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Lettre ouverte au Président de la République

Publie le mercredi 9 novembre 2005 par Open-Publishing
4 commentaires

Revenir au calme par le respect, la dignité et le dialogue

Travailler au développement humain et non à la répression !

Les violences commises ces derniers temps un peu partout en France, non sans lien avec les provocations du Ministre de l’Intérieur, suscitent inquiétude et indignation. Mouvement de la paix, mouvement pour une culture de la paix, nous partageons cette émotion et ne pouvons accepter cette violence. Elle se justifie d’autant moins qu’elle est souvent dirigée contre des personnes elles-mêmes en grande difficulté ou contre des équipements sociaux où des hommes et des femmes travaillent avec beaucoup d’énergie dans les secteurs de l’éducation, de la prévention, de l’emploi, du transport, éléments fondamentaux du développement et du lien social.

Ces événements montrent à l’évidence que la répression, seule solution proposée par le Ministre de l’Intérieur est en échec.

Ils illustrent l’échec de notre société à accomplir les missions républicaines d’égalité, de liberté et de fraternité. Ils confirment que le mépris, l’arbitraire et l’injustice ne construisent une politique, mais dressent des impasses où s’engouffre la violence.

Les mesures proposées par M. Villepin du couvre-feu à l’apprentissage à 14 ans ne répondent pas à l’ampleur des problèmes que vivent nos jeunes.

L’insécurité sociale croissante, au cœur d’une société qui survalorise l’argent, a produit ces situations d’apartheid social. Plus de 10 millions de pauvres, des quartiers où le chômage touche toutes les familles et plus de 30% des jeunes, des écoles surchargées, des logements déficients : le désespoir est fort, mais la solidarité s’y construit aussi comme un véritable antidote. Associations, élus, travailleurs sociaux, services publics, habitants et commerçants, y tissent chaque jour, d’autant mieux qu’ils y vivent, ce lien social sans lequel la violence règnerait en maître.

C’est cette construction qu’il faut renforcer en donnant de vrais moyens aux quartiers et à leurs habitants. C’est à un véritable projet de développement humain qu’il faut travailler, permettant l’accès pour tous à l’emploi et à la formation, à la culture, au logement, à la santé, l’accès à la citoyenneté et au droit de vote pour les résidents étrangers. Il faut chasser sans merci le démon du racisme et des discriminations.

Cultiver la paix dans nos villes et nos quartiers, c’est multiplier les lieux de dialogue, de convivialité et de citoyenneté avec l’ensemble des acteurs, nouer un véritable échange où domine enfin le respect, la dignité, la justice et le droit pour tous.

Les choix budgétaires pour 2006 qui sont débattus en ce moment vont hélas dans la direction opposée : réduire les services publics, étrangler les budgets des collectivités. Les associations d’éducation populaire assurant des responsabilités importantes dans le domaine de l’insertion, des loisirs, de la culture, connaissent une baisse de leurs subventions risquant de mettre en péril leurs missions. Dans le même temps, il est proposé d’augmenter de 3,4% le budget de la Défense, avec 47,8 milliards d’euros, dont la moitié pour construire de nouvelles armes, y compris nucléaires, tandis qu’on consacre seulement 7 milliards à la Ville et au Logement.
Comment accepter qu’à la demande de dialogue, il soit répondu « nouveau missile » ?

Construire la paix est bien plus difficile que faire la guerre, mais c’est le seul choix acceptable, humainement, socialement, économiquement. La paix n’est pas l’absence de conflits, ni à l’opposé l’incapacité de faire la guerre. Elle implique de renoncer volontairement à utiliser la force armée, parce que d’autres solutions sont plus efficaces et plus durables. L’imagination semble manquer aux (ir)responsables politiques qui jouent le jeu dangereux de l’anathème et de la division.

A quelques jours de son Congrès national, le Mouvement de la Paix, qui s’est engagé à « cultiver la paix du quartier à la planète » appelle le Président de la République à convoquer une Conférence nationale, avec tous les acteurs concernés, pour mettre en œuvre partout et pour tous les valeurs républicaines d’égalité, de liberté et de fraternité.

Saint-Ouen, le 8 novembre

Messages

  • si nos gouvernants se déplacaient à un tel congrés
    au moins on pourrait se dire que développer l’humain
    est un projet politique hélas je ne crois plus en la volonté de ces gens
    là, qui tiennent le haut du pavé mais ne veulent rien voir d’autre
    que le pouvoir et le fric, l’humain ils le mettent à la poubelle
    d’une manière ou d’une autre en expulsant, emprisonnant,jugeant
    voir en lui faisant la guerre
    qu’en ont à faire notre président et ses sbires de ces lettres ouvertes
    et invitation à respecter les hommes ,si ils avaient eu envie de comprendre
    et de réfléchir ils l’auraient fait depuis longtemps non ?

  • 1.000 milliards de dollar de dépenses militaires mondiales !

    Le Gouvernement Français s’honorerait de participer à une culture de paix, réduire NOS dépenses militaires nucléaires de 10 % par exemple dès cette année ce serait 5 milliards à mettre dans une "programme d’urgence sociale" ??

    Il "suffirait" de 250 milliards de dollar pour les programmes destinés aux besoins vitaux de l’Humanité,
     arrêt de déforestation, aide à la démocratie, élimination des armes nucléaires, accès à l’énergie propre et sûre, prévention contre le réchauffement global, pluies acides, annulation de la dette du tiers monde, accès à l’eau potable pour tous, éliminer la famine et la malnutrition, logement pour tous, santé gratuite et lutte contre le sida....

    la liste peu paraître longue, utopiste et pourtant il ne suffirait que d’UN QUART des dépenses militaires, il en resterait encore TROIS QUART !!!

    Le Mouvement de la Paix fait ce qu’il peut avec ses moyens, dommage :
    ses "revendications" c’est le Monde qui crie, celui qui n’en peut plus de souffrances et de malheurs...

    et la FRANCE dépense près de 50 milliards dans des investissements de mort !

    Honte !

    ARLEQUIN

    • oui si le gouvernement se deplacait là pour entendre ceux qui
      réfléchissent, oui cela l’honorerait et lui redonnerai un crédibilité ainsi qu’ à la politique en général mais même nos socialo n’ont pas l’air de se bousculer pour y aller
      puiser des idées encore moins un projet de société pour nos aspirations humaines
      alors on fait comment pour donner encore un peu d’espoir à nos jeunes
      leur dire que la vie la planète l’homme ça compte ,qu’ils comptent comme force
      vive de la nation
      oui il suffirait mais les hommes de bonne volonté pour l’Homme ne sont pas
      au gouvernement ni dans les instances qui décident occupés qu’ils sont à lacher leur chien
      sur des jeunes en colère histoire de les faire marcher au pas !
      il suffirait de mettre l’argent et les idées et les hommes à des projets humains
      et non au service du grand capital et de son cortége de haine sous forme d’armes
      de mort sous forme de transgénie ,de pollutions ils tuent et pillent impunément
      et décrètent le couvre feu ici oui ici !
      Djo

  • Le mouvement pour la paix écrit que : "Ces événements montrent à l’évidence que la répression, seule solution proposée par le Ministre de l’Intérieur est en échec."

    Si on en juge les réactions hostiles de l’opinion publique contre la violence des jeunes, si on considère que tous les partis politiques de l’extrême-droite à l’extrême-gauche, reconnaissent explicitement ou impliciement, la nécessité de mettre un terme à ces violences... On ne peut pas parler à l’évidence de l’échec de la politique de Sarkozy.

    Pour quelles raisons cette reconnaissance de tous les partis ?

    La droite parce qu’il faut rétablir l’ordre. La gauche par empathie gouvernementale. L’extrême-gauche voit dans ces mouvements une violence inorganisée nuisible à la classe ouvrière. L’extrême-droite exploite la situation par une surenchère dont elle escompte tirer les énormes bénéfices en 2007, elle guide et oriente le gouvernement comme l’étoile polaire.

    L’approbation du couvre-feu par une large partie de l’opinion publique, légitimement inquiète pour sa sécurité, la reconnaissance par tous les partis politique d’un nécessaire retout à l’ordre, au calme, a en réalité renforcé Sarkozy et l’extrême-droite.

    Affirmer contre toute évidence que la répression est un échec de Sarkozy est une erreur lourde de conséquence.

    Qu’est-ce dire ?

    Le nez dans le guidon, la population laborieuse n’est pas en mesure de réaliser que la répression contre les jeunes des cités est un premier pas vers une répression générale, systématisée. l’instauration de l’ état d’urgence dépasse largement les motifs pour lesquels il est instauré ; son champ opératoire s’exerce sur l’ensemble des libertés.

    Les partis de gauche, d’extrême-gauche et les syndicats disposent de la force de mobilisation nécessaire pour faire échec au projet dictatoriaux de Sarkozy. Ils sont en mesure au travers de manifestation unitaire, respectueuse de la diversité des pensées. de faire la démonstration quà travers les jeunes, ce sont les couches populaires qui sont directement visées. La paupérisation dans un régime de semi- liberté menace les libertés des classes dirigeantes. C’est bien pourquoi, la carte de la dictature s’impose progressivement, comme la solution la mieux adaptée au vol de la plus-value.

    J’ai analysé plus haut, les raisons qui rendent toute mobilisation, toute contre-offensive sérieuse, très difficille .

    Allons-nous assister à une défaite sans combat des classes populaires et des diverses partis qui les représentent ?

    Difficile n’est pas impossible ! Si très vite les mobilisations larges ne suivent pas, d’une manière où d’une autre, les répressions suivront les couvres-feu et les couvres-feu couvriront, de leur silence de mort, les répréssions.

    Mohamed.

    Saluations fraternelles.