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Palmarès 2009 des Big brother awards : Frédéric Lefebvre, Delanoë, Woerth, MAM décorés
Publie le lundi 6 avril 2009 par Open-Publishing1 commentaire
Les Big Brother Awards France, qui décernent depuis l’an 2000, des « Prix Orwell » à
celles et ceux qui se sont illustrés en matière de promotion de la surveillance,
d’atteintes aux libertés ou à la vie privée, ont distingué cette année :
Le ministre du budget, Eric Woerth, prix « Orwell Etat, Elus », accusé de vouloir,
sous couvert de lutte contre la fraude aux allocations, créer un "répertoire
commun" de la protection sociale (RNCPS), fichier central qui remet au goût du jour
le funeste "projet Safari" des années 70, menant à l’interconnexion massive des
bases de données avec le NIR comme identifiant unique.
Le jury a également été sensible au cas du fichier RIM-Psy, qui recense toutes les
personnes allant consulter dans des établissements de santé privés et publics ayant
une activité en psychiatrie. Un fichage obligatoire qui remet en cause le secret
professionnel des personnels de services socio-médicaux.
Bertrand Delanoë et Christophe Caresche, son ex- adjoint à la sécurité, lauréats
du Prix « Orwell Localités », pour avoir succombé aux sirènes de la
vidéosurveillance, faisant allégeance à la surenchère sécuritaire du
gouvernement, faisant fi des études démontrant son inefficacité. Monsieur le
maire avait été prévenu de sa récompense quelques jours avant, l’un des
organisateurs lui remettant en main propre une médaille factice (reproduite
ci-dessous) et une "invitation" à la soirée de remise des prix. Invitation qu’il
n’a pourtant pas honoré, ne prenant pas la peine d’envoyer à Montreuil quelques
assistants dévoués pour le représenter... Ou alors ils sont restés très
discrets.
La Mutualité française, prix « Orwell entreprises », pour avoir milité avec ardeur,
aux côtés des assureurs privés de la FFSA, afin d’accéder à certaines données
médicales détenues par la sécurité sociale, une brêche ouverte dans l’accès des
assureurs aux données de santé, leur permettant à terme de sélectionner leur
"clientèle" en contrôler les prescriptions des médecins, surtaxant ou excluant les
patients qui consomment trop de médicaments, qui font trop d’examens, qui sont trop
malades...
Les dauphins de cette catégorie sont Lapid Consulting et ses détecteurs de mensonges
pour entretiens d’embauche, et la société Thalès avec son "smart corridor".
La Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF), emporte le prix « Orwell
Novlangue », ex-aequo avec le projet de recherche Humabio. Sous couvert de lutte
contre la fraude aux allocations, la CNAF a en effet commencé à utiliser la méthode
IGGACE, créée par un ancien policier et visant à détecter « l’intentionnalité » du
mensonge.
Le projet européen Humabio vise quant à lui à déployer des outils de biométrie
"multimodale" mêlant identification du comportement (comme la démarche), analyse des
ondes cérébrales et de la fréquence cardiaque... Le tout afin d’« humaniser » les
contrôles d’accès dans l’entreprise, histoire de préserver sa « productivité »
(sic).
Le jury a par ailleurs décidé de réserver un sort particulier à Frédéric Lefebvre,
député des Hauts de Seine et porte-parole de l’UMP, nominé pour vouloir à museler
le Net, à détecter la délinquance dans les maternités, et bien d’autres choses. Si
son mentor Nicolas Sarkozy avait eu l’honneur d’être exclu « pour dopage et
exhibitionnisme » ces dernières années, le jury, unanime, a tenu à le distinguer
par une mention spéciale « bâton merdeux », qui lui va si bien pour son côté "petit
caniche". Cette haute distinction s’applique à des personnages qui parviennent à
occuper le débat public avec une profonde inconsistance, ne méritant comme trophée
qu’un échantillon anonyme de déjection canine.
Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur, enfin décorée « pour l’ensemble
de son oeuvre », pour avoir augmenter le nombre de fichiers policiers de 70% en
seulement trois ans, pour sa « novlangue » en matière de promotion de la
vidéosurveillance, et de fabrication d’un « ennemi intérieur ». Elle a devancé
un autre multirécidiviste, Xavier Darcos, avec qui MAM annonçait, le matin même
de la cérémonie, un renforcement de la vidéosurveillance en milieu scolaire.
Le jury a par ailleurs tenu à décerner une mention spéciale au « zélateur anonyme
», au vu du nombre de cas répertoriés, cette année, de fonctionnaires ou d’agents
de services publics confondant leurs missions avec celle d’auxiliaire de police,
ayant dénoncé aux autorités un certain nombre de personnes sur simples suspicions,
trahissant leur secret professionnel et mettant en danger de la vie d’autrui.
Le jury a également décidé, a contrario, de décerner une autre mention spéciale
afin de récompenser des initiatives individuelles de citoyens engagés dans l’aide
aux migrants, personnifiées cette fois par Monique et Mireille, deux bénévoles de
Calais menacées comme des centaines d’autres pour "délit de solidarité". Le 8 avril
aura d’ailleurs lieu une journée d’action pour soutenir ces résistants anonymes,
qui font maintenant l’objet d’un quota gouvernemental (5500 interpellations
escomptées en 2009 !).
Pour compléter le palmarès du « Prix de la Vigilance », qui récompense, lui, les
défenseurs de nos libertés, il a distingué ex-aequo trois collectifs : Collectif
Non à Edvige, pour son travail d’alerte en matière de fichage policier ; l’Appel
des directeurs d’école contre Base-élèves, le méga-fichier des enfants instaurés
par le ministère de l’éducation nationale ; et enfin le Collectif Non à l’éducation
biométrique de l’Hérault, qui dénonce l’installation de bornes biométriques dans
les écoles.
Messages
1. Palmarès 2009 des Big brother awards : Frédéric Lefebvre, Delanoë, Woerth, MAM décorés, 6 avril 2009, 17:51, par momo11
Pour les umps la croix de fer ?momo11