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Obama : l’impérialisme US à visage humain ?

Publie le jeudi 6 novembre 2008 par Open-Publishing
8 commentaires

Obama : l’impérialisme américain à visage humain ?
Ne tombons pas dans la mystification !

 http://pcf-paris15.over-blog.com/

L’élection de Barack Obama ne surprend personne. La médiatisation à outrance de sa campagne ne visait pas tant à combattre Mac Cain, qui s’est aussitôt rallié au vainqueur, qu’à forger l’image mondiale du futur président.

La vraie bataille politique a eu lieu avant, lors de la primaire démocrate l’opposant à Hilary Clinton. Allait-on proposer aux Américains une alternance traditionnelle avec le retour du Parti démocrate, version Clinton, sur des propositions sociales plutôt moins timides que celles d’Obama ?

Les milieux d’affaires, relayés par des media influents ont penché vers un autre choix.

L’impérialisme américain traverse une double-crise. Aux Etats-Unis même, le modèle de crédit et de financiarisation de l’économie a atteint une limite. Au plan mondial, la domination américaine perd à la fois de son effectivité et de sa légitimité. Les prétentions d’autres puissances montent. Les opérations d’Irak et d’Afghanistan s’embourbent. L’opinion publique internationale, en particulier dans des pays alliés ou satellites, rejette de plus en plus fortement la politique des USA. Les conditions de l’hégémonie américaine sont entamées.

Pour le capitalisme américain, les méthodes de l’équipe Bush ne sont plus appropriées pour asseoir la domination US. Le soutien massif des marchés financiers et des multinationales à Obama traduit la nécessité pour eux de marquer une rupture, de faire voir un changement radical d’image et de méthode. De tout changer pour que rien ne change.

Obama a les caractéristiques pour incarner ce changement de façade qui doit apparaître comme radical. La première est sa couleur de peau. Quoi de plus symbolique pour marquer une rupture aux Etats-Unis que d’élire une personnalité identifiable à la communauté la plus écrasée historiquement par le modèle US : les noirs. Peu importe que M. Obama n’ait rien à voir personnellement comme socialement avec les descendants des esclaves qui ont tant contribué à bâtir les Etats-Unis.

On comprend les sentiments des citoyens américains d’origine africaine. Le symbole de l’élection d’Obama a en lui-même une signification politique et sociale immédiate qu’il convient pourtant de relativiser. La présence de Colin Powell, rallié à Obama, à la tête des armées US agressant l’Irak, la présence de Condoleeza Rice à la tête de la diplomatie US n’ont guère amélioré le sort des millions de noirs victimes de discrimination et de relégation sociales. La présence à la tête de l’Inde pendant des années de Mme Gandhi, n’a pas empêché que les droits humains les plus élémentaires soient toujours refusés à des centaines de millions de femmes de son pays.

Les progressistes ne peuvent qu’observer avec intérêt la défaite de Bush et de sa politique, la volonté de rupture avec une politique ultra « libérale » et ultra réactionnaire qui a trouvé dans la candidature d’Obama un moyen pour s’exprimer. L’augmentation du taux de participation en est un signe, même si Obama n’obtient les suffrages que d’un quart de la population adulte et que la majorité de la classe ouvrière reste tenue à l’écart ou se tient à l’écart des élections.

Mais quel changement réel peut représenter Obama ? Le capitalisme américain devra lâcher, comme à d’autres époques, quelques réformes pour éviter une crise sociale majeure. Obama pourra s’en prévaloir.

Mais, au-delà des formules publicitaires vides (« oui, nous pouvons » mais quoi ?), toutes les positions fondamentales d’Obama se situent dans la droite ligne des choix du grand capital américain.

Au plan intérieur, il a été le premier à défendre le plan Paulson d’aide de 700 milliards de dollars aux milieux financiers. Sur les questions de société, il n’a cessé de donner des gages aux milieux les plus rétrogrades.

Au plan extérieur, il s’est affirmé pour l’intensification de l’intervention en Afghanistan, la montée des pressions sur l’Iran, etc…, il a confirmé son soutien inconditionnel à Israël.

Au centre du programme d’Obama se trouve une priorité exprimée explicitement : « renewing American leadership », « renouveler l’hégémonie américaine dans le monde ».

Pas de quoi enthousiasmer les progressistes de monde ! Pas de quoi céder au battage médiatique mondialisé ?

En France, comme ailleurs, une vaste campagne a été orchestrée pour susciter la sympathie pour Obama. Elle s’évertue à transformer le rejet de Bush et de la politique récente des Etats-Unis en soutien à Obama.

Avec la figure présentable d’Obama, il s’agit de réhabiliter non seulement la politique de l’impérialisme américain mais aussi les politiques qui le suivent.

Le traité de Lisbonne marque ainsi l’alignement des gouvernements des pays de l’UE sur l’OTAN, l’OMC et sur le leadership américain. Ils viennent d’adopter les mêmes plans de soutien à la finance.

En France, les partis qui appuient ces choix politiques, notamment de gauche, trouvent dans Obama un moyen d’autojustification. Accessoirement, nous assistons à une tentative d’importer avec l’avènement d’Obama le modèle communautariste américain, incompatible avec la laïcité républicaine.

Communistes français, nous ne tomberons pas dans la mystification.

L’aspiration au changement exprimée par des dizaines de millions de travailleurs américains, la montée de la contestation de l’impérialisme américain sont des encouragements.

Mais nous ne pouvons pas leur donner le nom d’Obama.

Plus que jamais, nous demandons le retrait des troupes françaises d’Afghanistan, une action indépendante de la France, membre du conseil de sécurité de l’ONU, pour une paix juste et durable en Palestine, la sortie de notre pays de l’OTAN, le respect du rejet par les peuples du traité européen de Lisbonne.

Plus que jamais, nous nous opposons aux impérialismes, au premier d’entre eux, l’impérialisme américain.

 http://pcf-paris15.over-blog.com/

Messages

  • Paris 15 eme PCF ça fait plaisir.... ; Même si ce n’est pas fabien..

    MARTELER ET REMARTELER non à la guerre en Afganisthan. C’est un enjeux stratégique dans la lutte de classe. C’est tellement important pour les bourgeoisies occidentales qu’il doit y avoir un blème .

  • bellarticle ! après celui de la "direction" du PCF ça requinque surtout si on éteint sa télé et allume son cerveau.
    merci

  • Le communique du MJCF

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article73894

    Obama : Attention à la déception !

    de MJCF

    Cette nuit, le sénateur de l’Illinois, Barack Obama a remporté l’élection présidentielle américaine. Cette nuit du 4 novembre 2008 est historique car elle est tout d’abord un camouflet adressé à l’équipe des « Va-t-en-guerre » de George W. Bush et de son poulain John Mc Cain.

    Les Américains, en portant pour la première fois un afro-américain à la tête de leur pays ont porté un coup important au racisme, aux discriminations.

    Au-delà du symbole, le défi que devra relever le futur président des USA est important. Dans cette période de crise financière, de souffrances des individus dénués de droits fondamentaux comme ceux de la santé, de l’éducation ou encore du logement, les exigences, les espoirs et les aspirations sont forts.

    Il faudra alors que le nouveau président des USA fasse des choix clairs qui mettent ses concitoyens, ainsi que ceux du monde entier, au cœur des choix de société, et non plus la finance comme c’était le cas jusqu’alors.

    Les jeunes communistes sont heureux que John Mc Cain n’arrive pas au pouvoir mais ils se souviennent que ce sont des présidents américains démocrates qui ont lancé la guerre du Vietnam ou encore l’attaque de la baie des Cochons.

    Pour les jeunes communistes Barack Obama devra prendre des décisions courageuses et audacieuses pour sortir les gens de la misère, pour faire avancer la paix dans le monde.

    S’il ne le faisait pas, il créerait ainsi une des plus grandes déceptions jamais connues, qui pourrait avoir des conséquences désastreuses dans le monde entier. Après l’euphorie, la vigilance est donc de mise.

    Un premier geste fort serait de rendre justice et liberté pour Mumia Abu Jamal.

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article73894

  • Le communique du PCF

    La victoire de Barack Obama est l’expression d’une immense attente de changements

    La victoire de Barack Obama est d’abord la défaite cinglante du néo-conservatisme de John Mac Cain et de Georges Bush. La politique réactionnaire du Parti républicain, la logique de guerre, le recul des libertés, l’ ultralibéralisme, le soutien constant à la haute finance et aux spéculateurs ont été puissamment rejetés par une très large majorité de citoyens des Etats-Unis. Le Parti communiste français salue cet événement majeur.

    La victoire du sénateur de l’Illinois montre une société américaine qui change. L’élection d’un président noir est un fait de grande portée dans l’ histoire des Etats-Unis et un facteur d’encouragement pour toutes celles et ceux qui agissent, partout, contre le racisme et les discriminations.

    Cette victoire de Barack Obama, c’est aussi l’expression d’une énorme attente de justice et de protection sociale, de démocratie et de paix. Barack Obama a contribué à faire naître d’immenses espoirs de changements aux Etats-Unis et dans le monde. Il faudra qu’ il y réponde. C’est un défi considérable alors que la première puissance capitaliste est dans une crise profonde.

    Parti communiste français

    Paris, le 5 novembre 2008.

  • Communique de MGB

    Buffet (PCF) : Il y aura un avant et un après 4 novembre 2008

    Barack Obama est devenu, cette nuit, le 44ème Président des Etats-Unis.

    L’élection du premier Président afro-américain de toute l’histoire des Etats-Unis, sur les thèmes du changement, d’un meilleur droit à la santé pour tous, de la paix ou encore d’une plus juste répartition des richesses, dans un pays engagé dans deux guerres, et en proie à une crise économique et sociale extrêmement grave, est un événement politique majeur.

    Cette victoire interroge tout le monde sur la nature des réponses à apporter dans une société en profonde ébulition.

    Le défi est immense et le plus dur reste à faire, à savoir ne pas décevoir les attentes que la campagne du sénateur de l’Illinois a suscité aux Etats-Unis mais aussi dans le monde.

    Nous mesurons bien que cette événement d’une ampleur considérable exige de la hauteur de vue. La force de cette victoire suffit d’ailleurs à rendre dérisoire toutes les tentatives de récupération.

    Pour toutes celles et ceux qui se battent contre le racisme, les discriminations, dans le combat pour l’égalité, il y aura un avant et après 4 novembre 2008.

    Marie-George Buffet, Secrétaire nationale du PCF

    Paris, le 5 novembre 2008