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Mur de Berlin : capitalisme en quête de légitimation
Publie le lundi 9 novembre 2009 par Open-Publishing2 commentaires
(Texte distribué en tract)
Célébration de la destruction du Mur de Berlin : le capitalisme en crise à la recherche de légitimation
http://pcf-paris15.over-blog.com/ar...
Quel matraquage ! Depuis des semaines, on n’entend plus parler que de ça dans les postes. Autant ils avaient été assez discrets, il y a dix ans pour commémorer le 10ème anniversaire, autant les dirigeants politiques et les media sont prolixes et dépensiers pour célébrer le 20ème anniversaire de la destruction du Mur de Berlin. Jusqu’à M. Delanoë qui avance les éclairages de Noël sur les Champs Elysées avant que Mme Merkel soit invitée aux fêtes du 11 novembre par Sarkozy.
Communistes, nous sommes bien les derniers à nous désintéresser de ces événements et de leur signification. Pourquoi et comment le pouvoir soviétique de Gorbatchev a-t-il organisé la fin des expériences socialistes issues de la Révolution d’octobre 1917 ? Pourquoi et comment, entre autres, a-t-il laissé tomber la RDA, orchestré la chute du Mur de Berlin et permis l’incorporation de la RDA dans l’Allemagne capitaliste ?
Aujourd’hui, les media s’efforcent de tout mélanger.
En 1989, cela faisait déjà longtemps que les communistes, à l’est et à l’ouest, en particulier les communistes français, avaient engagé l’analyse critique du socialisme à l’est, qu’ils avaient commencé à faire la part des choses entre :
la postérité féconde de la révolution de 1917 pour le mouvement révolutionnaire de tous les pays, le rôle décisif de l’URSS et des peuples soviétiques dans la victoire contre le fascisme, le point d’appui jusqu’au bout que le « camp socialiste » a représenté dans la lutte des classes mondiale contre l’impérialisme, pour les travailleurs des pays capitalistes, pour les peuples opprimés (pensons à la décolonisation…)
les acquis nombreux, réels, en URSS et dans les pays de l’est, pour les travailleurs et la population
les erreurs, les déformations du socialisme qui ont conduit à des épisodes tragiques de leur histoire.
les dysfonctionnements durables d’un système que nous avons soutenu jusqu’au bout parce qu’il pouvait être réformé dans un sens socialiste.
Nous continuons à analyser cette expérience. Sans tabou ! Dans le « bilan », les éléments négatifs n’annulent pas les éléments positifs et vice versa.
Sans accepter les jugements de ceux qui crachent dans la soupe, de ceux qui sont passés du jour au lendemain, de dirigeants « communistes » à dirigeants des nouveaux régimes capitalistes. Ils sont une illustration du problème.
Nous continuons à analyser cette expérience parce que c’est une nécessité dans la poursuite de notre combat de tous les jours pour la justice sociale, contre le capitalisme, pour le socialisme. Parce que nous sommes et restons marxistes et communistes !
Aujourd’hui, nous constatons que le capitalisme ne cesse pas d’avoir besoin d’exorciser le seul système qui lui a tenu tête au 20ème siècle pour essayer de retrouver une légitimité.
Combien de millions de chômeurs en plus depuis le début de la « crise » ?
Le capitalisme la fait payer très cher, sa « crise », aux peuples. Depuis que sa domination est unilatérale sur le monde, que de reculs pour le plus grand nombre des salariés, retraités, jeunes de France, en termes d’accès aux soins, à l’éducation, aux services publics, aux vacances, à la culture, en terme de niveau de vie, d’assurance pour son avenir et celui de sa famille !
Sécurité, emploi, logement, éducation… tout ce qui était garanti par exemple en RDA…
L’Union européenne a été fondée en 1957 à l’instigation des USA dans l’intérêt des multinationales et dans l’hostilité pays socialistes. Elle est devenue depuis 1989/91 un relais zélé de la mondialisation capitaliste, une machine à broyer systématiquement les acquis sociaux et démocratiques des pays membres.
L’élargissement de l’UE à l’Europe de l’est a été le moyen d’établir une concurrence libre et soi-disant « non faussée » avec des travailleurs qualifiés mais sous-payés, tirant l’ensemble des salaires et droits sociaux vers le bas. Pour les pays de l’est, l’élargissement s’est fait sur la base de la destruction de quasiment tout leur appareil productif et leur système social antérieur. Bravo à « l’unification » de l’Europe sous le joug de la finance capitaliste !
C’est cette réalité que les Sarkozy, Merkel, Clinton… veulent masquer sous un feu d’artifices, cette réalité qui a conduit 55% des Français à voter contre le projet de « constitution européenne » en 2005, 65% des électeurs des pays de l’UE ont refusé de voter aux dernières élections européennes, malgré l’engagement et les pressions de la quasi-totalité des politiciens.
Car en termes de démocratie politique, de choix entre blanc bonnet et bonnet blanc dans les pays capitalistes « libres », il y aurait beaucoup à dire et à relativiser.
La destruction d’un mur coupant une ville en deux est évidemment un symbole fort.
Mais combien de nouveaux murs depuis 1989, matérialisation des dominations capitalistes et impérialistes ? 18.000 kilomètres ! entre les Etats-Unis et le Mexique, en Palestine occupée, etc…
L’anticommunisme, primaire ou non, se déchaîne aujourd’hui, du côté de ceux qui exploitent les travailleurs. Travailleurs, jeunes, retraités : adhérez au PCF !
Lire aussi : http://pcf-paris15.over-blog.com/ar...
Un bout de Mur de Berlin disposé dans le 15ème : non au consensus droite/gauche au service de la vision capitaliste de l’Histoire !
A la Porte de Versailles, devant le Palais des expositions, au moment du salon Batimat.
Messages
1. ’Fin de l’Histoire’ = début de la ’Grande Cata’ ?, 9 novembre 2009, 15:23, par Orange
Chute du Mur, 20 ans déjà ! Et si ’ La fin de l’Histoire ’ était le début de la ’ Grande Cata ’ ?
Cette question trouvée sur le portail suisse Pnyx.com rappelle opportunément, vingt ans plus tard, le grand débat engendré par le célèbre article ’La fin du monde’ de Francis Fukuyama, publié dans le numéro d’été 1989 de la revue ’National Interset’ et reproduit par la revue ’Commentaire’ dans l’édition d’automne de la même année.
2009 : comment les événements que la planète vit depuis un an doivent-ils être mis en perspective vis à vis de la fin de guerre froide ? Pour voir le détail du débat provoqué par cet article de Fukuyama, aller : http://www.pnyx.com/fr_fr/sondage/410
La question qui se pose aujourd’hui n’est-elle pas :
En 2008, dans l’immense clash planétaire du système financier, la dynamique engendrée depuis 1989 s’est-elle révélée une impasse ? 20 ans plus tard, ’l’Histoire’ doit-elle finalement se réinventer ?
Ou au contraire, cette dynamique engendrée en 1989 reste-t’elle valide et la crise de 2008 n’est-elle qu’un ’incident de parcours’ qui ne modifie pas le ’cap’ engagé après la chute du mur ?
2. Mur de Berlin : capitalisme en quête de légitimation, 9 novembre 2009, 21:57, par Le Rouge-gorge
Près de vingt ans après la chute du Mur de Berlin, le 9 novembre 1989, que pensent les Allemands de l’Est de l’ex-République démocratique allemande (RDA) ?
D’après un sondage de l’Institut Emnid publié vendredi 26 juin par le quotidien Berliner Zeitung, une majorité d’entre eux sont d’avis que l’ex-RDA avait "davantage d’aspects positifs que négatifs", alors que leurs concitoyens de l’ouest du pays sont d’un avis contraire.
"Il y avait quelques problèmes, mais globalement on y vivait bien", soulignent ainsi quarante-neuf pour cent des 1 208 personnes interrogées dans l’est du pays.
Si l’on y ajoute les 8 % de sondés dans les "nouveaux Länder" (États fédérés) qui estiment que "la RDA avait surtout de bons côtés [et qu’on] y vivait heureux et mieux que dans l’Allemagne réunifiée d’aujourd’hui", ce sont en tout 57 % des Allemands de l’Est qui défendent l’héritage de l’ancien État communiste (sic).
A l’inverse, dans l’ouest du pays, les trois quarts des personnes interrogées dressent un bilan négatif de la RDA.
Pour 52 %, l’ex-Allemagne de l’Est avait "surtout des aspects négatifs" et pour 26 % "davantage d’aspects négatifs que positifs".
Selon le ministre en charge de l’ex-RDA, Wolfgang Tiefensee, commanditaire de cette étude, ces résultats montrent la nécessité de "ne pas relâcher les efforts pour nous confronter à l’histoire de la RDA".
Si on en juge par la ‘déferlante’ médiatique à l’occasion du 20ème anniversaire de « la chute du Mur »,qui nous envahit, nous Français, on peut se poser des questions sur la marée noire de l’information, outre-Rhin, sur le même sujet.
D’autre part, les gens qui ont vécu en RDA ne sont-ils pas meilleurs juges que la population de l’Ouest, qui n’a pas connu la réalité est-allemande, mais qui subit depuis vingt-ans l’assaut de la propagande du capital ?