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MÉDECINS URGENTISTES - GRÈVE GÉNÉRALE LILLIMITÉE

Publie le lundi 4 avril 2005 par Open-Publishing
3 commentaires

Bonjour à toutes et à tous,

Les médecins urgentistes en grève générale illimitée :

http://fr.news.yahoo.com/050404/202/4ch9h.html

En soutien à la grève générale illimitée
des urgentistes, je publie ici mon journal N°30 du 2 février 2000 :

http://perso.cs3i.fr/do/journal/N30/2fevrier2000.htm

 

DÉGRADATION DÉLIBÉRÉE 
DE LA SANTÉ PUBLIQUE

___________

Pasteur, reviens ! ils sont devenus fous !
___________

 Dans
son numéro 266 du mois de juin 1994, la revue scientifique " Recherche "
dénonçait déjà " Les infections à
l’Hôpital, un bilan inquiétant " (Page 702) et prônait
comme solution " Le retour à l’hygiène " ( Page
709).Voici le texte par lequelle " Recherche " présentait
son dossier sur les infections nosocomiales (1) :

 « La
fin du XIXe siècle a vu la découverte des microbes et la définition
des règles de l’asepsie. Mortalité et morbidité dues à des infections contractées
à 1’hôpital se sont alors effondrées. On a pu croire le problème réglé avec
la généralisation de l’usage des antibiotiques, à la fin de la seconde Guerre
mondiale. Pourtant, en dépit de nos connaissances et des moyens dont nous disposons,
les infections à l’hôpital constituent a nouveau un problème majeur de santé
publique. Pourquoi, et comment faire pour les éliminer ? »

  Dans
ce même numéro de " Recherche ", la présentation
de l’article " Un bilan inquiétant ", écrit
par Jean-Claude Lamoureux, commence ainsi : « Dans certains
services hospitaliers, le taux de malades contractant une infection atteint
50%. » Et Jean-claude Lamoureux commence son article en citant Michel
Bientz, directeur de l’institut d’hygiène et de médecine préventive
à la faculté de Strazbourg : En France, « sur
les cinq cent mille lits du secteur hospitalier publique, cinquante mille, soit
un dixième, sont occupés en permanence par des patients atteints
de maladies contractées à l’hôpital même »

 Histoire
de vous affoler un peu plus, voici quelques citations de l’excellent article
de Jean-Claude Lamoureux.

 « Si
l’on retient comme l’académie de médecine le chiffre de six cent
mille malades atteints chaque année d’une ou de plusieurs infections
hospitalières, si l’on estime comme Gilles Brücker, chef du service
d’hygiène de l’Assistance publique de Paris, que l’infection est la cause
principale du décès de 1 à 3% de ces malades, on parvient
à une fourchette de six mille à dix huit mille morts annuels. » ...
« Il faut ajouter à ces chiffres les malades souffrant de
séquelles, et ceux soumis à des traitements longs, pénibles
et coûteux. » ... « L’infection hospitalière
est un problème complexe où interviennent, outre la présence
de microbes pathogènes, des questions financières, d’effectifs,
organisationnelles, thérapeutiques, architecturales, etc. »

 Disons
encore que pour Maurice Maisonnet, professeur d’hygiène hospitalière
et expert consultant auprès du conseil de l’Europe, « Une
surveillance continue dans chaque service, assortie à des mesures d’hygiène
simples, permettrait d’éviter la grande majorité des infections
hospitalières. »

 Le
dossier d’où sont tirés les extraits précédents
date de 1994 et les chiffres cités étaient valables seulement
pour la fRANCE. On aurait pu penser que puisque la plus grande revue scientifique
française avait donné la solution, un retour à l’hygiène
prônée depuis belles lurettes par Pasteur, l’état aurait
fait ce qu’il faut pour arranger les choses. Mais depuis 1994, les choses, elles
n’ont fait qu’empirer.

 J’ai
moi même eu l’occasion de rencontrer quelques personnes qui ont eu des
problèmes à l’hôpital : l’une a choppé la brucellose,
 maladie microbienne très difficile à guérir qui provoque
des rhumatismes déformants et qui s’attrape en bouffant de la viande
de bœuf infectée ( l’hôpital, pour faire des économie,
achetait à l’abatoir de la viande à bas prix ) ; une
autre, le toubib spécialiste lui a dit qu’il fallait lui changer sa vieille
prothèse de hanche en métal avec laquelle elle n’avait d’ailleurs
aucun problème, on allait lui en mettre une nouvelle, plus moderne, en
plastique, mais pour gagner du temps et pour économiser de l’argent,
on a omit de lui faire un test d’allergie, elle a fait une allergie au plastique
constituant sa nouvelle prothèse, il a fallut la lui enlever, on n’a
pas pu en remettre une autre, depuis, elle a une jambe plus courte que l’autre
de 20 centimètres ; encore un exemple, mais qui finit bien celui-là,
un copain à qui on a mit un bout de métal à ses vertèbres
cervicales pour les lui soutenir, il y avait un microbe sur le métal,
il y a eu infection, on lui a filé plein d’antibiotiques, mais comme
dans le metal il n’y a pas de circulation sanguine pour amener les antibiotiques
jusqu’à l’origine de l’infection, c’est comme si les toubibs avaient
pissé dans un violon, il a fallu le réouvrir, lui enlever le métal
pour le nettoyer avant de le lui remettre, et pour lui, tout est bien qui finit
bien, mais tout de même...

 
De l’argent, l’état en a pour donner aux partis pour financer leurs campagnes
électorales, il en a pour inventer et fabriquer des armes sofistiquées,
etc., mais il ne veut pas en donner pour soigner la population. Dans les hôpitaux,
il n’y a pas assez d’infirmières, il n’y a pas assez de médecins,
ces personnes qui sont là pour nous soigner n’ont pas le temps de respecter
les règles d’hygiènes. De plus les hôpitaux ne sont pas
toujours suffisamment équipés pour pouvoir les respecter correctement,
ces règles d’hygiènes. Ces règles sont très contraignantes
et prennent beaucoup de temps : pour ne donner que quelques exemples, quand
une infirmière doit soigner un malade, elle doit se laver correctement
les mains, ça lui prend plus de temps qu’à nous, puisqu’il lui
faut ouvrir le robinet avec une serviette stérile, et quand elle a fini
de se laver les mains, elle doit refermer le robinet avec une autre serviette
stérile. Quand elle répond au téléphone, elle ne
doit pas le toucher avec ses mains, même si elle a des gants chirurgicaux.
Il en va de même pour les poignets de portes et toutes ces choses que
tout le monde touche sans arrêt et qui, de ce fait même, sont des
agents de contamination. Vous voyez, l’hygiène hospitalière, que
je viens de résumer, sûrement très mal et en oubliant probablement
beaucoup de trucs, ça finit par prendre beaucoup de temps. Pour pouvoir
en respecter les règles, il faut que le personnel soit en nombre suffisant.
Mais ça coûte cher, et c’est pas grave, ce sont seulement les pauvres
qui crèvent comme ça. Car pour les riches, on se débrouille
toujours pour que le personnel soit en nombre suffisant et bien formé,
bien entrainé sur les pauvres.

 Et
puis quoi, pour quelle raison devrait-on soigner correctement les pauvres ?
Pour qu’ils puissent devenir vieux ? mais alors, il faudrait leur payer
une retraite, et qui c’est qui paierait ? Encore les riches ? mais
ils ne veulent plus payer pour les pauvres, les riches. Ils ne veulent plus
parce qu’ils n’ont plus aucune raison de le faire : les pauvres, qui ont
oublié que si les riches sont riches c’est parce qu’ils se sont enrichi
sur leur dos, se laissent faire sans broncher.

 En
Angleterre c’est encore pire qu’en fRANCE. Par exemple, quand vous avez un gros
problème au rein, qu’il vous faut une dialyse, et que vous avez plus
de 65 ans, et bien en Angleterre, c’est à vous de payer. C’est très
cher, ce n’est pas à la portée de n’importe qui. Si vous n’avez
pas d’argent, vous n’aurez pas non plus votre dialyse. Que se passe-t-il quand
vous avez besoin d’une dialyse et qu’on ne vous en met pas ? C’est simple :
vous crevez et ça fait une retraite en moins à payer. Sachez qu’il
y a des salauds qui souhaitent qu’en fRANCE ça devienne comme en Angleterre.

 Pour
cette fois, je me contenterai, à propos de la sécurité
sociale, de remarquer qu’elle se dégrade d’année en année,
avec de moins en moins de médicaments remboursés, et de moins
en moins bien remboursés. Je n’analyserai pas non plus le rôle
de l’état dealer de tabac.

VIVE LES MÉDECINS, LES INFIRMIÈRES
ET LES AIDES-SOIGNANTES QUI FONT GRÈVE ET QUI MANIFESTENT POUR LA SANTÉ
PUBLIQUE, POUR LE SERVICE PUBLIQUE. NOUS DEVONS LES SOUTENIR DE TOUTES NOS FORCES.

Notes :
1) Par définition, les infections nosocomiales sont celles qu’on choppe à l’hosto. Ça vient du latin "nosocomium" qui signifie "hôpital".

Messages

  • Il serait bon d’unir toutes les grèves en une seule coordination.

    La coordination lycéenne pourrait-elle envoyer des délégués rencontrer les urgentistes en grève ?

    • Bien sur que oui mon lapin, mais pas de collectif bidulaire fonctionnant au courant alternatif, seulement avec du gaz !!
      L’union fait aussi la farce !

    • Gentil paternaliste qui lapinise les lycéens,
      Tes éructations nucléaires nous pourrissent l’air

      Ni farceur, ni bouffon, tu es la meilleure serpillère de ton baron du medef

      Quant à une convergence des luttes, les lycéens aimeraient bien que les profs s’y mettent...

      En mai, fais ce qu’il te plait,
      Vote NON si tu veux rire un peu

      Mais fous toi en grève illimitée le lendemain si tu n’y es pas déjà