Accueil > Marie-George Buffet à l’écoute des salariés
La candidate a rencontré les représentants de la CGT et de la CFDT des sites de Saint-Nazaire.
Saint-Nazaire,envoyé spécial.
À l’issue de la manifestation, Marie-George Buffet a pu discuter, hier midi, avec les représentants syndicaux CGT et CFDT des deux sites Airbus de Saint-Nazaire. Délégué syndical CFDT, Jean-Louis Belliot présente le document dans lequel son organisation pose des questions à tous les candidats à la présidentielle : rôle néfaste joué par la Banque centrale européenne avec sa politique de l’euro fort, place des États dans le capital du géant européen de l’aéronautique, etc. Christian Caillé, son homologue de la CGT, rappelle qu’« avec ses carnets de commandes pleins, Airbus n’est certainement pas en perdition » et que, dès lors, « les salariés sont très attachés au retrait de Power 8 ».
Présent lui aussi à cette rencontre, Jean-Jacques Desvignes, coordinateur de la CGT chez EADS (lire aussi « L’invité de la semaine » en page 24), invite à cet égard la candidate de la gauche populaire et antilibérale à ne pas parler de « moratoire » sur le plan Power 8, mais à rejeter la restructuration telle qu’elle est. « C’est poubelle, lâche-t-il. Il ne faut pas l’appliquer, c’est tout ! Dans "moratoire", il y a un risque qu’on entende juste le mettre entre parenthèses en attendant... On nous parle d’équilibrer les sacrifices alors qu’on devrait être en train de se partager la croissance et le développement... » Marie-George Buffet, qui est, glisse-t-elle, « aussi venue pour préciser les propositions portées lundi à Matignon », acquiesce : « Oui, oui, c’est vrai, ce plan à rejeter, c’est tout, il ne faut pas l’appliquer. Le retrait du plan est impératif, on ne peut accepter que l’emploi soit la variable d’ajustement des actionnaires. »
Marie-George Buffet détaille ses propositions pour Airbus et pour l’industrie en général (lire aussi notre édition d’hier) : pouvoirs nouveaux des salariés dans la gestion des entreprises, prêts à taux très faibles de la Banque d’investissement européenne, contrôle par le Parlement européen et rôle d’impulsion des mesures prises par la Banque centrale, capital d’Airbus « 100 % public », etc. Sur cette question d’une place réévaluée de l’État dans le capital du groupe aéronautique, la candidate communiste estime que « cette idée a maintenant l’air d’être partagée sur l’ensemble de l’échiquier politique ». « Je m’en félicite, assure-t-elle. Et il faut aujourd’hui envisager toutes les solutions. On parle de l’entrée des régions dans le capital. Je pense que ce n’est pas leur rôle, elles ont déjà pour beaucoup des difficultés financières, elles ont déjà dû augmenter les impôts avec les transferts de compétences sans transferts de moyens. Nous ne sommes pas dans un État fédéral, mais dans une République et, je crois, même si je ne rejette aucune solution a priori, que c’est vraiment aux États de rentrer dans le capital d’Airbus... »
T. L.