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Les verts de Bagnolet crachent sur Guy Moquet et ses camarades : les assassins de la mémoire !

Publie le vendredi 19 octobre 2007 par Open-Publishing
19 commentaires

Dominique VOYNET - Hélène ZANIER

Nous réagisons ici à la publication par les verts de Bagnolet d’un article plus que trouble sur la résistance.

Les verts de Bagnolet se comportent avec l’histoire comme ils se comportent chaque jour dans notre ville en politique : en petits procureurs staliniens. Qu’ils abordent l’histoire sans aucune rigueur, passe encore – l’histoire est truffée de pseudo-historiens et n’est pas historien qui veut - mais qu’ils le fassent sans un minimum de morale, NON, ça ne passe pas.

On ne peut pas dire, comme semble le sous-entendre ce texte brouillon et malodorant, qu’il valait mieux l’occupation Nazi que la Résistance, à plus forte raison communiste : "on a échappé au pire" comme si le nazisme n’était pas le plus horrible régime de notre histoire...

Or, que comprendre de ce texte ? que Guy Moquet n’a eu que ce qu’il méritait ? Que les nazis ont bien fait de le flinguer puisque que ce n’était qu’un sale communiste ?

Dire qu’il n’a jamais été un résistant frise le négationnisme et heurte la simple réalité de la Résistance qui n’est pas faite que d’attentats ou d’actions de grande ampleur mais de ces simples gestes quotidiens, d’un graffiti sur un mur, d’une réflexion dans une queue de ravitaillement, d’un tract distribué.

C’est aussi faire peu de cas de son arrestation et de son exécution. C’est minimiser la terreur de l’occupation, de la peur quotidienne, de la réalité de la traque dans un pays où triomphent ceux qui préféraient Hitler plutôt que le Front Populaire. Le texte des verts s’emporte à la fin sur ces communistes qui n’ont pas changé et qui ne changeront jamais. A un tel degré d’ignominie, ils auraient pu ajouter : « un bon communiste est un communiste mort ».

Comme Pierre Mathon, leader des verts, va avoir du temps dans les mois à venir, àprès les municipales, nous lui suggérons une lecture : Les communistes Français de Munich à Châteaubriant, édité aux presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, sous la direction des meilleurs historiens de l’époque, Jean-Pierre Rioux, Antoine Prost, Jean-Pierre Azema, nous reproduisons ici la 4ème de couverture. Les dates ne sont pas neutres, de Munich - date à laquelle les bourgeoisies française et anglaise pactisent avec l’Allemagne nazie - jusqu’à Chateaubriant, où Guy Moquet et ses camarades sont exécutés.

« De bas en haut, de l’humble militant de la terre, de la mine ou du rail jusqu’aux émissaires du « Centre » cherchant planques et contacts, voici l’histoire du peuple communiste pris entre tous les feux. En 1936, le Parti avait enfin rencontré les masses.

En 1938, l’agonie du Front populaire, Munich et Daladier ont brisé l’élan. Viennent la guerre et le pacte germano-soviétique, l’interdiction et la défaite, le silence et la clandestinité. Accablés par tant de coups, beaucoup renoncent ou attendent. Des isolés tâtonnent dans l’ombre pour renouer les fils d’une organisation défaite. Les plus déterminés se jettent dans l’action. Tous sont suspectés ou pourchassés.

Après l’invasion de l’Union Soviétique par la Wehrmacht, quand le Front national prend forme à l’automne de 1941, une frêle ossature a été préservée, une nouvelle génération se lève, celle des fusillés et des maquis. Cette histoire promise depuis près d’un demi-siècle à tant d’empoignades, on a tenté ici de la retracer avec honnêteté, au plus près de ces femmes et de ces hommes, en s’appuyant enfin sur des documents fiables et souvent inédits, puisés dans les archives de trente départements français et de nombreux dépôts européens. »

Vous le comprenez, le texte des verts nous choque profondément, nous avons donc décidé de le faire parvenir aux associations locales et nationales de la résistance et à tous ceux qui travaillent sur le respect de la mémoire. Nous publierons leurs réponses. La mémoire des héros de la France ne sera pas salit impunément.

Vous pouvez trouver cet article sur le Blog des élus communiste de Bagnolet

http://www.elus-communistes-bagnole...

Voici le texte publié par les verts de Bagnolet :


« 1984 » … encore et encore ?

Guy Môquet : du pain béni offert par Sarkozy aux communistes ? Voire ?
Peut-être un cadeau empoisonné …. car nous avons échappé à « 1984 » (1)

de Hélène ZANIER

Le P.C.F. vient de faire le choix de coller sur les murs des affiches à l’effigie de Guy Môquet, ce jeune communiste de 17 ans fusillé à Chateaubriant le 22 octobre 1941. Cette initiative peut s’avérer embarrassante, voire contre-productive en permettant aux historiens de rappeler les faits historiques de cette période.

On se souvient que Nicolas Sarkozy avait annoncé en mai dernier que la lecture de la lettre d’adieu de Guy Môquet à tous les lycéens constituerait sa première décision de président de la République.
On se souvient, peut-être moins, que lors du conseil municipal de Bagnolet qui a suivi l’élection de Sarkozy, Marc Éverbecq s’était félicité de cette « bonne décision » et avait donné lecture « ex abrupto » de cette lettre…laissant les conseillers municipaux particulièrement mal à l’aise après cette lecture d’un courrier intime pathétique d’une charge émotionnelle évidente : lettre d’un jeune homme de 17 ans qui va mourir et qui dit adieu à sa famille.

Le P.C. a édité cette affiche dans le « timing » du 22 octobre. C’était du « bon » marketing.

Seulement, l’échéance approchant, c’est également le moment qu’ont choisi les professeurs et les syndicats enseignants pour manifester leurs réserves et leurs désaccords à la lecture commandée de cette lettre.
Les historiens, de leur côté, rétablissent la vérité sur le personnage de Guy Môquet et surtout sur l’emblème qu’ont tenté d’en faire les communistes pour occulter la politique du P.C. en 1939-1940.

De plus en plus d’enseignants résistent à cette injonction présidentielle et appellent au boycott et au refus de cette cérémonie commandée.

Ils y voient une ingérence politique inacceptable et considèrent que l’enseignement de l’histoire ne se construit ni sur le recours à l’émotionnel ni sur l’identification collective sans recul critique. Ils rappellent qu’un professeur doit apprendre à analyser, pas à séduire les esprits avec du pathétique.

D’autres dénoncent la « vacuité » du texte qu’ils jugent « historiquement pauvre » : « c’est une lettre émouvante, mais d’ordre privé ». Certains même s’inquiètent des effets sur les élèves : « Je doute que cette idée de sacrifice pour la patrie soit un exemple pour la jeunesse en ces temps d’actualité terroriste ».

D’autres encore rejoignent les historiens sur le fond de l’engagement du personnage auquel il est demandé de rendre hommage : « On met en avant un simple otage transformé sur le tard en résistant par le parti communiste ».

La vérité est la vérité

Le jeune Guy Môquet et son père le député Prosper Môquet n’ont jamais été des résistants. C’est tout simplement historiquement impossible !

Les faits et les dates

Le 13 octobre 1940, lorsque le jeune Guy Môquet est arrêté Gare de l’Est en distribuant des tracts, c’est en tant que communiste qu’il l’est. Son père l’avait été un an auparavant.

Que reprochait-on aux communistes à cette période ?

Edouard Daladier avait dissous le parti communiste en septembre 1939 pour collusion avec l’ennemi (l’Allemagne nazie).

Que disent les tracts communistes entre septembre 1939 et juin 1941 ?
Qu’écrivent les communistes dans l’Humanité ?

Quel était le contenu du document que distribuait Guy Môquet ?

Appelaient-ils à résister ? La réponse est négative. Et pour cause …

En juin 1940, les dirigeants du P.C.F. ont entamé des négociations avec les autorités allemandes pour obtenir la parution légale de l’Humanité, interdite depuis le 26 août 1939.

Dans les documents retrouvés et datant de cette période, les communistes rappellent leur soutien au pacte germano-soviétique.
Dans cette longue période de 22 mois (sur 68 qu’a duré la guerre) leurs tracts et leur journal l’Humanité sont essentiellement dirigés contre le grand capital.

On peut lire : « Des magnats de l’industrie (…), qu’ils soient juifs, catholiques, protestants ou francs-maçons, par esprit de lucre, par haine de la classe ouvrière, ont trahi notre pays. »

Dans toutes leurs déclarations figurent une dénonciation de Vichy (qui interne les communistes), défend le capitalisme qui opprime le peuple, ainsi qu’une exaltation flamboyante du « génial Staline » et de l’URSS, patrie du socialisme, pays de liberté et paradis des travailleurs.

Constante également est la dénonciation de la guerre comme étant une « guerre impérialiste », ce qui amène l’Humanité à prôner la paix.

D’ailleurs, le 28 août 1940, l’Humanité vante la paix avec l’Allemagne nazie et accuse les Alliés d’être responsables de la guerre. : « Il y a un an, le 23 août, que fut signé le pacte de non-agression germano-soviétique qui consolidait la paix à l’Est de l’Europe. Malgré cela, les impérialistes franco-anglais qui avaient formé le projet de faire la guerre à l’URSS par l’Allemagne interposée n’hésitèrent pas à déchaîner la guerre impérialiste en même temps qu’ils se livraient à une campagne anticommuniste forcenée et couvraient d’insultes le pays du socialisme. Mais grâce à la politique stalinienne de paix, l’URSS s’est maintenue en dehors de la guerre impérialiste […], elle montre aux exploités et opprimés de l’univers le chemin de la libération, le chemin du bonheur. »

L’Humanité appelle donc à la libération sociale et non à la libération nationale, et ses diffuseurs, dont Guy Môquet, ne peuvent donc être qualités de résistants.

Il faudra attendre juin 1941, date à laquelle l’Allemagne attaqua préventivement l’URSS , soit après 22 mois, pour que le parti communiste change de position.

Le PCF se lance alors dans la guerre pour défendre la patrie (l’URSS) et libérer le pays (la France).

L’assassinat du jeune Guy Môquet est naturellement d’une grande tristesse, sa lettre d’adieu à ses parents, pathétique, évidemment ; néanmoins, ce n’est pas une raison pour accepter que les communistes continuent à travestir l’histoire en tentant encore de se refaire une virginité sur les 22 mois de « retard » qu’ils ont pris pour résister à l’occupation allemande nazie pour soutenir le pacte germano-soviétique.
Pour revenir aux murs de Bagnolet et aux affiches du P.C.F. -se drapant dans le mythe d’un Guy Môquet résistant-, on retrouve les méthodes très classiques du parti communiste qui emploie sa « novlangue » (1) préférée, celle du roman de George Orwell « 1984 ». La triste réalité, c’est qu’ils n’ont pas changé, qu’ils ne changent pas.

(1) Novlangue : George Orwell qui a été contemporain du nazisme et du stalinisme a imaginé dans un roman génial « 1984 », un totalitarisme absolu, qui ne contrôlait pas seulement les actes mais surtout les esprits, et avec eux la mémoire, et donc la vérité, la science et l’histoire (réécriture systématique après les événements). La société totalitaire parfaite qu’il décrit a recours à la « novlangue », ultime perversité et duplicité qui est l’art du mensonge institutionnalisé et de la censure.

http://fr.wikipedia.org/wiki/1984

http://www.amazon.fr/1984-George-Or...

http://www.amazon.fr/1984-George-Or...

http://lesvertsbagnolet.over-blog.com/article-13136159.html

Messages

  • Sujet très sensible, faut relire plusieurs thèses ou il y a t’il une vérité avérée ?

    L’objet de la lettre de Guy Moquet est effectivement d’ordre très personnel, c’est du romantisme, aussi faut manier cela avec beaucoup de précaution. Ceci dit, je pense qu’il en faudrait beaucoup de >Guy Moquet aujourd’hui, cela nous fait défaut.

    Remarque de la part d’un écolo dans l’ame, c’est sur de la verdure y doit pas en avoir beaucoup dans votre secteur, il n’empèche ces verts là mériteraient de ce mettre au verre. Non de Nom .

    Skapad

    • Surtout que dans le verre, frère cousin du vert, il y a souvent, à bien y regarder un peu de rouge !

      Cop

    • Vert sur rouge, en v’la une belle carotte ! n’est il pas. Salut Cop. Skapad

    • Vert de gris ?

      En fait, pétinisme à rebours !

      Les éléments les plus réactionnaires de ce pays quittent le voile pour cracher leur bile sur Guy Môquet et son père. Honte à eux !

      Le Renard Rouge

      Un patriotisme inséparable du combat communiste
      Pour l’historien Roger Martelli le combat de Guy Môquet s’inscrit dans le prolongement direct du combat antifasciste du Front populaire visant à réconcilier la Marseillaise et l’Internationale.
      Ce qui frappe dans la mort de Guy Môquet, outre sa jeunesse, c’est sa détermination dans son engagement. Dans la lettre qu’il adresse au président de la Chambre des députés, Édouard Herriot, pour qu’on lui rende son père déchu de son mandat fin 1939, il dit son amour de sa patrie et de la France. Ce langage est-il surprenant pour un jeune homme qui a seize ans en 1940 ? Pour un jeune communiste de l’époque ?

      Roger Martelli. En 1940, le langage national est devenu une part intégrante de l’univers mental des communistes. Le tournant s’est fait en 1935, quand s’impose définitivement l’orientation stratégique du Front populaire, qui pousse à une synthèse originale donnant un nouvel élan au patriotisme républicain. La date clé est celle du 14 juillet 1935, à l’occasion de la première grande manifestation du Rassemblement populaire. Ce jour-là, Jacques Duclos invite les communistes à « réconcilier le drapeau tricolore de la Révolution française et le drapeau rouge de la Commune de Paris », de même que la Marseillaise et l’Internationale. Contre le fascisme niant en bloc l’héritage de 1789, le PCF se décide à revaloriser, dans le même mouvement, l’acquis démocratique plébéien et la nation républicaine. Le point culminant de cette démarche s’observe en 1939 : lors des cérémonies qui entourent les cent cinquante ans du grand événement révolutionnaire, la commémoration communiste est l’une des plus actives et des plus innovantes. Le sans-culotte, le jacobin, le bolchevik, le communiste se confondent dans une même exaltation de l’événement fondateur, que l’on rattache à l’expérience du Front populaire et que l’on oppose à l’ordre nazi. En 1940, le jeune Guy Môquet, qui a connu les grandes réunions militantes et festives du Front populaire, utilise spontanément les ressources de ce qui est devenu une véritable culture politique.

      Est-il légitime, historiquement parlant, de séparer comme le fait Nicolas Sarkozy le patriotisme de Guy Môquet de son engagement politique ?

      Roger Martelli. Pour l’époque cela n’a vraiment aucun sens. Le patriotisme des communistes est éminemment politique. Ce à quoi l’on se réfère dans ces années de crise et de reclassement politique, ce n’est pas la « France éternelle » de la tradition monarchique, mais la nation citoyenne de Valmy. Les limites se feront plus floues dans les années qui suivent et, après 1942, la brutalité du combat de civilisation qui oppose fascisme et démocratie va pousser les communistes à reprendre une part de la thématique d’une France un peu intemporelle et populaire, constituée comme telle dès les temps les plus reculés. En 1940-1941, ce n’est pas encore le cas. La France que saluent les communistes est bien celle de la nation citoyenne soudée par la Révolution française. Dans l’imaginaire mental des communistes, les images de la « Grande Révolution » et celle de l’Octobre russe se confondent absolument, pour le meilleur et pour le pire. Comme l’écrira plus tard l’historien communiste Jean Bruhat, « par-dessus les carmagnoles des sans-culottes apparaissaient en surimpression les blousons de cuir des combattants du Palais d’Hiver »… Séparer la dimension nationale et la dimension communiste dans ces années-là est une erreur de perspective monumentale.

      Après la signature du pacte germano-soviétique, la destitution des députés communistes votée par l’ensemble des groupes parlementaires, le PCF semble au ban de la vie politique nationale. Cela n’est pas sans entraîner quelques hésitations ni errements d. Mais les liens sont-ils profondément rompus du peuple communiste avec le peuple et la nation française ?

      Roger Martelli. Les premières années de la guerre sont d’une extrême complexité. Officiellement, l’Internationale communiste considère depuis le pacte germano-soviétique que la guerre qui s’est déclenchée en septembre 1939 n’est pas « sa » guerre, qu’elle n’est qu’une guerre impérialiste dans laquelle la France et le Royaume-Uni n’ont pas un plus beau rôle que l’Allemagne hitlérienne. Les communistes français, qui voient au départ dans la guerre contre Hitler une continuation du combat des années précédentes, se font durement rappeler à l’ordre, Maurice Thorez hésite, manifestement décontenancé. Mais l’URSS et Staline ne peuvent qu’avoir raison. Le PCF, Thorez en tête, se plie donc à la ligne stratégique de « guerre impérialiste » et se tient à elle jusqu’au début de 1941. Pendant quelques mois, le discours communiste officiel critique de façon indifférenciée « les » impérialismes. Dans les tout débuts de l’occupation, il n’est donc pas question de faire de la lutte directe contre l’Allemand une priorité immédiate. Pas question, dit-on chez les dirigeants communistes, de se mettre à la remorque de l’Angleterre… En même temps, la culture de l’antifascisme est trop forte en France pour disparaître, même chez les cadres les plus importants. La nouvelle ligne prônée par Moscou au début septembre de 1939 ne sera pas intériorisée avec la même portée que dans d’autres PC. La situation française maintient de fait la référence culturelle des années précédentes. On n’appelle pas au combat contre l’occupant, mais on porte les feux contre le régime qui, dès octobre 1940, décide de s’engager dans la collaboration avec l’Allemagne. Position de l’Internationale ou pas, le régime de Vichy est l’héritier de la contre-révolution, l’émule des nobles émigrés (les « Coblençards ») qui trahirent la France à partir de 1789. On ne s’attaque pas ouvertement à l’occupant au début de l’automne 1940, quand Guy Môquet est arrêté, mais on dénonce dans l’administration française installée en zone Sud le pouvoir des « traîtres de Vichy »…

      Non seulement des adversaires politiques du PCF mais des historiens ont écrit que Guy Moquet n’était pas « communiste », qu’on ne peut pas l’être à dix-sept ans, et que son sacrifice avait été en quelque sorte reconstruit postérieurement par le Parti communiste pour antidater son entrée en résistance. Qu’en pensez-vous ?

      Roger Martelli. On peut toujours expliquer que l’engagement de la jeunesse manque de maturité, de capacité à formuler de façon savante le sens de l’engagement. Mais la jeunesse a depuis toujours soif d’engagement éthique. C’est encore plus vrai dans les phases de crise aiguë, de perte de repères, de traumatisme national. La Résistance n’a bien sûr pas été le fait exclusif de jeunes. Mais, dans ces années de cataclysme moral qui ont suivi l’effondrement militaire de la France, la dominante résistante a été incontestablement jeune et ce n’est pas un hasard si le triomphe résistant, après 1945, sera la source d’un des plus formidables renouvellements du personnel politique français, comme l’avait été la période de 1789-1799. Du point de vue communiste, n’oublions pas non plus que l’URSS de l’époque n’a pas épuisé sa vertu mythique, qu’elle est une réserve d’utopie et d’engagement total, comme l’a été aussi le combat pour l’Espagne républicaine.

      Sans doute y a-t-il eu, très vite, un travail conscient du PCF autour de l’image belle et pure du jeune martyr. Mais l’embellissement inévitable à toute légende ne se trompait pas sur l’essentiel. Le tout jeune Guy Môquet, « biberonné » dans le communisme de l’âge héroïque, est bien un militant dont la foi communiste est absolue et pour qui, comme pour tous ses camarades, le combat pour l’héritage démocratique et plébéien national et le combat communiste sont deux faces d’un même rapport au monde, des valeurs pour lesquelles il vaut la peine de s’engager, jusqu’au sacrifice.

      À Châteaubriant la liste des prisonniers à fusiller est dressée par un envoyé du gouvernement de Vichy, et c’est un officier de l’armée française, le lieutenant Touya, qui désigne les victimes. C’est une trahison. Pourtant, ni cet officier ni quasiment personne ne sera jamais inquiété pour cet acte. Pourquoi ?

      Roger Martelli. Ce n’est pas tout à fait exact. En 1944, l’ancien ministre de l’Intérieur de Vichy, Pierre Pucheu, a été condamné à mort et exécuté à Alger. Cet homme qui avait été longtemps au service du patronat avait été l’instigateur des Sections spéciales créées pour juger en urgence les « terroristes » et ce sont ses services qui ont communiqué aux Allemands une liste d’otages communistes « pour éviter de laisser fusiller cinquante bons Français » : dix-huit emprisonnés à Nantes, vingt-sept à Châteaubriant et cinq Nantais emprisonnés à Paris. Après 1942, il essaie de se rallier aux Américains quand il prend conscience que l’Allemagne ne gagnera pas la guerre. Mais les gaullistes et les communistes n’accepteront pas ce nouvel « allié » peu ragoûtant…

      Il est vrai que Pucheu a payé finalement pour beaucoup d’autres, car son cas n’a pas été généralisé, loin de là. Bien des acteurs importants de la collaboration ont échappé à la justice et certains ont poursuivi de belles carrières. Maurice Papon, hélas, n’a pas été une exception.

      En juillet 1940, Pétain obtient les pleins pouvoirs à une large majorité du Parlement (1). Il fait adopter les premiers décrets antijuifs en septembre, la CGT est dissoute en novembre et le Parlement en décembre. Il a souvent argué de son patriotisme. Est-ce crédible ?

      Roger Martelli. Évidemment Pétain joue sur les mots en confondant patriotisme et nationalisme. À partir de 1789 il existe au moins trois conceptions possibles de la nation : la nation-race, la nation-État et la nation-peuple. La première, de souche contre-révolutionnaire, est celle qui domine la droite vichyste et collaborationniste. La seconde a tenté la gauche dite imparfaitement « jacobine », mais elle a identifié d’abord la droite, et le gaullisme en a été une belle illustration. La troisième est le terrain d’élection de la gauche française ; elle est au coeur des représentations communistes depuis 1935. C’est celle de Guy Môquet. Elle ne se confond pas avec la nation-État, même si la guerre la rapproche d’elle contre la nation-race du fascisme français et européen. Elle est en tout cas aux antipodes du nationalisme maurrassien de Pétain. Celui-là a fait bon ménage avec la Collaboration. En séparant le patriotisme de Guy Môquet de ses déterminants idéologiques progressistes, Nicolas Sarkozy ouvre la porte à des dérives dangereuses, en laissant entendre que la nation finit par effacer les vieux clivages. Mieux vaut y couper court. Il y a patrie et patrie… Il y a des conceptions inclusives de la nation et d’autres qui excluent. Celle de Guy Môquet et de ses amis incluait ; celle de la droite des lois contre l’immigration exclut.

      Outre les communistes et le petit groupe qui se constitue autour de De Gaulle, comment la question de la résistance se pose-t-elle pour les autres forces politiques en cette période de la fin 1940 à fin 1941 ?

      Roger Martelli. Ceux qui, avec Guy

      Môquet, sont arrêtés au début octobre, l’ont été avec la bénédiction de l’occupant et ils seront en tout quelque cinq mille communistes incarcérés jusqu’en juin 1941. L’auraient-ils été si leur action n’apparaissait pas contraire aux intérêts de la puissance occupante ? Sans appeler à la lutte directe, les communistes durcissent dès l’automne leurs critiques des effets de l’occupation et mettent en place les structures qui feront leur force par la suite. Au printemps de 1941, la thématique

      libératrice est solidement en place avec les prémices du Front national de lutte pour l’indépendance de la France. En 1940, pour

      résumer, le système politique d’avant-guerre a complètement éclaté, et la seule formation

      politique pouvant revendiquer une continuité et une cohérence politiques est le Parti communiste. Les autres ont explosé avec la défaite et la mise en place du vichysme qui a provoqué des divergences d’attitude dans toutes ces

      formations . Bien que terriblement affaibli, il reste au Parti communiste une structure, une cohérence et des repères qui feront largement la force de la résistance communiste.

      Le passage à la lutte armée peut-il être considéré comme un seuil, une rupture marquante ?

      Roger Martelli. La question de la lutte armée est plus complexe . Faut-il ou ne faut-il pas se lancer dans les attentats individuels ? Jusqu’à l’automne de 1941, beaucoup ne se résolvent que difficilement dans le PCF à l’idée qu’il y a là une forme pertinente de lutte armée… Ce n’est d’ailleurs pas tout de suite que ce parti va revendiquer les attentats contre les militaires allemands, ce qui rend encore plus détestable et plus significatif le choix fait par Pucheu et ses acolytes. Évidemment, jusqu’en 1941 la perspective d’ensemble reste brouillée, puisque de Gaulle appelle les militaires français à venir le rejoindre pour poursuivre la guerre aux côtés de l’Angleterre, mais n’appelle pas à la résistance directe contre l’occupant à l’intérieur, tandis que le PCF qui n’appelle pas à la résistance contre l’occupant concentre ses coups sur les conséquences de l’occupation et la critique du régime collaborateur de Vichy. Néanmoins, le maintien du front militaire, d’un côté, et du front politique et de la sociabilité politique, de l’autre, participent de la mise en place du mouvement résistant dans une France éclatée par la défaite et en manque de repères. L’entrée en guerre de l’Union soviétique puis des États-Unis va simplifier la donne puisqu’elle redonnera à la guerre la dimension claire d’une lutte de la démocratie contre le fascisme.

      (1) Sur 649 parlementaires ayant pris part

      au vote seuls 80 refusent les pleins pouvoirs (dont 36 socialistes SFIO, 26 radicaux).

      Entretien réalisé par Lucien Degoy

  • le texte des verts est honteux Cela semble etre la position d’un groupe local que pense la direction des verts de ce texte ?

  • Cela ne m’étonne des fidèles de la secte de Mamére, Cohn-Bendit, Voynet et autres Duflot.
    Ce sont des Verts-de-Gris comme on disait autrefois.
    Je les écrase de mon mépris.

    Gilbert de Charente-Maritime

  • les verts de bagnolet , menés par Mr Mathon n’en sont pas à une vilainie près.
    J’ai vu par exemple l’un de ses élus, lors du resultat du referendum sur le TCE, s’adressant à une personne se réjouissant de la victoire du NON lui dire qu’elle était anti-européeenne , xenophobe.
    Alors dans cette histoire, les verts sont souvent vert de gris

    • IL n’est pas une légende de dire que les gens qui composent un parti font partie de ce parti. Et Guy Moquet était bien le fils de son père. Il a pris la relève après que son père ait été enfermé du fait de la chasse aux communistes. Cette chasse avait commencé en allemagne et par un jeu de billard à 3 bandes, comme on pourrait dénommé le "pacte germano soviétique".

      Les communistes français étaient pourchassés au nom de la "trahison" de l’URSS (faut éviter de mettre des mots qui feraient oublier que se préparait Stalingrad, ce qui renverserait le cours de la guerre) alors que police et gendarmerie française collaboraient allègrement avec les nazis. Les bourgeois qui avaient criés "plutot Hitler que le front populaire" n’étaient naturellement pas inquiétés et se voyaient ainsi rassurés en une pierre deux coups.

      Il est donc pour le moins curieux de voir que pour ces années d’occupation nazie certains arrivent à dénoncer le fait que les communistes français, pourchassés par les allemands, ne pouvaient pas etre résistants du fait du fameux pacte.

      Je dois rappeler qu’en Allemagne dans les années 35 les communistes allemands avaient payé un lourd tribut à la botte nazi. Ce sont eux qui ont fait parti du lot des premiers déportés dans les camps. Les communistes français avaient eu les informations nécessaires pour prendre conscience de la nature du régime nazi.

      Le pacte entre l’URSS et les nazis ne trompaient personne. Hitler voulait la peau des communistes mais ne pouvait pas établir un nouveau front et préfèrait differer l’écrasement de l’URSS. Hitler avait eu la peau des communistes allemands.

      Mais la manipulation tendant à faire croire à une collusion ou une neutralité des communistes avec l’ennemi était et reste tentante.

      "Merci" pour les leçons d’histoire re visitées.

  • Mr Mathon est un triste sire,
    nous sommes plusieurs à l’avoir entendu traiter de terroristes les ouvriers de Cellatex lorsque ceux-ci ont menacé verbalement de faire péter l’usine si rien ne bougeait.
    Mr Mathon préfère le chômeur désespéré enfermé dans sa solitude, abstentioninste ou glissant vers le populisme, que l’ouvrier revendicatif et cherchant une alternative au capitalisme. Sa petite carrière l’incline plutôt sur le bobo du 93. Un type à oublier.
    PP

  • Voici ce que disent en réalité les historiens... Il ne faut pas confondre histoire et mémoire collective, il ne faut pas utiliser l’histoire à des fins politiques. Voir ici :
    http://cvuh.free.fr/

    jmw

    Guy Môquet, et après ? Effacement de l’histoire et culte mémoriel

    Le 22 octobre prochain, la lecture de la dernière lettre de Guy Môquet sera l’occasion de ce qui pourrait passer pour une cérémonie de plus, dans le Panthéon résistant. Il n’en est rien : c’est un véritable programme commémoratif que le Bulletin officiel de l’Education Nationale du 30 août organise dans les lycées. Promotion soudaine d’une figure patriotique, présentée comme exemplaire, place centrale accordée à l’Ecole pour la lecture d’une « lettre », dimension strictement nationale de la célébration : tout cela n’est pas sans susciter des interrogations sur les causes profondes de cette fabrique à « flux tendu » d’un héros pour la jeunesse.

    La rapidité de la découverte puis de la promotion de Guy Môquet par le candidat Sarkozy devenu chef de l’Etat a de quoi surprendre. Jusqu’au printemps 2007, la principale figure célébrée par le leader de l’UMP était Georges Mandel, homme politique de droite assassiné par la Milice parce que juif, en riposte à l’exécution du collaborateur Philippe Henriot par la Résistance. Pourtant, dès le 15 mai, le premier geste du nouveau pouvoir consiste à réinventer la mémoire résistante : la dernière lettre de Guy Moquet, promue au rang d’Archive exemplaire, est surajoutée à la commémoration des Fusillés de la Cascade du Bois de Boulogne. Image de l’Emotion officielle, objet de la « première décision » présidentielle, elle devient une véritable affaire d’Etat : désormais, elle devra être lue solennellement dans chaque lycée à chaque rentrée scolaire. L’hommage posthume fait à Guy Môquet incarne l’« ouverture mémorielle » qui annonce l’ouverture politique.

    Cet usage politique n’est pas anodin : il entraîne des effets pernicieux sur la connaissance du passé ainsi instrumentalisé : Guy Môquet semble se résumer à sa mort, aux adieux à sa famille et à ses amis qui ponctuent sa dernière lettre. La Résistance est réduite à la seule perspective du sacrifice. Ainsi la spécificité du combat de Guy Môquet est-elle éludée : le caractère communiste de son engagement, la singularité de son courage au moment où le Parti Communiste, interdit par la République dès 1939, ne résistait pas encore officiellement, sont escamotés. De même, son arrestation par la police française, l’intervention des autorités de Vichy qui désignent spécifiquement parmi les otages une liste de militants communistes à fusiller sont passées sous silence. Toutes les singularités et les complexités de la Résistance disparaissent derrière l’écran blanc d’une dernière lettre sortie de son contexte.

    On pourrait supposer que les enseignants chargés de lire la lettre aient précisément pour tâche de restituer ce contexte et ces enjeux. Mais la façon dont la cérémonie est prévue par le texte et déjà organisée en plusieurs lieux montre qu’il n’en est rien : tout est fait pour que l’École fabrique un mythe patriote en lieu et place d’une interrogation critique, aussi chargée d’émotion puisse-t-elle être. C’est en effet une véritable cérémonie de monument aux morts qui est prévue dans un certain nombre d’établissements, inventée pour l’occasion. Le public scolaire dont on attend le « recueillement » y préfigure celui du 11 novembre, les Résistants occupent la place des Anciens Combattants et la lettre celle du monument funéraire. Entre usage rugbystique de la lettre et cérémonie scolaire, tout se passe comme s’il s’agissait de mettre en place des bataillons de la mémoire dont les enseignants seraient les nouveaux « hussards noirs », au service d’une mémoire aussi étroitement nationale -malgré les dénégations - que largement amnésique.

    La place donnée à l’Ecole dans cette cérémonie et les formes suggérées pour son organisation indiquent une double visée : restauration de l’ordre social et restauration de l’unité nationale. L’ordre cérémoniel est la traduction sous forme rituelle de la Lettre aux éducateurs envoyée par le même donneur d’ordres ; restauration de la hiérarchie, des « valeurs » et du vouvoiement : Guy Môquet le militant est utilisé à contre-emploi. Le message présidentiel n’en a cure, il soumet l’histoire à son usage par ses directives très claires : « aimez la France car c’est votre pays et que vous n’en avez pas d’autre. » On ne peut mieux indiquer l’usage politique ainsi visé : l’union sacrale dont l’Ecole doit être la garante permet d’effacer toute « tache » mémorielle : de la responsabilité de l’Etat français dans la déportation et l’extermination des Juifs à la non reconnaissance des massacres coloniaux, de la répression du 17 octobre 1961 à l’oubli des anciens combattants « ex colonisés », etc. On peut observer une singulière concomitance entre la monumentalisation de la figure de Guy Môquet dans une cérémonie scolaire et les remaniements des programmes d’histoire des filières techniques qui font disparaître comme thèmes d’enseignement aussi bien Vichy que les guerres d’Indochine et d’Algérie ; entre la réinvention d’une mémoire résistante purement nationale et unanime et les créations successives d’une Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie et d’un Institut d’études sur l’immigration et l’intégration, sur fond de projets de musées régionaux tendant à exalter l’œuvre coloniale de la France. On peut enfin trouver que la célébration de l’amour exclusif de la patrie devant un public de lycéens comprenant des élèves sans-papiers que le Gouvernement entreprend d’expulser confère à cette cérémonie un caractère objectivement cynique.

    Le chef de l’Etat a annoncé publiquement vouloir la « fin de la repentance », ce qui signifie le refus de reconnaître désormais de façon officielle la responsabilité de la France sur la scène publique et la volonté explicite de mettre fin à tout débat à ce sujet. Célébrer la figure sacrificielle d’un Guy Môquet purement patriote, c’est recréer un culte unanimiste de la nation en lieu et place de toute interrogation critique sur la mémoire nationale, en escamotant les enjeux les plus actuels de la recherche et de l’enseignement de l’histoire. Chaque acteur de l’espace scolaire jugera de l’attitude qui lui paraît la plus juste, mais il ne nous apparaît pas possible, en tant qu’enseignants comme en tant que chercheurs, de cautionner d’une façon ou d’une autre une telle contrefaçon mémorielle.

    le CVUH

  • Décidemment les Verts ne s’arrangent pas... réactions de bobos parisiens... on aimerait savoir où étaient leurs ancêtres pendants la Guerre ????
    Sûrement bien planqués dans leur petite vie de bourgeois !
    Je me demande ce que l’on fout (les cocos) à l’Assemblée Nationale dans un groupe avec les Verts qui ont toujours été anti-cocos et petits bourges...

  • Je suis moi même militant vert. on souffre chez nous de trop plein de gens comme Mathon et Zannier( et en plus c’est un couple) Ce sont deux anciens communistes défroqués qui règlent leurs comptes avec leurs anciens parti dans des démarches incohérentes et vengeresses et jamais politique. pour preuve lors des elctions municipales en 2001 ils ont flatter l’électorat musulman en faisant des promesses à n’en plus finir. Une fois élus ils ont vu un terroriste derrière chaque musulmans. cela a foutu un vrai merdier chez les verts empechant tout dialogue surtout avec les gens de dialogue.

  • Comme le précise Gilbert de Charente-Maritime, rien ne peut étonner de la part d’un parti dirigé par des Mamére, Cohn-Bendit, Voynet et autres Duflot.
    Ils sont à vomir et cela n’est pas un scoop.

    • Bonne question, qui a l’avantage de montrer que l’on ne peut pas juger des Verts en bloc (pas plus que les communistes d’ailleurs ;-)

      Je ne connait pas le Mathon en question, mais j’aimerais bien qu’on ne confonde pas les Verts avec des prises de position isolées, carrément révisionnistes en ce qui concerne l’histoire de la période 1936/1940, et qu’on n’y mêle pas les dirigeants nationaux Verts, dont aucun à ma connaissance ne cautionne les propos des Verts de Bagnolet.

      La direction des Verts n’a pas pour politique de jouer le PS contre le PC à l’occasion des prochaines municipales, même si chacun fait ce qu’il veut dans sa commune. Et elle n’est pas dupe du coup médiatique de Sarkozy à propos de Guy Môquet visant à occulter le caractère politique et social de la Seconde Guerre Mondiale et à tourner la page du programme du Conseil National de la Résistance pour réconcilier la droite et l’extrême droite.

      Henri

      militant vert, fils de résistants gaullistes

      nb pour la petite histoire Dany ne fait pas officiellement partie des dirigeants des verts français, même si les médias et parfois l’intéressé semblent parfois ne pas être au courant ;-)

  • Je crois que ce fameux Mathon est celui qui à importer la théorie de Lyssenko en France ?

  • Je pense qu’il y a du vrai et du faux dans tout cela. L’histoire de cette période est très complexe, très compliquée. Tous les partis ont été traversés par le doute en 1939 - 1940. Toutes les familles politiques ont été traversées par la guerre civile qui a opposé résistants et collabos.

    Guy Môquet a été arrêté parce qu’il était communiste et il a été fusillé parce qu’il était communiste.

    Je m’explique.

    Lorsqu’il a été fusillé, l’ensemble du parti était dans la Résistance à l’occupant. Il a donc été fusillé comme résistant.

    Mais, lorsqu’il a été arrêté à l’automne 1940, il était en compagnie de militants distribuant des tracts appelant à "s’opposer à la guerre impérialiste menée par les anglo-saxons et par leur valet, un certain de Gaulle". Il a donc été arrêté comme communiste, mais comme communiste "collabo". Toujours le pacte germano-soviétique et ses conséquences, si dramatiques pour votre parti et ses militants...

    Le choix de Sarkozy d’honorer sa mémoire est, dans ces conditions, diabolique, machiavélique. Car, en honorant sa mémoire, il tente de réconcilier la France de Vichy et la France libre. Il tente aussi d’effacer de la mémoire collective les vrais résistants.

    Or, ces deux France ne peuvent pas être réconciliées. La victoire de l’une s’est traduite par la défaite de l’autre. D’ailleurs, l’épuration s’est traduite par le juste châtiment des milliers de Français qui avaient trahi leur patrie.

    Plutôt que de s’acharner contre ce texte des Verts (texte déplaisant, mais pas complètement erroné), il vaudrait mieux, me semble-t-il :

    1) Rappeler que des communistes comme Gabriel Péri, Charles Tillon, Georges Guingouin, ont, dès juin 1940, appelé à la résistance (début août, précisément, pour ce dernier).

    Ils sont l’honneur de votre parti, ils sont l’honneur de la France.

    2) Mettre en valeur les héros incontestables de votre parti : les précités, mais aussi d’autres tels Pierre Georges (Fabien), Georges Politzer, Danielle Casanova, Marie-Claude Vaillant-Couturier, Marcel Paul, Maurice Kriegel-Valrimont, Joinville alias Malleret, etc.

    Mme Vaillant-Couturier, véritable sainte, héroïne de la résistance et de la déportation (Auschwitz et Ravensbrück), pour laquelle j’ai un immense respect.

    Marcel Paul, qui sauva la vie de tant de déportés (dont celle de mon père) à Buchenwald. Je lui dois donc d’exister, puisque je suis né après la guerre.

    Etc.

    Voilà les héros que vous devriez mettre en avant, plutôt que de polémiquer avec les Verts (que je n’aime pas, dois-je le préciser).

    Et au lieu de tomber dans le piège tendu par Sarkozy (pour ou contre la commémoration de la mort de Guy Môquet), il vaudrait mieux choisir votre terrain en mettant en valeur les personnalités que je viens de citer.

    Ainsi, la manœuvre que vous dénoncez (salir la mémoire de votre parti) tomberait-elle à l’eau d’elle-même. Et vous sortiriez de ce débat grandis.

    Bien amicalement.

    Un ami gaulliste, fils de résistants.

    PS : Pour répondre précisément aux Verts, je dirais simplement ceci :

    A la fin de sa vie, le général de Gaulle écrivait encore tendrement au père de Guy Môquet, Prosper Môquet, des lettres commençant par cette marque de tendresse inhabituelle chez ce grand homme de l’histoire : "Mon cher Môquet".

    Si de Gaulle avait considéré qu’il était un traitre, lui aurait-il encore écrit ce genre de lettre au soir de sa vie ?

    Cela aussi, il vous faut le rappeler.

    Prosper Môquet n’a pas résisté tout simplement parce qu’il a été déporté à compter de 1941.