Accueil > Pas de trêve à la Samar
de Aurélia Said
Face au groupe LVMH, une centaine de salariés se sont réunis hier matin, pour sauver leur emploi, avant de se rendre au Bon Marché.
« Tous ensemble, tous ensemble, ouais ! » La solidarité ne prend pas de vacances à la - Samaritaine. Jeudi matin à 11 heures, les salariés et les représentants syndicaux du grand magasin parisien se sont donné rendez-vous devant leur lieu de travail pour manifester contre la suppression de 1 500 emplois. Une centaine de personnes se sont regroupées pour montrer leur volonté de poursuivre la lutte. « Nous sommes présents ce matin pour prouver au groupe LVMH que nous ne laissons pas retomber la pression », déclare Hervé Loret, militant de la CGT. L’ambiance est bon enfant et la petite troupe se décide à entamer une marche jusqu’à un autre grand magasin emblématique de la capitale : le Bon Marché. Ce n’est pas un hasard : les salariés de la Samaritaine ont décidé de distribuer des tracts afin d’informer la clientèle et le personnel du Bon Marché, qui appartient aussi au groupe LVMH.
Le convoi s’élance à travers les rues parisiennes au rythme des mégaphones. « Les salariés de la Samaritaine sont dans les rues aujourd’hui pour défendre les emplois et les magasins populaires ! Paris ne doit pas se transformer en capitale du luxe comme le veut le groupe LVMH », scande Madeleine Charton, déléguée syndicale CGT. Quelques gouttes de pluie accueillent les manifestants devant le Bon Marché mais la motivation et l’énergie restent les mêmes. « Je suis très satisfaite de la mobilisation des salariés surtout à la veille de ce long week-end du 15 août », annonce Monique Daniel, secrétaire CFTC du comité d’entreprise. La centaine de salariés est bien décidée à rester le temps qu’il faudra devant le grand magasin.
Certaines figures familières interpellent Madeleine Charton et Monique Daniel. Le DRH du Bon Marché leur propose de les recevoir individuellement sûrement afin d’éviter tout risque de débordement. D’ailleurs la sécurité est sur le qui-vive. « Nous sommes - devant le Bon Marché pour montrer que le groupe LVMH n’est pas le sauveur mais le fossoyeur de la Samaritaine », déclare celle que tout le monde appelle Mado. Les tracts distribués font état de la situation difficile du magasin. Propriétaire de la Samaritaine depuis janvier 2001, le groupe LVMH n’a pris aucune mesure pour remédier à l’état du magasin. Les représentants syndicaux contestent le plan social : « Comment voulez-vous que LVMH reclasse les 1 500 employés de la Samaritaine », questionne Monique Daniel, et Madeleine Charton d’ajouter : « Nous irons jusqu’au bout et nous lutterons pour que les démonstrateurs du magasin fassent partie également du plan social. » La prochaine action des salariés de la Samaritaine est programmée pour le 1er septembre, veille des futures - négociations.