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Les echos : les syndicats ont peur de la grève reconductible...
Publie le jeudi 30 septembre 2010 par Open-Publishing3 commentaires
D’après le beauf de Valerie Pecresse, les syndicats ont peur de la gréve reconductible.
Oui peut être ceux dont il parle. Mais à la lecture, c’est surtout son inquiétude à lui, journaleux du pouvoir, qu’il exprime.
Dommage que cela ne soit encore que de l’inquiétude...
http://www.lesechos.fr/opinions/ana...
Pourquoi les syndicats ont peur de la grève reconductible
DE JEAN-FRANCIS PÉCRESSE
Et maintenant, la grève reconductible ! Dans les cortèges qui défilaient, jeudi 23 septembre, contre la réforme des retraites, de plus en plus nombreux étaient les manifestants désireux de franchir un nouveau cran de mobilisation. De ne plus accompagner le mouvement par de simples journées de grèves « carrées », fussent-elles répétées, mais par ces grèves reconductibles, dans les transports publics notamment, qui avaient fait la force de la contestation du plan Juppé de réforme de la Sécurité sociale, fin 1995. Leaders du mouvement, la CGT et la CFDT se sont refusé à sauter le pas, mais l’idée reviendra, ce samedi d’abord, où de nouvelles manifestations sont prévues, à l’approche de la journée de grève du 12 octobre ensuite, car l’essoufflement de la participation pourrait renforcer la tentation de la radicalisation.
A mesure que le temps passe et que le gouvernement demeure inflexible sur le coeur de sa réforme - le report à 62 ans de l’âge légal du départ et à 67 ans de l’âge légal du départ sans décote -, les tensions s’avivent entre confédérations partisanes de grèves « classiques » et adeptes de mouvements plus durs, comme Force ouvrière et son vieux fantasme de grève générale, comme la FSU et Solidaires avec leurs envies de grève reconductible. Entre les deux, le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, tente de faire le tampon, en agitant à demi-mot une menace qu’il sait ne pas pouvoir mettre à exécution.
« Plus l’intransigeance dominera, plus l’idée de grèves reconductibles gagnera du terrain », tonnait-il, vendredi 10 septembre, dans « Le Monde ». Mais c’est la menace d’un tigre de papier. Un avertissement sur le mode « retenez-moi ou je fais un malheur », plutôt destiné à mobiliser les troupes qu’à effrayer le gouvernement. Car, aussi étrange que cela puisse paraître à une opinion publique interloquée de voir des syndicats renoncer à pousser leur avantage, il est fort peu probable que la contestation de la réforme des retraites bascule dans un mouvement de grève reconductible. La réalité est, en effet, que les grandes confédérations syndicales en ont peur plus qu’elles n’en ont envie.
Il y a, à cela, trois grandes raisons. La première est que le risque d’échec de ce genre de stratégie est bien plus important que l’espoir de succès. Pour qu’une grève reconductible soit efficace, elle doit être durable. « Si elle ne dure que trois jours, cela ne marche pas », observe, au sommet de l’appareil d’Etat, un analyste expérimenté des mouvements sociaux. Or, en période de crise, de crainte pour l’emploi et le pouvoir d’achat, de longs arrêts de travail auraient un coût immédiat pour un hypothétique bénéfice différé, celui d’un départ en retraite plus précoce.
D’autres éléments récents ont contribué, ensuite, à démythifier la puissance de la grève reconductible. L’un est la mise en place, au 1er janvier 2008, du service minimum dans les transports dont les usagers ont encore pu constater, les 7 et 23 septembre, qu’il limitait sensiblement les perturbations. Moins efficace, le service d’accueil à l’école constitue néanmoins, lui aussi, une amélioration notable. L’autre élément est la détermination nouvelle face à ce genre de mouvement. La menace a beaucoup perdu de sa force depuis que, fin novembre 2007, les fédérations de cheminots ont jeté l’éponge sans avoir rien obtenu après neuf jours d’arrêt de travail contre la réforme des régimes spéciaux de retraite.
Au printemps de cette année, l’échec cinglant des quinze jours de grève initiés par la CGT-cheminots contre la réforme du fret SNCF aura donné le coup de grâce. Peu importe que, en l’espèce, ce soit la direction de la société nationale et non le gouvernement, qui ait tenu bon. Ce nouveau rapport des forces fait toute la différence entre le mouvement de 2010 contre la réforme des retraites et celui de 1995 contre le plan Juppé. La grève reconductible est un luxe que les organisations syndicales ne peuvent plus s’offrir.
La CFDT et la CGT renoncent à brandir cette arme pour une deuxième grande raison. Elles redoutent de perdre le contrôle d’un mouvement social dont elles n’attendent plus vraiment qu’il débouche sur des concessions de la part du pouvoir, mais qu’il leur fasse gagner en audience, en popularité, en légitimité. Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, se refait une virginité sociale après le traumatisme de l’aval donné à la réforme des retraites de 2003. Basculer dans un scénario de grève plus dure, c’est prendre le risque non seulement de redonner la main à la base mais aussi de renforcer les organisations extrémistes comme SUD-rail. Tout le contraire du comportement responsable adopté depuis le début du mouvement. Et c’est bien ce qui retient la fédération cheminots de la CGT. Au niveau confédéral, ce serait aussi faire le jeu de FO, avec laquelle la CFDT et la CGT n’entendent pas partager le bénéfice de la réforme de la représentativité syndicale.
La troisième grande raison des hésitations syndicales est que, inévitablement concentrée sinon circonscrite aux seuls transports et à quelques services publics, une grève reconductible permettrait au chef de l’Etat d’opposer salariés du public et du privé, les uns cessant le travail alors qu’ils ne sont pas concernés par la réforme avant 2017… C’est tendre la verge pour se faire battre. Réduite au secteur public, une grève durable prendrait cet aspect catégoriel que les confédérations veulent justement éviter, soucieuses à l’inverse d’élargir le mouvement, notamment aux entreprises privées ou aux jeunes. S’engager dans un long bras de fer sous forme de grève durable des transports, ce serait rétrécir à des revendications boutiquières une contestation dont la CGT et la CFDT entendent faire un sujet de société. Il leur reste à trouver une autre porte de sortie du conflit.
Messages
1. Les echos : les syndicats ont peur..., 30 septembre 2010, 12:59, par JdesP
Surtout le MEDEF dont la presse ne tarit pas de saloperies comme hier sur France Inter avant 7 heures, un journaleux économique se plaignaitt à propos des mutuelles que les maladies "lourdes" comme le cancer plombait les jeunes qui "n’en avaient pas pour leur argent" pour le remboursement des "petits soins" et proposait de séparer les "risques."
En fait , vu le coût des maladies graves qui comme on le sait ne touchent pas les jeunes, il serait nécessaire de rompre le peu de solidarité qui reste à la sécu et dans les mutuelles-assurances, afin que nos capitalistes s’en mettent encore plus dans les fouilles.
On pense par exemple au scandale récent des mutuelles étudiantes dont une grosse partie de l’argent des cotisations servait à tout autre chose qu’au bien-être des étudiants.
Arrêtons-les d’urgence et avec force.
2. Les echos : les syndicats ont peur de la grève reconductible..., 30 septembre 2010, 17:17, par langue-rouge
Je trouve l’analyse étonnament juste. Et ça change des analyses à l’emporte -pièce style "directions syndicalers caca" "trahison" ou "la base est prête, c’est juste les directions syndicales qui bloquent".
Nos ennemis de classe ont parfois cette distance par rapport à notre camps qui leur permet de mieux analyser que nous la situation dans notre proprer camps.
3. Les echos : les syndicats ont peur de la grève reconductible..., 30 septembre 2010, 21:09
Copie de mon commentaire posté dans Les Echos :
"Un peu court (et incomplet) de nous dire que ce JF Pécresse est "éditorialiste aux Echos" : il l’est aussi sur Radio Classique (autre "danseuse" du proprio des Echos, tiens tiens). Il est aussi, pourquoi le taire, le beau-frère d’une certaine Valérie Pécresse, ministre de l’actuel gouvernement. Le beauf n’est d’ailleurs pas avare lorsqu’il s’agit de balancer des fleurs à sa belle-soeur à l’intérieur même des Echos (cf son papier promotionnel consacré au bouquin de campagne de ladite Valérie...)
Enfin, les lapsus pleuvent, en ce moment, à L’UMP : après la "fellation" de Rachida voici que déboule chez notre Jean-Francis un "tendre la verge pour se faire battre" (mix de tendre le baton et donner les verges) ! Quel désir inconscient (et inaccessible ?) cela révèle-t-il ô éditorialiste multicartes et encenseur familial ?"
C’est modéré a priori. Réponse du modérateur, 2h après :
"Vous pouvez exprimer votre désaccord avec les propos de la rédaction, mais
les attaques personnelles ne sont pas publiées.
Si vous consultez les commentaires, vous pourrez constater que les points
de vue peuvent s’exprimer, tant qu’ils restent polis et correctement
rédigés."
Ceci assorti d’un engageant : "A votre disposition pour toute question." auquel j’accède :
"Hum... Vous considérez comme des "attaques personnelles" le fait de préciser le CV de JF Pécresse ???? C’est pourtant de l’info, non ? Comme de rappeler son article élogieux, dans Les Echos, sur le bouquin de sa belle-soeur. Puisque appeler un chat un chat (éditorialiste multicartes, n’est-ce pas la simple vérité ? encenseur familial, est-ce mensonge ?) en situant mieux son auteur et le support sur lequel il s’exprime, ceci pour l’information des lecteurs, est considéré comme autant d’attaques personnelles cela en dit long d’une part sur le degré d’auto-censure que vous avez atteint (félicitations) et, d’autre part, sur la nature et la qualité de votre "information" (rires). Merci de m’avoir confirmé l’un et l’autre ainsi que le mépris du lectorat que révèle votre parti-pris d’une info parcellaire et biaisée. "
A suivre ?