Les états-généraux de l’outre-mer patinent au démarrage

Les discussions ont débuté mardi soir en Guadeloupe, sans les syndicats qui boycottent. En métropole, Yves Jégo et Michèle Alliot-Marie s’agacent.

Les états-généraux de l’outre-mer, officiellement lancés mercredi 22 avril, ont démarré mardi soir en Guadeloupe. Et les débuts ne présagent rien de bon. Mercredi, Yves Jégo, le secrétaire d’Etat à l’outre-mer, a lui-même reconnu : « Il faut que l’on sorte de cette période d’entre deux où il y a peut-être un manque de lisibilité actuellement de ce que sont ces états-généraux. Le démarrage, c’est un démarrage d’un moteur diesel, c’est un peu lent, mais vous allez voir quand on va prendre de l’élan ! »

Ce jeudi matin, Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer, a critiqué le refus des syndicats de participer aux discussions. « En la matière, je trouve qu’être absent en refusant même la réflexion, en refusant de discuter sur des problèmes de fond, c’est une erreur. La politique de la chaise vide ne contribue certainement pas au rétablissement d’un climat social serein outre-mer, ni à la préparation de cet avenir », a-t-elle jugé, au micro de France inter.

Décidé d’avance ?

En Guadeloupe, le porte-parole emblématique du LKP Elie Domota a refusé catégoriquement de participer à ces discussions, persuadé que « tout a déjà été décidé par l’Etat ». « Il est faux de dire que tout est joué d’avance », rétorque ce matin la ministre. « La seule chose qui ait été relevée, c’était les différents thèmes dont on pouvait parler. Tous les sujets sont ouverts. Il n’y a aucune solution préconçue », a-t-elle assuré.

Laurence Parisot, la présidente du Medef, a appelé de son côté tous les chefs d’entreprise d’outre-mer à se mobiliser « pour inventer de nouveaux modèles économiques ». S’agit-il de produire davantage localement et de moins importer ? « Il peut y avoir comment encourager ou créer de nouvelles productions locales, mais il faut surtout se mettre dans l’économie du XXIème siècle et ne pas avoir de raisonnements d’économie passée », a-t-elle répondu.

La présidente du Medef a insisté sur l’« atout touristique extraordinaire des Antilles » et estimé qu’« il faut penser tourisme écologique ».

Sarkozy fera-t-il le déplacement ?

Concernant le déplacement du Président aux Antilles, Yves Jégo s’est montré prudent : Nicolas Sarkozy « n’a pas renoncé à son voyage ». Michèle Alliot-Marie a, elle, démenti toute réticence du chef de l’Etat a honorer sa promesse d’une visite aux Antilles dans le cadre de cette consultation (il était prévu que Sarkozy ouvre ces états-généraux). Avant d’ajouter : « Le président de la République a dit qu’il irait. Vous voyez bien quelle est la situation internationale et quelle est la situation de la crise. Vous comprenez aussi que l’agenda du président de la République soit parfois un peu chargé ».

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