Marche pour la décroissance - José Bové : Un devoir de résistance !

Nous étions plusieurs membres ou sympathisants d’altermonde-levillage.com, sur place, à Magny-Cours, ce dimanche 3 juillet 2005.

Voici le premier reportage de la journée de dimanche à Magny-Cours. Plusieurs autres suivront...
Jean Dornac

Le lieu « du grand gaspillage ! »

Ils ont été près de 3 à 400 participants à la « marche pour la décroissance », présents à l’arrivée. Certains ont effectué toute la marche depuis le départ de Lyon le 7 juin, d’autres se sont associés par intermittence en fonction de leur vie sociale ou de leurs forces physiques, d’autres sont arrivés dans les dernières heures. Tous avaient le mérite d’être présents à l’heure !

Dans la foule, j’ai pu repérer, devinez qui ? Hé oui, même si l’ombre (délicieuse vu la chaleur ce jour-là) le dissimule un peu, c’est bien José Bové !

Extraits de l’intervention de José Bové...

Parlant des droits sociaux détruits actuellement, j’ai repris l’intervention de José à partir de la « santé »...

« ... C’est la santé ! Les hôpitaux locaux ferment... Ça fait partie aussi, de ce combat ! Parce que pour nous, ce combat, c’est un combat pour la défense d’une économie au service des hommes et non pas des hommes au service de l’économie ! C’est à nous de définir dans quel monde nous voulons vivre ! Ce ne sont pas à des entreprises transnationales ou à des institutions multilatérales de fixer les règles du jeu ! Nous n’acceptons pas que nos vies soient prises en otage ; nous n’acceptons pas que nous sommes là pour faire profiter uniquement les actionnaires de quelques firmes ; nous ne sommes pas là, aujourd’hui, pour servir de chair à canons dans ce modèle productiviste qui devient la règle de l’expropriation des hommes et des femmes de leur propre vie !

Ce combat, il est multiforme et très concrètement, je vous appelle toutes et tous qui êtes ici aujourd’hui à participer avec nous aussi à la suite du combat contre la marchandisation du vivant. Vous savez que le gouvernement français, cette année encore, malgré le refus de plus de 70% de Français, de la majorité des Conseils Régionaux, et de plus de 3 000 maires, le gouvernement français a décidé, à nouveau cette année, de mettre en place des essais d’OGM en plein champ. Le gouvernement, pour s’assurer que ces essais puissent se dérouler dans les bonnes conditions, a sorti une nouvelle circulaire promettant de poursuivre les faucheurs volontaires en comparution immédiate s’ils étaient pris en train de faucher. En même temps, la firme transnationale Biogema vient de porter plainte contre les faucheurs volontaires pour « association de malfaiteurs » ! Ça veut dire, qu’aujourd’hui, le pouvoir politique, en lien avec les firmes transnationales, est prêt à passer en force ; est prêt à passer contre la volonté des citoyens ! Aujourd’hui, nous avons un devoir de résistance face à ceux qui veulent nous imposer ces technologies mortifères ; nous avons un devoir de résistance et nous devons agir !

Le temps des discours est terminé ! Nous devons passer à l’action collective de désobéissance civique et nous devons assumer nos actes en allant faucher, partout où ils se trouvent, ces essais d’OGM.

Alors, puisque l’heure est au rendez-vous, eh bien moi, je vais vous en donner un : Je vous invite toutes et tous, les faucheurs et ceux qui veulent le devenir, à venir nous rejoindre le 14 juillet à Verdun-sur-Garonne, dans le Tarn et Garonne, à l’assemblée des faucheurs et le 15, si affinités, à des travaux pratiques !

Aujourd’hui, il est important de réfléchir à la fois sur le monde que nous voulons construire, mais en même temps nous ne pouvons pas attendre que le mal soit fait. La mobilisation pour transformer la société ça passe dans nos vies quotidiennes, mais ça passe, comme je vous l’ai dit dans l’action collective. Aujourd’hui, nous sommes ici pour protester contre ce gaspillage, contre cette honte que représente cette course automobile ; demain, nous serons à Verdun pour faucher les OGM ! Mais ensuite, il faudra que ce combat continue, car la vie de chacun est menacée, notre vie quotidienne, notre vie sociale ! Aujourd’hui, le combat que nous menons n’est pas un combat d’une élite qui se préoccupe uniquement des questions de survie de la planète : C’est une question qui touche tout le monde ! Parce que la conséquence, aussi, de cette croissance aberrante, c’est la destruction des emplois, des moyens de vivre de millions de personnes en France, en Europe et à travers le monde ! Nous ne pouvons pas accepter que nous laissions à nos enfants un monde qui serait partagé entre une minorité de riches et de puissants et une majorité de gens qui n’aurait plus les moyens de choisir son mode de vie.

Alors, c’est un combat global que nous menons ! C’est un combat citoyen, citoyen non pas d’un pays, mais citoyen du monde ! Globalisons la lutte pour globaliser la victoire ! »

– http://altermonde.levillage.org/art...