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Manifestation pour le revenu le 6 novembre en Italie

Publie le jeudi 21 octobre 2004 par Open-Publishing

Manifestation pour le revenu le 6 novembre en Italie
préparée par le NoWork Festival, foire du précariat rebelle, du 22 au 24
octobre - Présentation par ACTIon Milan et le Réseau pour le Revenu de
Lombardie)

L’automne s’annonce chaud et agité.
La mer à l’horizon dessine îles et continents.
De nouvelles terres à fouler, encore des chemins à parcourir.
Après une phase de reflux pour le mouvement d’opposition à la guerre globale
et de redéfinition des parcours de nombreuses de ses sensibilités, se
détache vers l’avant, ou peut-être est-ce le brouillard de l’aube qui nous
trompe, un nouveau terrain de pratiques et de réflexion, de confrontations
qui donnent du sens.
L’année passée a défini de nouveaux parcours qui ont laissé leur trace, le
langage poursuit le temps, et aujourd’hui, nous cherchons à codifier ces
outils et ces parcours que nous avons découverts et construits ces derniers
mois dans notre cheminement ; et le moment est venu de les utiliser.

L’horizon s’est redéfini depuis le printemps dernier. Dans les mois qui se
sont écoulés entre l’EuroMayDay004 et Global Beach, l’indéfinissable sujet
collectif qui avait construit la Parade s’est dispersé, immergé dans des
lieux fluides en maintenant ouverts des canaux d’échanges et de
réunification ; il a émergé de son propre parcours pour se confronter à la
réalité et redéfinir continuellement son nouveau chemin.

L’été a été marqué par des conflits et expérimentations. De Acerra à Global
Beach, les mouvements se maintiennent et innovent dans leur propre capacité
à agir, communautés qui répondent à la logique neolibérale dans chaque
domaine et avec milles moyens.
Commence un automne qui, nous le croyons, doit marquer un tournant dans ses
pratiques et sa capacité de peser sur un territoire, celui de l’Europe, pas
si net, mais marqué au contraire ; par les bombardements, médiatiques et
réels, et par le broyage social et économique ; par la terreur comme arme de
contrôle jusqu’au warfare comme système de symbiose entre Etat et marché.

Dans notre ville, Milan, la saison s’ouvre avec la semaine de la Mode et d’
emblée, ce sont les sujets précaires qui se sont retrouvés sur le devant de
la scène. Les flux économiques traversent la cité et réaffirment la
centralité du travail précaire, s’alimentant de ces sujets, intermittents
dans l’emploi et innovateurs dans la production.
Et il devient nécessaire que le cri de rébellion lancé dans l’EuroMayDay004
se consolide et entre de façon continue dans les réseaux du mouvement et sur
les terrains réorganisés du capital.

C’est en ce sens que nous avons décidé d’organiser les 22, 23 et 24 octobre
un moment de réflexion, de confrontation et d’action qui cherche à conjuguer
les diverses sensibilités et instances que nous avons mises en chantier l’
année dernière et qui tracent des parcours possibles pour les prochains
mois. Dans un parcours qui voit dans l’autoformation une dynamique de
croissance qu’il faut maintenir active, nous avons choisi de prédéfinir une
méthode avant de synthétiser les contenus que nous voulons articuler.

Nous croyons en fait qu’il est nécessaire à ce moment là de créer des
espaces de discussion ouverts et multiples. Ouverts non seulement au corps
militant, mais au delà de celui-ci, capables de mettre en chantier divers
codes et outils de communication pour permettre une confrontation qui croise
les sujets sociaux.
Pour cela, le No Work Festival sera une foire, avec des espaces libres, des
débats théoriques et pratiques, des présentations de livres et d’
initiatives, des projections de films et de video, des moments culturels, de
fêtes et de loisirs.

Ensembles complexes. Où se rencontrent divers parcours et réflexions, du
syndicalisme de base aux mouvements, à tavers le continent européen, avec
des sujets individuels et d’autres collectifs, avec des personnes qui ont
élaboré leur propre pensée dans des parcours politiques et d’autres qui l’
ont fait au contraire dans des espaces académiques.

En second lieu, nous pensons que le NoWork Festival doit tendre vers un
objectif ambitieux, où débattre sur le passage du mode de production
industriel à celui de l’information.

Pour ce faire, nous avons organisé divers moments qui proposent des analyses
sur la déconnexion entre travail salarié et production survenue ces
dernières années. Nous chercherons à relier la réalité locale des luttes
internes à l’Université avec les transformations que le marché du travail a
vécu, et les nouvelles formes de conflits dans la sphère de la production
qui se construisent dans le monde.

Nous aurons des moments d’échanges entre les divers parcours de désir que
nous sommes nombreux à construire dans notre diversité, sur le territoire
européen, sur les dynamiques de libération de la vie de la production totale
et des interventions « biosyndicale » dans les nouveaux tissus productifs que
nous expérimentons.

Pour en arriver enfin à débattre des perspectives de lutte, des nouveaux
droits de citoyenneté, « flex security » et revenu. Pour affirmer non pas le
droit de survivre, mais le droit à une vie digne, donc à la santé, au
logement, à la consommation (au sens strict), aux transports, à l’
information, à la culture.

Nous pensons en outre qu’il est important que le NoWork Festival se clôture
par des moments de rencontres en assemblée des réseaux PreCog et pour le
Revenu pour permettre de faire le point de la situation à quelques jours des
deux semaines de mobilisation qui s’ouvriront avec diverses actions jusqu’à
la manifestation nationale pour le revenu prévue le 6 novembre.

GlobalBeach et InControTempo ont ouvert un passage et nous voulons le
poursuivre, cherchant à ouvrir un espace temporel d’actions partagées et
multiples qui nous amène à bâtir la manifestation du 6 novembre à travers
les actions du 27 octobre et la présentation publique le 30 octobre de la
« Rete dei Punti San Precario » (réseau des Points Saint Précaire ».

En ce sens, nous structurerons des débats organisés et nous préparerons des
espaces qui puissent accueillir des ateliers et les initiatives de ceux qui
voudront remplir ce lieu temporaire de leurs propres parcours. De la même
façon, nous chercherons à produire des processus de communication et de mise
en commun. Par le cinéma et les fêtes, garantissant à tous l’accueil et par
des moments concrets d’action sur le territoire de Milan.

Nous vous invitons donc tous à participer, à construire des initiatives, à
les porter à l’intérieur de ce lieu pendant ces journées, et à contribuer à
la réalisation de cet événement.

ACTIon Milano - Rete per il Reddito Lombardia (Réseau pou le Revenu de
Lombardie)