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Maroc : La marche du peuple amazigh vers sa libération

Publie le dimanche 7 décembre 2008 par Open-Publishing
8 commentaires

La marche du peuple amazigh vers sa libération

Par : Moha Moukhlis

Agraw Amazigh

La reconnaissance de l’amazighité en tant que fondement de l’identité nationale, sans jugement de valeur hiérarchisant qui subordonne l’amazighité à la supériorité raciale, théologique et métaphysique de l’arabe et des Arabes est la seule perspective qui puisse garantir la stabilité et la paix sociale. L’hégémonie officialisée de l’arabité et de l’arabe n’apporte rien de bien ni de nouveau, elle confirme le divorce entre les amazighs et le pouvoir arabiste. Les replâtrages idéologiques et politiques donnent l’impression du déjà vu. La vision idéaliste et finaliste que le « nationalitarisme » a donnée au Maroc a volé en éclat. Elle n’est que le miroir inversé du discours colonial ; son ennemi est interne : l’amazighité et ses dépositaires dont la seule existence physique agace et irrite. Au sien des instances, des hautes sphères du pouvoir, l’exclusion des amazighe s’apparente à un nettoyage ethnique.

Les cartels des familles des arabo-andalous s’accaparent tous les postes décisifs : politique et économique, financiers, diplomatique et de plus en plus militaires et sécuritaires. Le Ministère des Affaires Etrangères est la « propriété héréditaire » des arabo-andalous. Un sillage est édifié entre le sérail et les amazighes réduits à des fonctions ustensilaires. Comme des produits jetables.

La reconnaissance de la diversité et le respect de la différence sont des valeurs étrangères à la culture politique des « nationalitaristes » arabo-islamistes et à l’Etat marocain oppresseur, théocratique et esclavagiste dans ses fondements et ses référents idéologiques. Les promoteurs de son idéologie véhiculent la pensée totalitaire et unique. Ils pensent être les meilleures personnes qui puissent exister sur terre. Le reste de l’humanité devra aller en enfer. Les amazighs ont commis un délit impardonnable : celui d’exister.

L’arabisation est conçue depuis toujours comme une opération idéologique de contrôle social. Pour empêcher les amazighs d’accéder aux postes de décisions et se positionner comme concurrents potentiels. Elle émane de cadres politiques qui s’en nourrissent et de personnes dont le souci est moins de résoudre la question culturelle que la gestion de la parole du peuple. Elle sert de révélateur à tous les errements identitaires et à toutes les gabegies politiques. L’actuel gouvernement dominé par les andalous dont la progéniture « huppée » poursuit ses études à New York ou Paris, en est l’illustration.

Le combat amazigh est un combat culturel et politique qui révèle les contradictions profondes dans lesquelles l’Etat arabiste s’est enfermé et la dimension totalitaire d’une idéologie pernicieuse arabo-islamique qui ne tolère plus sa mise en cause. Une topique qui s’engouffre dans l’impasse, préférant le suicide à la réalité. Le Mouvement Amazigh est une lame de fond qui s’attaque au mal dans ses racines. Invisible et déroutant, il a entamé un travail de démystification radical qui donne des tergiversations du pouvoir une image ridicule et burlesque. Fantasque.

La torture des détenus politiques amazighes par des barbouzes désemparées et vivant dans une schizophrénie permanente, la répression de leurs familles et des sit in de solidarité de la population avec les étudiants incarcérés arbitrairement à Sidi Saïd, Errachidia et Warzazat (l’Etat marocain a envoyé des camions de forces auxiliaires, de policiers et de gendarmes à M’semrir, Boumal n Dadess, Sefrou, Tinghir… avec des moyens matériels conséquents), confirme l’usage devenu systématique de pratiques violentes, répressive à la Pinochet et vexatoires qui humilient les amazighs, traités bâtards et d’arriérés vendus, de fils de traînées, leur rappelant que l’arabe de Ben Laden et du gang séoudiens est la langue de Dieu et du paradis. Ils sont traités d’agents de l’ennemi étranger, de comploteurs…On s’est toujours attendu à la révélation des « forces obscures étrangères » qui manipulent les Berbères : ce fut le silence total ! Ce n’est tout de même pas la France, Israël ou les Etats-Unis qui ont inventé les Berbères !

Le Mouvement Amazigh mûrit et donne au pouvoir des leçons de force pacifique et d’exigence de dialogue démocratique. Mettant à nu son discours démagogique et les logorrhées de ses partis arabistes. Il rappelle que le mythe de l’arabité a vécu. Le pouvoir réprime, c’est la seule chose qu’il sait faire. A-t-il d’autres choix face un mouvement autochtone qui sape sa légitimité fictive ? Le Mouvement Amazigh résiste. Décidé. Inébranlable. Disposé à tous les sacrifices. Y compris le sacrifice suprême : la mort. Car sa lutte est motivée par des convictions et des valeurs humaines universelles. Les valeurs du futur. Il résiste face aux tentatives de destruction du sens des valeurs culturelles amazighes, face au travail de sape de la démobilisation de ses acteurs, du parasitage, du noyautage, de l’égoïsme. Il continue sereinement son travail de démystification.

Il conçoit la langue et la culture amazighes comme pivots de la revendication, car elles constituent un lieu de reconnaissance et de retrouvailles, un lien chaleureux de convivialité, un point de ralliement, la seule marge insoumise et rebelle devant l’uniformisation étatique et le nivelage, les faux débats, l’endoctrinement sectaire et sommaire, la rhétorique stérile et tragique arabe. L’arme irrécupérable de la langue et de la culture lui permet la libération des amazighs des réflexes de la peur, du silence, des tabous et de la soumission. Elle lui a permis l’apprentissage du combat politique face aux mensonges, aux manipulations, aux intimidations, à l’emprisonnement et au chantage idéologique de l’Etat.

Le retour de la légitimité passe par la reconnaissance officielle du Maroc comme pays des amazighs et non des arabes venus d’Orient comme une nuée de sauterelles ravageant tout sur leur passage comme l’a écrit Ibn Khaldoun, par la reconnaissance officielle de la langue amazighe par la constitution. Il est inconcevable que, dans un Etat qui se dit démocratique, ceux qui commandent, parlent aux citoyens une langue étrangère, en l’occurrence l’arabe. Une langue rébarbative qui véhiculent la culture de la décadence, du mépris et du racisme. L’alternative démocratique signifie l’officialisation de la langue amazighe. La langue amazighe a droit de cité dans la cité amazighe. Droit inaliénable que le colonialisme intérieur ou extérieur ne peut prescrire. Elle doit bénéficier de la part de l’Etat de l’égalité de traitement qui lui permette de rattraper le temps et le terrain perdus. Ceux qui s’y opposent s’inscrivent à contre courant de l’histoire amazigh et mondiale qui avance.

La confrontation a commencé contre un pouvoir colonial arabiste qui s’attaque à tous les fondements de la société amazighe colonisée, à ses repères et poussent les amazighs à l’asservissement. Sourd aux appels réitérés de l’Histoire, le pouvoir est déboussolé et opte pour la violence et la répression. Vaine stratégie face à un peuple déterminé, qui lutte pour sa liberté et sa libération.

Les opportunistes amazighs refusent toujours de regarder leur image dans le miroir. Ils préfèrent se dérober à la réalité, ne veulent pas accepter leur situation de colonisé sur la terre de leurs ancêtres. Ils réduisent la cause à un problème culturel qu’ils marchandent. Ils s’accrochent frénétiquement à des privilèges puérils et se retournent contre leur culture.

Le pouvoir a asphyxié les zones amazighes économiquement pour pousser les amazighs à l’exode et à s’arabiser. Les tribus sont morcelées par un découpage sécuritaire. Ses hommes de main se comportent en territoire conquis, ils se sentent supérieur à nous. Pour lui, le seul fait d’être amazigh mérite un châtiment. Il a bordélisé le Moyen Atlas pour casser la famille amazighe et clochardiser notre société.

Les appareils de répression omniprésents depuis toujours ont réussi à donner une impression d’inattaquable. Ils continuent leur œuvre de sabotage et de destruction. Le mouvement amazigh s’en retrouve renforce dans sa détermination. Car, solidement amarrés à ce qui constitue son fonds culturel et sa personnalité millénaire, libérés de l’aliénation de l’Orient, il avance vers des lendemains meilleurs. Le dominant veille à la stérilisation de nos élites, à la destruction de celles qui arrivent malgré tout à surgir par corruption et par oppression policière, par avortement et par provocation de tout mouvement populaire et son écrasement brutal et violent. Par le fait de la colonisation, le peuple amazigh a été arraché de son passé et stoppé dans son avenir. Ses traditions agonisent.

La conscience amazighe opprimée, devra passer, passe par des étapes avant d’arracher la reconnaissance de son identité collective. Le processus s’effectue tout en identifiant aussi bien le pouvoir ennemi que les forces sociales alliées du pouvoir. L’avenir nous appartient.

Auteur : Moha Moukhlis

http://www.amazighworld.org/news/index_show.php?id=1676

Messages

  • Agraw gagnerait en crédibilité à cultiver le réalisme plutôt que la paranoia ...

  • Agraw il faut arrêter de délirer.
    Les plus belles choses qui font le Maroc d’aujourd’hui est sa diversité culturelle et religieuse. Amazigh, Arabe, Africain, Juif et Musulman, le Maroc est le pays de la diversité et du dialogue.
    Je ne sais pas quand tu as écris cette article, il y a 1200 ans peut être. Le Maroc a juste raison s’est doté des institutions pour permettre à toutes les communautés d’avoir leur mot à dire.
    Arabe, Amazigh, descendant d’esclaves venu du sahel, andalous , je suis marocain de Tanger à Lagouira.
    Je parle darija, chelha, et le francais et l’espagnol.

    Vive le Maroc Riche de diversité et de dialogue

  • Je salue l’auteur de l’article. Je comprend ses positions et les approvent.

    Les maghrebins sont des amazighs, que les arabisants le veulent ou pas.
    Ce qui m’etonne, c’est que ces gens la se considerent, plus arabes que les arabes et ne savent pas qu’eux meme sont des amazighs arabises.

    Fermez vos yeux et prenez un regard profond sur vous meme, jetez un coup d’eil sur votre culture : danse, langage, comportement etc...,
    vous allez realiser (vous les arabisants) que vous etes des berberes et rien d’autres.

    Vous vous niez vous-meme, votre identite est amazigh, que vous le vouliez ou vous le refusiez.

    Un exemple, que le systeme dirigeant actuel ne prive pas les parents de donner un prenom amazigh a leurs enfants. C’est un droit elementaire de l’etre humain.

    Bref, l’ennemi des amazighs est la culture, que ce soit arabe, francaise ou espagnol.
    Les amazighs doivent se battrent pour la culture de leurs ancetres. Quand ils se sentiront libres (amazighs), leur combat va s’arreter.
    Bonne journee

  • "Les cartels des familles des arabo-andalous s’accaparent tous les postes décisifs : politique et économique, financiers, diplomatique et de plus en plus militaires et sécuritaires."

    C’est connu : la vérité fait mal !

    Merci Moha Moukhlis de dévoiler encore et encore ces falsificateurs, ces fossoyeurs, ces manipulateurs de fassi-andalous qui ont ruiné le pays et qui ont tellement fait mal aux autochtones amazighs depuis le départ des français. Tous les hauts postes dans l’administration marocaine, les ministères, les ambassades, les grandes entreprises publiques et privées sont occupés par cette dynastie et ne parlons pas de l’armée, de la police, de la gendarmerie car celles-ci ont été tout simplement nettoyées des Hauts officiers amazighs .....

    L’actuel gouvernement est infesté de ces fassi-andalous, le 1er ministre Abbass El-Fassi est un de ses fassi-andalou come l’indique son nom, le ministre des Affaires étrangères Taib Fassi fihri est son cousin, le ministre des affaires économiques Nizar Baraka est son neveu et son beau-fils, la ministre de la Santé Yasmina Baddou est sa cousine, le ministre de l’Intérieur Chakib Benmoussa est fassi-andalou, le ministre délégué Abderrahmane Sbai à la défense est fassi-andalou, le ministre sans porte-feuille est fassi-andalou, le ministre du Tourisme Mohamed Bousaid est fassi-andalou, le ministre de l’Equipement Karim Ghellab est fassi-andalou,...la liste est longue. Il faut dire qu’ils sont tous liés les uns aux autres par les liens du sang, il ne se marient qu’entre eux et ne se regroupent qu’entre eux.

    Au plaisir de vous lire cher Moha Moukhlis !

    A bas le népotisme, le clientélisme !

    Vive le mérite, l’égalité, la justice, vive la Démocratie !

  • HAHAHA
    Les arabes des sauterelles ? Les arabes c’est les maitres du maroc depuis des siècles et c’est maintenant qu’on se réveille ?
    Bande de 7mirs, les gens comme vous ne sont pas seulement minoritaires mais ultra minoritaires alors le jours oû la patience de la majorité sera épuisée ... On vous enverra à Tindouf lol.
    Voila quelques vérités :
     Les indiens d’amérique sont des américains comme les autres. Ils sont dans la merde (vivent dans des reserves, alcool, prostitution) et si ils veulent parler leur langue c’est entre eux. Par rapport à ça, les arabes sont plus sympas non.
     Darija est la langue des marocains, si tu la comprend pas t’es pas marocain aux yeux de 90% des marocains (mais ou vous vivez bon sang)
     Les amazigh "pratiquants" ont le droit de faire valoir leurs droits mais avec la majorité des marocains (les "arabes") et pas contre eux. Sinon, l’amazigh ne sera jamais langue officielle.

    Et pour ceux qui crient au racisme laissez moi rire. Vous êtes des racistes virulents et déclarés. Il faut pas venir pleurer après.

  • Le problème avec les "berbères arabisés" c’est qu’ils se sentent plus arabes que les saoudiens. Réveillez vous, bande d’esclaves, même les vrais arabes, c’est a dire les saoudiens, vous méprisent.
    Mais regardez vous ! rien dans la culture mauresque, c’est a dire originaire de l’empire antique de Mauritanie, ne ressemble à celle de ibnoukoreiche.
    Les marocains sont de culture amazighe de part leur folklore, leur cuisine, leur habit, leur architecture. C’est tout cela qui nous différencier des saoudiens.
    Alors s’il vous plait, arrêtez de dénigrer votre héritage africain.

    • Ce que je dis n’est pas une fiction. Ceux qui ont réagi de manière épidérmique contre mon article sont minés par la peur. Cra le Maroc est le pays des Amazighs et non des Arabes. quant à l’arabe officiel elle n’est la langue de pzersonne. Vous en conviendrez. Les Amazighs sont serein. Ils sont chez eux. Ceux qui continue à braire contre l’amazighité vont droirt au mur et s’inscrivent contre l’évolution mondiale des civilisatiuons. Le Maroc de edemlain sera amazigh ou ne sera pas.
      Amicalement
      Moha Moukhlis