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Mission en Palestine

Publie le lundi 23 mai 2005 par Open-Publishing
1 commentaire

de Pierre Dharréville

Philippe Squarzoni, membre d’ATTAC, s’est rendu au Proche-Orient pour une mission de paix. Il la relate en images et donne la parole à tous les acteurs.

Philippe Squarzoni est membre d’ATTAC. C’est dans ce cadre-là qu’il est parti pour la Palestine pour une mission de paix. L’homme a une particularité : il est dessinateur de BD. C’est cette aventure humaine qu’il raconte, cette aventure politique. Son crayon s’attarde sur la situation du peuple palestinien et décrit avec pédagogie la situation telle qu’elle se présente entre Israël et la Palestine. Mais sa force est de donner la parole aux acteurs de cette mission, de les laisser exprimer devant nous leurs découvertes et leurs émotions.

Leur révolte. Se rendre sur place est un choc. Marie, par exemple, n’en revient pas : « C’est des choses qu’on lit dans les journaux. On en entend parler à la radio. Mais le voir, c’est de l’ordre de l’incroyable, de l’irréel. » On suit la mission dans ses périples. On assiste à sa manifestation un peu surréaliste aux abords d’un point de contrôle. On entend les hommes et les femmes de cette terre leur parler, dire leur vie, comme cette femme qui demande si « le reste du monde ne nous a pas oubliés ».

Peu à peu, leurs paroles laissent de la place à l’analyse. « Les Palestiniens ont besoin d’aide, réfléchit un des membres de l’expédition. Ils ont besoin d’alliés pour se défaire de la violence. C’est là que la solidarité du mouvement social prend tout son sens. D’abord parce qu’il fonctionne sur des principes non violents. Et parce qu’il éclaire le conflit d’une autre façon, politique et non nationale ou religieuse. Mais pour que ça marche, il faut travailler avec les Israéliens, construire un mouvement pour les droits nationaux des Israéliens et des Palestiniens. »

Cette mission converge avec les nombreuses interventions, notamment politiques, pour soutenir le peuple palestinien et ouvrir la voie à la paix. On ne manque pas de s’interroger cependant tout au long de ce récit : qu’est-ce qui pousse Israël à continuer sur les chemins de l’inacceptable ? Sans doute y aurait-il là pour le bédé-reporter un champ d’investigation à explorer. Pour comprendre et agir. La tension dont on a l’habitude d’entendre parler par les médias est ici réellement palpable, la souffrance ne fait pas l’ombre d’un doute, ldans tout ce qu’elle d’inconcevable révolte.

Le propos est poignant. On peut partager ou pas le regard de l’auteur, sur le sionisme, sur Yasser Arafat, sur la pertinence de porter aujourd’hui l’exigence d’un État binational. Faire réfléchir, c’est l’intérêt de l’ouvrage, engagé. Et clairement. La sincérité de la démarche ne fait pas de doute. Nous sommes dans la bande dessinée de reportage, la bande dessinée documentaire. Comme quoi il s’agit d’un mode de narration qui peut embrasser de nombreux champs. Philippe Squarzoni fait ici oeuvre utile.

Torture Blanche, par Philippe Squarzoni, les Requins-Marteaux, 14 euros.

http://www.humanite.presse.fr/journal/2005-05-21/2005-05-21-634802

Messages

  • Il n’y a que par les images que l’on peut véritablement sensibiliser l’opinion publique pour se rendre compte du calvaire où plutôt de l’enfer que sont en train de vivre les palestiniens.

    Depuis quelques mois on entend plus vraiment parler du conflit du Proche-Orient, on pourrait penser à tort que la situation est calme, en fait les assassinats, les destructions de maisons palestiniennes se font dans un "black out" mediatique presque total.

    « Les Palestiniens ont besoin d’aide Ils ont besoin d’alliés pour se défaire de la violence. Mais pour que ça marche, il faut travailler avec les Israéliens, construire un mouvement pour les droits nationaux des Israéliens et des Palestiniens. »

    Le gouvernement Sharon est un gouvernement qui se comporte de façon genocidaire, et ce, sous les yeux de la communauté internationale.
    On avancera pas ou peu avec un gouvernement d’extrême droite tel que celui de Sharon, qui nous a déjà montré à maintes reprises dans le passé qu’il n’était en aucun cas un homme de paix. Pourquoi dés lors réunir des gens autour d’une table pour signer de pseudos traités de paix.

    On nous avait promis la création d’un Etat palestinien, le peuple attend toujours... mais jusqu’à quand ?