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Liste noire à la Sorbonne, et motion contre le pdt de Paris 4 (Pitte)
Publie le mardi 13 juin 2006 par Open-PublishingListe noire à la Sorbonne, et motion contre le pdt de Paris 4 (Pitte)
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1. Le président de Paris 1 persiste à refuser de soumettre au vote du Conseil d’administration une motion sur la « liste noire » de la Sorbonne
Motion sur la « liste noire » d’étudiants indésirables à la Sorbonne
Prémisses :
Mercredi 26 avril, le recteur de Paris (M. Quénet) a établi une « liste noire » d’étudiants indésirables à la Sorbonne. Ainsi, plusieurs étudiants, qui ont participé à la mobilisation contre le CNE et la loi sur l’égalité des chances, se sont vus interdire l’accès dans les locaux de la Sorbonne, alors qu’ils étaient munis de leur carte d’étudiant. Ce même jour, une délégation de 4 étudiants (dont un militant de la FSE) a été reçue par le directeur de cabinet du recteur et 3 responsables de la sécurité. Le directeur de cabinet a refusé de nous fournir la liste exacte de la « liste noire », mais a reconnu son existence : il s’agissait selon lui d’une décision « discrétionnaire » basée sur le « principe de précaution » ! Le directeur de cabinet a affirmé : « Ils sont considérés comme meneurs, et c’est pour cela qu’ils sont sur cette liste ».
Par la suite, des étudiants figurant sur cette liste ont progressivement pu entrer à nouveau. Mais à ce jour, un étudiant de Paris I, Sébastien Schifres, ne peut toujours pas entrer à la Sorbonne (alors qu’il devait y suivre ses enseignements). Malgré nos demandes répétées et l’urgence de la situation, le président de Paris I, M. Hénin, a jusqu’à présent refusé de nous recevoir pour traiter cette question.
Motion :
Le Conseil d’administration de l’Université Paris I mandate le président de l’Université Paris I, M. Hénin, pour intervenir auprès du recteur de Paris I, M. Quénet, afin que Sébastien Schifres, et de façon générale, tout étudiant de Paris I muni de sa carte d’étudiant, puisse entrer dans les locaux de la Sorbonne.
Si M. Quénet maintenait son refus de laisser rentrer M. Schifres dans les locaux de la Sorbonne, la Conseil d’administration de Paris I mandate M. Hénin pour que l’Université Paris I engage les poursuites judiciaires nécessaires pour mettre fin à cette situation arbitraire et inacceptable.
Ce qu’il s’est passé au Conseil d’administration de lundi 12 juin 2006
Le président de Paris I, M. Hénin, a refusé de soumettre au vote cette motion sous prétexte qu’elle serait « politique » ! Par contre, M. Hénin semble estimer qu’interdire d’entrée à la Sorbonne, depuis près de 2 mois, un étudiant - c’est-à-dire le priver de son droit à l’éducation - sous prétexte qu’il a participé au mouvement du printemps, est parfaitement « apolitique ».
Cette position qui vise à couvrir les agissements arbitraires du recteur - ancien activiste d’extrême droite, ancien secrétaire du club de l’Horloge, membre dit-on de l’Opus Dei - est insupportable de la part d’un universitaire.
Nous remercions chaleureusement la CGT pour avoir pris position lors du CA pour que notre motion soit soumise au vote. Tous les syndicalistes doivent prendre position pour la levée de cette interdiction arbitraire.
Nous ne nous satisfaisons absolument pas de la position de M. Hénin qui a refusé de prendre une position claire tout en affirmant voulant faire avancer cette affaire ...
2. La FSE combattra avec détermination les propositions scandaleuses de M. Pitte, président de Paris 4
Motion que la FSE présentera au CA de Paris 4 du mardi 13 juin
Durant toute la durée de la grève nationale étudiante contre la loi sur l’égalité des chances et le CPE CNE, Monsieur Jean-Robert Pitte, président de notre université, tout en affirmant son objectivité et sa neutralité politique, n’a cessé de multiplier les provocations. Il déclara notamment sur la chaîne LCI le 5 avril, que les étudiants qui manifestaient alors obéissaient à « un caprice d’enfant gâté », qu’ils « avaient soixante ans d’âge mental ». Il s’en prit également aux autres présidents d’université, selon lui pas assez fermes.
Récemment M. Pitte a publié un nouveau livre ; il a cette fois délaissé la géographie pour commettre un essai sur l’éducation : « Jeunes, on vous ment ». Dans cet ouvrage qu’il qualifie lui même de « tremblement de terre », M. Pitte brise le silence, pour clamer : le CNRS serait une « institution stalinienne », les jeunes des imbéciles fumeurs de pétards qui rêvent au « grand soir », la Sorbonne une usine à chômeurs. Mais quels sont donc les remèdes à ces maux que seul M. Pitte ose dénoncer ?
M. Pitte se déclare tout simplement partisan d’une sélection à l’entrée de l’université, afin qu’elle ne soit pas ouverte au premier bachelier venu ; il souhaite également augmenter considérablement les frais d’inscription ; et enfin il souhaite prostituer la Sorbonne aux investisseurs privés, afin qu’elle soit « en lien avec les entreprises ».
Sur France 3 lundi 5 juin, M. Pitte a confirmé ses orientations, se prononçant pour la diversification des ressources des universités (déclarant : « à mon avis l’Etat n’a plus beaucoup d’argent aujourd’hui » !), et témoignant également de sa fibre sociale en déclarant « je ne trouve pas cela scandaleux que les étudiants travaillent » et en se prononçant pour le développement des prêts.
Par cette motion, le Conseil d’administration de Paris IV tient à marquer son opposition aux propositions de M. Pitte. A l’opposé d’une conception utilitariste du savoir, d’une Université mise sous la tutelle des intérêts privés, d’une Université fermée aux enfants des classes populaires, le CA de Paris IV avance une conception toute autre de l’Université : une Université publique, gratuite, laïque, de qualité (délivrant des diplômes nationaux reconnus dans les conventions collectives), et ouverte à tous. Une Université qui n’est inféodée à aucun pouvoir religieux ou économique, une Université où la pensée critique a droit de cité.