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Les parlementaires qui se disent écologistes doivent refuser la confiance au gouvernement pronucléaire et productiviste de M. Ayrault

par Stéphane Lhomme

Publie le mardi 3 juillet 2012 par Stéphane Lhomme - Open-Publishing
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Le premier ministre Jean-Marc Ayrault va
demander cet après-midi un vote de confiance à l’Assemblée nationale,
puis ensuite au Sénat. Il est impensable que des parlementaires qui se
disent écologistes accordent leur confiance à ce gouvernement productiviste et,
surtout, totalement pronucléaire.

 
En effet, conformément aux positions de M. Hollande, le gouvernement Ayrault se situe dans la plus parfaite continuité de la politique pronucléaire et productiviste imposée en France depuis des décennies. Ainsi :
 
 
- le chantier du réacteur EPR de Flamanville (Manche) se poursuit malgré les milliards déjà gaspillés et en attendant de nouveaux surcoûts et de graves malfaçons couvertes par l’Autorité de sûreté nucléaire.
 
- la construction de lignes électriques THT (Très haute tension) se poursuit dans l’Ouest pour évacuer l’électricité qui sera produite par l’EPR si hélas il est un jour mis en service. Qui plus est, ces travaux ont lieu sur fond de répressions et de violences policières à l’encontre des citoyens courageux qui tentent de s’opposer au saccage de leur région par ces lignes. Le "changement" promis par M. Hollande est difficilement perceptible à moins que les matraques et les gaz lacrymogènes "de gauche" soient moins douloureux...
 
- le chantier du réacteur de fusion nucléaire ITER, projet dénoncé par trois Prix Nobel de Physique et dont l’échec est d’ores et déjà certain, se poursuit hélas lui aussi avec de graves atteintes à l’environnement de la Provence et malgré d’insupportables surcoûts.
 
- le chantier du Laser mégajoule (en Gironde), installation qui doit hélas servir à mettre au point une nouvelle génération d’armes atomiques, se poursuit lui aussi malgré de lourds surcoûts et sans le moindre débat national sur la pertinence de la "dissuasion nucléaire". On notera d’ailleurs que l’ancien premier ministre Michel Rocard a été dissuadé de maintenir sa position contre l’arme atomique.
 
- le projet fumeux de réacteur ASTRID, abusivement dit "de 4ème génération", qui n’est rien d’autre qu’une nouvelle tentative de faire fonctionner un surgénérateur, se poursuit hélas aussi. Cette tentative est vouée à l’échec comme les précédentes, qu’il s’agisse par exemple de Superphénix en France ou de Monju au Japon.
 
- les réacteurs de plus de 30 ans continuent à fonctionner alors qu’ils ont dépassé la durée de vie prévue à l’origine par EDF et malgré leur état très dégradé, dénoncé par exemple par les travailleurs précaires qui en assurent tant bien que mal la maintenance.
 
- 58 réacteurs, qu’ils aient plus ou moins de 30 ans, continuent à fonctionner en France alors que la catastrophe de Fukushima a démontré, s’il en était besoin, que ce parc atomique fait courir à la France et à l’Europe les pires dangers.
 
- L’ouverture par Areva de la mine géante d’uranium d’Imouraren a été annoncée le 11 juin dernier par M Hollande, recevant le président du Niger (un ancien cadre d’Areva !), au détriment de l’environnement de ce pays et en déplaçant des populations présentes depuis la nuit des temps. Il s’agit clairement de la continuation pure et simple de la politique néocoloniale connue sous le nom de la Françafrique.
 
 
Hormis la question cruciale du nucléaire, le gouvernement Hollande-Ayrault se distingue par une recherche vaine et absurde de la "croissance", sans comprendre que celle-ci ne reviendra jamais sur une planète - en particulier dans les pays industrialisés - dont les ressources sont en voie d’épuisement.
 
D’ailleurs, la continuation de projets aussi absurdes que gigantesques, comme l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, montre bien l’aveuglement total des politiques qui sont hélas poursuivies par le nouveau gouvernement.
 
Enfin, le récent "débarquement" de Mme Bricq du ministère de l’écologie a montré que le gouvernement privilégiait les intérêts des multinationales du pétrole au détriment de la protection de l’environnement et du développement des énergies renouvelables.
 
La présence au gouvernement de deux ministres dits écologistes ne fait plus illusion puisque l’une - Cécile Duflot - a apporté sa caution au débarquement de Mme  Bricq, et l’autre - Pascal Canfin - n’a pas démissionné après la décision d’exploitation de la mine d’Imouraren, évènement qui concerne directement son portefeuille (le "Développement").
 
Les groupes parlementaires écologistes à l’Assemblée nationale et au Sénat ont été consentis par le Parti socialiste. En votant la confiance à ce gouvernement qui bafoue tous les engagements écologistes, les parlementaires d’EELV confirmeront qu’ils sont totalement soumis au PS... et uniquement préoccupés par leurs carrières politiciennes.

Stéphane Lhomme

Directeur de l’Observatoire du nucléaire
Ex-candidat à la primaire d’EELV
Communiqué du mardi 3 juillet 2012