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Mines d’uranium bretonnes, une situation inquiétante

Publie le mercredi 23 juillet 2008 par Open-Publishing
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Suite aux investigations d’André PARIS, géologue indépendant et les analyses du laboratoire de la CRIIRAD, l’association Sortir du Nucléaire Cornouaille avec le soutien de l’association féa d’Arzano, a organisé une réunion publique sur l’impact des mines d’uranium en Bretagne,
mardi 22 juillet afin d’alerter les habitants, les élus du secteur sur la situation radiologique anormale détectée, les résultats des analyses de la CRIIRAD sont consultables en ligne.

Plus d’infos :
 Site de Sortir du nucléaire Cornouaille
 Site de la Criirad


LE TELEGRAMME - 23 juillet 2008 - pages Bretagne

Anciennes mines d’uranium. Quid de la décontamination ?

La décontamination des mines d’uranium, autrefois exploitées en Bretagne, s’est-elle faite dans les règles ? « Non », clame l’association Sortir du nucléaire, analyses radiologiques à l’appui.

Munis d’un scintillomètre et d’un petit compteur Geiger, les militants de Sortir du nucléaire ont voulu frapper les esprits, hier, en organisant une petite visite à Rozglas, à Meslan. Sur ce site, on a extrait le minerai d’uranium à ciel ouvert jusqu’en 1976. Le dernier exploitant était la Cogema, filiale d’Areva, qui possédait aussi la majeure partie des 22 sites bretons disséminés de part et d’autre de la frontière entre Morbihan et Finistère, disons, entre Guilligomarc’h (29) et Berné.
Vingt fois la norme

À 100 m de l’ancienne mine de Rozglas, sur la route départementale, aucun problème : les deux appareils affichent des taux de radioactivité normalement rencontrés dans les zones à roche granitique. Mais dès que l’on fait quelques pas sur le sentier de randonnée qui mène jusqu’à l’ancienne carrière, l’aiguille s’affole, avant de s’arrêter sur un chiffre dix fois supérieur au précédent. « Ce chemin a été remblayé par les stériles de la mine », explique Chantal Cuisnier, l’une des responsables de l’association Sortir du nucléaire Cornouaille.

On s’enfonce un peu plus loin, et l’appareil crépite de plus belle en miaulant tel un chat en détresse. Cette fois, le taux de radioactivité atteint 20 fois le niveau de radioactivité naturelle. Évidemment, une telle démonstration, effectuée par des militants de la cause antinucléaire, pourrait être sujette à discussion si elle n’avait été préalablement appuyée scientifiquement par des analyses effectuées en laboratoire par la Criirad (*).
Aucune signalisation

Cet organisme indépendant bénéficie d’un agrément officiel. Il s’est créé en 1986, au lendemain de la catastrophe de Tchernobyl. Autre caution de poids, celle d’André Paris, géologue réputé, qui a consacré trois ans de sa vie à dresser un atlas mondial des sols contaminés par le Césium 137 après la catastrophe ukrainienne. En avril dernier, André Paris a profité de sa présence à la foire bio de Riec pour effectuer des relevés sur le site de Roz-Glas, mais aussi à Bonot (Berné) et Kerler (Lignol). Ils confirment la persistance de contaminations radiologiques significatives en terme de doses. Dans cette affaire, les militants de Sortir du nucléaire pointent la négligence d’Areva qui, en 2005, déclarait avoir mené une opération de décontamination exemplaire sur ces sites. « On voit bien que ce n’est pas le cas », dénonce Chantal Cuisnier en critiquant aussi les carences des autorités de contrôle : « Il n’y a aucune signalisation, or, on est ici sur un chemin de randonnée ». L’association réclame qu’une étude épidémiologique soit réalisée dans le secteur concerné.

* Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité . Jean-Luc Padellec

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