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Libertaires autogestionnaires : au-delà du seul NPA

par Chico

Publie le lundi 9 juillet 2012 par Chico - Open-Publishing

BC n’est pas un lieu de débat "spécial NPA", mais je me permets néanmoins de publier des extraits d’un texte interne car il me semble que les questions posées et les tentatives de réponses concernent bien au-delà du NPA, auquel d’ailleurs je n’appartiens plus.

Il concerne tous ceux qui ne se satisfont pas de la situation actuelle à gauche, qui cherchent "la voie" d’une reconstruction, qui se demandent "Que faire ?".

J’y ai trouvé évoqués deux points qui m’avaient "interpelé" lorsque j’étais au NPA : le rapport aux élections, et la question des tendances, des conséquences de leur fonctionnement.

Il s’agit d’extraits (j’y ai souligné en gras des phrases qui m’ont parlé) d’une plate-forme en cours d’élaboration dans l’optique du prochain congrès. Il y a longtemps qu’un texte interne au NPA n’avait pas attiré positivement mon attention, et j’ai souhaité le partager, le verser au débat.

Chico

Conférence nationale du NPA / IIe congrès du NPA
Plateforme libertaires autogestionnaires
Version 1 / 09 Juin 2012

Préambule

L’arrivée de la gauche au pouvoir a permis de dégager Sarkozy et sa bande, et de mettre un frein aux offensives menées contre les travailleurs-euses, les femmes, la jeunesse, les immigréEs, les LGBT. Pour autant, les plans de licenciements massifs, la diminution des salaires réels, la hausse du chômage et la destruction des services publics vont se poursuivre sous l’impulsion des politiques d’austérité et des attaques du patronat. Hollande et le gouvernement Ayrault ont annoncé leurs intentions : cogérer la crise avec les patrons et la troïka (BCE, UE, FMI). Face à cette situation, les résistances des oppriméEs s’organisent mais sont insuffisamment coordonnées afin d’imposer un réel rapport de force. Dans ce contexte, la faiblesse des luttes et l’absence de perspectives politiques pour les travailleurs-euses constituent un terreau pour l’extrême droite. Quelque soit l’avatar sous lequel se cache le fascisme (partis populistes, FN “dédiabolisé”, islamophobie), il constitue toujours une béquille au capitalisme en période de crise. La proximité (assumée) de plus en plus grande entre l’UMP et le FN n’est que la manifestation d’une droite à bout de course avec ses recettes néo-libérales, et qui ne peut que souffler sur les braises de la haine, du racisme et de l’ordre moral pour défendre sa politique au service du patronat, des plus riches et de l’impérialisme.
Les crises économique, politique et sociale radicalisent les options : soit les politiques d’austérité se poursuivent et mènent les populations vers la pauvreté et les détournent vers des solutions réactionnaires, xénophobes ou fascistes, soit les travailleurs s’organisent pour imposer un réel rapport de force afin que la crise soit payée par les uniques responsables : les capitalistes.
L’actualité en Grèce anticipe les difficultés à venir des peuples européens. La décrédibilisation des partis politiques ayant mené les politiques d’austérité a renforcé l’extrême droite et son parti néo-nazi ainsi que la gauche radicale, et notamment la coalition Syriza. Si l’on doit voir positivement le fait que des forces politiques de gauche opposées aux politiques d’austérité deviennent la deuxième (peut être première après les élections) force politique du pays, il est important d’analyser les perspectives politiques qu’offre Syriza. La forte ambiguïté sur la question de la dette que maintient la coalition laisse planer le doute sur une volonté réelle de rompre avec les exigences de la troïka, ce n’est qu’en refusant de payer la dette que les grecs pourront se libérer du joug des marchés financiers et des institutions internationales. En outre, Syriza inscrit sa stratégie dans le cadre des institutions et n’offre pas vraiment de perspective en termes d’auto-organisation des luttes, que nous pensons être le seul moyen d’imposer une politique au service des travailleurs-euses et de permettre l’émancipation des oppriméEs. En France, le Front de Gauche pratique sensiblement la même politique, son attitude par rapport aux luttes restent essentiellement opportuniste et a pour objectif de conquérir le pouvoir via les institutions. Le discours patriotique et protectionniste semble loin du drapeau internationaliste que nous défendons. Les allures tribuniciennes de la campagne Mélenchon s’opposent à notre idéal d’auto-émancipation.
Dans ce paysage politique, une organisation politique défendant des perspectives anticapitalistes, l’internationalisme et la démocratie directe est plus que nécessaire. Le NPA doit être cette organisation capable de rassembler les masses derrière un projet politique. Elle doit aussi être une organisation capable de réfléchir et d’agir avec les autres organisations à gauche du PS, et de tisser des liens entre les équipes militantes, à la « base ».
Le contexte actuel de démobilisation dans les partis et les syndicats doit être une leçon pour les organisations politiques comme la nôtre. Les questions de fonctionnement, de formation et d’appropriation de l’outil politique par tous les militants doivent devenir des questions politiques à part entière. La polarisation des débats autour du FDG au sein du NPA n’a pas permis d’avoir des discussions sur les questions d’auto-émancipation, de partage des expériences de luttes et d’autogestion et a sclérosé les débats politiques sur des perspectives institutionnelles. C’est bien en consacrant l’essentiel de ses forces aux questions extra-institutionnelles que le NPA pourra renouer avec son projet originel.

I. Plateforme d’un nouveau type pour une refondation démocratique et pluraliste du NPA !

Le NPA que nous voulions n’est pas encore né

Personne ne dira le contraire, le NPA, au sens de son projet ainsi synthétisé dans ses « Principes fondateurs », n’est pas encore né :
« Nous voulons que le NPA fasse vivre le meilleur de l’héritage de celles et ceux qui ont affronté le système depuis deux siècles, celui de la lutte des classes, des traditions socialistes, communistes, libertaires, révolutionnaires.
Un parti qui hérite des luttes démocratiques et antifascistes. Un parti qui garde la mémoire des combats contre les dérives autoritaires et bureaucratiques qui ont terni les espoirs émancipateurs. Un parti qui se nourrit du féminisme, de l’anticolonialisme, de l’antiracisme comme des luttes contres toutes les discriminations. Un parti qui donne une tonalité clairement anticapitaliste à l’écologie politique radicale et une tonalité clairement écologiste à l’anticapitalisme. Un parti soucieux des aspirations individuelles à la reconnaissance et à la créativité face à l’uniformisation marchande de la vie quotidienne. »

Le projet NPA, c’était alors de trouver les voies d’un nouveau type d’organisation, inventant des pratiques militantes renouvelées, ajustées à la perspective d’auto-émancipation des opprimés pour une société sans classes. La quête d’une forme politique rénovée, avec une main dans les institutions existantes (d’où la participation aux élections) et deux pieds et une autre main dans une mise à distance de la politique institutionnelle traditionnelle (mouvements sociaux, pratiques militantes radicales, expériences alternatives et pensées critiques, notamment).
En pratique, nous voulions un parti qui parte de ce que nous avons en commun et mette en débat le reste, en laissant le temps aux positions de se confronter et aux arguments de convaincre, pour poser au moins les bases de l’agir ensemble. Nous voulions ainsi un parti qui laisse le champ libre aux expérimentations, en tire des bilans, préfère se bâtir sur des campagnes communes plutôt que sur des différenciations préalables toujours plus excluantes.
Pas grand chose de tout cela n’a réellement vu le jour. Au contraire, le NPA actuel se fragmente toujours plus sans perspective de relance. Chaque nouvelle question politique posée par la situation devient un nouveau prétexte de division.

Cependant, nous ne voulons pas renoncer au projet NPA

Nous considérons que les fondamentaux qui nous ont unis pour son lancement restent vivaces, que le processus de construction du NPA est encore en cours et doit se poursuivre, et que c’est encore plus important aujourd’hui qu’hier !
Par cette ’’plateforme’’ nous voulons exprimer la nécessité de reprendre la main sur les logiques destructrices, de sauver l’outil NPA, de relancer le processus de fondation, de travailler, sans préjuger des formes et modalités, à la construction de notre projet. La crise actuelle, malgré tout ce qu’elle implique en termes d’hémorragie et de démobilisation militante, peut être justement l’occasion d’expérimenter des orientations et des pratiques nouvelles.
Nous pouvons partir du constat que le NPA est en crise, son fonctionnement et son orientation ne nous satisfont pas, et partir d’une nécessité : dépasser cette crise pour repartir de plus belle. Le projet n’est pas mort !
Nous pensons que la crise interne du NPA n’est pas seulement une crise d’orientation politique, en terme de stratégie de lutte, mais également – voire essentiellement – une crise de son fonctionnement, qu’il s’agit de revoir en profondeur. En particulier, la logique actuelle des tendances/plateformes qui capte des enjeux de pouvoir est absolument néfaste pour la dynamique du parti.

(...)

Mais une plateforme pour quelle orientation ?

Non pas une orientation bouclée, bardée de certitudes, homogène sur tout, mais une boussole provisoire et partielle qui a déjà commencé à émerger : mettre la perspective d’auto-émancipation des opprimés et le principe d’auto-organisation au centre de notre action, en faire dépendre la stratégie, les pratiques politiques, la place secondaire des élections (et la tactique électorale) et notre fonctionnement ; faire de l’invention de pratiques politiques (au sein du NPA et en dehors) renouvelées un de nos axes principaux ; exprimer la diversité des radicalités auto-émancipatrices au sein du NPA, en élargissant le pluralisme de nos références. Ce ne serait donc pas une orientation pesante, qui lierait les mains de chacun et chacune d’entre nous sur tout, mais une orientation ouverte en perpétuelle évolution.

Si nous estimons qu’il ne nous incombe pas de proposer la solution miracle (pas plus qu’il nous appartiendrait de montrer la Juste-Voie), nous pensons qu’entre ceux et celles qui sont encore au NPA et ceux et celles qui se sont misEs en retrait, nous sommes nombreux et nombreuses à chercher comment on pourrait s’en sortir. Et que c’est peut-être là que se trouve un début de réponse.

II. Éléments d’orientation et propositions

1. Recentrer nos activités sur le champ extra-institutionnel

Les élections constituent un temps important de l’activité politique en France. Mais leur enchaînement depuis le congrès de fondation a mobilisé le temps et l’énergie des militants, polarisé les débats, au détriment de la réflexion de fond sur le projet du parti, la stratégie, le fonctionnement.
La participation à toutes les élections est un point considéré comme consensuel au sein du parti par la direction alors qu’il ne l’est pas et mériterait un débat dans l’organisation. Dès les élections européennes puis régionales, certains et certaines camarades s’étaient interrogéEs sur le sens de notre participation. Bien sûr, ces débats complexes doivent être abordés avant chaque élection et en tenant compte du contexte politique et social dans lequel a lieu l’élection.
De ce point de vue, le NPA ne s’est pas démarqué des partis « classiques ».

A contrario, nous proposons que notre énergie soit ré-investie en priorité dans l’animation du mouvement social, associations et syndicats, en cohérence avec le projet d’émancipation qu’il nous reste à travailler. Nous proposons que notre parti soit réellement utile à renforcer notre camp social et s’adresse directement à une audience de masse non dans une logique de délégation mais de participation et d’organisation des confrontations. Nous considérons en effet que le mouvement social est à la source du questionnement politique, qu’il s’agit précisément de savoir écouter et amplifier. Pour nous, un parti anticapitaliste se doit d’être un parti d’intervention dans le mouvement et s’appuyer sur cela pour élaborer son autre projet de société.
L’activité sur le terrain électoral a certes des répercutions sur le mouvement social. Mais, de par sa nature, investir excessivement ce champ est une impasse pour construire un collectif militant et nous éloigne de la perspective d’auto-émancipation.

Les sollicitations à être présent dans le champ électoral sont donc perverses car elles nous obligent à nous définir essentiellement par différentiations et non pas à partir de nos propres termes, c’est à dire, à partir de ce que nous faisons en propre. Pour être réellement indépendant, il ne faut pas être obsédé par une autre force politique. Actuellement, la polarisation vis-à-vis du Front de Gauche est édifiante sur ce point. Peser sur lui de l’extérieur, de l’intérieur, ou être contre ?
Ainsi, pour les prochains discussions, au CPN ou lors des rencontres entre les comités, il est important que les débats sur notre stratégie, notre intervention soient la priorité de notre agenda politique. Ceci permettrait d’arrêter de naviguer à vue et de penser de manière plus méthodique et plus constructive notre rapport au Front de Gauche afin de ne pas être submergé par cette question.

2. Fonctionnement du parti et démocratie interne

Un fonctionnement démocratique et pluraliste est une condition de notre projet de société sans classes. Si le NPA est loin d’être une organisation bureaucratique, de nombreux chantiers restent à engager. Nous proposons ci-dessous quelques éléments de réflexion.

Les tendances

Le fonctionnement actuel de l’organisation en tendances quasi-pérennes n’est pas satisfaisant. Celles-ci sont apparues de plus en plus animées par la volonté de marquer le territoire plutôt que d’organiser le débat stratégique. Certes, les textes issus des plateformes (ou tendances) ont le mérite de formaliser des options différentes, d’enrichir le débat, d’illustrer la complexité des enjeux et des stratégies. Mais les votes des militants sur ces textes ont été utilisés à entériner des lignes de rupture parfois absurdes.
De fait, pendant ces bientôt quatre années, la cristallisation progressive des débats autour des tendances a dépolitisé et confisqué la parole des comités. Et dans un contexte de guerre de tranchée, il a été difficile de conjuguer des cultures politiques et des points de vue différents qui auraient pu être porteurs d’une ouverture à de nouveaux militants et à de nouvelles pratiques démocratiques.
Et, effet pervers, le fonctionnement actuel des tendances nous pousse à mimer des comportements calqués sur l’idéologie capitaliste : à la coopération, à la mutualisation et la confrontation fraternelle se substituent des pratiques de concurrence, de compétition avec coups tordus, manipulations, pressions et boucs émissaires. Peu à peu les orientations politiques passent au second plan du fait de rapports humains de plus en plus dégradés : le débat d’idées, orientation contre orientation, idées contre idées, pratiques contre pratiques, fait place à la confrontation de groupes de personnes aux perspectives binaires, laissant peu d’espace à l’écoute et à la résolution des problèmes de crispation et de paralysie du NPA. Au CPN, par exemple, rares sont ceux et celles qui s’expriment en donnant l’impression de porter la parole de leur comité, plus nombreux en revanche donnent le sentiment de parler au nom de leur tendance.
À tout cela s’ajoute le poids des « discussions de couloirs » et les arrangements entre militantEs expérimentéEs qui aussi ont contribué au sentiment d’extériorité d’une partie des camarades du parti, qui ont parfois adhéré à une plateforme par défaut, sans avoir leur mot à dire dans la construction de celle-ci.

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Les comités

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La direction

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Les commissions thématiques nationales

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La place de l’individu dans le collectif

Difficile contradiction que celle de la place de l’individu dans le collectif.
D’un côté, la souffrance résultant de l’individualisme égoïste de la société capitaliste et le besoin de se regrouper pour agir collectivement. De l’autre, le besoin de nombreux-ses camarades d’affirmer ou de protéger leur individualité face à certains risques d’étouffement par le groupe. Ces deux problèmes permettent d’identifier deux risques de dérives dans nos pratiques politiques quotidiennes : d’une part, l’excès de paternalisme ou des pratiques culpabilisantes ne permettant pas à l’individu de s’approprier son rythme et ses pratiques militantes, et d’autre part, le retrait pur et simple du collectif dans la formation et l’orientation des militants.
La solitude ou la contrainte n’ont jamais permis à personne d’accéder à l’autonomie ; tenir entre ces deux dérives est difficile, mais des pratiques, un état d’esprit et une formation adaptée peuvent nous aider.

Les pratiques militantes

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Intégration des nouveaux-elles militantant-e-s

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Formation politique

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3. Élaborer notre projet d’émancipation

Si nos principes fondateurs tracent bien les contours du « socialisme du XXIe siècle » (quelque soit le nom qu’on lui donne), notre projet d’émancipation n’a guère évolué depuis notre congrès de fondation.

À grande échelle, dans la population, le NPA est souvent perçu comme :
- sympa, ou parfois même « gentil » ;
- radical ;
- soutenant de façon indéfectible les luttes sociales ;
- utopique, au vu de nos propositions qui semblent irréalistes, pour qui ne peut s’extraire du contexte actuel.
Cependant, notre organisation n’est quasiment jamais identifiée comme porteuse d’un changement fondamental de société. Notre parti est toujours prisonnier du lourd héritage des “communismes” qui ont marqué négativement le XXe siècle.

Voilà pourtant une de tâches majeures à laquelle nous devrions accorder une de nos priorités : reconstruire dans l’imaginaire populaire une perspective politique désirable, et mettre en mouvement le maximum d’exploitéEs vers la réalisation de cet objectif lointain. Et pas seulement en parlant de l’organisation de la société en tant que telle, mais aussi en donnant d’autres horizons que métro-boulot-dodo aux destinées humaines, en définissant d’autres rapports entre les êtres vivants sur la planète, etc., et donc en rendant attirant, possible et souhaitable un changement radical de système.
En bref, continuer à élaborer notre projet d’émancipation.

Réussir à incarner ce projet de société, en faire notre colonne vertébrale, y adosser nos activités, cela implique d’interroger nos propositions politiques, comme par exemple notre programme d’urgence.
Porter des mesures d’urgence immédiates, ni trop avant-gardistes, ni trop modérées, est nécessaire, pour autant de les articuler avec notre projet d’émancipation à long terme. Par exemple, l’augmentation du SMIC à 1700 € nets est une revendication impérieuse urgente, mais ne saurait être une proposition soutenable éternellement (car soumise à notre mode de vie occidental répondant aux exigences du capitalisme). Autre exemple : la revendication de la semaine de travail de 32 h devrait s’accompagner de l’idée du dépassement du travail salarié, au profit d’un travail d’utilité sociale (pourquoi pas 20 h par semaine ?).
Il faudra quand même le dire un jour à une large échelle pour compléter, voire achever, notre identité en tant que parti politique à visée émancipatrice de l’humanité.
Le programme d’urgence tel qu’il existe est hérité de la LCR. La construction d’un nouvel outil politique implique de reposer la question de notre propagande. Les mesures que nous présentons peuvent soulever de nombreux problèmes de fond comme de forme. En lien avec notre stratégie d’intervention et de lutte, un débat doit avoir lieu sur ce sujet.

Pour cela, il nous faut travailler à partir du vécu des personnes, de leurs joies et frustrations, de leurs espérances et désespoirs. Être à l’écoute de toutes les nouveautés radicales, d’où qu’elles viennent. De toutes les pensées et pratiques critiques. Sur toutes les questions qui conditionnent les progrès de l’humanité, comme celles du féminisme, des libertés sexuelles et de genres, de l’antiracisme, de la culture, de l’éducation, des sciences, de l’écologie et de la décroissance, du droit à la paresse, du rapport au plaisir, etc., notre parti doit contribuer à leur développement, à leur popularisation et à leur radicalisation.

La question de l’auto-émancipation est donc de nouveau au cœur de notre démarche, car les humains ne seront pas émancipés mais s’émanciperont, individuellement et collectivement, par eux-mêmes. En pratique, il nous faut définir des axes d’actions qui visent à rendre perceptible cet horizon d’une autre société et la façon pour y arriver. Il nous faut favoriser toutes expérimentations allant dans ce sens et en débattre dans tout le parti. La création d’un outil collaboratif en ligne (type Wikipédia) pour élaborer en continu notre projet d’émancipation pourrait ainsi constituer une expérience autogestionnaire originale et un outil unique en son genre !