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"NEUF MOIS CHEZ LES FOUS" - Rencontre dans l’Aube - avec JM Ployé
Publie le lundi 1er décembre 2008 par Open-Publishing3 commentaires
RENCONTRE - LE 5 DECEMBRE à partir de 20 heures
Il s’appelle Jean-Marie Ployé. Les évènements, le parcours peu commun dont il vient seulement de se sortir l’ont contraint, c’était vital, à écrire ce livre : « neuf mois chez les fous ».
Pendant plus de trente ans, il a été un chanteur, musicien heureux et reconnu au sein du groupe vocal professionnel « Les Octaves » qu’il a créé en 1970, puis comédien dans un importante pièce de théâtre américaine d’Eugène O’Neil « Désir sous les ormes » où Robert Hossein lui a confié le rôle principal.
Parallèlement, il a fait connaissance de Jean-Pierre Mocky sous la direction duquel il a tourné 5 films en 6 ans.
Il pensait être, alors, au sommet de son art lorsque, simultanément au décès de son père, deux addictions l’ont rattrapé : le jeu et la drogue.
Tout a été alors très vite.
Touché par une lourde dépression suivie d’une tentative de suicide ratée de justesse (5 jours de coma), son épouse l’a fait interner en hôpital psychiatrique sans qu’il n’y puisse faire quoique ce soit.
C’était un internement à la demande d’un tiers (HDT).
Du cinéma à l’asile, du très haut au très bas, il est tombé au degré zéro de la reconnaissance humaine, enfermé en pyjama durant NEUF MOIS dans un asile de fous.
Bien qu’il ait quelques indices sérieux (voir le livre), il se demande encore aujourd’hui pourquoi il a été interné si longtemps !
Il est vrai qu’il s’est rebellé contre ce psychiatre tout-puissant qu’il appelait le « petit général ».
C’est dans un enfer ahurissant, scandaleux et dégradant qu’il a vécu et souffert mille maux tant physiques que mentaux.
Vingt-cinq personnes erraient ensemble dans le même pavillon, toutes pathologies confondues à dessein et la camisole chimique distribuée allègrement a lobotomisé et déstructuré tout ces patients pour longtemps.
Jean-Marie Ployé n’est sorti de cet asile que grâce à la thérapie d’une écriture quasi-quotidienne (une syllabe, un mot, un semblant de phrase qu’il cachait dans des boîtes banania ) ...
Ecrire et écrire, même hésitant et tremblant devenait vital pour que le témoignage soit le plus authentique possible.
Au bout de quelques mois, moins shooté, moins fébrile, il a commencé à assembler les éléments d’un puzzle qui est devenu ce livre captivant qui se lit comme un roman : « Neuf Mois chez les Fous ».
Plus il avançait dans son travail de reconstitution des faits qui correspondait à sa propre reconstruction, plus la pertinence d’une publication lui semblait évidente afin de pouvoir témoigner, témoigner toujours et témoigner encore !
Aujourd’hui, 5 ans plus tard, tout à fait reconstruit grâce à l’écriture et à l’amour des siens, il partage son temps entre l’enseignement de la langue française et l’écriture de récits, romans, polars et pièces de théâtre.
http://villa-de-l-extra.skyrock.com/
—> Pour continuer la soirée
Antipsychiatrie et antilibrairie à la Villa de l’Extra
Lorsque, pour la première fois j’ai rencontré Jacky Champagne et découvert sa Villa de l’Extra lors d’un vernissage musical, j’ai tout de suite pensé que l’hôte et le lieu conviendraient également et admirablement à des rencontres littéraires ou autour des livres originales.
Restait à imaginer ces rencontres et à les mettre en place.
Dernièrement, quand j’ai eu vent qu’il organisait une rencontre avec Jean-Marie Ployé, l’auteur de « 9 mois chez les fous », je me suis rendu compte que Jacky avait dû suivre le même cheminement que moi mais beaucoup plus rapidement.
Bien entendu, j’ai été ravi de cette initiative surtout que les thèmes relatifs aux enfermements qu’ils soient de nature pénale, médicale ou sociale font partie de mes préoccupations majeures.
Et diffuser des textes dissidents, critiques ou singuliers, plus qu’un métier, est pour moi, à l’heure de la lecture normalisée régie par les épiciers du livre, un engagement vital indispensable.
Aussitôt, j’ai donc proposé à Jacky de m’associer à cette rencontre littéraire où il sera question, j’espère, d’antipsychiatrie.
Et de m’y associer, évidemment muni de mes compagnons de route et de vie que sont mes livres, puisque antilibraire je suis, antilibraire je reste.*
Alors, je vous dis à bientôt à la villa de l’extra, le 5 décembre avec quelques très bons livres sur le thème de la psychiatrie et de l’antipsychiatrie ou ailleurs avec toujours des livres dans le sillage...ou bien encore autre part dans le sillage des livres.
T. Mayeur, antilibraire.
Ps : Un de mes amis, historien des pratiques soignantes, sociales et éducatives en santé mentale, nous fera l’honneur d’être présent. Une raison de plus pour ne pas manquer cette soirée.
(*) Pour plus de détails sur ce que j’entends par antilibrairie, n ’hésitez pas à passer par là
Villa de l’Extra
Prop. J. Champagne
Tél : 0325290774
3 rue de l’extra
10360 Essoyes
Messages
1. Merci, Jean-Marie Ployé pour ce superbe livre., 1er décembre 2008, 23:56, par Bernard PIBIOT
Juste deux ou trois mots pour vous dire que j’ai avalé le livre "neuf mois chez les fous" avec un rare avidité et l’ai refermé à regrets. (trop court)
Je vous invite de venir nombreux vendredi 5 décembre à la Villa de l’Extra pour y discuter à bâtons rompus avec l’auteur de ses conditions d’internement à Brienne-le-chateau.
Ce monsieur est un grand auteur et un grand résistant à l’autorité bête et méchante de l’institution psychiatrique.
1. Merci, Jean-Marie Ployé pour ce superbe livre., 3 décembre 2008, 16:40, par Armand Grandmaître
Je suis d’accord avec vous, monsieur, qui avez encensé le livre de Monsieur Ployé " neuf mois ches les fous" .
C’est un bouquin, qui, avec le temps, va faire figure de référence pour ce qui concerne les internements psychiatriques au moment ou notre président de la république "réforme" ceux-ci en ajoutant, par exemple, 1400 cellules d’isolement qui sont des endroits, se souvient Jean-marie Ployé où "l’être humain n’est plus traité comme tel mais plutôt comme un cobaye auquel le psychiatre lobotomise le patient plus qu’il ne le soigne".
Je serai là vendredi 5 décembre car j’ai (tout le monde) a des choses à dire que nous gardons là, au plus profond de nos tripes et qui nous occasionnent angoisses et malaises de tous poils.
Il faut absolument se libérer de ces poids qui nous pourrissent la vie en nous la rendant insupportable et culpabilisatrice.
Armand Grandmaître, Romilly.
2. Merci, Jean-Marie Ployé pour ce superbe livre., 3 décembre 2008, 16:45, par Christiane Lefortère
Bonjour,
Je ne comprends pas qu’un livre, si bon soit-il, fasse tant de bruit que "neuf mois chez les fous", Je crois que les gens sont voyeurs et aiment le scandale bien qu’ici il s’agisse d’un livre très bien écrit ;
Mais quand même, c’est la première fois que je vois une telle publicité régionale d’un témoignage, même s’il est publié par un monsieur déjà bien connu dans notre département.
Christiane Lefortère, Fontvannes