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NI MERE AU FOYER ! NI SALARIEE !

Publie le jeudi 8 mai 2003 par Open-Publishing

Le système capitaliste, vaste machine à exploiter les hommes sous
prétexte
de
progrès n’a pas oublié les femmes.
Et comment pourrait-il les avoir oubliées alors qu’elles constituent, à
ses yeux, la
plus belle armée de réserve jamais imaginée, la plus invisible, la
moins
revendicatrice, la plus malléable et consciencieuse ?
Comment ne pas profiter des fruits d’une éducation qui leur a retranché
le
droit à
la parole, leur a dénié un rôle actif dans l’histoire, les a amenées à
observer le
silence (ferme ta gueule, tais-toi et travaille !) ?
Le travail des femmes sert largement le système capitaliste puisqu’il
peut
piocher
allègrement dans cette armée de réserve et la sous-payer. Par ailleurs,
il
perpétue la domination en instaurant non seulement une inégalité
salariale
selon le
sexe, mais aussi des ghettos d’emplois féminins.
En lui présentant le travail comme la clef de son émancipation qui lui
permettrait
de mieux choisir sa forme de vie, l’intégration au modèle dominant,
pour
lequel un
individu est assigné à une fonction, un usage, s’est faite en douceur.
Par l’argument fallacieux de la libération des femmes et par l’illusion
de
son entrée
dans la sphère publique, le travail est devenu la nouvelle caution
d’existence qui
n’est plus qu’économique, et s’est constitué comme une fin en soi.

Les Femmes Maudites emmerdent les femmes qui clament leur féminisme
tout
en
intégrant le modèle masculin et en limitant leurs revendications à de
meilleurs
conditions de travail, à une parité numérique, à des revendications
salariales.
Accepter cela revient à ne plus considérer le travail comme une
aliénation
du corps
et de l’esprit, comme un conditionnement social, comme un synonyme
d’esclavage.
Rien humainement ne justifie un système basé sur l’argent et le
travail.
En devenant des travailleuses salariées les femmes sont devenues les
rouages
d’une machinerie socia le créée par les hommes. Elles sont passées
d’une
domination à une autre, de celle du mari à celle du patron, d’une
exploitation à une
autre, de celle du foyer à celle de l’entreprise. Elles ont acceptés et
se
sont
appropriées les codes de la virilité avec la promesse sociale par
l’effort, la
compétition, la rentabilité, l’opportunisme, l’individualisme.
C’est ça l’émancipation ?
En travaillant de plus en plus , en consommant de plus en plus, les
femmes
pérennisent le système capitaliste qui fait des individus des êtres
flexibles, sur-
médiatisés, sous-conscientisés, sédentaires dans leurs références
théoriques mais
mobiles dans leurs capacités d’exploitation. La femme ne pourra en
aucun
cas
s’affranchir à l’intérieur de ce système.
Le patriarcat et le capitalisme doivent être différenciés (la
domination
des hommes
sur les femmes a existé bien avant le capitalisme), mais combattus de
front.
Ni l’intégration du/au modèle masculin par l’égalité économique, ni
l’instauration
d’un modèle matriarcale à l’intérieure du système capitaliste ne
peuvent
représenter des solutions satisfaisantes. Seule la destruction totale
de
ce système
fondé sur l’argent et le travail crée par les hommes pourra libérer les
femmes de
l’emprise masculine.

BOOM
Les Femmes Maudites
femmesmaudites@freesurf.fr