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Lettre d’un enfant mal structuré de Mai 68

Publie le mercredi 3 novembre 2004 par Open-Publishing
5 commentaires


de Julien Millanvoye

Qu’on se le dise : le Parti socialiste a la gagne. Laurent Fabius et François
Hollande ont commencé leur affrontement. Le corps chauffé à blanc, les mains
puissantes et le crâne à vif, ils ont enfin pris pied dans l’arène, sous les
huées et les encouragements d’un public en délire. Le règlement est simple :
la mort politique de l’adversaire est l’issue préconisée par l’intérêt général.
Dans l’ombre, Dominique Strauss-Kahn s’échauffe. Toujours jovial, Jack Lang va,
lui, tous les trois jours à la télévision.

Qui peut douter que le premier parti de France, galvanisé - on le suppose - par son éclatant succès lors des dernières élections, soit prêt à retrouver les confortables fauteuils du pouvoir en 2007, afin de "préparer notre pays aux grands défis qui l’attendent", pour citer un lieu commun de la langue politique telle que la pratiquent encore nos dirigeants surannés ? Preuve : un grand colloque était organisé les 22 et 23 octobre, car nous sommes, notait le secrétaire aux études, Alain Bergounioux, dans une "phase d’inventaire". En conséquence de quoi, le PS a décidé de "réformer le réformisme". Ne restait plus qu’à savoir comment.

Toujours en forme donc, le PS brade. Et se laisse contaminer par la bataille des idées menée par la droite et son affligeant maître à penser, Luc Ferry : leur droit d’inventaire embrasse même Mai 68.

Hé ! les gars. Etes-vous bien sûr de n’avoir rien d’autre à faire ? Un droit d’inventaire sur Mai 68 ? Mai 68 ! C’était il y a 36 ans. C’était avant l’affaire Elf, avant celle de la Mairie de Paris, avant qu’un hélicoptère ne soit dépêché sur l’Himalaya à la recherche d’on ne sait plus quel magistrat, avant les lois Perben, avant la colère des chercheurs, avant l’élection de M. Pasqua au Sénat, avant les procès contre les internautes, bien avant que M. Bret ne nous appelle de Damas pour nous assurer que la libération des otages était proche.

Admettons cependant que l’examen de Mai 68 soit une des questions du moment. Qu’est-ce que le PS peut bien avoir à nous dire sur le sujet ? La perle se trouve dans le rapport introductif remis à François Hollande par un certain M. Baumel, qui écrivait sans rire : "Sans être un réactionnaire patenté, on peut sans grand danger émettre l’hypothèse que les nouvelles libertés personnelles dont ont pu bénéficier les hommes et les femmes de la génération 68, les possibilités qu’ils se sont données de s’évader des modèles familiaux plus traditionnels, n’ont pas eu que des effets entièrement positifs sur la structuration identitaire et psychologique de leurs enfants."

Ah oui ? Je suis l’un de ces enfants, et mes amis aussi. Chers leaders, vos enfants qui vous parlent tous les jours. Si cela vous plaît de vous croire seuls responsables de ma "structuration identitaire et psychologique", voulez-vous bien nous faire la grâce de nous laisser en être les seuls juges ? Si mon humeur intrigue tant le Parti, le Parti voudra-t-il bien m’écouter cinq minutes ?

Si oui, rassurez-vous, Messieurs les présidentiables. Epargnez votre précieux temps : je ne me porte pas si mal. Que ce soit dans la douleur ou dans la joie, mon esprit s’est déjà construit, et se construit encore, Dieu merci ! Et voici ce que me dit mon intelligence : je n’ai pas envie de voter pour vous. Et tenez-vous bien : personne que je connais n’imagine voter pour vous. Je n’ai pas voté pour Lionel Jospin et son programme "moderne". Je ne soutiendrai pas un PS qui prend ne serait-ce qu’une minute de son temps à faire l’inventaire de l’année où les Beatles ont sorti leur album blanc, Stanley Kubrick son 2001 et où, aux JO, Tommie Smith et John Carlos levaient leur poing ganté de noir en soutien aux combats contre la ségrégation raciale.

Oui, car je suis un enfant sage, en tout cas je l’ai été jusqu’ici, et je vous ai écoutés quand, à la télévision, entre deux pages de publicité, vous vantiez les mérites de la globalisation. Un mois de grèves et de manifestations ne m’a pas plus marqué que la répression policière au métro Charonne en février 1962, par exemple. Pour information, Mai 68, comme tous les autres événements des temps passés, présents et à venir, est un microchoc à remettre dans une perspective, précisément, globale. Le mois de mai à Paris, c’est votre problème, pas le mien : mon esprit a plus souffert lors de la chute des Tours, le 11 septembre 2001, que lorsque mon père me narrait ses courses-poursuites avec les CRS.

Vos enfants vont bien, merci pour eux. Ils ont juste, quand ils vous voient, froid dans le dos. Si je suis l’un de ces enfants, je suis aussi le produit du monde que des gens comme vous ont contribué à façonner, et dont le résultat, déplorable, pathétique, effraie.

"Il faut interroger (Mai 68), le remettre en cause comme tout héritage", précisait François Hollande le 24 octobre. J’ai justement le sentiment d’avoir hérité de François Hollande ; or, je ne connais pas un être humain qui ait envie d’entendre encore ce genre de discours. Ni qui croit sérieusement que MM. Fabius et Strauss-Kahn aient enfin compris leurs erreurs passées, pas plus que je ne connais quelqu’un qui conçoive de déposer un bulletin "Jack Lang" dans une urne.

Que les choses soient claires : il est hors de question de vous imaginer vous représenter en nous demandant de renouveler votre mandat. Nous, enfants des années 1970 et 1980, nous, bien souvent intérimaires, précaires, RMistes ou smicards, nous, sigles et chiffres, nous, cœurs de cible et contribuables, nous, force de travail et électeurs, nous vous demandons gentiment d’avoir un peu d’humilité et de vous effacer, si vous n’avez rien à dire. Si vos modes de pensée ne peuvent vous dicter autre chose que le combat de coqs sur la place du village ou le "droit d’inventaire" sur votre propre jeunesse, sur votre propre enfance, au fond, nous vous demandons de bien vouloir disparaître. Ne serait-ce que parce que vous vous feriez laminer par Nicolas Sarkozy le moment venu, et qu’il ne sert à rien de vous disputer la place pour avoir le droit de vous faire mettre en pièces par ce roquet.

J’aimerais d’ailleurs, moi aussi, faire des enfants, si je pouvais être sûr qu’ils seront heureux et que j’aurai les moyens et le temps de les élever autrement qu’en les scotchant devant "Récré A2". C’est pourquoi nous exerçons notre propre droit d’inventaire, mais sur le temps présent : notre avenir est encore devant nous et nous ne vous laisserons pas le ruiner. Nous vous avons assez vus.

Allez, soyons un peu indulgents. On fait un pacte ? Nous avons besoin de nos élus et vous avez besoin d’électeurs. Aidez-nous, au lieu de nous enfoncer. Franchement, croyez-vous vraiment qu’il est si difficile de trouver la voie à suivre pour faire votre devoir pendant que nous travaillons pour payer vos retraites ? Qu’il faut aller de colloques en séminaires pour avancer ? La ligne politique qu’il est urgent de tenir aujourd’hui est-elle si dure à trouver ?

Estimez-vous normal que ce soit Jacques Chirac qui reprenne devant le monde l’idée d’un impôt mondial contre la misère ? Cessez de vous voiler la face avec des débats d’un autre temps qui ne servent qu’à vous épargner une psychanalyse et regardez le monde tel qu’il est : le libéralisme a échoué. Les politiques de développement qu’il a dictées au monde ont échoué. Les entreprises n’ont pas d’âme. Même les pays dits riches vont mal. Les idéologies libérales des années 1980 ont vécu.

Inutile de chercher de ce côté-là. C’est tout simplement l’exact inverse qu’il vous appartient de bâtir. Cela devrait aller sans dire, mais comme on vous sent tentés, il n’est peut-être pas vain de vous rappeler ces quelques évidences. Ceux qui croient encore aux vertus du libéralisme sont priés de faire un tour dans les quartiers de Londres ou les villes des Etats-Unis que leurs homologues étrangers ne leur ont pas montrés lors de leurs cordiales rencontres.

J’ai menti, comme vous probablement. Il n’y a pas de pacte possible. Certes, vous êtes ridicules, mais je n’ai pas besoin de vous pour rigoler. Le libéralisme élevé en idéologie a appauvri votre peuple et il vous appartenait de le combattre en temps utile. De vous opposer à ses suppôts. De ne pas y croire. Vous datez. Vous n’avez d’autres méthodes et solutions à proposer que celles élaborées dans un autre temps, dans les merveilleuses années 1980 et dans un monde en guerre froide.

Aujourd’hui, au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, l’ambiance s’est quelque peu réchauffée. Et je ne veux plus vous entendre. Disparaissez, ou faites ce pour quoi le peuple vous a mandatés. Laissez vos militants débattre et réfléchir sans les polluer de messages à caractère régressif, accomplissez plutôt, puisque je sais bien que vous vous agripperez au pouvoir jusqu’à votre dernier souffle, votre mission de représentants du peuple : défendez-le.

Si vous n’en êtes pas capable, merci de bien vouloir vous taire et de laisser la place à des idées neuves. Les forums sociaux européens et mondiaux en débordent, il n’y a qu’à se servir. S’il vous plaît, laissez-moi une chance de faire des enfants heureux. Faites place. Circulez. Votre temps a passé. Vous vous rêvez président ? Dommage, vous ne nous faites pas rêver.

Il est l’heure de prendre vos responsabilités : plus un mot.

par Julien Millanvoye

Julien Millanvoye est rédacteur en chef du magazine "blast".

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-385331,0.html

Messages

  • Après le 28 mars

    Le Ps face à sa victoire

    Le vendredi 23 avril 2004 par le webmestre

    François Hollande, le 29 mars au soir a déclaré : "Cette victoire ne nous confère pas de droits mais des devoirs". Oui, c’est vrai. Et des millions d’électeurs de ce jour-là, en effet, n’ont pas trop confiance. Ils ont chassé la droite mais... que leur réserve la gauche ?
    Dans tous les meetings de la campagne électorale, de Charleville-Mézières à Brignoles, de St Brieuc à Argentan, de Rives de Giers à Abbeville, de Pau à Grenoble, à la fin des discours, on entendait : " - C’est bien ce que vous dites, mais pourquoi est-ce que c’est Fabius et Strauss-Kahn qui causent à la télévision ?"

    Regardez dans les grandes lucarnes, Fabius et Dsk encadrer François Hollande, dans toutes les circonstances un peu voyantes, ne rassure personne. Si on fait tout ça pour ça !

    Pendant ce temps-là, Fabius écrit des notes sur sa vision du monde, Dsk voyage à Londres et rencontre les amis de Blair et Schröder, Michel Rocard continue de soutenir Fillon et la constitution Giscard, Bernard Kouchner étale sur tous les écrans de télévision son"réalisme", soutient la guerre de Bush en Irak, et les "nécessaires réformes" que doit faire la France... On voit les "clubs" s’arranger entre eux, les "thinks thanks" se multiplier, les contacts et passerelles avec des secteurs du patronat, des intellectuels droitiers font florès, tandis que les syndicats ne sont guére écoutés.

    Il faut quasiment forcer les questions au Bureau national pour entendre redire qu’on va abroger les mesures de la droite, et jamais, jamais on entend une phrase contre les actionnaires ou le capital...

    Pourtant les militants sont vigilants et motivés, mais le concours de la presse est tel que parfois, les bras nous en tombent : contre toute vérité, les "candidats" autoproclamés se font citer pour la moindre banalité, pour trois mots sans intérêt. Ils parlent carottes râpées, jouent sur la notoriété de leur femme, ou sur "les évidences" de la pensée unique. Pendant ce temps-là, Schröder trahit ses mandats, son alliance avec les syndicats, met en oeuvre la politique de ses adversaires, et perd sa popularité jour après jour. Le Pse, va tenir son congrès le 17 avril, et il soutient la constitution Giscard, et seul le Ps français n’a, pas encore, tranché dans cette voie sans issue pour des socialistes. Il faut avoir une foi d’enfer pour croire qu’on peut lutter contre ces pesanteurs : mais il n’y a pas d’autre voie, c’est au cœur de la gauche, au cœur du Ps que les choix décisifs se font.

    Nouveau Monde, Nouveau parti socialiste et Force militante représentent 40 % des voix : il urge de les rassembler de les additionner, de les élargir.

    http://www.democratie-socialisme.org/article.php3?id_article=399

    A toi Dominique...

    Surtout n’augmentons pas les salaires...

    Le samedi 21 août 2004.

    Le dimanche 20 juin, Dominique Strauss-Kahn a tenu sa première réunion de campagne présidentielle à la Mutualité en présence de Anne Sinclair, Michel Destot, Pierre Moscovici, Alain Bergounioux, Poul Nyrup Rasmussen et Jean-Christophe Cambadélis qui l’a intronisé : "Il y a besoin d’un homme d’Etat qui change le pays. À toi Dominique".
    Le Monde relate "le chemin réaliste et praticable" (sic) que Dsk veut tracer pour le Ps : "dans une intervention d’une heure, truffée de références aux classes populaires" et "aux exclus", Dsk se fait le héraut d’une meilleure justice sociale" (...).

    On y croirait jusqu’à ce que l’essentiel de la "manip" nous soit dévoilé : "Vis-à-vis de ces "classes populaires" Dsk estime qu’il n’est plus possible de se présenter devant elles en ne leur proposant que des augmentations de salaires en bandoulière" (dixit).

    Quel culot ! Qui, dans ce pays ne fait "que" proposer des augmentations de salaires"... "en bandoulière" ? Bien sûr, tous les jours on entend cela. Évidemment cela court les rues ! C’est une idée tellement banale qu’elle est déjà surfaite ! Il faut vraiment être de "gauche radicale" comme Dsk, et "socialiste de combat" pour renoncer à la tentation. C’est vraiment dépassé ! Le peuple attend autre chose : des roses, pas du pain. Comment : vous n’avez que cela "en bandoulière" ? Là, dans votre besace, c’est tout ce que vous proposez aux classes populaires ? Fi donc !

    Dsk, lui, propose un "formidable instrument" qui est la "prime pour l’emploi" !

    Vous savez ce que c’est ? C’est cette invention extraordinaire née sous le gouvernement de Lionel Jospin et qui vise à compléter les salaires les plus bas par une "prime" versée par l’état, à la place des employeurs qui ne paient pas assez. JP. Raffarin a même dit " les bonnes idées, on les garde". Dans la culture libérale que les rédac chefs des médias font régner, les libéraux ne sont pas choqués que ce soit l’état qui complète les salaires... avec l’impôt collecté sur le dos des salariés !

    Soyons clairs : ce "formidable instrument" est quasi soviétique de la pire époque, on ne peut pas faire pire comme "économie administrée". C’est une perversion, même du point libéral ! Où est la théorie là-dedans ? Quelle est cette vision du monde... qui va contre l’économie de marché ? En payant les compléments de salaires directement par l’état ? Il n’y a même pas eu un commissaire de Bruxelles (vous savez, ces "intellectuels") pour s’offusquer de la rupture de concurrence.

    Et bien sûr, Dsk est pour "un socialisme de la redistribution" : mais pas par les salaires. Non, ce serait trop simple. Ça augmenterait le coût du travail et ça perturberait les discours ânonnés par Jean-Marc Sylvestre tous les jours.

    Quid d’une "prime" qui est prélevée par impôt à tous les salariés, et reversée à une partie d’entre eux, mais qui ne donne surtout pas lieu à "cotisation sociale" ? Elle ne nourrit ni les retraites, ni la Sécu ! Elle ne gène pas les profits, elle les facilite.

    Qui veut redistribuer augmente les salaires !

    La question, la plus importante dans notre pays est précisément d’augmenter les salaires, c’est la voie la plus facile, la plus naturelle, dans un système capitaliste pour répartir les fruits du travail. Pas besoin d’usine à gaz, pas besoin de "prime" étatique, pas besoin de détour, les salariés qui sont les producteurs essentiels ne reçoivent pas ce qu’ils méritent ! Il faut leur donner la part qui leur revient : prés de 10 points ont été pris par les profits contre les salaires depuis vingt ans, il faut renverser la vapeur et les redonner aux salariés. Telle est la question la plus "radicale" pour des "socialistes de combat".

    Ne vous laissez pas abuser par Dsk et ses fariboles encensées médiatiquement : ou plutôt , argumentez contre lui, spécifiquement contre lui sur ce sujet : c’est une raison du cœur, ce qu’il dit là-dessus est important, c’est une question de fond, cela suffit à agir (mais il y a quelques autres motifs) pour qu’il ne soit en aucun cas en posture d’être candidat socialiste à la présidentielle.

    Matti Altonen

    http://www.democratie-socialisme.org/article.php3?id_article=433

    • "Nouveau Monde", "Nouveau parti socialiste"... on croît rêver... les sociaux-démocrates sont prêts à toutes les manoeuvres pour se donner un look "chéguevariste" et séduire le pigeon-électeur lors des prochains scrutins. Bureaucrates et aspirant sénateurs, jetez vos masques on vous a reconnu !

  • En mai 68 on scandait "de la critique de l’université à l’université critique", eh bien, nous socialistes, nous nous réservons le droit de critiquer mai 68 car la pire des choses est de faire des événements et de l’esprit de mai des monolithes incriticables. Mon camarade et ami Laurent Baumel, auteur de ce rapport (dont je ne sais si vous l’avez lu) ne fait que prôner un examen lucide. Dans tout mouvement de révolte il y a des apports et des cassures. Contrairement à la droite, nous ne pensons pas que les maux de la société actuelle viennent de Mai 68, mais nous savons qu’une bonne partie de la population est en quête de normes des normes pas nécessaires bourgeoises, mais sociales, éthiques, ou autres. La culture du profit à tout prix, la permissivité, l’impunité d’autant plus grande qu’on appartient à la "haute". Toutes ces questions se posent. Et puis, s’agissant des questions d’autorité, eh bien oui, elle existe, pas comme le souhaite la droite, pas comme avant 68, mais sans apporter des réponses et une pédagogie on n’est pas responsable.

    P.K.

    • Vous autres socialistes avez participé au pouvoir à plusieurs reprises, vous n’avez fait que gérer le capitalisme et désamorcer les luttes... Vous pouvez certes parler sur tout, mais n’avez aucune crédibilité au regard de celles et ceux qui veulent changer ce système pourris. Vous êtes des manipulateurs qui font rêver les gens, leur donnez de fausses espérance... en ce sens vous êtes plus dangereux que la Droite car vous endormez le peuple et stérilisez toute lutte.

    • Bonjour P.K.,

      je n’ai effectivement pas eu la chance de lire le rapport de Monsieur Baumel, mais ce n’est pas faute d’avoir essayé. J’ai appelé le Parti Socialiste pour me le procurer, mais ma demande est restée lettre morte. Croyez bien que j’aurais ardemment souhaité le lire en entier, ne serait-ce que pour rire : son style m’a l’air d’une légèreté absolument délicieuse.
      Vous souhaitez vous "réserver le droit de critiquer mai 68", faites, si ça vous amuse. Libre à vous de ne pas écouter ce qu’a à vous dire un ancien électeur fidèle, perdu (à jamais, je le crains), le 21 avril dernier, (enfin, un peu avant, lors de la campagne elle-même). Libre à vous de ne pas m’écouter, ni moi, ni d’autres, nombre d’associations, des mouvements autonomes, discours contemporains, militants de tours ordres, qui s’expriment un peu partout depuis quelques années… Vous ne continuerez qu’à en perdre en crédibilité. Pas tant d’ailleurs à cause des conclusions auxquelles vous arriverez (que peu de citoyens vont prendre le temps de lire, soyez en assuré) que sur le temps stupidement perdu à comprendre, je le répète, un microphénomène, que nombre d’entre nous ont digéré bien mieux que vos expériences gouvernementales.
      Tant que Raffarin est là, vous arriverez peut-être à vous maintenir la tête hors de l’eau… Mais la relève arrive, et elle sera violente !
      Vous avez tout à fait le droit de ne pas entendre mon appel, et de continuer à perdre vos votes "comme un sang qui s’écoule", pour citer Lionel Jospin à une époque où je croyais encore en lui. Franchement, ça n’est pas vraiment mon problème. Pour ma part je n’ai fait ce texte que parce que je me suis senti agressé par la citation tirée dudit rapport, vue dans Le Monde.
      Laissez si vous le souhaitez nos représentants continuer à se donner en spectacle comme ils le font, ça les occupe.
      Sur ce, je vous laisse à vos débats stériles, j’ai du travail. Bonne chance pour tout !

      Cordialement,

      Julien.
      PS : la culture du profit, la permissivité, l’impunité sont des questions qui se posent à la haute ? Merci, oui, je suis payé pour le savoir, j’ai vécu plus de deux ans avec un smic (et je ne parle pas de la bienfaisante invention des stages non rémunérés).