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Les pauvres et les faibles revenus sont en mauvaise santé
Publie le lundi 29 octobre 2007 par Open-PublishingSelon Thibaut de Saint Pol, de la division Conditions de vie des ménages de l’Insee, les personnes les plus pauvres, celles aux revenus les plus faibles en France, se perçoivent en moins bonne santé que le reste de la population française.
Les Français aux revenus les plus faibles se déclarent un peu plus souvent en mauvaise santé. Pour les plus pauvres en France l’Insee note : une consultation plus faible des médecins, surtout des spécialistes ; une surreprésentation des problèmes dentaires ; les enfants sont également concernés ; et la prévention est moins fréquente.
En effet, les plus pauvres déclarent moins fréquemment certaines maladies courantes, comme celles des yeux. En France, les plus pauvres sont en revanche plus nombreux, adultes comme enfants, à souffrir de certaines pathologies comme les maladies de l’appareil digestif. 11 % des personnes les plus pauvres souffrent de caries contre 6 % du reste de la population française. Les personnes les plus pauvres vont par ailleurs moins souvent chez le médecin, surtout chez les spécialistes.
Ainsi, les individus ayant les revenus les plus bas sont ainsi plus nombreux à ne pas avoir consulté de médecin généraliste au cours de l’année passée, ce qui ne peut pas arranger leur santé. C’est le cas de 21 % des moins de 50 ans contre 17 % pour le reste de la population du même âge. Mais la différence est surtout sensible dans la consultation de médecins spécialistes.
Ainsi, 53 % des individus de moins de 50 ans ayant de faibles revenus n’ont pas consulté de médecin spécialiste au cours de l’année précédente contre seulement 40 % du reste de la population. L’écart est un peu plus faible pour les 50 ans et plus (46 % contre 35 %), mais il reste important, assure l’Insee.
Cette tranche de la population française est également moins bien couverte au niveau de la santé : 22 % d’entre elles n’ont pas de complémentaire santé contre 7 % du reste de la population. Ces écarts en matière de santé peuvent en effet provenir de la contrainte financière qui pèse sur les plus pauvres, malgré la mise en place de la couverture maladie universelle (CMU) et de sa complémentaire.
D’une part, les plus pauvres ne demandent pas toujours à en bénéficier, d’autre part, leurs ressources peuvent être supérieures au plafond requis pour l’affiliation. Ainsi, 22 % des individus ayant de faibles revenus n’ont pas de complémentaire santé (CMU comprise) alors que ce n’est le cas que de 7 % du reste de la population. Se soigner revient donc plus cher à ces personnes plus pauvres et non couvertes puisqu’elles ne sont remboursées que sur la base de la sécurité sociale obligatoire.
Enfin, la prévention et le dépistage sont des pratiques beaucoup moins répandues parmi les personnes les plus pauvres, contribuant à creuser encore l’écart entre elles et le reste de la population française, prévient Thibaut de Saint Pol. C’est le cas pour les tests de dépistage du VIH (sida) et de l’hépatite C, pour la recherche de sang dans les selles (dépistage du cancer colorectal) ou, chez les femmes, avec les mammographies ainsi que les frottis gynécologiques qui permettent de détecter le cancer du col de l’utérus.