Œdipe déchu !

Du fier roi Œdipe l’image mythologique

Semblerait dévolue à nos hommes politiques,

Eux qui montent si haut et qui descendent si bas.

Par quelques équations bachotées à l’ENA

Ils ont bien répondus à l’énigme sur le champ.

Ayant vaincus le Sphinx les voilà sur le banc

Bousculent quelques gêneurs pour prendre un ministère

Qu’importe que parmi eux se trouve un de leurs pères

Installés au pouvoir épousent la République

Se vautrent dans le lit de cette mère nourricière

Qu’ils prennent trop souvent pour une simple épicière.

Et quand, à leur insu la peste du chômage

Arrive dans la cité pour faire mille ravages

Ils sont très étonnés, consultent les experts

Le MEDEF, les sondages, et d’une mine sévère

Ordonnent qu’on punisse sans délai les coupables

Polonais ou chinois soit-disant responsables.

Mais enfin démasqués par l’urne populaire

Attestant qu’ils sont les cerveaux de l’affaire

Croyez-vous qu’ils viennent avouer leurs errements

Les voyez-vous venir faire des ajournements ?

Ils s’accrochent au pouvoir qu’ils déchirent à petit

Sacrifiant le pays à leurs vils appétits

Persistent sans peine à croire qu’ils sont encore des dieux

Parce qu’ils tutoient les princes de la bourse, du milieu.

Œdipe le demi-dieu, le héros malheureux

Etait un homme entier à l’honneur chatouilleux

Convaincu de ses crimes beaucoup trop orgueilleux

il s’est lui-même banni et s’est crevé les yeux.

Monsieur le Président on n’en demande pas tant

Retournez en Corrèze, votre terre vous attend

Et redonnez au peuple la parole confisquée.