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Nous sortis du chômage de masse pour entrer dans l’ère de la précarité massive

Publie le dimanche 2 juillet 2006 par Open-Publishing
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L’Unedic vient d’annoncer une nouvelle baisse du nombre de chômeurs
indemnisés, baisse qui s’établit à 8, 5 pour cent sur un an.

Selon l’Unedic, cette baisse n’a rien à voir avec celle du nombre de
demandeurs d’emploi qui chute vertigineusement selon Jean Louis Borloo.

Vraiment ? Lorsqu’on est de moins en moins indemnisé et qu’on l’est moins
longtemps , qu’on subit une pression accrue des services de contrôle de la
recherche d’emploi, n’est-on pas dans l’obligation d’accepter des emplois
mal payés dans des secteurs qu’on a pas choisi ?

Lorsqu’on passe des indemnités chômage au RMI, ou à rien du tout lorsque
le conjoint a un revenu, quand il faut continuer à payer son loyer et à
survivre tant bien que mal, peut-on refuser un travail à temps partiel,
une formation non-choisie dans les secteurs sous tension, tous statuts qui
nous feront sortir automatiquement des chiffres du chômage, sans pour
autant changer quoi que ce soit à nos problèmes quotidiens.

Si l’ensemble de la classe politique considère que la baisse du chômage
est la mesure de l’efficaité de leur politique , pour nous les concernés
la réalité est évidemment à l’inverse : aucun chômeur ne s’estime tiré
d’affaire lorsqu’il retrouve un emploi qui ne lui rapporte que quelques
centaines d’euros de plus que les minima sociaux, comme c’est le cas pour
les contrats aidés, dont les 42 OOO contrats d’avenir signés à ce
jour.Personne ne remercie l’ANPE, quand menacé de radiation , on se
retrouve réduit à accepter un emploi dans les services à la personne et à
renoncer à tout choix professionnel autonome.Aucun précaire qui enchaine
CDD et missions en intérim, sans forcément passer par la case ASSEDIC,
mais aussi sans pouvoir se loger correctement ou partir en vacances, et
surtout en vivant en permanence avec l’angoisse de subir des chutes
vertigineuses de revenu, n’a envie de remercier Jean Louis Borloo d’être
un travailleur pauvre plutôt u’un chômeur bien indemnisé.

Les polémiques sur les radiations, ou les causes démographiques de la
baisse du chômage sont dépassés : ce qui est en train de se passer ne se
joue que très partiellement à l’ANPE ou dans les statistiques de l’INSEE .
L’enjeu de la lutte nous concerne tous : d’un côté l’utopie du Medef, une
masse toujours plus grandes de précaires contraints à subir sans broncher
les exigences du marché de l’emploi, de l’autre la réalité de nos
résistances, qu’elles se trauisent par des mouvements de masse comme les
révoltes de novembre ou le mouvement du printemps dernier, par des grèves
qui ne cessent d’être de plus en plus dures dans les entreprises ou par le
mouvement contre le suivi mensuel à l’ANPE qui ne cesse de s’étendre, du
côté des usagers, comme de celui des salariés.

Ni chômage de masse, ni précarité massive !

Nous voulons vivre !

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