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Les fainéants mis au pas : voilà l’avenir qui se dessine... L’Angleterre ouvre la marche...
Publie le jeudi 18 novembre 2010 par Open-Publishing5 commentaires
Encore une attaque frontale contre les chômeurs et les allocations que perçoivent légitimement les personnes privées d’emploi par l’Etat ou les patrons.
La dernière trouvaille du gouvernement Cameron est de placer pendant un mois les demandeurs d’emploi dans des entreprises privées ou des organisations à but non lucratif pour leur redonner le goût de travailler et les rendre plus « employables ».
Leur cynisme n’a pas de limites.
Ci-dessous la traduction d’un article, Unemployed told do four weeks of unpaid work or lose your benefits, paru dans l’Observer, le 17 novembre 2010.
Les chômeurs devront effectuer quatre semaines de travail non rémunéré s’ils ne veulent pas perdre leurs allocations
– Mesures drastiques contre les 190 milliards de livres de dépenses sociales
– L’allocation chômage pourrait être suspendue pendant trois mois
Projet du gouvernement britannique : obliger les chômeurs à travailler gratuitement pendant quatre semaines ou perdre leurs indemnités.
Les chômeurs seront dans l’obligation d’effectuer des périodes de travail à plein temps s’ils ne veulent pas se voir retirer leur allocation chômage selon le projet à l’américaine controversé de réduire drastiquement le nombre de personnes sans emploi.
Ces propositions, figurant dans le projet de réforme de la protection sociale qui doit être dévoilé cette semaine, font partie d’un programme radical du gouvernement destiné à réduire les dépenses sociales actuellement de 190 milliards de livres et de mettre un terme à ce que la coalition appelle « l’habitude de ne pas travailler ».
Ces mesures, qui seront annoncées au parlement par le Secrétaire d’Etat au Travail et aux Retraites, Iain Duncan Smith, feront partie de ce qu’il appellera l’établissement d’un nouveau « contrat » avec les 1,4 millions de personnes qui perçoivent des allocations chômage. De son côté, le gouvernement promet un nouveau « crédit universel », qui remplacera toutes les allocations existantes, et qui veillera à démontrer qu’il est toujours plus payant de travailler que de toucher le chômage.
En contrepartie, les conseillers estimant que les demandeurs d’emploi tireraient profit de la "routine" de la vie active, les chômeurs devront accepter une « activité obligatoire » d’au moins 30 heures par semaine pendant 4 semaines d’affilée. S’ils refusent ou s’ils abandonnant avant la fin de cette période, leurs indemnités chômage, actuellement de 50.95 livres par semaine (env. 60 ?) pour les moins de 25 ans et 64,30 livres (env. 75 euros) pour les plus de 25 ans, pourraient ne plus être versées pendant au moins trois mois.
Le Département du travail et des retraites compte sous-traiter à des compagnies privées le placement des chômeurs dans des organisations caritatives, des organismes de travail bénévole et des entreprises privées. Quelqu’un qui a assisté aux discussions a déclaré :
Nous savons que certains demandeurs d’emploi ont encore besoin qu’on les pousse un peu à s’engager dans le monde du travail et qu’on leur donne la possibilité d’en faire l’expérience.
Il faut leur redonner le goût de travailler, ce qui, en outre, est bien plus intéressant pour les employeurs qui cherchent à recruter, et leur donne bien plus d’assurance dans le monde du travail. L’idée, c’est de rompre avec l’habitude de ne pas travailler.
Des sanctions - parmi lesquelles la suppression des indemnités - existent déjà si les chômeurs refusent d’effectuer des stages ou ne se rendent pas aux entretiens d’embauche, mais elles sont rarement utilisées. Le projet ne va pas jusqu’à proposer les mesures qui existent aux Etats-Unis depuis les années 90, où les indemnités chômage peuvent être « limitées dans le temps », à savoir que les allocations cessent d’être versées à l’issue d’une période donnée, mais il s’inspire de la volonté aux Etats-Unis de changer les mentalités sur la protection sociale et de les empêcher de s’imaginer qu’ils peuvent bénéficier d’aides sociales jusqu’à la fin de leur vie.
La nuit dernière, Douglas Alexander, le secrétaire d’état au travail et aux retraites du gouvernement fantôme, déclarait que la politique du gouvernement en matière de créations d’emplois réduisait les chances des chômeurs de retrouver un emploi :
« Les conservateurs viennent de supprimer le Future Jobs Fund - aides à la création d’emplois (qui s’adresse aux jeunes chômeur/-euse-s et aux chômeur/-euse-s longue durée, NDT) - qui offrait un véritable emploi et représentait un véritable espoir pour les jeunes.
Si vous étudiez ce projet de budget, vous constaterez que des changements tels que des réductions de crédits d’impôts pour ceux qui travaillent découragent les gens de se remettre à travailler. Ce qu’ils ne semblent pas saisir en ce qui concerne leur programme sur la protection sociale, c’est que s’il n’y a pas de travail, leur système ne peut pas fonctionner.>
Anne Begg, députée travailliste et présidente de la commission parlementaire spéciale sur le Travail et les Retraites de la Chambre des Communes, a déclaré que beaucoup de chômeurs avaient déjà une expérience professionnelle et qu’effectuer des stages leur laisserait moins de temps pour la recherche d’emploi.
« Le problème, c’est de trouver du travail » ajoute-telle. Une des raisons pour lesquelles le gouvernement précédent a renoncé aux stages pour privilégier des mesures comme le Future Jobs Fund, c’est que c’était en réalité un obstacle pour rechercher du travail ».
Les ministres ont également supprimé la Social Exclusion Taskforce, le groupe de travail contre l’exclusion sociale qui dépendait du Cabinet ministériel et qui coordonnait les activités avec tous les ministères pour lutter contre la marginalisation sociale. Des documents indiquent que cette unité fait désormais partie du programme « Big Society, Policy and Analysis".
Jon Trickett, ministre du cabinet fantôme qui s’occupe d’exclusion sociale a réagi violemment, disant que les ministres devraient « baisser les yeux de honte ». Selon certaines sources à Whitehall, le travail se poursuivrait, mais il y en aurait davantage au département du travail et des retraites.
Naomi Eisenstadt, qui dirigeait la Social Exclusion Taskforce jusqu’à l’an dernier et qui enseigne actuellement à l’université d’Oxford, dit que ce changement est inquiétant.
« Je ne pense pas que ce soit une question d’intitulé - on peut l’appeler tout aussi bien banane, si on veut. Mais, ce qui m’inquiète, c’est la raison pour laquelle, ils ne se sont pas adressés aux fonctionnaires qui s’étaient investis dans cette tâche dans le groupe de travail du Cabinet ministériel et pourquoi ils n’utilisent pas leurs compétences », dit elle.
Eisenstadt ajoute que ce serait inquiétant si le gouvernement pensait que cette "Big Society", la société civile, pouvait se substituer à l’intervention gouvernementale. « Si on demande à n’importe quel ministre, je suis sûre qu’il serait d’accord pour dire que la société civile est une des parties de la solution, mais pas toute la solution ». (...)
(NB : la seconde partie de l’article concerne autre chose : les futures dispositions judiciaires).
Note perso
Les néocons osent tout, c’est à ça qu’on les reconnaît.
Ici, ils rétablissent le travail forcé et font peser sur les chômeurs l’irresponsabilité et la culpabilité de l’Etat et des patrons qui ne cessent de supprimer des emplois dans tous les secteurs et qui s’exonèrent d’en créer d’autres.
C’est pas beau, ça, les patrons qui auront viré leurs salariés auront à disposition un vivier de travailleurs gratuits. Ce sont les actionnaires qui vont être contents.
Probablement pas les clients. Mais, ça, ils ont l’habitude, maintenant, d’avoir affaire à des gens non formés, souvent incompétents, et donc, interchangeables, pour que les patrons puissent les payer au rabais et les licencier à l’envi.
Et qui va s’occuper de placer les chômeurs ? Des sociétés privées ! L’État se désengage donc de ses devoirs en choisissant de graisser la patte à des sociétés privées en utilisant les fonds publics qu’on aura retirés aux demandeurs d’emploi. Elles sont où, les économies ?
Et voilà, on se débarrasse d’une clique de pseudo-travaillistes pour tomber dans la droite encore plus cynique.
Il faut les virer tous ! On va les laisser faire jusqu’où ?
Messages
1. voilà l’avenir qui se dessine..., 19 novembre 2010, 08:26, par GB26100
Encore un effort et ils vont rétablir l’esclavage !
2. Les fainéants mis au pas : voilà l’avenir qui se dessine... L’Angleterre ouvre la marche..., 19 novembre 2010, 08:55
"Ils" ne rétabliront jamais l’esclavage car le maître prenait soin de ses esclaves comme de ses autres biens. Or le salarié n’est pas un "bien" pour le capitaliste, mais un objet dont il tire du profit. Et un objet interchangeable. La preuve extrème : les camps de concentrations hitlériens. Un déporté meurt, un autre prend sa place.
3. Les fainéants mis au pas : voilà l’avenir qui se dessine... L’Angleterre ouvre la marche..., 19 novembre 2010, 11:18, par J-F de Taussat
Vivement que l’on puisse faire la même chose dans notre beau pays.
Cela permettra de virer les onéreux smicards pour les remplacer par des travailleurs gratuits. Cela ne résoudra évidemment pas le problème du chômage, bien au contraire, mais l’éducation des masses non laborieuses doit en passer par là...
J-F de Taussat
4. Les fainéants mis au pas : voilà l’avenir qui se dessine... L’Angleterre ouvre la marche..., 19 novembre 2010, 17:01, par bill d’herreberg
Déjà supprimer le travail ça supprimerais le chômage
5. Les fainéants mis au pas : voilà l’avenir qui se dessine... L’Angleterre ouvre la marche..., 19 novembre 2010, 18:29
Mais pourquoi ne descendent-ils pas dans la rue ?