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Mais se rendent-ils compte de ce qu’ils font et ce qu’on leur fait faire ?
Publie le mercredi 8 décembre 2010 par Open-PublishingLelong , c’est pas les agents de Centres de !Tri qui étaient des idiots ( Grève de 1974) mais tes futurs cadres que le SA La Poste a transformé en tout , sauf en POSTIERS
J’ai honte pour eux, moi le petit exécutant aujourd’hui retraité
SVPat
SOUTERRAINE -23 -
mercredi 8 décembre 2010 - 18:53
Dette morbide à la Poste de La Souterraine
Si la CFTC parle « d’ignominie jusque dans la tombe », on peut au moins relever le comble de l’inélégance atteint par un directeur courrier de La Souterraine. Il a soutiré sur la quête pour un facteur décédé, les timbres dont le malheureux était encore redevable.
Mi-novembre décédait Christian D., facteur à La Souterraine. Apprécié de ses collègues, ceux-ci ont fait ce que l’on fait dans ces situations-là : une quête pour offrir une plaque funéraire.
Les cadres de l’établissement reçurent la somme afin de commander la plaque. Celle-ci étant moins chère que la somme réunie, il resta un solde... dont l’encadrement décida qu’il servirait à rembourser l’avance de timbres faite à l’agent décédé.
Cinq carnets de timbres servant de fonds de roulement au facteur durant sa tournée afin de dépanner les usagers. Bien évidemment, le malheureux ,emporté par une maladie foudroyante n’avait pu rembourser cette avance.
Mais là, les bons comptes n’ont pas fait les bons amis car les collègues du facteur décédé ont crié au scandale. Il suffit de lire le titre du communiqué de leur syndicat CFTC du Limousin : « L’ignominie jusque dans la tombe » pour mesurer l’émoi du personnel.
Il dénonce tout à la fois le « manque de morale de la part des dirigeants » et l’aspect « faute professionnelle » de cette soustraction sur la quête. Car, selon la CFTC, il existe des procédures comptables permettant de restituer les sommes dues par les facteurs en cas de décès (*).
Aucune urgence ne poussait donc le directeur du "plateau courrier" de la Souterraine à une telle inélégance.
Les agents sont allés lui demander des comptes dans son bureau. Selon la CFTC, il refusa d’abord d’admettre avoir commis une erreur, encore moins une faute.
Cela n’a pas empêché le personnel d’exiger que l’intégralité de la somme soit reversée à la famille. Leur directeur promettant, d’après le syndicat, d’organiser une collecte parmi les cadres afin de réunir la somme.
« Ce genre de comportement est à la fois exceptionnel et symbolique, dénonce Jean-Luc Jacques responsable régional CFTC P & T. Exceptionnel car on n’avait jamais vu cela. Symbolique, cependant, d’une toujours plus grande déshumanisation des rapports au sein de la maison Poste. le spectre de France Télécom nous guette si les cadres sont toujours incités à plus d’économies, de productivité et pour pousser dehors 50.000 à 60.000 agents avant 2015 ».
Du côté de la Poste, son service communication tente de justifier la démarche : le directeur « a voulu éviter des tracas administratifs à la famille » mais on finit par reconnaître « une décision malheureuse » et même la « maladresse ».
« Mais sachez que ce directeur a été au chevet de ce facteur et que ce décès l’a, lui aussi, humainement touché ».
Éric Donzé
eric.donze@centrefrance.com
(*) Il suffit de la déclarer en erreur de caisse justifiée par une fiche anomalie éditée en fin de mois