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PS : l’hypothèse de la scission évoquée par Rocard ou Kouchner n’est envisagée par personne...

Publie le mercredi 24 août 2005 par Open-Publishing
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Le PS joue à se faire peur

de Paul QUINIO

Michel Rocard la semaine dernière. Bernard Kouchner hier. Ou comment deux francs-tireurs ont remis sur le tapis l’hypothèse d’une scission du Parti socialiste. « Faut-il risquer une scission au PS ? Oui, on a passé le temps des réconciliations de façade », affirme dans Le Figaro l’ancien ministre de la Santé, d’accord avec Michel Rocard pour « affronter les pseudo-marxistes et leurs utopies fripées » encore membres du PS. Et Kouchner d’ajouter qu’il préfère parfois discuter avec les militants de l’UDF qu’avec ceux d’Attac.

L’ancien Premier ministre de François Mitterrand a, de son côté, déclaré dans le Nouvel Observateur que les socialistes deviennent « de jour en jour plus insupportables les uns aux autres. Nous nous paralysons mutuellement, nous devons nous libérer. [...] Le pire serait de rester dans la confusion ». Et Michel Rocard d’envisager « la création d’un nouveau parti » dans l’hypothèse où Laurent Fabius et Jean-Luc Mélenchon l’emporteraient au congrès du Mans de la mi-novembre.

Perspective. Le PS, déchiré par le débat sur la constitution européenne, serait donc au bord de l’implosion. « Aucun leader de l’actuelle majorité n’évoque l’hypothèse d’une scission », tempère François Rebsamen, maire de Dijon, et très proche de François Hollande. Secrétaire national chargé des fédérations, Rebsamen assure que le premier secrétaire est « comptable de l’unité du parti ». Et de confier que même si « le mieux placé pour l’emporter en 2007 » s’appelait Laurent Fabius, il le soutiendrait. Tout au plus, Rebsamen évoque-t-il la perspective de « personnalités » qui pourraient être tentées de prendre la porte. Un peu comme Jean-Pierre Chevènement en 1982, au moment de Maastricht.

Historien du parti, Alain Bergounioux estime, lui aussi, dans la Croix d’hier que le PS « ne se dirige pas vers une dissidence », la situation héritée du conflit sur le référendum européen ne correspondant à aucun des cas historiques ayant abouti à une scission. Ce proche de DSK rappelle que le PS est un parti d’élus, peu enclins à l’aventure, notamment à l’approche d’échéances électorales locales. Claude Bartolone, très proche de Laurent Fabius, ne croit « pas du tout à une scission. Il n’y a pas d’avenir pour la gauche sans rassemblement des socialistes ». Selon lui, les sorties de Rocard et de Kouchner sont surtout un signe « de la pagaille qui règne dans les rangs de François Hollande ».

Le député de Seine-Saint-Denis sait qu’une scission du PS plomberait la candidature Fabius à l’Elysée. Entre répondre positivement à l’invitation de Marie-George Buffet à la fête de l’Huma et miser sur une implosion du PS, il y a une marge que Laurent Fabius ne peut pas franchir. C’est précisément l’enjeu du congrès du Mans de la mi-novembre, car la prise de pouvoir en interne dictera largement la suite des événements, donc la désignation du candidat à la présidentielle. « Si Fabius gagne le congrès, il aura toutes les chances d’être désigné », reconnaît François Rebsamen. Les turbulences de cette rentrée ont donc moins à voir avec une improbable scission qu’avec une bagarre acharnée pour contrôler le PS. C’est dire que ces turbulences ne sont pas près de s’arrêter.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=318920

Messages

  • La direction du PS étant déboussollée par les formidables conséquences de sa position de droite au réferendum, un des moyens de garder les manettes est évidemment d’inventer, de se créer un courant encore + à droite que cette droite du PS...Afin d’apparaître comme un courant de consensus autour duquel s’articule l’ensemble du PS...

    Messieurs Rocard et Kouchner définissent cette droite à droite de la direction de droite du PS avec des proclamations scissionistes à cette fin....

    Je ne connais pas la part de calcul dans tout celà de nos deux politiciens, mais ils rendent un fier service à la direction du PS, qui, rappelons-le, vit dans la tourmente provoquée par son soutien à une constitution injuste, anti-democratique et anti-sociale.

    C’est une maneuvre qui cherche à ecarter les regards du fond : Le PS, par sa majorité actuelle, n’est toujours pas revenu sur son soutien à un projet de constitution faisant reculer la démocratie et les droits sociaux en Europe...

    Et c’est un gros probleme....

    Et c’est là dessus que le fer doit continuer d’être porté. Sans cesse.
    Et pas se faire balader dans des maneuvres de dentellieres tacheronnes et gâte-sauces.

    Il serait bon que les militants de ce parti traitent du fond, de l’essentiel, et renvoient une direction mouillée dans cette mauvaise affaire.

    Copas