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Mayotte, vraies et fausses solutions

Publie le jeudi 6 mai 2010 par Open-Publishing

Ô ! RAISON ! NE NOUS QUITTE PAS

M. ORAISON persiste et signe ! Il nous revient aujourd’hui encore avec les mêmes salades, les mêmes affirmations altières et péremptoires, cet aplomb imperturbable, et…ce mépris incroyable des Comoriens !

J’admire cette ténacité et cet esprit de suite qui nous interpellent et nous posent quelques questions :

* Pourquoi tant de pugnacité ? Pourquoi tant d’acharnement ?
* Pourquoi donne-t-il aux autorités comoriennes un avis qu’elles ne lui ont pas demandé ? pourquoi tient-il à nous vendre un gadget dont ne voudrait pas le plus crétin des gouvernements ?

C’est un de ses anciens élèves à Tananarive qui nous indique les premiers éléments d’une réponse. Il faut revenir aux numéros 156 et 157 de « ALBALAD » où M. KADAFI ABDILLAH NADJMOUDINE nous donne des renseignements extrêmement intéressants sur le personnage :

« Je respecte beaucoup, nous dit-il, M. Oraison, que j’ai eu comme professeur de contentieux international dans le département de Droit et sciences politiques de l’Institut Catholique de Madagascar. En août 2008, avant de partir à la retraite, il nous a invités au Restaurant de l’Hôtel Colbert pour nous faire ses adieux. Ce jour-là, on a évoqué des questions internationales dont je me souviens très bien que Mayotte et la Palestine étaient à l’ordre du jour. Pour la Palestine, il avait donné comme solution, une administration internationale sur Jérusalem ou déclarer la Ville comme patrimoine mondial de l’humanité dont la gestion serait confiée à l’Unesco étant donné que cette ville constitue la principale source de ce conflit interminable.

Pour Mayotte, il a estimé que les Comores devaient saisir la Cour internationale de justice car une intervention militaire serait défavorable à la partie comorienne et que des négociations bilatérales n’aboutiront jamais. » (Kadafi Abdillah Nadjmoudine Al Balad 156 du 28.12.09)

Témoignage capital, émanant d’un homme qui a approché Oraison, qui a dîné avec lui, qui a entendu les propos du docte personnage…..privilège insigne car visiblement M. Oraison n’aime pas trop la discussion. Il parle et cela suffit. Il publie un article dans un journal et quand on risque une objection, il vous tourne le dos, se mure dans un superbe silence, et…change de journal !!!

Suivons l’évolution de son entreprise : Il raconte ses belles histoires dans « TEMOIGNAGES » quotidien communiste réunionnais qui commence par refuser toute réponse comorienne au texte de M. Oraison, publie finalement, sur l’intervention indignée de certains communistes de leur Métropole, la réfutation remarquable du Collectif des Associations de la Société Civile. M. Oraison ne bronche pas. Quelque temps après, c’est dans « ALBALAD » qu’il raconte ses histoires. Les mêmes. Absolument. Pas une virgule ne change. La réfutation en a été faite pourtant dans un certain nombre de publications et notamment dans mon blog ( http// masiwamane.overblog.com ) On l’avait même aimablement invité à venir défendre son point de vue. Pouah !.....M. Oraison donne des cours ex cathedra ! Il n’est pas là pour discuter ! Et le voici aujourd’hui dans ALWATWAN. Avec

les mêmes histoires. Absolument les mêmes…….

Mais revenons à ce déjeuner au Colbert à Tananarive, et retrouvons M. Oraison avec ses étudiants qu’il a invités pour un dîner d’adieu.

Il apparaît donc que le fameux professeur proposait à l’époque de porter l’affaire de Mayotte devant la C.I.J, ce qui effectivement est la solution la plus normale.

Aujourd’hui il exclut formellement tout recours devant une quelconque juridiction internationale. Il écrit même :

« Le différend sur Mayotte est en vérité moins une querelle juridique franco-comorienne qu’un contentieux politique et historique inter-comorien … il est improbable que le litige franco-comorien sur Mayotte puisse être tranché par une juridiction internationale dans la mesure où la France s’y est toujours opposée car elle a le droit international » (André Oraison Alwatwan du 28 avril 2010)

Ce petit extrait de l’article de M. Oraison est riche en enseignements : le professeur oscille, il hésite. Il ne sait pas s’il faut laisser le conflit entre les indigènes ou s’il faut y mêler la France.

Mais il sait une chose : il faut un cadre où la France ne sera pas condamnée, où la France est sure de gagner, où le gouvernement français restera toujours maître du jeu : une confédération bilatérale comoro-mahoraise

C’est encore M. K. ABDILLAH qui trouve le mot de la réplique : « inacceptable !!! »

« Lorsque M. Oraison a proposé sa solution de confédération bilatérale, c’était une manière, selon moi, d’insulter notre intelligence car aucun Comorien ne pourrait l’accepter….. » (kad.Abdillah nadjimoudine ALBALAD n°157)

Le gadget que M. Oraison veut nous vendre est un piège grossier. Il s’agit pour M. Oraison et ceux dont il est le porte-parole de parfaire l’annexion en la rendant irréversible et en la faisant accepter par les Comoriens.

Vous n’avez même pas besoin d’aller à l’université. Ouvrez le Larousse. Il vous dira qu’une confédération c’est « une association d’Etats qui ont délégué certaines compétences à des organes communs » Vous voyez à quel point la ficelle est grossière ? Une confédération comoro-mahoraise, cela veut dire que Maore n’est plus comorienne, et si la France obtient cela, vous pouvez toujours causer….Dites n’importe quoi et vous aurez toujours devant vous un charmant sourire sardonique !

Oraison parle ensuite pour mieux noyer le poisson de « l’antichambre de l’Etat fédéral », de « principe d’égalité, » de « commissions indépendantes, » bref de tout ce que vous voulez, mais vous avez perdu Mayotte…..

Aucun intérêt à s’attarder sur ces balivernes

Un mot quand même sur ces fameuses commissions qui « devraient pouvoir dialoguer sans apriori et en dehors de toute date butoir….pour éviter la prise de décisions hâtives et spécialisées pour des raisons d’efficacité » (Oraison André alwatwan n° 157)

Oui, c’est vrai, pourquoi se dépêcher ? Rien ne presse, voyons ! vivez d’espoir. L’espoir fait vivre les intelligents, et vous êtes intelligents ! Laissez nous les choses sérieuses ! Palabrez, palabrez ! Il n’en sortira jamais rien…..

Vous souriez ? Ne souriez pas, c’est tragique !

Si André Oraison nous parle comme on parle à des enfants, c’est simplement parce que ses employeurs et lui-même ne voient rien ni personne en face d’eux ! Pour eux c’est la forêt vierge et ses bruits et ses monstres

Sur le problème de Mayotte, du côté de chez nous, le constat est accablant :

* toutes les semaines des dizaines de morts, balladurisés, au large de Mayotte.
* Des milliers de tués kwassakassés, depuis 1995, des milliers de comoriens tués parce qu’ils voulaient se rendre chez eux et nous avons une classe politique qui devant cette tragédie s’est toujours tue.
* 12000 reconduits à la frontière tous les ans !!!(Mon Dieu ! quelle frontière !) et des gouvernements qui les ont toujours reçus, sans protester
* Une jeunesse qu’on éduque dans l’ignorance de l’histoire de son pays et qui ne connaît pratiquement rien sur Mayotte
* Une classe politique divisée sur tous les sujets et même sur celui de Mayotte qui devrait pourtant impérativement la souder

Je demande instamment à cette classe politique d’oublier un moment ses divisions, et de penser à élaborer un programme national de stratégie pour la récupération de Mayotte.

Une commission permanente composée de délégués de tous les partis politiques doit vite se constituer et s’atteler à la tâche.

Chaque parti doit s’engager à coopérer avec celui qui sera au pouvoir dans l’application du programme ainsi élaboré.

Tous les Comoriens doivent participer à la grande tâche. Chacun de nous doit se sentir solidaire des Comoriens qu’on tue dans les kwasa, au large de Mayotte, de ceux qu’on expulse sans ménagement, et qui reviennent au port de Mutsamudu, sans un sous, ayant tout perdu, maison, travail, à moitié nus parce qu’on les arrachés de leur maison, en pleine nuit !

Nous devrons tous être derrière ce programme que nous aurons tous approuvé.

Alors seulement, notre combat pour Mayotte aura commencé.

Alors seulement, notre patience aura un sens.

Alors seulement, nous aurons le regret de ne plus voir Oraison dans les colonnes de nos journaux.

Nous aurons peut-être le plaisir de le relire dans les journaux français où il conseillera (ce qui est tout à fait naturel) ceux qui rêvent encore d’empire colonial.

Ou peut-être comme le suggère son élève et ami K.ABDALL AH NADJMOUDINE à la Cour Internationale de Justice, désigné par la France, en récompense de ses bons et loyaux services.

Nous le lui souhaitons de tout cœur même si c’est pour s’opposer, comme on doit s’y attendre à nos revendications légitimes.

« Je crois, écrit son ami, que M. Oraison aurait voulu envoyer un message à la France pour lui dire que s’il est un jour désigné pour siéger à la Cour internationale de Justice, pour l compte de la France, il sera intraitable sur les questions sensibles……notamment la question de Mayotte. (K.NADJMOUDINE Albalad n°157)

Voyons ! Qui songerait à empêcher M.Oraison de défendre bec et ongles les intérêts colonialistes de la France ? Qui pourrait l’en blâmer ?

Mais il nous présente un visage d’arbitre savant et impartial !!! Aie !! Aie ! Aie !

http://masiwamane.over-blog.com