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Les pouvoirs rivaux palestiniens évoluent vers le tout répressif
Publie le mardi 31 août 2010 par Open-Publishing2 commentaires
RAMALLAH, Cisjordanie (AP) — La répression de l’opposition et des critiques s’est aggravée ces derniers mois en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza : un virage sécuritaire qui vient encore creuser le fossé entre les gouvernements rivaux au pouvoir dans les deux territoires palestiniens, faisant peser une menace de plus sur la naissance d’un futur Etat.
Les derniers rapports des organisations palestiniennes de défense des droits de l’Homme soulignent l’étonnante symétrie en matière de répression entre l’Autorité palestinienne du président issu du Fatah Mahmoud Abbas côté Cisjordanie, et ses rivaux du Mouvement de la résistance islamique (Hamas) soutenu par l’Iran côté Gaza.
Dans les deux territoires, les arrestations arbitraires vont bon train, la presse d’opposition est muselée, les opposants se voient interdire de voyager et exclure des emplois publics. La torture est pratiquée des deux côtés, ajoutent ces organisations.
Ces derniers mois, la répression qui battait son plein depuis 2007 et la prise du pouvoir par le Hamas à Gaza, s’est aggravée : chacun cherche à consolider son pouvoir sur le territoire qu’il contrôle.
"Tant en Cisjordanie qu’à Gaza, nous allons vers un régime dans lequel les forces de sécurité interviennent dans tout", déplore Chahwan Jabarine, de l’ONG palestinienne Al-Haq.
La semaine dernière, la police cisjordanienne a investi un meeting d’indépendants opposés à la décision d’Abbas de reprendre les pourparlers directs. Et ce bien que le gouvernement de Ramallah affirme ne cibler que les militants menaçant la sécurité publique.
A Gaza, le Hamas cherche à faire adopter des lois visant à faire taire la très respectée Commission palestinienne indépendante pour les droits de l’Homme.
Assad Saftaoui, 21 ans, est passé quatre fois par les prisons de Gaza après avoir écrit un article critiquant la taxation des cigarettes par le Hamas.
Mohammed Nahhal, responsable du Fatah et malade du coeur, explique s’être vu interdire par le Hamas de quitter Gaza pour une visite médicale en Jordanie. Il avait pourtant obtenu des autorités israéliennes le feu vert pour quitter le territoire sous blocus...
En Cisjordanie, Nawaf Amr, de la chaîne de télévision pro-Hamas Al-Qods TV, raconte le harcèlement constant dont sont victimes ses journalistes, entre saisies de cassettes et convocations pour des interrogatoires. Mounir Morie, sympathisant du Hamas et charpentier de 25 ans, explique avoir été torturé pendant un mois dans les geôles du Fatah ce printemps.
Avec chacun de ces épisodes, le fossé se creuse et l’hostilité grandit entre les deux parties de ce qui est censé entre la future Palestine, et ce à l’heure de la relance des pourparlers directs entre Palestiniens et Israéliens à Washington cette semaine.
Si un accord de paix finissait par être obtenu, la question reste de savoir comment l’appliquer tant que la déchirure persiste, surtout si le Hamas, considéré comme une organisation terroriste, reste aux commandes de Gaza.
Et en Cisjordanie, que la communauté internationale continue de considérer comme le berceau d’une Palestine démocratique, les violations des droits de l’Homme commises au nom de la protection de cet idéal pourraient bien finir par le détruire, estiment les défenseurs de ces mêmes droits.
L’Autorité palestinienne a besoin que le calme règne en Cisjordanie pour garder le soutien de la communauté internationale. De son côté, le Hamas se montre de plus en plus intolérant : il s’en prend désormais, au-delà du Fatah lui-même, aux indépendants et aux groupes de la société civile et autres voix alternatives du territoire. En parallèle, le Mouvement impose un durcissement fondamentaliste à la société. Derniers épisodes en date, l’interdiction pour les femmes de fumer le narguilé en public ou celle des mannequins portant lingerie dans les vitrines des magasins.
En Cisjordanie, les islamistes restent la cible principale de la répression et le débat politique continue d’être libre. Mais dans les deux territoires, des dizaines de journalistes ont été interpellés ou harcelés et les journaux du mouvement rival y sont interdits.
Les autorités de Ramallah ont promis de mettre un terme à la torture, affirment que tous les abus sont le fait d’individus et qu’ils sont punis.
"Il y a deux choses que nous ne permettons pas : les armes et le blanchiment d’argent", disait il y a peu Abbas aux journalistes. "A part ça, chacun peut faire ce qu’il veut".
Mais les deux camps n’en ont pas moins mené des purges idéologiques. Le Hamas a peu à peu installé des loyalistes aux postes d’enseignement après la grève des professeurs pro-Fatah. En Cisjordanie, quelque 2.500 fonctionnaires ont été limogés depuis 2007, la plupart des enseignants, selon Mahmoud Ramahi, dirigeant du Hamas en Cisjordanie.
Said Abou Ali, ministre de l’Intérieur cisjordanien, le reconnaît : il estime que nombre d’enseignants ont de la sympathie pour le Hamas, mais affirme que seuls sont limogés ceux qu’on soupçonne d’avoir violé la loi. "C’est un secteur très sensible. Nous ne permettrons pas que notre société se talibanise", dit-il. AP
Messages
1. Les pouvoirs rivaux palestiniens évoluent vers le tout répressif, 31 août 2010, 14:08
Ces derniers mois, la répression qui battait son plein depuis 2007 et la prise du pouvoir par le Hamas à Gaza, s’est aggravée : chacun cherche à consolider son pouvoir sur le territoire qu’il contrôle.
Petite précision, le "Hamas" n’a pas renforcé sa prise de pouvopir. Le Hamas a été mis au pouvoir par des éléections régulières. ERt il ne "renforce pas plus son pouvoir qu’Obama ou Sarko ne "renforcent" le leur en faisant des lois et des décrets visant les libertés de leurs citoyens.
Quand à L"Autorité palestinienne de Cisjordanie elle ne "renforce" pas son pouvoir. Elle "usurpe" un pouvoir qu’elle s’est attibiué de facto en ne procédant pas aux élections régulières à la date prévue et en se maintenant en place.
Qu’on aime ou pas les Palestiniens, qu’on déteste le Hamas ou Abbas, les mots ont un sens et ce sens n’est jamais anodin.
Quand à la "repression" qui "bat son plein" le principal problème de "repression" pour les Palestiniens c’est la "repression" israélienne.
Quand elle cessera on pourra alors enfin s’occuper des autres... En admettant qu’elles soient alors toujours justifiées et en vigueur.
OK ???
Et bien le bonjour au Mossad !!!
G.L.
1. Les pouvoirs rivaux palestiniens évoluent vers le tout répressif, 1er septembre 2010, 09:46
tout à fait d’accord avec GL