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Les grands et petits avantages des notaires
Publie le mercredi 18 février 2009 par Open-Publishing7 commentaires
Décriée parfois, estimée aussi, la profession de notaire attise la jalousie, en premier lieu de la part des avocats et des autres professions juridiques.
En cause ? Une série d’avantages qui font du notariat un métier très profitable et peu risqué une fois durablement installé.
Mais même les notaires simples salariés, qui ne possèdent pas leur propre étude, bénéficient eux aussi de quelques privilèges fournis par un corps extrêmement soudé. Découvrez-les.
Un monopole rémunérateur
Contrats de mariage, donations entre époux, donations-partage, testaments authentiques, contrats de vente immobilière... : pas un seul de ces actes ne peut se passer d’un notaire. Ce dernier, en tant qu’officier public, leur donne force d’acte authentique, ce qui les rend quasiment incontestables. Il en profite également pour jouer son rôle de collecteur d’impôt de l’Etat, une partie des sommes en jeu revenant à ce dernier. Un monopole qui assure d’une part un minimum d’activité tout au long de l’année (il y aura toujours des successions) et qui peut s’avérer d’autre part particulièrement rémunérateur en période de forte activité immobilière, comme cela a pu être le ces dernières années avant que la crise ne donne un sérieux coup de frein au secteur et aux transactions.
Une concurrence limitée par la loi
Le nombre de notaires en France n’est pas soumis à un numerus clausus. Mais le nombre d’études, si. De quoi assurer aux notaires propriétaires de leur charge une concurrence limitée, ou du moins qui ne s’accroît pas. En 2007, le nombre d’études a ainsi augmenté de 40 unités seulement. On en comptait à l’époque 4 500, soit un millier de plus que dix ans auparavant. Le nombre de notaires, lui, s’élève à 8 500, et le nombre de collaborateurs du notariat à 50 000. Le rapport Attali sur la libération de la croissance française proposait de remettre en cause le numerus clausus en ouvrant "totalement l’accès à la profession à tout détenteur d’un diplôme spécifique". Une proposition refusée tout de go par la Garde des Sceaux Rachida Dati. Une conséquence de l’efficace lobbying de la profession ?
Des tarifs immuables
Monopole, concurrence limitée... Ce n’est pas tout. Contrairement à bon nombre de professions libérales (les notaires ont un double statut de profession libérale et d’officier public), les notaires voient une grande partie de leurs tarifs fixés par la loi, en pourcentage des sommes en jeu (ventes immobilières) ou en sommes forfaitaires. Un principe qui garantit l’égalité de traitement sur tout le territoire, mais qui empêche les particuliers de faire jouer la concurrence entre notaires. Et donc assure à ces derniers de ne pas perdre une partie de leur marge. Le rapport Attali pour la libération de la croissance préconisait d’ailleurs de "supprimer les tarifs réglementés et les remplacer par des tarifs plafonds".
Des données immobilières exclusives
Voilà une habile manœuvre des notaires français. Passage obligé pour toute vente immobilière, ils ont profité de leur rôle dans l’authentification des actes pour se constituer depuis les années 50 un fichier, appelé prosaïquement "le fichier immobilier des notaires". Celui-ci recense toutes les opérations de vente en France. Un excellent moyen pour développer une seconde activité, purement privée celle-là, d’expertise et de négociation immobilière. Tous les notaires de France ont accès à ce fichier, au contraire des particuliers ou des autres professionnels de l’immobilier. Le fichier immobilier des notaires compte plus de 3 millions de références.
Des revenus confortables
Un marché assuré, un nombre d’acteurs limité... Les notaires s’assurent les conditions d’une rémunération confortable : 221 000 euros de revenu annuel moyen en 2007, en stabilité sur un an, selon une enquête de l’Union nationale des associations agréées. Par comparaison, la même année, le revenu moyen des avocats s’élevait à 53 000 euros. Les notaires français sont également mieux rémunérés, à tâches égales, que leurs homologues étrangers. Ainsi, selon la Direction générale de la concurrence, pour une vente immobilière de 250 000 euros, le juriste anglais était rémunéré 1 170 euros en 2006, contre 2 391 euros la même année pour un français.
Un partenaire financier puissant et généreux
La Caisse des dépôts et consignations est souvent considérée comme "la banque des notaires". Cela essentiellement parce que la profession y dépose des fonds en transit de ses clients. Mais la relation entre le notariat et la Caisse des dépôts et consignations va plus loin. La CDC se veut le partenaire des notaires et leur propose toute une gamme de services et d’offres bancaires. Et parmi ceux-là un crédit à taux préférentiel d’un montant plafonné, pour installer l’étude notariale. Des prêts existent également pour l’achat ou la construction d’immeubles ou encore de matériel ou de véhicules.
Une solidarité à toute épreuve
Le notariat est une profession extrêmement soudée à la solidarité éprouvée. Le fruit d’une existence de plusieurs siècles pour cette corporation organisée de manière quasi militaire depuis la seconde guerre mondiale : à chaque département sa chambre, à chaque région son conseil, et le conseil supérieur du notariat pour chapeauter le tout. Face aux risques du métier, et pour préserver la bonne réputation de celui-ci, la profession a imaginé une assurance qui vient en complément de l’assurance professionnelle et financée par l’ensemble des notaires de France. Objectif : assurer tout comportement frauduleux commis par un pair.
Un accès restreint à la profession
Plusieurs critères conditionnent l’accès à la profession de notaire. Les diplômes, bien sûr, mais aussi, rappelle le Conseil supérieur du notariat, "n’avoir pas été l’auteur de faits ayant donné lieu à une condamnation pénale pour agissements contraires à l’honneur, à la probité et aux bonnes mœurs". Autre surprise : la condition de nationalité française. Un étranger ne pourra exercer la profession de notaire dans l’Hexagone. A noter que cette condition de nationalité française s’applique également pour les conservateurs du patrimoine. La plupart des postes de la fonction publique sont réservés, eux, aux ressortissants des Etats membres de l’Union européenne.
La gratuité entre confrères
Autre preuve de la solidarité de la profession, les notaires ne se facturent pas entre eux de frais d’honoraires ni d’émoluments. Une gracieuseté qui s’applique également aux salariés des études notariales. Soit en tout 50 000 personnes concernées dans l’Hexagone. Bien sûr, cette pratique n’exonère en rien des impôts éventuels à payer. Elle n’est par ailleurs pas très surprenante pour une profession juridique. Les avocats exercent entre eux la même solidarité.
Une convention collective appréciable
La convention collective du notariat, qui concerne donc aussi bien les notaires salariés d’études que les autres employés, met l’accent sur la famille et l’ancienneté. Ainsi, un mariage donne droit à 6 jours ouvrables consécutifs de congés, le mariage d’un enfant à 2 jours consécutifs, la naissance d’un enfant à trois jours ouvrables. Même principe pour les décès de proches. L’ancienneté est, elle, récompensée au niveau des indemnités et des préavis de licenciements.
Le notariat
L’actuel statut des notaires a été créé par l’ordonnance du 2 novembre 1945, qui a doté le notariat de structures institutionnelles et créé le Conseil supérieur du notariat. Le notariat est composé du Conseil supérieur du notariat, des Conseils régionaux des notaires et des Chambres des notaires
En savoir plus :
– http://www.notaires.fr/
Trouvé ici :
– http://www.journaldunet.com/economi...
Messages
1. Les grands et petits avantages des notaires, 18 février 2009, 11:03, par charlelem
En général, on ne parle pas de "privilèges" mais d’acquis sociaux à moins de vouloir monter une catégorie des travailleurs contre une autre et ça le MEDEF et l’UMP le font trés bien.
2. Les grands et petits avantages des notaires, 18 février 2009, 11:16
Mettre les acquis sociaux des salariés du notariat (acquis sociaux qui fondent comme neige au soleil depuis bien avant la "Crise") dans le même panier que les véritables privilèges dont bénéficient les patrons du notariat, le tout pour faire passer les salariés comme une "caste de privilégiés" qui n’auraient qu’à "payer" pour les situations de leurs patrons, c’est absolument lamentable !
Le jour où vous trouverez un salarié (et non pas un notaire ie un patron) du notariat qui gagne 220 000 euros par an en MOYENNE attrapez le par les oreilles je veux voir ce spécimen ça m’intéresse !!!!
De même que faire semblant d’assimiler notaire- salarié ( encore un patron, mais "déguisé") et collaborateurs salariés du notariat (employés techniciens, clercs...) est vraiment une grosse blague...
Je rappellerai juste un chiffre pour conclure tiré du Figaro : le notariat en 2008 c’est 6.5 milliards d’euros de CA...pour 50.000 salariés et 8000 patrons....
Et aujourd’hui "c’est la crise, y’a plus de sous ???????
Eh beh.....
Si on ajoute le fait que le marché de l’immobilier a connu une explosion depuis 1998 alors là......
3. Les grands et petits avantages des notaires, 18 février 2009, 12:54, par ait
il y a un site SOS notaires ... pour les "victimes" des notaires...
Les Notaires ?
De braves gens ?
1. Les grands et petits avantages des notaires, 22 octobre 2010, 13:54
bonjour, j’ai vu que vous cité l’asso. SOS victimes de notaires. J’ai tenté de me faire aider par cette asso.
Le dossier a été envoyé, le frais payés.
La responsable m’a promis plusieurs fois d’agir : jamais vu rien venir, alors qu’il y avait une affaire pendant devant un TGI.
On vous fait toutes les promesses de la terre, et rien n’est fait.
Pas sérieux du tout.
2. l’asso. Sos vicitmes de notaires, 8 décembre 2010, 20:46
Bonsoir, je suis dans le même cas.
J’ai envoyé un dossier à cette association pour savoir si elle pouvait m’aider et se porter à mes intérêts.
La première lettre d’analyse était très bien faite.
J’ai envoyé mon chèque.
J’ai reçu une deuxième lettre d’analyse !
le premier paragraphe faisait une analyse contradictoire avec la première lettre d’un élément du dossier, et donc fausse.
Certains paragraphes étaient incompréhensibles tellement ils étaient mal rédigés : une espèce de galimatia.
Il manquait manifestement des mots, la ponctuation par contre il y avait un nombre conséquent de fautes d’orthographe et de grammaire.
Et pour conclure, contrairement au premier courrier, ma correspondante me conseillait de prendre un avocat !
Si je me suis adressé à cette association, c’est parce que je n’ai pas les moyens de m’offrir un avocat !
A éviter.
4. Les grands et petits avantages des notaires, 8 mars 2009, 21:51, par Germain
Je pense pas que les collaborateurs et les notaires eux mêmes soient vraiment privilégiès, on peut s’amuser à comparer aux employès de la sncf, ratp, edf (dont les salariès actifs et non actifs règlent uniquement 10% de leur facture, temps de travail, primes...il existe même la prime d’absence de prime..)
1. Les grands et petits avantages des notaires, 8 mars 2009, 22:09
ca c’est du commentaire de droite :)
pourquoi ne travaillez-vous pas à la SNCF la RATP ou l’EDF alors, si c’est si bien ?