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Pédagogie d’Etat et Europe

Publie le vendredi 3 mars 2006 par Open-Publishing
7 commentaires

Reçu le rapport d’inspection sur mon cours sur la situation démographique catstrophique de la Russie (7 millions d’habitants en moins depuis 15 ans, une espérance de vie pour les hommes russes du même ordre que pour leurs homologues du Bangladesh, etc...).

Le rapport évoque un peu mon cours, et beaucoup un autre cours sur l’Europe, réalisé en début d’année, et qui expliquait pourquoi la plus grande partie de la population, et les élèves en premier lieu, était devenue INCAPABLE d’une réflexion géographique sur l’Europe, même (et peut-être surtout...) après passage dans des classes incluant ce thème. La majorité répond "25" à la question de savoir combien de pays compte l’Europe.

Il s’avère donc selon mon PPR, (Policier Pégagogique Régional), que démontrer, chiffres à l’appui, que l’Union européenne (UE) suscite une indifférence, voire un rejet croissant (1), relève d’une "opinion", d’une "idéologie orientée".
Démontrer le fonctionnement antidémocratique de l’UE (2) est contraire au dogme de l’Education nationale : cela est signalé en rouge sur la copie de l’hérétique.

Toute approche géographique d’un Etat européen doit passer, selon mon PPR, par une problématique dialectique avec l’UE.

La complicité de bien des enseignants, en particulier en histoire-géographie, rend tout cela désormais concevable.

(1) En France, le taux d’abstention aux élections "européennes" de 53 % en 1999 passe à 57 % en 2004, sans même parler du 29 mai 2005. Dans bien des Etats, ce taux est largement dépassé.
(2) les commissaires sont nommés par les chefs d’Etat au mépris des rapports de force politiques nationaux, PARTICULIEREMENT en France.

Messages

  • Rappelons toujours que le drapeau de l’Union Europpéenne, adopé en 1957, n’est autre que celui de la médaille "miraculeuse" de la "vierge" (vérification sur place 140 rue du bac, 75007 Paris).

    Le travail des enseignants d’histoire-géographie, de SES, de philosophie n’est -t-il pas, en effet, d’expliquer en quoi les institutions de l’UE sont antidémocratiques, et antilaïques ?

    Cela demande seulement le courage de ne pas se soumettre à la doxa des grands médias, des politiciens et du patronat, et, au niveau Education Nationale, de remettre à sa petite place son petit chef pédagogiste, l’inspecteur de sa discipline.

    • "remettre à sa petite place son petit chef pédagogiste, l’inspecteur de sa discipline." est évidemment indispensable. Tant que c’est encore possible sans risquer de perdre son emploi. Mais c’est de plus en plus délicat, car même en histoire-géographie, nombreux sont les enseignants qui ont renoncé de penser par eux-mêmes, notamment sur la question de l’Europe cléricale et patronale. Et tous ceux qui croient que l’Europe doit être préservée n’aident pas ceux qui refusent de courber l’échine.

    • Dans l’Union Européenne, il n’y a RIEN à préserver pour les travailleurs :

      il s’agit d’une machine de guerre contre les salaires, les statuts et conventions collectives, la protection sociale, et le service public.

      Même les structures "syndicales" de l’Union Européenne, la mal-nommée Confédération Européenne des Syndicats" est un lobby voué à la défense des intérêts patronaux.

      L "Europe Sociale" à construire, les "euroluttes" sont une invention médiatique, et politicienne d’une gôche qui ne travaille pas, et qui ne travaillera jamais.

  • "Toute approche géographique d’un Etat européen doit passer, selon mon PPR, par une problématique dialectique avec l’UE."

    Si cette phrase signifie que le cours de géo n’est pas un exposé des opinions personnelles du prof, on serait tenté de donner raison au "PPR" que tu qualifies de "policier".

    On a certainement mal compris ton propos. Mais un prof est quand même payé pour enseigner ce qui est au programme, et pas seulement pour transmettre ses convictions. Cela n’empêche pas de faire réfléchir les élèves sur des aspects comme par exemple le manque de démocratie de l’UE.
    Ce texte ressemble à un coup de colère, qui sert plus à soulager son auteur qu’à informer le lecteur. Bref, à convaincre les convaincus.

    Goubal

    • Ce qui est au programme, c’est la géographie des Etats européens. Pas la relation qu’entretient chaque Etat européen avec l’UE. A fortiori quand c’est de la Russie dont il est question ! C’est le "PPR" qui est hors des clous, pas celui qui s’est fait tapé sur les doigts.

    • "un prof est payé pour enseigner ce qui est au programme" selon Goubal.
      Goubal a oublié de préciser que ce travail servile est sensé se faire "au nom de l’intérêt général".
      Goubal confond le travail du professeur du service public d’éducation avec celui de la milice patronale.

  • Gros pb avec l’UE.
    La bienveillance dont elle bénéficie dans les milieux de "gauche" est une CATASTROPHE !