui, l’espace des libertés progresse" dans le plus petit Etat du Maghreb et il a crédité son président de "la volonté de vouloir continuer à (l’)élargir. »
Si Nicolas Sarkozy voulait être crédible aux yeux de la population tunisienne comme de la population française, il demanderait aux deux peuples leur avis sur la façon dont les Droits de l’homme sont respectés tant en Tunisie qu’en France… Mais cela, bien sûr, ce n’est qu’une improbable fiction. Depuis quand un dirigeant, ici comme ailleurs, aujourd’hui comme hier, se préoccuperait-il de l’avis d’un peuple ?
Motivation réelle
« "Sarkozy a esquivé la question des droits de l’homme et de la démocratie en Tunisie pour privilégier les intérêts commerciaux", a réagi mardi Rachid Kechana, rédacteur en chef d’Al Mawqaf, hebdomadaire du Parti démocratique progressiste (PDP) d’opposition. "Cela a choqué les militants des droits civiques ici car ils attendaient une prise de position différente de la France, la patrie des droits de l’homme et des libertés", a ajouté Kechana. »
« Ce dernier et Mongi Ellouze, directeur d’Al Mawqaf, en sont au quatrième jour d’une grève de la faim au siège de l’hebdomadaire pour protester contre ce qu’ils présentent comme les efforts du gouvernement pour asphyxier les finances et entraver la distribution de la publication. »
Sauf à être de très mauvaise foi, il est évident, comme le dit Rachid Kechana, que Nicolas Sarkozy, outre son allégeance à la politique néoconservatrice américaine, ne privilégie que l’aspect économique de ses voyages. Sans doute confond-il « contrats » et « droits de l’homme », « économie » et « démocratie »…
Sur le respect des Droits de l’homme en Tunisie, vous pouvez consulter les cinq textes concernant ce pays sous la rubrique Tunisie d’altermonde.
Enfin une remarque de bon sens…
« "Tout n’est pas parfait en Tunisie. Tout n’est pas parfait en France non plus", a expliqué le président français, au dernier jour de sa visite d’Etat. »
Oh combien ! cette petite phrase exprime notre cruelle réalité d’aujourd’hui, en France !
Si je cherche à résumer cette pensée exprimée en Tunisie par Nicolas Sarkozy, son lourd silence sur les Droits de l’homme, un silence insultant pour toutes les victimes du pouvoir tunisien, je dirais ceci :
Ce ne sont pas les Droits de l’homme qui ont progressé en Tunisie, ce sont les Droits de l’homme qui régressent en France.
Forcément, cette réalité ne peut que rapprocher les deux pouvoirs, elle ne peut que renforcer la complicité des deux dirigeants. Si nous sommes lucides, cette réalité doit renforcer notre solidarité avec le peuple tunisien. Et nous éveiller sur nos réalités françaises actuelles.
En effet, ami ou pas ami de tel ou tel collègue dirigeant, Nicolas Sarkozy ne peut vraiment pas « s’ériger en donneur de leçon » , c’est une évidence criante !
Quelques faits concernant la régression des Droits de l’homme en France
Une liste bien entendu pas exhaustive…
1) Le premier exemple est terriblement parlant ; il est l’une des premières actions de Nicolas Sarkozy. Je parle, bien sûr, de la façon méprisante avec laquelle il a gommé le choix de rejeter l’Europe néoconservatrice et marchande, choix fait démocratiquement par une majorité de Français. C’est le droit d’une majorité de citoyens qui a été bafoué, c’est une insulte envers la démocratie et une large part des Français. Parler ensuite de démocratie et de respect des Droits de l’homme relève d’une solide hypocrisie.
2) Le pire du visible ! Je parle, bien évidemment, de la politique de l’immigration, qu’il est bien plus juste de nommer la « politique de la chasse aux étrangers ». Dire mon écoeurement face à cette politique honteuse, inhumaine, souvent aveugle et cruelle, est difficile à écrire, ici. Ce pouvoir français actuel n’a que mépris pour ces êtres humains qui n’ont comme seuls torts que d’être nés sous un autre ciel et, surtout, qui ont la « tare majeure » d’être pauvres. Que d’heures sombres cette politique du mépris et de l’irrespect de l’humain nous rappelle…
3) Madame Rama Yade, secrétaire d’Etat aux Droits de l’homme, quant à elle, ne sert que d’élégant, mais muet faire valoir à Nicolas Sarkozy lors de ses déplacements à l’étranger. Parfois, cependant, je ne peux m’empêcher de me poser des questions graves sur sa volonté de défendre les Droits de l’homme…
En effet, on ne peut que se poser de très graves questions lorsqu’on entend de sa bouche, la phrase suivante : « La Chine n’est pas une dictature ; le problème ne se pose pas de cette façon… ».
Si une secrétaire d’Etat aux Droits de l’homme ne perçoit pas que le régime chinois est une dictature, on ne peut que se demander ce qu’elle fait à ce poste ! Mais on peut également se dire que son rôle, en fin de compte, est peut-être de liquider, par de graves désinformations, ces « Droits de l’homme » si encombrants pour les politiciens et les affairistes de tous bords et tous genres.
Si l’on suit la pensée de Nicolas Sarkozy, représentée par les dires de sa secrétaire d’Etat aux Droits de l’homme, il faut en conclure que :
Bien entendu, si la Chine n’est pas une dictature, la Tunisie ne peut qu’être une brillante démocratie ! (CQFD, non ?)
4) Voici un autre point douloureux dans la France contemporaine, celui des « lois sécuritaires » qui induisent, nécessairement, un arsenal, pour ne pas dire un salmigondis de lois nouvelles, de techniques de surveillance des citoyens, toutes choses qui sans cesse agissent contre nos libertés publiques. Ces lois nécessitent des forces répressives toujours plus efficaces et violentes, comme en témoigne l’armement de plus en plus lourd des forces policières. Faut-il citer toutes ces armes ?…
Bien que je ne sois pas un admirateur du citoyen Marat, il est bon de lire cette citation reçue ces derniers jours et que nous devons, à bon droit, reprendre à notre compte pour la France d’aujourd’hui :
« La trop grande sécurité des peuples est toujours l’avant-coureur de leur servitude. »
Jean-Paul Marat - Extrait de Les chaînes de l’esclavage
5) Il n’est pas de Droits de l’homme sans droits sociaux. A mesure que les droits sociaux sont détruits ou amenuisés, les Droits de l’homme suivent le même chemin.
C’est une réalité à laquelle peu de gens pensent.
Nous aurions pu construire, après la dernière guerre mondiale, une « mondialisation humaine », prenant en compte l’humain en premier, cherchant, pour le bénéfice de tous, l’unité des humains. Au lieu de cela, les pouvoirs nous imposent « l’économie mondialisée », aberration idéologique qui ne fait que diviser, à l’échelle mondiale, les groupes d’humains.
Il est évident que l’économie mondialisée n’a que faire des Droits de l’homme ; ils ne sont qu’une gêne pour l’exploitation des humains et l’accroissement sans fin des bénéfices et fortunes d’une grosse poignée de privilégiés.
En France, nous assistons, désormais à grande vitesse, sous le vocable fantaisiste de « réformes », à la destruction de la cohésion sociale, destruction qui précède de peu, la fin de la cohésion nationale. Ce qui nous place, peu à peu, sous la menace d’une possible guerre civile.
Tout cela, c’est le tableau de la France actuelle, de la France sous le pouvoir de l’UMP, sous le pouvoir de Nicolas Sarkozy, sous le pouvoir de l’idéologie néoconservatrice synonyme du retour d’un capitalisme idéologique féroce ignorant volontairement et totalement toute notion des Droits de l’homme.
Les haillons de la « démocratie » française
En fin de compte, en France, en Europe, mais aussi aux USA, bref dans tous les pays occidentaux encore riches, les pouvoirs veulent nous faire croire que nous vivons dans de merveilleuses démocraties comme jamais l’humanité n’en a connues.
Aux yeux de ces dirigeants, que sous-entend cette notion de démocratie ?
Il y a, selon eux, démocratie lorsque l’économie est « libérée », c’est-à-dire sauvage, sans lois, ayant tous les droits, ayant primauté sur l’homme. C’est leur critère principal. Si les affaires tournent sans entrave, c’est que la démocratie existe et fonctionne bien. Peu importe à leurs yeux que pour exister leur sens très particulier de la démocratie nécessite des lois sécuritaires toujours plus nombreuses et drastiques ; peu importe qu’une large part des populations s’enfonce dans la pauvreté avec en point de mire la misère ; peu importe si la répression ne cesse d’augmenter…
L’argent, les fortunes à amasser, sont les seuls critères de lisibilité de la démocratie pour les aveugles qui nous gouvernent.
Le deuxième point qui montre, selon eux, l’existence d’une désirable démocratie dans leurs pays, c’est l’importance de la consommation, couplée avec les divertissements de toute nature, comme le sport dit de haut niveau, football, jeux olympiques, j’en passe et des meilleurs. Cela ne serait pas suffisant s’il n’y avait pas, quotidiennement, le lavage de cerveaux par la publicité imposée partout, pas plus que ce ne serait suffisant s’il n’y avait pas les émissions les plus débiles, les plus décervelantes et, enfin, ce ne serait pas suffisant si les pouvoirs ne pouvaient pas se réserver leur propre espace de propagande, donc de publicité politique. Mais ils ont tout ça, donc, à leur avis, la démocratie fonctionne bien…
La conception de la démocratie, chez nos dirigeants actuels, se résume à ceci : « Du pain et des jeux ». Cela ne nous rajeunit pas et montre surtout la régression terrible à laquelle nous assistons. Rome ignorait tout des Droits de l’homme ; nos pouvoirs actuels les ignorent pareillement. A nous de les leur rappeler sans cesse.
Sans Droits de l’homme il n’y a pas de liberté et sans liberté il n’y a pas de démocratie réelle.
La liberté, sans cesse, se conquiert, elle n’est jamais donnée une fois pour toutes. Les peuples qui l’ont oublié, se laissent enfermer dans la dictature.
par Jean Dornac
Messages
1. Les Droits de l’homme : Ces inconnus des pouvoirs…, 7 mai 2008, 15:08, par momo11
La France se dirige aussi vers un etat totalitaire.A voir tous les mauvais coups assénés au peuple,dans tous les domaines,nous pouvons craindre le pire.momo11
2. Les Droits de l’homme : Ces inconnus des pouvoirs…, 7 mai 2008, 18:26, par Copas
Il y a une relation profonde entre d’un côté les droits sociaux et de l’autre les libertés démocratiques et les droits de l’homme.
La classe ouvrière, quand elle bouge , dégage des espaces démocratiques à son action et pour l"ensemble de la société. Ces espaces démocratiques, faisant fleurir les droits de l’homme et les libertés individuelles, ouvrent de nouveaux champs de luttes contre d’autres oppressions.
En retour ces espaces démocratiques et ces droits de l’homme conquis permettent aux travailleurs de déployer plus aisément leur activité, permettent de la rendre plus riche et imaginative, la renforce.
Les batailles pour les droits de l’homme, pour les libertés démocratiques ont été historiquement menées par les révolutionnaires, puis la social-démocratie des origines, puis par le mouvement communiste.
A un moment les expériences stalinistes ont dévoyés ces conceptions, importantes et parts fondatrices de l’expérience communiste.
la plupart des grands mouvements sociaux, révolutions, insurrections populaires, libérations, ont connu dans le court même de leur mécanique, des processus d’élargissement des droits de l’homme, des libertés individuelles et des libertés démocratiques (leurs fins beaucoup moins des fois). Mai 68, de ce point de vue, n’a rien de particulier (sa flambée libertaire et d’explosion des libertés individuelles est tout à fait dans la norme des grans mouvements populaires).
A l’inverse des expériences nomenclaturistes, la bourgeoisie, à peu de frais, s’est donnée une parure démocratique, quasi libertaire, quand il s’est agit de combattre les régimes de castes. Le stalinisme lui fournissant aisément une virginité imméritée.
La bourgeoisie s’est appuyée sur les conquêtes populaires dans le domaine des libertés et sur certains individus issus de ses rangs (quand ils rompaient avec l’autoritarisme bourgeois) qui se sont particulierment distingués, pour parler avec des mots de propriétaires des libertés .
Cette phase est maintenant close maintenant que les régimes issus du stalinisme sont devenus capitalistes, et la classe bourgeoise se sent moins tenue maintenant de vêtir les soies vaporeuses des droits de l’homme, et lâche ce flambeau qu’elle prétendait tenir légitimement . Il n’y a que Menard qui n’a pas bien compris ce virage...
Non pas que la bourgeoisie souhaite un régime totalitaire (ça ce n’est que si elle est réellement mis en danger) mais elle se sent moins obligée de respecter ces libertés, ou de prétendre en être le héraut . Bref elle n’est ni pour ni contre, mais elle ne supporte plus la moindre opposition sur ce terrain. Elle est décomplexée...
L’heure est venue pour le mouvement révolutionnaire de resserrer la main sur ce flambeau de la liberté.
Par nature il s’agit non seulement de défendre les droits de l’homme sur la planète et notamment dans notre pré carré, les libertés démocratiques mais également de se présenter comme le parti de la liberté.
Ce flambeau est le notre, a toujours été le notre.