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Lutter contre la loi travail : nul ne devrait jamais travailler !
par Marseille Infos Autonomes
Publie le dimanche 6 mars 2016 par Marseille Infos Autonomes - Open-Publishing3 commentaires
« Nous sommes des exploité·e·s comme les autres et nous voulons en finir, tout de suite, avec l’exploitation. » À couteaux tirés avec l’Existant
La loi travail (comme toutes les lois) ne profitera qu’à quelques-un·e·s, pendant qu’elle écrasera tou·te·s les autres, bien plus nombreux/ses. Ces dernièr·e·s justement, les exploité·e·s, n’ont pour une fois pas attendu les syndicats pour s’organiser et appeler à la grève. Ils et elles ont bien raison. De tous les côtés, ça s’agite : des lycéen·ne·s appellent à bloquer leurs bahuts, des étudiant·e·s à occuper leurs facs, des non-syndiqué·e·s à la grève générale. Quant à nous, tant qu’il sera question de lutter contre l’exploitation et la domination, on sera de la partie.
On pourrait rester à l’écart du mouvement en se contentant d’affirmer que le travail ne doit être ni mendié, ni aménagé, mais détruit ; cette fois on préfère participer à la lutte, afin d’étendre la critique à toutes les formes de dominations. Pour nous, elle ne peut pas faire l’économie d’un discours contre l’État et le capitalisme. Il ne faut pas compter sur nous pour défendre le code du travail. Avec ou sans, c’est toujours le Service du Travail Obligatoire.
Dans les années 1980, Bob Black, un anarchiste américain écrivait déjà : « Un travailleur est un esclave à temps partiel. C’est le patron qui décide de l’heure à laquelle il vous faut arriver au travail et celle de la sortie – et de ce que vous allez y faire entre-temps. Il vous dit quelle quantité de labeur il faut effectuer, et à quel rythme. Il a le droit d’exercer son pouvoir jusqu’aux plus humiliantes extrémités. Si tel est son bon plaisir, il peut tout réglementer : la fréquence de vos pauses-pipi, la manière de vous vêtir, etc. Hors quelques garde-fous juridiques fort variables, il peut vous renvoyer sous n’importe quel prétexte – ou sans la moindre raison. » Justement, la loi travail réduit en miettes ces garde-fous. Pour nous, il s’agit d’en finir sans attendre avec le travail. Nous rejoignons Black lorsqu’il déclare : « Certains gauchistes jappent en faveur du plein-emploi. J’aspire au plein-chômage, comme les surréalistes – sauf que je ne plaisante pas, moi. »
Si les étudiant·e·s continuent à étudier, les ouvrièr·e·s et employé·e·s à travailler, les chômeurs et chômeuses à se préoccuper de trouver un job, aucun changement n’est possible. Nous, on aimerait bien que la lutte tende vers une paralysie de la normalité, que se multiplient les offensives, les grèves sauvages, les sabotages, les destructions physiques des symboles de l’économie. Alors, nous auront le temps et l’espace nécessaire à la prise en main de nos vies et à l’émancipation de tou·te·s. Parfois, dans des luttes sociales revendicatives se développent des méthodes plus intéressantes que leurs objectifs… Il y a quelques années, des ouvriers qui au cours d’une grève générale portaient une banderole sur laquelle était écrit « Nous ne demandons rien » avaient bien compris que la défaite est dans la revendication elle-même.
Tant qu’il y aura des gens qui iront travailler, non pas pour le plaisir de faire quelque chose de socialement utile, mais pour « gagner leur vie » ; on appellera à la grève générale illimitée. Tant qu’il y aura des flics et des prisons, des banquièr·e·s et des supermarchés, des élu·e·s et des élections, des riches et des pauvres… on fera tout pour que ça change, ici et maintenant.
On vit dans un monde de merde, ne l’acceptons pas !
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Messages
1. Lutter contre la loi travail : nul ne devrait jamais travailler !, 6 mars 2016, 18:02, par jean 1
Merci pour cette approche car même si ce projet de loi est retiré aucun progrès n’aura été accompli et les travailleurs au lieu de vivre devront continuer à "gagner" leur vie à la grande satisfaction de toutes les sangsues qui les exploitent.
2. Lutter contre la loi travail : nul ne devrait jamais travailler !, 7 mars 2016, 13:49
Ce sac mystique et magique qui crée de l’argent vient à point nommé (voir plus haut). Un signe que les dieux sont avec nous.
3. Lutter contre la loi travail : nul ne devrait jamais travailler !, 8 mars 2016, 07:21
Je ne comprends pas la logique, si tant est....
Car quand on craint (à juste titre) ces abus :
...le code du travail est justement un garde-fou face à ces abus potentiels.
Or le même article affirme :
Va comprendre !
Il n’est pas contradictoire d’espérer le jour où le travail tel qu’il est aujourd’hui sera aboli, et en attendant ce jour de préférer que le travail soit le moins aliénant possible (et que les travailleurs soient le mieux protégés possible par un code du travail le plus progressiste possible, ce qui dépend du rapport de force entre classes).