Accueil > « Nous sommes le cauchemar de Sarkozy »

« Nous sommes le cauchemar de Sarkozy »

Publie le samedi 19 mai 2007 par Open-Publishing
12 commentaires

« Nous sommes le cauchemar de Sarkozy »
ON A BEAU ne pas se faire d’illusion à propos des élections, on a beau ne pas vouloir choisir avec un bulletin de vote celui ou celle qui sera notre maître ou notre bourreau, lorsque le soir du 6 mai, on apprend le résultat et qu’on voit s’afficher la tronche de notre Berlusconi local, on a les boules. « Pays de merde ! » dirait quelqu’un. Ils ont voté parce qu’ils avaient peur et la copie de Le Pen est passée.

On éteint la télé avec la colère au ventre et on se retrouve au coeur des villes dans des rassemblements spontanés ou presque (parfois à l’appel de ces fameux « anarcho-autonomes » chers aux flics et aux journalistes).

Ces rassemblements spontanés se font dans toutes les grandes villes de France, comptant de 200 à 2000 manifestants (Rennes, Caen, Nantes, Rouen, Lyon, Marseille, Bordeaux, Paris…) avec partout cette volonté de faire éclater plus ou moins violemment sa colère. Les manifestants sont, pour la plupart, jeunes et étudiants, mais pas seulement. Il y quelques « jeunes des cités », comme on dit, mais pas tant que ça. Des slogans qu’on n’entendait plus reviennent comme « Sarko, facho, le peuple aura ta peau ».

Lorsque les cortèges s’ébranlent, une volonté de faire descendre la population dans les rues est omniprésente. À Rennes, la manif traverse les quartiers populaires. Si des poubelles sont renversées, voire brûlées, cela n’est rien par rapport à la présence policière qui pratique le harcèlement, chargeant systématiquement et violemment et voulant couper court aux manifestations. C’est là que quelques voitures brûlent et que des vitrines tombent. Les charges policières, les lacrymo… Tout y passe, et des flashballs sont même utilisés. Les arrestations sont nombreuses : dans la nuit du dimanche 6 mai, la Direction générale de la police nationale annonce 592 interpellations.

Les comparutions immédiates donnent lieu à des peines sévères pour les jeunes interpellés : de un à trois mois fermes pour les uns et des heures de Travaux d’intérêts généraux, lorsque les tribunaux sont un peu plus « pédagogues ».

Les jours qui suivent voient les manifestations se tarir, mais la police est toujours omniprésente et répressive : la manifestation antifasciste parisienne du 9 mai est interdite et une centaine de manifestants est interpellée alors que les fascistes manifestent cagoulés et tiennent le haut du pavé ; à Rouen, le 10, ce sont une dizaine de manifestants qui sont arrêtés…

Évidemment, le Parti socialiste appelle au calme et à voter aux législatives, l’Unef appelle les étudiants en AG à Tolbiac à se mettre en action seulement à la rentrée… Bref, rien de neuf.

Reste que ce mouvement fait suite à celui de l’an dernier contre le CPE. Une frange de la jeunesse s’est radicalisée et, suite aux émeutes des banlieues de la fin 2005, un tabou est tombé, celui de l’utilisation de la violence lors des manifestations.

Quoi qu’il faille relativiser : on est surtout dans la symbolique, car envoyer une canette vide, ou un oeuf, n’est qu’une pâle copie d’envoi d’un cocktail Molotov ou d’un pavé. On est loin des manifestations qui ont lieu en Amérique latine et ici, dans notre société où tout doit être soft, renverser ou brûler une poubelle passe pour un acte éminemment violent.

Il est évident que dans les mois à venir, face aux attaques de Sarkozy et consorts, il ne faudra plus se contenter de manifestations « responsables » faites à l’appel de syndicats qui voudront passer pour des interlocuteurs privilégiés du pouvoir en place…

« Nous sommes le cauchemar de Sarkozy. – pouvait-on lire sur des affichettes photocopiées collées dans les rues de Rouen – Dans toutes les villes, dans tous les quartiers, des manifs, des affrontements. Et la guerre est à peine commencée.

Nous ne sommes pas sa France, et nous allons le lui faire comprendre. »

Jean-Pierre Levaray

Le Monde libertaire # 1478 du 16 au 23 mai 2007

Messages

  • Ouais, mais comme il n’agit que le jour, ses cauchemards il en a rien à foutre.

  • Triste parade qui ne concerne que quelques centaines d’individus..... Nous sommes des millions a avoir le choix de ce président, en toute connaissance de cause, et nous n’avons aucune crainte dans l’avenir.

    • Triste constatation. Combien de fois dans l’Histoire des "millions de gens" ont cru faire le "bon choix" et que ça c’est terminé dans le drame. La volonté du plus grand nombre n’est pas forcément preuve de lucidité.

    • ce n´est pas avec la violence ni en priant (bono de U2) mais en bloquant les routes au G8 par exemple , car j´aimerai bien voir la tete de ceux qui veulent faire avec violence si son frere est flic (meme si je ne les aime pas) , et si ton beau-frere ou beau-pere vote sarko, tu lui casses la tete ? ou tu le tues !! il faut expliquer notre politique pour un autre monde sans capitalisme salut , j f dieux

    • il faut expliquer notre politique pour un autre monde sans capitalisme salut , j f dieux

      Mais tu fais comment ? Car je ne sais pas si tu sais, mais tout le monde "a besoin" de fric, pour vivre.j

    • qui dit que dans un monde socialiste il n´y a pas d´argent ? salut j f dieux

    • Tout à fait d’accord ,et mème à la limite un seul peut avoir raison contre TOUS et j’irais jusqu’à dire que le système électoral appelé Démocratie Représentative est obsolète car depuis qu’il est appliqué il a fait la preuve de son inefficacité à régler les problèmes majeurs de notre pays et des pays similaires . Le système de la proportionelle comme en ITALIE a permis de virer Berlusconi qu’on le veuille ou non mais la nouvelle majorité est bien fragile . Car il faut bien appeler un chat un chat,au diable les discours stériles ,la Constitution de la CINQUIEME REPUBLIQUE a été écrite par des CAPITALISTES ,DES ANTI EGALITAIRES et il faut faire preuve d’une naiveté frolant l’imbécilité pour croire qu’elle offrait des possibilités de prise des rènes du gouvernement par les classes les plus défavorisées .Les dés sont pipés ,le Capitalisme est électoralement intouchable PARCE QU’IL FAIT APPEL A CE QU’IL Y A DE PLUS BAS EN L’HOMME ,et HOBBES avait raison en disant " l’homme est un loup pour l’homme " ,et Victor HUGO avait raison de faire la mème désespérante constatation au moyen de l’extraordinaire parabole de L’HOMME QUI RIT !!D’un coté il y a les fortunes colossales,à l’autre extrémité les miséreux et entre les deux une classe batarde dont l’ambition est d’accéder au binome " Scénic -Pavillon ",image que j’emprunte à un intervenant du site, et qui a une propension à se tromper sur la place réelle qu’elle occupe dans la société hiérarchisée . Et toute cette masse de "marchandises inutiles " que les ploucs des villes se croient obligés de consommer ,comme le disait notre DERNIER PENSEUR ,le Professeur Henri LABORIT dans l’ELOGE DE LA FUITE . Il me parait tout de mème que TOUS LES ACQUIS SOCIAUX du Front Populaire ont été conquis DANS LA RUE et NON PAR LES URNES ,putain de merde de peuple sans couilles . Gwynplaine .

    • cher j comme tu es pres du ps (je crois) , crois tu que le ps va distribuer mieux en france en ce qui concerne argent travail et temps ? la difference entre ps -reformateur et gauche , les reformateurs veulent vivre avec le capitalisme , la gauche veut la combattre . salut j f dieux

    • Tu crois mal, je ne suis pas proche du PS, mais tous mes rêves sont dispatchés dans les partis de gauche.

      Je crois à une chose essentielle, fondamentale même, c’est que les salariés produisant des richesses dans l’entreprise, celles-ci doivent être équitablement réparties entre les participants. Le salarié ne devrait plus s’appeler "ressource humaine", mais "partenaire" ou "associé", et la notion d’entreprise devrait être revue. Il est aberrant que cette entité appartienne à un individu, le patron, ou à une société, SARL..., Il faudrait inventer une autre façon de voir l’entreprise et modifier sa comptabilité qui s’est trop complexifiée au fil du temps. Tout le monde devrait pouvoir lire facilement les comptes d’une entreprise. Ce qui n’est pas le cas. Le capitalisme n’est pas la solution pour résoudre les problèmes humains, ça se vérifie chaque jour partout dans le monde. C’est étonnant, que des gens sensés être intelligents ne s’en rendent pas compte et ne regardent pas plus loin que le bout de leur nez. Faut-il que leur nez soit très long, pour qu’ils voient loin ? J

    • « Auguste Blanqui en s’écriant : ‘Que le peuple choisisse !’, c’est-à-dire entre soumission et souveraineté, ne se rendait pas compte qu’il s’adressait à des morts, une armée des ombres. Car ceux-là seuls qui sont tombés au nom du peuple, sous quelque appellation que l’on veuille, en ont suscité l’apparition fugitive. Ce peuple disparu avec eux n’était que dans leurs esprits, dans leurs âmes si l’on préfère. En vérité, ces gens, qui ont fait le sacrifice de leur vie, par libre consentement, en se soulevant, pour ne plus subir la soumission quotidienne, aussi bien ceux qui sont tombés victimes de la répression incarnaient une essence sans existence. Car le peuple n’est qu’un vain mot dans les conditions usuelles d’existence sociale, et n’y est qu’un épouvantail ordinaire : c’est en son nom que les puissants, les ambitieux, ceux qui veulent épancher leur soif de domination gouvernent, de façon ‘démocratique’ ou à la manière des despotes. C’est selon. Ces morts, dont on dit que certains étaient innocents, comme si les autres étaient coupables, témoignent par le sacrifice de leur vie, l’abandon voulu ou non de leurs intérêts particuliers, de ce qu’un peuple ne vient au monde que de façon instantanée. Il est alors et peuple et souverain. En témoignent les journées de juin 1848, de mai 1871. Aucun pouvoir n’a pu s’imposer à ceux, morts aux barricades, logis éphémère du peuple, ou dans leur logis, ou dans les rues, pris au hasard, confondus par leurs bourreaux avec ceux qui se réclamaient du peuple et se voulaient souverain. Ceux-là, innocents, sont entrés sans le savoir aux côtés des insurgés, dans une dimension héroïque, qui est une dimension sans durée, mais d’une très grande intensité : le feu des canons et des fusils, en attendant les mitrailleuses, abolit dans l’instant ces souverains magnifiques. »

      (extrait de : Philippe Riviale, Un revers de la démocratie, 1848)

    • pour j , ok je prends note , alors nous sommes 2 gauchistes , je pense que c´est bien que les gens discutent et proposent afin de voir les idees des autres, et ce qu´il y a a changer et ameliorer a gauche, je suis personnellement pour que les partis a gauche du ps fusionnent , mais bon ce n´est que mon idee, c´est grace a ces blogs et a la discussion des gauchistes que nous ferons avancer le "schmill-blick" PEUT ETRE. Un point sur lequel nous devrions reflechir : les voitures qui ont ete brulees et la violence, comment changer la societe pour un socialisme democratique ou un autre monde. salut a vous tous , j f dieux

  • A gwinplain : les acquis du Front populaire sont ceux du... front populaire, c’est à dire une chambre de gauche élue qui, certes, va subir la pression des grèves et approfondir considérablement son programme, mais sans cette majorité parlementaire, rien n’aurait bougé. il faut arreter d’opposer la rue aux élections et à la représentation. Il y a deux erreurs symétriques à éviter : le parlementarisme borné, style PS, et la glorification exclusive de " la rue". l’un sans l’autre sont vains. En 2002 déja, Besancenot affirmait : "Nous serons le pire cuachemard de la droite"... oui et alors, au matin les cauchemards comme les rèves se dissipent et tout continue, Sarkozy fait son footing, petite saucisse sur pates, et les jeunes, courageux et déterminés finissent la nuit au poste sans que personne ne bouge. Mieux, à chaque dérappage, la droite gagne des points. Réfrennez vous les gars et bossons ensemble à construire sur le terrain de la lutte et de l’argumentation. Bon courage à tous et continuons ensemble.
    Léon