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Les forces d’occupation entrent en force au Liban malgré le vote de la résolution à l’Onu

Publie le samedi 12 août 2006 par Open-Publishing
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de Al Faraby

L’armée d’occupation israélienne est entrée en force samedi 12 août au matin dans le sud du Liban, quelques heures seulement après le vote d’une résolution à l’Onu appelant à la cessation des hostilités et proposant un règlement du conflit qui a fait plus d’un millier de morts en un mois.

L’aviation avait précédé son agression par des bombardements, tandis que la résistance, qui tentait selon la police libanaise de freiner les colonnes de chars, a également tiré une vingtaine de roquettes sur le nord d’Israël.

"Conformément à la décision mercredi du cabinet de sécurité, l’armée israélienne a lancé une opération terrestre au sud du Liban qui doit s’étendre jusqu’au fleuve Litani", a indiqué le porte-parole de l’armée d’occupation, précisant que les troupes allaient bénéficier d’une couverture aérienne et maritime.

Selon Avi Pazner, porte-parole du gouvernement de l’autorité d’occupation, cette opération visant à "neutraliser les capacités du Hezbollah à tirer des roquettes et des missiles vers le nord d’Israël n’est pas limitée dans le temps".

Le Litani se trouve de 5 à 30 km de la frontière israélienne, selon son cours. Il se jette dans la Méditerranée à quelque 70 km au sud de Beyrouth et à 6 km au nord de Tyr.

Quelques heures plus tôt à New York, une résolution avait été votée à l’unanimité des 15 membres du Conseil de sécurité, appelant le Hezbollah à cesser [ immédiatement ] toutes ses attaques et Israël à cesser [ immédiatement ] toutes ses opérations militaires.

Ehud Olmert avait donné son accord dans la soirée au projet de résolution et doit soumettre le texte à son cabinet dimanche 13 août. Selon des hauts responsables cités par la radio israélienne, ce texte a été modifié pour prendre en compte certaines des exigences d’Israël.

Le gouvernement libanais, lui, s’apprêtait à se réunir samedi 12 août à Beyrouth pour arrêter sa position, en principe favorable à cette résolution.

Le texte prévoit que le Liban et la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), dont les effectifs passeront de 2.000 actuellement à 15.000 hommes, avec un mandat renforcé, déploient leurs forces ensemble à travers le sud du Liban, et qu’Israël retire parallèlement ses troupes d’occupation de cette région frontalière.

La résolution, négociée pendant deux semaines par la France et les Etats-Unis, a été votée après un mois d’escalade militaire et de bombardements incessants d’Israël sur le Liban, qui ont infligé d’énormes destructions, fait plus de 1.100 morts dans ce pays et déplacé plus de 900.000 personnes, soit le quart de sa population.

Samedi 12 août à l’aube, des avions israéliens ont mené une série de raids contre des routes du plateau du Akkar, au Liban nord. Une centrale électrique a été détruite à Saïda, chef-lieu du Liban sud, et quinze civils ont été tués ou blessés près de Tyr.

Les forces d’occupation israéliennes se rapprochaient samedi 12 août du fleuve Litani, ligne stratégique au Liban sud.

La résistance a tiré samedi matin une vingtaine de roquettes sur le nord d’Israël, a rapporté la même source, précisant que les tirs avaient eu lieu à partir de la région d’Al Arqoub, qui surplombe la région israélienne du doigt de la Galilée.

Alors que son armée, la plus puissante du Moyen-Orient, n’est pas parvenue en un mois de guerre à mettre en déroute la résistance, équipée de roquettes rudimentaires, Israël avait annoncé vendredi 11 août l’élargissement imminent de son agression terrestres contre le Liban, affirmant que "l’option diplomatique avait échoué".

30.000 soldats devraient être engagés dans ces opérations, selon un haut responsable militaire.

En même temps que les préparatifs militaires s’accéléraient, la France et les Etats-Unis, qui avaient dû revoir un premier projet de résolution pour tenir compte des exigences de part et d’autre, se disaient confiants dans une issue diplomatique rapide à l’Onu.

Israel avait demandé le déploiement au Liban sud d’une force internationale "musclée", capable de contenir la résistance qui contrôle cette région depuis le départ des troupes d’occupation israéliennes en mai 2000.

Le Liban, soutenu par les pays arabes, avait lui rejeté une première version du projet, notamment parce qu’il ne prévoyait pas le départ immédiat de l’armée d’occupation israélienne du Liban sud après la fin des combats.

Beyrouth avait annoncé lundi 7 août son intention de déployer 15.000 soldats au Liban sud, afin de reprendre le contrôle de cette région, qui lui échappe depuis près de 40 ans.

Le Liban était également favorable au maintien de la Finul, déployée dans le sud de son territoire depuis 1978, pour épauler sa propre armée.

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s’était rangé à la position libanaise.

Le gouvernement libanais, qui compte deux ministres du Hezbollah, devait se prononcer samedi 12 août sur la résolution, qui répond à ses demandes essentielles.

A l’Onu pourtant, le ministre des Affaires étrangères par intérim libanais, Tarek Mitri, a exprimé vendredi 11 août des doutes sur les chances que la résolution aboutisse à la fin de la guerre.

L’ambassadeur israélien à l’Onu Dan Gillerman a de son côté mis en garde la communauté internationale contre la menace d’une "plus grande tragédie" au Proche-Orient si la résolution adoptée, sous le numéro 1701, ne produit pas de changements au Liban.

La guerre avait commencé le 12 juillet, après que de deux soldats des forces d’occupation avait été fait prisonniers par le Hezbollah à la frontière israélo-libanaise.

L’autorité d’occupation avait demandé leur libération, mais avait rapidement élargi ses objectifs, et affiché sa détermination à neutraliser la résistance ou du moins à l’éloigner de la zone frontalière.

Les bombardements quotidiens sur le Liban se sont doublés d’une agression terrestre dans le sud du pays, où Israël a déployé ces dernières semaines 10.000 soldats qui affrontent la résistance.

http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=3312

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